Front de gauche : le ton monte…
Jeudi 21 mars 2013
Depuis quelques semaines, par voie de presse, sur internet,
voire dans des réunions publiques, ça chauffe entre dirigeantEs du
Parti de gauche et du Parti communiste. Budget, prochaines élections
municipales, positionnement par rapport au Parti socialiste… les
occasions ne manquent pas. Derrière les mots, les maux.
«Plus
l’échec du PS devient patent, plus les appareils s’arcboutent pour
essayer de marginaliser la voix d’une alternative à gauche. Pour cela
tous les moyens sont bons. Et tous les relais sont bienvenus (…)
Diviser le Front de gauche ne mènera nulle part ceux qui en ont fait
leur fonds de commerce. Il leur reste à apprendre que sa majesté PS ne
permet pas à ses commensaux mieux que de manger à la table des
domestiques. » Celui qui s'exprime ainsi est Jean-Luc Mélenchon à
propos de ses ennemis du moment, à savoir Olivier Dartigolles,
porte-parole national du PCF, et André Chassaigne, président du groupe
du Front de gauche à l'Assemblée nationale. Ambiance…
Les urnes comme révélateur
La raison de toute cette agitation, c'est que les grandes manœuvres ont commencé… sur le terrain électoral. Au-delà du blabla des textes de congrès – celui du PCF est passé il y a quelques semaines, celui du PG a lieu en ce moment – le Front de gauche, en particulier ses deux principales composantes, va se retrouver en plein cœur de ses contradictions originelles. Dans beaucoup de collectivités locales, de municipalités en particulier, les dirigeantEs du Front de gauche, issuEs du PCF dans leur quasi-totalité, sont plongéEs au cœur de la cogestion libérale sous hégémonie socialiste. Et ça se voit ! Ainsi, lors d'une réunion publique à Toulouse, devant des participantEs et des salariéEs de Sanofi et de Pilpa méduséEs, le secrétaire fédéral du PCF 31 et le responsable national communiste de l'intervention en direction des entreprises ont défendu tous les deux la bonne gestion municipale des éluEs communistes, dénigrant au passage les luttes et les tentatives de convergence…
Au menu de 2014 donc, au premier tour des élections municipales une autonomie annoncée des listes du Front de gauche… sauf dans la plupart des villes où le PCF cogère avec le PS. Et pour le second tour, jusqu'où iront les accords pour battre la droite ?
En critiquant à juste titre les politiques d'austérité menées par les gouvernements européens, mais en refusant de se donner pour ici une orientation afin de construire une opposition politique unitaire au gouvernement Ayrault, le Front de gauche va continuer un numéro d'équilibriste difficilement supportable pour ses militantEs et pour certaines de ses composantes politiques. Jusqu'à quand ?
Manu Bichindaritz
Lu dans L'Hérault du jour (13 mars 2013)
«Pas la peine de creuser des fossés à gauche»
Libération 25 février 2013
Olivier Dartigolles, du PCF, déplore les propos de Mélenchon avant le vote sur l’amnistie sociale :
Vendredi, Jean-Luc Mélenchon annonçait lors d’une conférence de presse qu’il fallait «tordre le bras»
à François Hollande et aux socialistes pour qu’ils acceptent de voter,
demain au Sénat, la proposition de loi communiste visant à amnistier
syndicalistes et militants associatifs condamnés pour «des faits commis à l’occasion de mouvements sociaux». «Ceux qui ne voteront pas avec nous», prévenait Mélenchon, «on les pourchassera jusque dans le dernier village de France». Une sortie que ne goûtent guère ses alliés communistes : porte-parole du PCF, Olivier Dartigolles ne veut pas de «menaces» à gauche.
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Ayrault, Cahuzac, Hollande, rien ne va plus...
Mercredi 20 mars 2013
Le Premier ministre dans son
discours de réponse à la motion de censure de l'UMP a pris la pose du
chef d'Etat courageux qui assume l'impopularité au nom de la rigueur !
Et, aucun doute, il va en avoir de l’impopularité tant il n'a
convaincu personne, obsédé qu’il est de réduire les déficits en imposant
l'austérité. Il n’a pu redonner le moindre crédit à son gouvernement
déconsidéré par sa politique, qui prétend lutter contre le chômage alors
qu'elle est entièrement soumise à la course à la rentabilité
financière, à la compétitivité exigée par le Medef.
La démission forcée du ministre du budget, Jérôme Cahuzac, soupçonné
de blanchiment de fraude fiscale, intervient comme un symbole des
faux-semblants et du mensonge officiel, du cynisme du pouvoir.
Il y a urgence à construire une opposition de gauche à ce
gouvernement pour oeuvrer à la convergences des luttes contre les
licenciements, pour imposer l'abrogation de l'ANI, l'accord
Medef-gouvernement contre les salariés, pour mettre un coup d'arrêt à
une politique qui fait le lit de la droite extrême et de
l'extrême-droite.
Texte à lire sur le site national du NPA