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Gard. Logement social, parent pauvre du soutien aux pauvres !


Dans le courant de l’après-midi, la maison sera libérée par la famille Guin.
A St-Christol dans le Gard : entre maladies et dettes, la famille se retrouve à la rue
LAURE DUCOS Midi Libre 12/03/2013, 06 h 00

Dans le courant de l’après-midi, la maison sera libérée par la famille Guin. (Photo L. D.) 
Une situation ubuesque, pour une famille de Saint-Christol près d'Alès dans le Gard, il faut le dire, qui n’est pas des plus chanceuses. Stéphan et Sonia Guin, parents de trois enfants, ont dû en affronter des coups de tabac. Pourtant, ils ont toujours gardé le moral... mais là ils risquent de se retrouver à la rue.

La maladie de leur fils Mathias, le chômage, les dettes et la sclérose en plaques de Stéphan. Mais depuis des mois, c’est un autre problème qui hante la famille. Ils ne trouvent aucune solution de relogement. Et cet après-midi, la petite famille va littéralement se retrouver à la rue.

Mathias est atteint d’une grave maladie

Les Saint-Christolens ont trois enfants : Cassandra 16 ans, Mathias 12 ans et la petite dernière Eloïse 7 ans. Une famille ordinaire, ou presque... Survient le premier coup dur : Mathias. Atteint d’une grave maladie, il doit être pris en charge : chimio, traitements lourds, examens, suivis...

Sonia, sa maman est restée disponible pour l’accompagner. Aujourd’hui, il va mieux, les visites à l’hôpital de Montpellier sont moins fréquentes : deux à trois fois par mois et il profite enfin de sa vie de collégien.

"Comment on fait pour tenir ? On n’a pas le choix, c’est tout" Sonia, la maman

En parallèle, Stéphan, qui travaillait dans le bâtiment, fait construire une villa. Mais les affaires ne marchent pas très fort. Les dettes s’accumulent et il demande à être inscrit au fichier de surendettement à la Banque de France. Et pas pour des crédits à la consommation...

Nouveau coup du sort, on diagnostique au père de famille une sclérose en plaques. "On a affronté beaucoup de choses. On me demande souvent comment on fait pour tenir. Il n’y a qu’une seule solution : on n’a pas le choix", explique Sonia.

A la recherche d'un logement...

Et tout ceci n’entraîne malheureusement pas l’apurement de leur dette. La maison en vente, ils commencent les démarches pour un logement social. "Ça fait plus d’un an. En juillet, nous avons même procédé à une demande de relogement prioritaire et la préfecture l’a validée."

Pourtant, depuis, aucune offre de logement leur a été faite. "Et dire qu’il y en a qui sont vides." Sonia et Stéphan ne se démontent pas. Avec plus de 550 € de budget pour le loyer tout de même, ils ont ratissé le parc privé de Saint-Christol au peigne fin. Mais rien.

Côté HLM, c’est la même chose : "Nous n’avons jamais su ou pu savoir où notre dossier en était et aujourd’hui, c’est trop tard." La maison est vendue.
  Ce soir, ils dormiront tous les cinq dans le studio que la sœur de Stéphan leur prête. Quant à elle, elle squatte chez une copine avec son fils en attendant. "On marche sur la tête. On refuse de nous louer un appartement qui serait trop petit par rapport à nos critères et on va se retrouver dans un studio !"

Pétition et lettre de soutien

Beaucoup de Saint-Christolens ne comprennent pas cette situation. Tous leur conseillent de faire une pétition. Même la comédienne Alexandra Lamy s’est entichée de leur cas en signant une lettre de soutien. "Cette situation, ça joue sur les gamins. Quand on est en détresse et qu’on se sent délaissé, c’est terrifiant comme sentiment."

La famille est aujourd’hui prioritaire. Malheureusement ayant opté pour une préférence sur Saint-Christol et pour un logement adapté à un fauteuil roulant, ils sont ainsi passés à côté de certaines opportunités.
"Notre préférence est Saint-Christol. Quand je pars avec Mathias, il faut quelqu’un pour s’occuper de mes enfants. Je ne conduis pas et il faudrait changer ma petite d’école", confie Sonia qui a ses parents sur la commune pour l’aider.

Et son mari : "Moi non plus, je ne peux pas conduire, mais surtout j’ai des pertes de mémoire : je ne veux pas être un danger pour mes enfants. Mais si on avait su, on n’aurait pas précisé pour le fauteuil roulant..."
 
A la mairie : le dossier de la famille est une priorité

À la mairie, le premier adjoint André Montigny qui est chargé du logement n’en revient pas, lui qui avait même repéré un plus petit appartement devant se libérer, mais le locataire a changé d’avis. "Nous sommes confrontés à l’urgence en permanence. Les gens doivent comprendre qu’il y a un réel besoin de logements sociaux. Mais dans ce dossier, il est vrai que les critères étaient trop précis et aucune proposition de bailleurs n’a été faite jusqu’à celle dernièrement à Boisset-et-Gaujac."

Le bailleur en question devrait voir un semblant de réponse en fin de semaine pour cet appartement. À la mairie et à la direction de la cohésion sociale, le dossier de la famille est une priorité, mais en attendant, ce soir, ils n’auront toujours pas de solution.
  
L'article sur le site de Midi Libre
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