Montpellier. "Non aux élèves-sardines" clament les parents qui ne voulent pas être pris pour des thons !
Monsieur l'Inspecteur, vous prendrez bien une sardine...
...histoire de ne plus nous enfumer avec vos comptes d'apothicaires !
Midi Libre 13 mars 2013
Montpellier : Une sardinade contre les fermetures de classes (Tout Montpellier)
Une trentaine de parents ont répondu à l'appel de la FCPE34 à manifester devant le rectorat de Montpellier contre les fermetures de classes maternelles et élémentaires notamment dans les écoles Auguste-Comte, Léo-Malet et Louise-Michel. "Ces parents expriment le fait qu'ils veulent des conditions décentes pour leurs enfants. Et dès septembre 2013." explique Marcel Ortuno, vice-président de la FCPE34.
Leur demande est simple et va à l'encontre de ce qui a été entériné lors du dernier Conseil Départemental de l'Education Nationale : "Le Directeur Académique des Service de l'Education Nationale fait avec les moyens qu'on lui a donnés c'est à dire 66 postes. A partir du moment où il ouvre des classes à un endroit cela veut dire qu'il va en fermer ailleurs."
Loin de tenir pour responsable le Directeur Académique Philippe Wuillamier, Marcel Ortuno voit dans cette sympathique sardinade deux objectifs : "Premièrement lui montrer qu'entre les chiffres qu'on lui a remontés et la réalité du terrain il y a peut être des enfants qui ne sont pas inscrits ou des parents qui n'ont pas encore fait les démarches." Le risque étant de dépasser les 27 élèves par classe car "on sait très bien qu'il y a une corrélation entre le nombre d'élèves par classe et les résultats des enfants. Un professeur des écoles quand il a des classes à plus de 27 élèves, comme c'est déjà le cas, il n'a pas le temps de raccrocher certains élèves en difficulté".
Le deuxième objectif de la manifestation vise les élus. La FCPE34 étant déjà en désaccord avec la démarche de la mairie d'attendre 2014 pour appliquer la réforme des rythmes scolaires : "Il faut que le Directeur Académique montre aux élus qui votent actuellement les projets de refondation de l'école que nous avons besoin d'argent, qu'ils ont raison d'investir dans l'école. On parle d'investissement, la jeunesse est une vraie chance d'investissement mais il faut donner aux écoles les conditions décentes pour enseigner."
Note du blog du NPA 34
La FCPE 34, partie prenante de cette action, articule son soutien aux parents refusant l'actuelle politique comptable de l'Education Nationale à un autre soutien, en faveur de la réforme des rythmes scolaires du ministre Peillon contre laquelle de nombreux enseignants se sont élevés. Or il y a là quadrature du cercle car ladite réforme est indissociable de toute une politique gouvernementale qui, par delà les effets de com', perpétue l'existant sarkozyen : "Alors que 77 000 postes d’enseignantEs ont été supprimés ces dix
dernières années, le gouvernement n’en recrée aucun. Il ne fait qu’un
plan de maintien de 60 000 postes sur cinq ans correspondant aux départs
en retraite… La conséquence est immédiate : les conditions d’étude et
de travail se dégradent, les classes sont surchargées, les enseignantEs
et les jeunes épuiséEs…". La FCPE 34 se réclame en fait de la refondation portée par le gouvernement, or "La loi sur la refondation donne une justification à un tel
fonctionnement [de classes surchargées]. Il s’agit de renforcer l’école du socle commun,
c’est-à-dire une école où l’on enseignera un minimum pour touTEs et où
celles et ceux qui auront les moyens, intellectuels et financiers,
pourront apprendre plus. On est dans la continuité de la loi
d’orientation Fillon de 2005. Le changement ne porte que sur l’ajout du
mot culture au socle commun de connaissances. Il s’agit maintenant de
réduire les programmes enseignés pour qu’ils soient en cohérence avec le
socle. Le décret sur les rythmes s’inscrit également dans cette logique : on
donnera moins d’éducatif aux jeunes scolarisés dans les villes pauvres…"
Plus précisément :
"L’annonce de Peillon de faire du primaire sa priorité a suscité
des espoirs… vite déçus, comme en témoigne le coup de colère et la grève
massive du 12 février dans les écoles.
La création de postes pour la rentrée prochaine (14 000 dans les écoles) ne fait que remplacer les départs à la retraite, absorber l’augmentation du nombre d’élèves et restera à terme très inférieure au nombre de postes supprimés ces cinq dernières années. Elle n’aura aucune incidence sur les effectifs des classes. La promesse du « plus de maîtres que de classes » se réduit à une peau de chagrin et se limite à des secteurs restreints.
Quant aux Rased, la loi d’orientation les ignore. Il n’y a toujours pas de remise en question des zones Eclair, zones d’expérimentation de la déréglementation, de l’individualisation et du mérite, de la concurrence entre élèves et entre enseignants.
Et le décret sur les rythmes scolaires vient de mettre le feu aux poudres. Imposé sans consultation des enseignantEs, il est avant tout le révélateur des ravages opérés sur l’école ces dernières années. Les enseignants veulent une réforme des rythmes, mais ils veulent surtout que soient rétablies les conditions de sa réussite, c'est-à-dire des postes, moins d’effectifs dans les classes, la restauration des Rased, du remplacement, un allègement des programmes, une baisse du temps de travail pour permettre la concertation, de la formation…"
La création de postes pour la rentrée prochaine (14 000 dans les écoles) ne fait que remplacer les départs à la retraite, absorber l’augmentation du nombre d’élèves et restera à terme très inférieure au nombre de postes supprimés ces cinq dernières années. Elle n’aura aucune incidence sur les effectifs des classes. La promesse du « plus de maîtres que de classes » se réduit à une peau de chagrin et se limite à des secteurs restreints.
Quant aux Rased, la loi d’orientation les ignore. Il n’y a toujours pas de remise en question des zones Eclair, zones d’expérimentation de la déréglementation, de l’individualisation et du mérite, de la concurrence entre élèves et entre enseignants.
Et le décret sur les rythmes scolaires vient de mettre le feu aux poudres. Imposé sans consultation des enseignantEs, il est avant tout le révélateur des ravages opérés sur l’école ces dernières années. Les enseignants veulent une réforme des rythmes, mais ils veulent surtout que soient rétablies les conditions de sa réussite, c'est-à-dire des postes, moins d’effectifs dans les classes, la restauration des Rased, du remplacement, un allègement des programmes, une baisse du temps de travail pour permettre la concertation, de la formation…"
Voilà pourquoi il nous semble, au NPA, contradictoire de lutter, si l'on veut en tout cas aller jusqu'au bout de la revendication, pour des conditions de scolarisation réellement calées sur les besoins des enfants et d'appuyer dans le même temps des mesures gouvernementales qui perpétuent, voire dégradent, ladite scolarisation.
Les parents doivent faire front avec les enseignants contre la pseudo-refondation de l'école et contre la réforme des rythmes scolaires qui font un tout particulièrement pénalisant pour les enfants, les enseignants et les parents. Affairés que nous sommes à combattre "l'école boîte à sardines", ne laissons pas que l'on nous prenne pour des thons !
Les citations ci-dessus sont extraites de l'article tiré du site national du NPA : Refondation de l'école : la continuité, c'est maintenant !
Communiqué du
NPA. Contre la loi Peillon, mobilisation !
Les débats à l’Assemblée Nationale sur la loi
d’orientation et de refondation de l’école, présentée par Vincent Peillon, ont
commencé. Cette loi se situe dans la stricte continuité de la politique scolaire
des gouvernements de Chirac et Sarkozy. Toutes les contre-réformes votées depuis
la loi Fillon de 2005 sont ainsi confirmées de la maternelle au baccalauréat. Le
socle commun, qui instaure des enseignements au rabais, est même érigé par le
gouvernement Hollande/Ayrault en « principe organisateur » de l’enseignement
obligatoire. Derrière cette appellation se trouve la volonté de renforcer une
école à deux vitesses, celle pour les élites et celle pour la majorité des
jeunes pour qui, l’unique ambition se résumera à la maîtrise des bases
scolaires.
Au-delà, avec ce projet de loi d’orientation, le
gouvernement pose les bases de nouvelles attaques contre l’enseignement public,
les personnels et la jeunesse :
- Cette loi s’en prend au cadre national de l’école.
Avec les projets éducatifs territoriaux (mesure phare du décret sur les rythmes
scolaires) et les contrats d’objectifs tripartites avec les collectivités
locales dans le second degré, se dessine une école différenciée suivant les
territoires. Ajoutons à cela le nouvel acte de décentralisation, qui prépare le
transfert des cartes de formations professionnelles initiales et de
l’orientation aux régions, une manière de soumettre l’enseignement et la
jeunesse aux besoins des patrons locaux.
- Cette loi s’en prend également aux statuts des
personnels. C’est notamment le cas pour les conseillers d’orientation, les
enseignants des disciplines artistiques, mais également au travers de la
création d’un conseil école-collège sans garanties statutaires pour les
professeurs concernés.
Il faut le dire, l’inscription dans la loi de la
création de 60 000 postes d’enseignants est un enfumage, une fiction qui ne
résiste pas à l’examen des dotations horaires et cartes scolaires pour la
rentrée 2013. De même, il n’y a pas trace d’un embryon de rétablissement de la
formation des enseignants, il s’agit plutôt d’un formatage qui s’intègre dans
l’objectif de redéfinition des missions et des statuts dans le cadre toujours
existant de la « mastérisation ».
Le NPA condamne cette réforme qui renforce les
inégalités. Elle ne comporte aucune avancée, sa nocivité ne fait aucun doute.
Elle doit être retirée.
Le NPA considère que le décret sur les rythmes
scolaires, dont les enseignants exigent l’abrogation en l’état, constitue la
première application concrète de la loi d’orientation. Elle en donne un
avant-goût.
Le NPA sera aux côtés des enseignants, à commencer par
ceux du primaire qui luttent pour l’abrogation du décret sur les rythmes
scolaires, pour une vraie réforme avec les moyens digne de ce nom, pour préparer
les mobilisations et les grèves contre la politique scolaire du gouvernement
Hollande/Ayrault qui se déploie suivant la même logique de la maternelle à
l’université.
La prochaine échéance de mobilisation nationale est un
appel à la grève lancé par plusieurs fédérations nationales de l'Education (CGT,
FO, SUD, CNT) le jeudi 28 mars : cette journée doit être l'occasion pour tous
les personnels d'exprimer leur rejet de la réforme Peillon.
Montreuil, le 12 mars 2013
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