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Région. Logements sociaux (10,5% des logements) : 75% des habitants y sont éligibles



Lu dans L'Hérault du jour du 15 mars 2013
Mal-logement : le seuil est critique en Languedoc-Roussillon
PATRICIA GUIPPONI Midi Libre 16/03/2013 



Mal-logement : le seuil est critique en Languedoc-Roussillon
 Midi Libre
Quelque 600 000 logements sont jugés insalubres en France.
Quelque 600 000 logements sont jugés insalubres en France. ( ALEXIS BETHUNE) 

La fondation Abbé Pierre a présenté son rapport annuel. Avoir un toit est une réalité toujours plus éphémère. 

Chantal est héraultaise. Hébergée dans un foyer de femmes isolées, près de Montpellier. Les accidents de la vie ont fait que, du jour au lendemain, elle s’est retrouvée dans l’impossibilité de se loger. A la rue. Pourtant, rien ne le laissait présager. Chantal avait une vie des plus normales. Voyait l’avenir avec sérénité. "Heureusement que je suis entourée ici, sinon je ferais une bêtise", témoigne-t-elle, les yeux rougis, dans un film poignant réalisé pour la fondation Abbé Pierre. L’association vient de dévoiler son 18e rapport annuel du mal-logement en France. Avec un focus sur le Languedoc-Roussillon. Et ce n’est guère bon.


"De plus en plus de bailleurs ne peuvent plus maintenir leur bien en état" Fathi Bouaroua, de la fondation

Le terme de mal-logés concerne les personnes en grande difficulté comme les sans domicile fixe, celles vivant dans des habitations précaires ou insalubres, et plus largement les gens occupant un logement privé de confort ou surpeuplé. "On pense à tort que les problèmes sont concentrés en région parisienne. Notre région est l’une des plus critiques", insiste Fathi Bouaroua, directeur de la fondation pour Paca-Languedoc-Roussillon.


Le surendettement tend à progresser

La faute à la situation socio-économique régionale (précarité, chômage le plus élevé de France, etc.) ajoutée à la densité de population, au coût du foncier et de l’immobilier, au manque de logements sociaux. Pour 29 % des foyers, le taux d’effort pour se loger représente entre 50 et 80 % de leurs ressources. La pénurie d’emplois influe sur le revenu disponible. Le surendettement tend à progresser : le Gard accuse une hausse de 11 % des dossiers déposés, les Pyrénées-Orientales de 53,30 %. La moitié des cas sont liés à des crédits à la consommation, 26,35 % à l’immobilier.


 Loués bien souvent sans scrupule aux plus fragiles

En France, 3,6 millions d’individus sont non ou très mal logés, plus de 5 millions en situation de fragilité à court ou moyen terme. 411 000 sont hébergés chez des tiers qui ne sont pas forcément des proches. 38 000 dans des chambres d’hôtel. 600 000 logements sont jugés insalubres. Loués bien souvent sans scrupule aux plus fragiles par les marchands de sommeil.

"De plus en plus de bailleurs privés, de bonne foi, n’ont pas les moyens de maintenir leurs biens en état", note Fathi Bouaroua . C’est le cas dans des villes comme Béziers ou encore Perpignan. Les centres d’hébergement d’urgence sont vite à saturation, sans compter "les charges énergétiques qui ne cessent d’augmenter. Le mal-logement s’enracine. Il s’aggrave, et pas que dans les zones tendues."


 "Ça creuse les inégalités, affaiblit la mixité sociale" 

Ce constat, Françoise Vezinhet, des Restos du cœur de l’Hérault, l’a aussi établi : "On a servi 11 % de repas de plus. Les profils des demandeurs se sont diversifiés. Les gens font des économies sur l’alimentaire pour payer leur loyer, leurs charges." Décourageant ? Non, car les associations, les travailleurs sociaux ne baissent pas les bras. Inquiétant, plutôt : "Ça creuse les inégalités, affaiblit la mixité sociale."

La fondation Abbé Pierre dénonce la spécialisation des territoires d’un point de vue social et ethnique : "Dans les zones touristiques, transfrontalières, on construit pour les plus aisés. En zone rurale, la pression financière est moins présente, mais le parc immobilier vétuste." Face au mal-logement, les réquisitions prônées par le ministre Duflot "ne sont pas une solution pérenne. Seul le logement social est une réponse cohérente."


PÉNURIE : Ménages en attente

79 % de personnes peuvent prétendre à un logement social en région. En 2011, 55 000 ménages basés dans la région étaient en attente. Au regard de la conjoncture, leur nombre a augmenté. La production de ces habitations reste faible en Languedoc-Roussillon.

La convention d’objectif Etat-Région en prévoyait 10 000 par an. Les retards s’accumulent, bien que des efforts soient faits. La baisse de leur production pour 2012 par rapport à 2011 est de moins 223. En juin 2012, le comité régional habitat a recensé 41 communes en situation de carence.

Et pendant ce temps...

Marc Dufour fait des claquettes à gauche à la mairie de Montpellier ! pour nous vanter, sur le Jeu de Paume, une politique commerciale de prestige-grand-luxe, Clooney par-ci, Clooney par-là, pour gens à fric-à fringues siglés croco-peu l'accostent alors que, sur fond de  17 000 logements vides, il y a, à d'autres endroits de la ville bien sûr, toujours plus d’âmes mal-logées, en transit et qu'à quelques encablures de là l'on peut jeter à la rue une famille; alors que Montpellier se retrouve unlimited à compter 27% de pauvres !  

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