Ils osent. A peine élu, alors qu’il s’en était défendu et que des
membres de son gouvernement promettaient qu’ils ne toucheraient pas à
l’épargne, Nicos Anastassiades fait saisir 6, 75% sur toute épargne à
partir de 1 euros et 9, 9 % au dessus de 100 000 euros.
Sur l’injonction
du FMI, de Lagarde en particulier, ils profitent du week-end et du jour
férié qui le suit - le parlement est réuni en urgence - pour faire
cette opération, sans possibilité de réaction de la population. Les
riches qui profitaient du paradis fiscal qu’était Chypre pour les
banques, ont déjà pour l’essentiel sorti leur fortune. Le président
lui-même et sa famille, ont déjà mis hors de l’île des millions d’euros !
Ceux qui vont être frappés massivement sont les petits revenus, les
petits épargnants. Et le FMI impose à Chypre, pour le paiement de sa
dette, d’engager sur l’avenir ses ressources en gaz trouvées récemment
en Méditerranée. Les financiers ont joué, ils ont perdu, ils veulent
faire payer à la population leurs méfaits et comptent gagner encore.
Faire mains basse sur Chypre comme une vulgaire mafia tel est le
programme de la Troïka. La population se mobilise. Solidarité
internationale avec les chypriotes. Leur ennemi est le nôtre.
Montreuil, le 18 mars 2013
A lire aussi
Dans les 27 pays de l'Union européenne, dont évidemment la France,
le chômage augmente. D’après les statistiques publiées par la
commission européenne elle-même, il y avait fin janvier 26, 2 millions
de personnes sans emploi, soit 10, 8 % de la population active.
En Grèce, ce chiffre atteint 27 %, 26, 2 % en Espagne et 17, 6 % au Portugal. Les jeunes sont les premières victimes. 5, 7 millions de moins de 25 ans sont sans travail, soit plus de 23 %. Mais ils sont près de 60 % en Grèce, plus de 55 % en Espagne, plus de 38 % en Italie et au Portugal. Cette situation dramatique n'est en rien la conséquence d'une crise face à laquelle nous ne pourrions rien, sinon nous résigner. Elle est le produit direct de la politique des États entièrement soumis à la stratégie financière des sociétés transnationales.
La saignée comme politique
Cette régression sociale est bien le fruit des politiques d'austérité qui se sont appliquées et continuent à s'appliquer partout en Europe. Ces dernières devraient permettre de lutter pour l'emploi. « La compétitivité, c'est l'emploi » prétend toujours de façon péremptoire Ayrault ! C'est un mensonge : cette politique sécrète le chômage, la précarité et une dégradation des conditions d'existence. Loin d'être une réponse à la crise, elle l'entretient et l'aggrave comme elle entretient et aggrave la dette qu’elle est prétendument censée diminuer.
Et aussi
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Chypre : taxer autoritairement les comptes bancaires, grosse erreur ? (Rue 89)
Extrait : Les Chypriotes ont refusé que ne soient taxés que les grands comptes de peur de nuire à l’image « accueillante » de leur système financier. Ils ont préféré sacrifier leurs petits déposants plutôt que leur business « paradisiaque ».
Négociations à Chypre où les banques seront fermées jusqu'à jeudi (Le Monde)
Chypre : l'Europe confisque une part des dépôts bancaires (blog du Monde)
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