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CEA. Maladies et mortalité nucléaires : toujours cette volonté de jouer avec la vérité et le malheur des gens...


Nucléaire à Marcoule : "Dire qu’il n’y a pas de morts, c’est faux" réagissent les syndicats
HÉLÈNE AMIRAUX  Midi Libre 07/06/2013
"Quelqu’un peut être irradié et passer au travers et d’autres pas".

 "Quelqu’un peut être irradié et passer au travers et d’autres pas". (MIKAËL ANISSET)


L’Union fédérale des syndicats CFDT réagit aux propos du cancérologue Jean-Claude Artus.

"Ça nous a fait bondir". Après la lecture des propos du cancérologue et membre de la Cli Marcoule, Jean-Claude Artus, certains travailleurs du nucléaire ont décidé de ne pas laisser passer un tel discours concernant les risques sur la santé liés aux activités nucléaires. "Dire que le nucléaire n’a tué personne dans l’OCDE, c’est de la malhonnêteté intellectuelle. Dire qu’il n’y a pas un mort dû à un cancer lié au nucléaire, c’est faux", lâche, furieux, Yannick Rouvière, secrétaire général de l’Union fédérale des syndicats du nucléaire CFDT représentant des salariés d’Areva, du CEA, de l’Andra et de l’IRSN. "D’abord, on parle toujours d’irradiation, mais il y a aussi les inhalations possibles, en cas d’incident d’uranium, de plutonium, ou de produits de fission", précise d’abord le représentant syndical.

Au CEA, 3 à 5 cas de cancer par an

Il rappelle que le CEA publie chaque année les chiffres des maladies professionnelles reconnues comme étant liées à une exposition aux rayonnements ionisants : "Au CEA, on compte entre 3 et 5 cas par an sur une vingtaine de cas recensés à l’échelle nationale, il s’agit principalement des cancers bronchopulmonaires ou de leucémie". Des maladies dont on ne meurt pas tout de suite. Yannick Rouvière évoque ceux qui restent longtemps invalides après les irradiations. Et de citer le cas des trois irradiés de Forbach en 1991. "Ce Monsieur Artus pourrait également dire que l’amiante n’a tué personne alors que des malades meurent 30 ans après", poursuit Yannick Rouvière.

"Je reconnais que le nucléaire n’a pas tué des milliers de gens comme le charbon mais il y a une manière de présenter les choses par rapport aux victimes de cancer et leurs familles". Les maladies professionnelles sont reconnues comme ayant un lien avec l’exposition aux rayonnements ionisants en fonction de trois critères : la durée d’exposition (plusieurs dizaines d’années), le type de maladie et la date de son apparition après le temps d’exposition (au-delà d’un certain temps, la maladie n’est plus reliée à l’activité nucléaire).

"Pas d'étude sérieuse des médecins et des pouvoirs publics"

Et ce n’est pas tout. "Ça, ce sont les cancers reconnus, mais nous, on voit aussi des cancers du cerveau, de la vessie. Il y a trois de nos adhérents à Marcoule qui sont morts de ça. Monsieur Artus aurait dû être plus réservé sur ses propos car sur les effets des faibles doses de rayonnement, il y a de grands débats entre scientifiques, dès 5 msv (la dose légale par an étant de 20 msv)". Selon certains d’entre eux, il n’y aurait pas d’effet de seuil. "On connaît les doses d’exposition létales. Mais quelqu’un peut être irradié et passer au travers, d’autres pas. Nous ne sommes pas tous égaux. On ne sait pas quelle dose peut provoquer un cancer", explique Yannick Rouvière, qui précise "qu’il n’y a jamais eu d’études sérieuses sur le nucléaire par les médecins et les pouvoirs publics".

L'article sur le site de Midi Libre
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