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Condensé "hollandais". La concertation sociale pour les syndicats, la matraque des flics pour les chômeurs...



Violences ordinaires contre les chômeurs



Jeudi 20 juin au matin la place d'Iéna accueille les participants à la Conférence sociale. Une trentaine de  militants des associations et syndicats portant le T-shirt de la Marche des chômeurs se placent le long du trottoir, à cent cinquante mètres de l'entrée, pas question d'être plus près, vu le dispositif policier. Pas de pancartes, pas de drapeaux ni même de mégaphone, juste des T-shirts.

Le dispositif policier, un peu surpris, réagit avec violence, se précipite sur les manifestants pacifiques, les poussent sans ménagement, certains tombent à terre. Les manifestants s'indignent, font de la résistance passive, crient leur colère : les chômeurs et précaires, leurs représentants (MNCP, AC!, APEIS, DAL) sont exclus de la Conférence et maintenant le droit de manifestation leur est interdit.

Les gardes mobiles, habillés par Robocop, arrivent en renfort, les manifestants sous le nombre et les coups sont expulsés, conduits dans une rue adjacente puis escortés, encadrés, jusqu'à la station de métro Alma. Voilà, voilà, la place Iéna est nette de tout chômeur, le Président de la République, son ministre du Travail peuvent inverser la courbe du chômage devant un auditoire choisi.

Des caméras de chaînes télé accourues filment la scène, les journalistes font leur travail quoi, mais aucune image ne sortira, les directions de chaîne savent aussi servir : le pouvoir ou les chômeurs, y a pas photo. Quelques passantes (pourquoi surtout des passantes ?) viennent s'informer de ce qu'on nous reproche. Etre chômeur ou solidaire des chômeurs ? Porter un T-shirt ? Ah ben non, on n'est pas des terroristes, juste des manifestants, c'est insupportable parce que témoins vivant des résultats d'une politique. On dit souvent que les chômeurs ne bougent pas, sont invisibles mais quand ils sont debout pour se rendre visible, ils sont réprimés, censurés. Trop explosif, trop dangereux le chômage, on redoute une explosion sociale. Alors pensez, des chômeurs en marche pour leurs droits... avec en soutien des syndicalistes de Solidaires ou de la FSU. Non mais, circulez.

Bon, ben, on va continuer à circuler, à défier la pesanteur médiatique, narguer la majorité des syndicats qui nous snobe, tenter de sortir de leur stupeur les citoyens et citoyennes qui détournent la tête devant les chômeurs qui passent. Il en sortira quelque chose, je prends le pari. Même pas peur, même pas écoeuré. Et je vous attends samedi 22 juin pour l'étape Colomiers Toulouse. Rendez-vous à 13 h gare de Colomiers. Venez comme vous êtes, avec ou sans T-shirt de la marche, la préfecture n'a pas interdit la manifestation. Toulouse c'est loin de la Conférence sociale.

Le texte sur le site de Mediapart 

Illustration : le Monsieur Chômage de Hollande-Ayrault


L'édito de notre dernière Lettre d'Information (LI)

Magie de la concertation ?
 
Les organisations syndicales ont répondu en bloc à l’invitation que leur a faite le gouvernement de participer, aux côtés du patronat, à la "conférence sociale" des 20 et 21 juin. Sans surprise, elles se sont immédiatement déclarées, à deux exceptions près, critiques et déçues par ce qui y a été échangé!

Quel intérêt, pour la défense des salariés, y a-t-il à se précipiter à une
"grand-messe [où] tout le monde s'emmerde" en convenant que "si on veut lutter durablement contre le chômage, il faut une autre politique économique" et lâcher en conclusion un tonitruant : "Maintenant je retourne dans le monde réel." (Jean-Claude Mailly, secrétaire général de FO, dans Le Monde)?

Qui peut croire un seul instant qu’il était nécessaire de participer à ce grand barnum, ce "monde irréel", pour savoir que, dans l’esprit des faux socialistes de l’Elysée et de Matignon, la contre-réforme des retraites, aggravant décisivement celle de Sarkozy, est bouclée d’avance par le bien réel rapport Moreau ? La participation (à laquelle même Solidaires se rallie) à une telle "concertation" dans un contexte de dégradation généralisée de la situation des salariés et des plus pauvres ne peut que leur faire douter de la capacité du syndicalisme à être à la hauteur de sa mission.
L’acceptation de tels simulacres ne peut être perçue, quelle que soit l’audace verbale d’un Mailly, que comme une concession majeure à la politique de capitulation de la gauche de gouvernement face aux logiques du capital.


Au mouvement social, aux syndiqués, aux salariés en lutte de montrer le chemin qui permettra de sortir de telles impasses mortifères pour la majorité de la population !


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Chômage : le travail ne manque pas, il suffit de le partager

LE MONDE | Par


 L'article intégral sur le site du Monde
  
Le NPA au Trocadéro (contre la réforme des retraites) - l'Express (21/06/2013)

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Le NPA au Trocadéro - 20/06/2013

 

Le Nouveau Parti anticapitaliste a organisé jeudi soir un "happening militant" au Trocadéro pour "riposter contre la réforme des retraites" alors que le parti s'est vu refuser par la préfecture un rassemblement devant le Conseil économique, social et environnemental, où se tient jeudi et vendredi la conférence sociale. Olivier Besancenot appelle à une "grande campagne unitaire sociale et politique" contre les mesures gouvernementales annoncées dans ce dossier et promet des "manifestations à la rentrée".

En savoir plus sur http://www.lexpress.fr/24henimage/le-npa-au-trocadero_1259467.html#bFxd6RkjeHeVFPlW.99

  
La Conférence sociale de 2012 avait débouché sur un cadeau de 20 milliards au patronat et l’Accord national interprofessionnel facilitateur de licenciements. Mais la logique de la politique d’austérité ne supporte pas de pause. La Conférence sociale des 20 et 21 juin 2013 va fixer le calendrier de nouvelles attaques contre les salariéEs, les retraitéEs, les chômeurEs, les femmes et les jeunes.
Le cadre avait été donné par le rapport Gallois : « Les circonstances de la Deuxième Guerre mondiale et de la Libération avaient permis d’élaborer, en 1946, un Pacte qui a permis les Trente glorieuses ; chacun sent aujourd’hui que ce pacte négocié il y a 60 ans est à bout de souffle, qu’il ne fonctionne plus et qu’il « fossilise » le dialogue social. Il faut en bâtir un nouveau. 


L'article intégral sur le site national du NPA 

 NPA 34, NPA

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