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Fralib. Un syndicalisme de convergence des luttes et des résistances et volontaire pour ...changer de société !



Les Fralib accueillent ceux qui luttent
L'Hérault du jour du 28 juin 2013 

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Après la rue, les Fralib invitent à l’échange. Photo Robert Terzian


Action. Après la désillusion face à la gouvernance de Hollande, les syndicats cherchent des outils pour continuer la lutte, reprendre les moyens de production et pourquoi pas changer de société.

« On a besoin de convergences, on a besoin d’un tous ensemble. On s’apperçoit que les luttes menées partout en France ont des points communs. A PSA comme à Florange ou chez nous, le gouvernement a capitulé. Quand on comprend que ce que nous demande Arnaud Montebourg c’est de faire sans Unilever, de continuer notre projet mais en catimini... Il n’y a pas d’autre mot que capituler ». Gérard Cazorla est secrétaire CGT du comité d’entreprise de Fralib. L’usine qui a dépassé les 1000 jours de combat syndical accueille aujourd’hui un Carrefour des luttes. A partir de 9 heures, des délégations venues de toutes la France viennent témoigner et échanger. 

« Le gouvernement a capitulé »
 
Un an après l’arrivée au pouvoir de François Hollande, beaucoup a déjà été écrit sur les désillusions et les déceptions. Le changement était annoncé. Changement dans les rapports aux syndicats après des années de mépris sous Nicolas Sarkozy ; changement dans le rapport à la finance désormais ciblée comme « ennemi » ; changement avec la réappropriation des outils de production. 


Au final, il n’y aura eu qu’un Smic augmenté d’une misère, l’accord national interprofessionnel (ANI) avec les licenciements facilités, les millions accordés aux entreprises au nom de la compétivitité, l’abandon des nationalisations même ponctuelles, le retour des privatisations même partielles, la résignation face à l’Europe avec un TSCG augmenté d’un pacte de croissance fallacieux, le reniement sur la TVA, la capitulation annoncée sur les retraites... Face à cela que pèse un dialogue certes renoué dans les deux conférences sociales organisées ?


« Je ne m’attendais pas à grand chose », veut tempérer aujourd’hui Gérard Cazorla. Mais quand même. « On espérait un élan après les élections... Il n’a pas eu lieu. Ce que l’on a vu, c’est un virage à droite. Assez clair ». 


Abandonnés par le pouvoir, les syndicats tentent de trouver des solutions et les Scop et autres sociétés coopératives fleurissent. Rien de bien neuf, l’option ayant eu ses heures de gloire dans les années 1970. Ce qui est nouveau en revanche, c’est que cela est désormais porté par les syndicats. La CGT, beaucoup, mais pas seulement comme My Ferry Link après la liquidation de SeaFrance porté par l’ex-CFDT de la boîte. « Nous n’avions pas d’autres choix, explique Gérard Cazorla. Nous pouvions certes chercher l’argent pour le meilleur plan social mais vu la conjoncture c’était le ticket assuré vers le chômage et la précarité. On a décidé de rester maître de notre destin. Nous avons le terrain, les machines, les compétences, les travailleurs...»


Un destin qui se fait aussi collectif et les Fralib sont devenus une sorte d’icône de la bataille syndicale. « C’est vrai qu’il y a eu un élan, on a vu des luttes similaires avec des projets du même style émerger. Est-ce la solution ? Je n’en sais rien. »


Cela permet au moins de réagir et d’agir face à l’abandon du politique. Or, « on est convaincu que le politique peut agir », insiste le militant. Mais pour jouer quel rôle ? Amender, réformer, changer ? « Tout changer », assène Gérard Cazorla. C’est pour lui une certitude. « Ce sont les socialistes qui pensent que le capitalisme peut être aménagé. Moi ce que j’ai vu c’est une impasse. Je savais que les revenus du capital avaient surpassé ceux issus du travail. Là je l’ai touché du doigt. Nous étions 15 000 salariés en France il y a 15 ans, nous ne sommes plus que 3000. En Europe, nous étions 180 000 dans les années 1980. Nous sommes désormais 28 000. Et pendant ce temps, Unilever a dégagé des milliards pour ses actionnaires. Cette spirale infernale ne pourra s’inverser qu’en changeant le système ».


Cela augure-t-il de nouvelles missions pour le syndicalisme qui s’était démarqué du politique pour se concentrer sur les luttes sociales ? « On continue sur tous les fronts. On n’a rien mis entre paranthèse », assure Gérard Cazorla. « Sauf nos vies et nos familles ».
 

Angelique Schaller  




  







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En guise d'édito
(22 juin)

Magie de la concertation ?

Les organisations syndicales ont répondu en bloc à l’invitation que leur a faite le gouvernement de participer, aux côtés du patronat, à la "conférence sociale" des 20 et 21 juin. Sans surprise, elles se sont immédiatement déclarées, à deux exceptions près, critiques et déçues par ce qui y a été échangé!

Quel intérêt, pour la défense des salariés, y a-t-il à se précipiter à une
"grand-messe [où] tout le monde s'emmerde" en convenant que "si on veut lutter durablement contre le chômage, il faut une autre politique économique" et lâcher en conclusion un tonitruant : "Maintenant je retourne dans le monde réel." (Jean-Claude Mailly, secrétaire général de FO, dans Le Monde)?

Qui peut croire un seul instant qu’il était nécessaire de participer à ce grand barnum, ce "monde irréel", pour savoir que, dans l’esprit des faux socialistes de l’Elysée et de Matignon, la contre-réforme des retraites, aggravant décisivement celle de Sarkozy, est bouclée d’avance par le bien réel rapport Moreau ? La participation (à laquelle même Solidaires se rallie) à une telle "concertation" dans un contexte de dégradation généralisée de la situation des salariés et des plus pauvres ne peut que leur faire douter de la capacité du syndicalisme à être à la hauteur de sa mission.
L’acceptation de tels simulacres ne peut être perçue, quelle que soit l’audace verbale d’un Mailly, que comme une concession majeure à la politique de capitulation de la gauche de gouvernement face aux logiques du capital.


Au mouvement social, aux syndiqués, aux salariés en lutte de montrer le chemin qui permettra de sortir de telles impasses mortifères pour la majorité de la population !


 NPA 34

NPA 34, NPA

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