À la Une...

Election municipale de Montpellier. Petit problème de "maintien" au Front de Gauche...


 Tribune libre : Eh, Muriel, et si on parlait clair ?

La Marseillaise rapporte (voir ici) qu'au grand débat de jeudi soir organisé par France 3 Région et France bleue à l'Hôtel de ville (où Montpellier sociale, écologiste et solidaire n'avait pas été conviée : lire ici), tu te serais lâchée à dire "notre objectif c'est le maintien" au second tour. 

A telle enseigne que le journaliste s'est cru autorisé à écrire que Moure "a toutes les raisons d'être inquiet" ! Là, ma chère camarade du Front de Gauche, je me sens quand même interpellé à te dire : "à quel jeu tu joues ?". Parce que, pour que chacun comprenne bien, c'est sur ce maintien au second tour que vous, le Front de Gauche, avez rompu les discussions engagées depuis des semaines avec nous, le NPA, qui mettions sur la table qu'à 10% des voix nous pouvions nous maintenir au second tour. Et que donc nous devions faire de ce maintien une perspective, déclarée d'emblée, comme moyen de bonifier ce qui signifierait que notre campagne de premier tour était un succès. 10 % ou plus, si on ne raisonne pas en termes politiciens consistant à en faire une base de tractations avec  les socialistes que nous aurions pourtant dénoncés pour leur politique de droite, ce serait 10 % ou plus à démultiplier pour ainsi renforcer une alternative de gauche sur Montpellier.

Mais voilà, quand nous vous avons proposé ceci comme touche finale à notre accord pour la liste unitaire


vous n'avez pas suivi et on ne vous a plus revus à la table de discussion unitaire. Il est ainsi apparu clairement que, alors que nous évitions de faire d'une éventuelle fusion technique avec la liste de Moure, que nous refusions pour nous, un motif de rupture, vous avez fait du refus du maintien au second tour à 10% ou plus, une raison de rompre l'unité avec nous. Cela est d'ailleurs, à la réflexion, en conformité avec le protocole d'accord que vos trois composantes du Front de Gauche ont signé et où ... pas une seule fois vous ne mentionnez le mot maintien. Vous y écrivez en effet "Dans le cas d’un rapport de force favorable, à apprécier collectivement au soir du premier tour, la liste s’engage à porter la volonté politique ainsi exprimée, à tous les niveaux de l’institution municipale, à la hauteur où l’auront placée les électeurs.

Elle engagera donc des négociations en vue d’opérer d’éventuelles fusions avec tout ou partie des listes de gauche. Cela en vue d’un accord de programme qui, s’opposant aux politiques d’austérité et à leurs conséquences locales, intégrerait de manière significative et conséquente les propositions portées par la liste au premier tour. La décision sur un éventuel accord de ce type sera prise en commun par les trois composantes.

Les fusions ne s’envisagent qu’avec des listes de gauche, c’est à dire n’intégrant pas de personnalités connues pour leur engagement dans des partis de droite ni de représentants locaux du grand patronat." (l'intégralité du protocole est ici). C'est moi qui souligne.

Dans ce texte vous n'envisagez l'après-premier tour que comme  séquence de négociations avec "tout ou partie de la gauche" où de toute évidence vous incluez un PS face auquel pourtant vous  êtiez d'accord avec nous pour construire une opposition de gauche !

Pour parler franc, Muriel, j'ai du mal à envisager que tu te sois laissée aller à nous la jouer "maintien" pour faire pièce à la nouvelle qu'une liste soutenue par le NPA venait d'être enregistrée en préfecture, quelques heures avant le débat. Une liste qui, il est vrai, dit sans ambages qu'au second tour, si la possibilité lui en est donnée, elle gardera le cap du premier tour d'une opposition totale au PS. Sans donc aucunement envisager de négocier quoi que ce soit avec un parti dont il est dommage que toi et tes camarades continuiez à accréditer, contre l'évidence de sa politique antipopulaire, qu'il est de gauche ! 

Non, Muriel, la seule chose à première vue envisageable est que le journaliste ait mal interprété ce que tu voulais dire... Car, tout de même, pourquoi, si ton objectif est le maintien, en sommes-nous à mener deux listes différentes ? Et ce protocole finalement comment il ... colle avec un maintien sur lequel il est muet ?

Tout cela fait décidément, contre ce que toi et tes camarades affirmez, une campagne bien brouillée et ce brouillage fait trop l'affaire de ces politiciens de droite comme de gauche aux passerelles si bien établies (1). Alors, Muriel, faisons un rêve : ne conviendrait-il pas de tirer tout cela au clair en commençant par tirer un trait sur le passé récent de notre impossibilité à monter une liste unitaire ? Pourquoi ne pas nous retrouver ensemble en conférence de presse pour annoncer qu'au second tour, si nos scores respectifs nous le permettent, nous fusionnerons nos deux listes en excluant tout accord avec le PS et en faisant ainsi de ce maintien (à 10% pour l'une de nos listes), dont tu parlais l'autre soir, le signe vrai d'affirmation d'une liste in extremis retrouvée d'opposition à la gauche du reniement, étant entendu que c'est par là que nous construirons une opposition efficace à la droite des Copé-Domergue et un contre-feu à Marine Le Pen ? Cet accord devrait bien sûr être consacré solennellement par un protocole (2). Chiche, puisque ton objectif comme le nôtre est le maintien ?

Ce n'était qu'un rêve ?

Antoine (dans un positionnement qui n'engage que lui)

(1)  Pensons à Agnès Jullian, cette patronne piquée à la droite par Frêche et qui aujourd'hui rejoint, sur Béziers, en position de première adjointe, le bien calé à droite Aboud tout en réaffirmant son soutien au socialiste Bourquin à la Région dont elle était, jusqu'à récemment, la vice-présidente ! Lire ici 

(2) Par la même occasion, nous déclarerions que, dans le cas où  la fusion technique entre nous ne serait pas possible à cause d'un score en dessous de 5% pour l'une des deux listes, celle-ci apporterait son soutien politique à celle qui serait en situation de se maintenir en affirmant l'objectif d'une opposition de gauche au PS et au gouvernement.

A lire aussi



NPA 34, NPA

Consultez les articles par rubrique


CORONAVIRUS

LUTTES SOCIALES
FÉMINISME
ANTIRACISME ANTIFASCISME
>


SOLIDARITÉ MIGRANTS
ÉCOLOGIE
JEUNESSE ENSEIGNEMENT


POLITIQUE LOCALE
DÉBATS
POLITIQUE NATIONALE


INTERNATIONAL
RÉPRESSION
NPA