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Femmes, si vous croyez qu’avec tant d’attentes placées en vous, nous allons vous laisser porter le tissu de votre choix...


 Mesdames, vous causez beaucoup de trouble à l’ordre public ! Voilées, vous faites hurler les Européens, vous portez atteinte à la dignité de la femme ! En tenue décontractée, vous faites hurler les Africains, les Orientaux,... vous portez atteinte à la dignité de la femme !

 
mercredi 12 mars 2014, par Dorcy Rugamba


Après avoir été plébiscitée par le Parlement, l’Uganda a adopté le 18 février une loi dite « anti-pornographie » qui prohibe le port de vêtements indécents. Pour reprendre la définition du Ministre de l’éthique et de l’intégrité, le Révérend Père Simon Lokodo, il s’agit de toute tenue susceptible d’irriter le regard d’autrui ou de l’exciter sexuellement.

On comprend toute l’urgence de la loi à la lumière des propos tenus dans les médias par le très éthique Père Lokodo, éminent théologien, diplômé de l’Université Urbaniana de Rome, pour qui « le viol des jeunes filles par des hommes est plus naturel que les relations consentantes entre personnes de même sexe » — voilà !

Depuis, dans un climat de chasse aux sorcières, de drôles de gardiens de la morale, traquent les femmes qui osent la minijupe pour leur signifier ce qu’il en coûte d’agresser visuellement son prochain. Mission d’intérêt national dont ils s’acquittent avec beaucoup de courage, il faut reconnaître. Comme tout le monde sait, l’Ougandaise est une redoutable karatéka. Il faut au moins dix gaillards bien bâtis, qui n’ont pas peur de prendre un coup de sac sur le front, pour la coincer dans une impasse et la déshabiller en public.

Naturellement, cette histoire de décence ne nous concerne pas. Je veux dire, nous les hommes. Nous pouvons toujours faire du safari en short dans le pays de la grue couronnée, et nous balader topless sur la plage sans que le ciel nous tombe sur la tête. Les Jeunes peuvent toujours porter ce pantalon d’un goût douteux, qu’on appelle Baggy, dont le principe est d’étaler les fesses à l’air libre. C’est très laid, certes, mais le corps d’un homme est innocent par nature. Sauf quand il se prend pour une femme évidemment !

Le problème c’est la femme. 


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