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Béziers. Sous la ménardie... la résistance...

 
 “Si Jeanne D’Arc revenait, vous savez ce qu’elle ferait ? Elle nettoierait les banlieues.” (Philippe de Villiers le 9 décembre dernier au théâtre de Béziers pour la sortie de son livre Le roman de Jeanne d’Arc)

 En 2014, Robert Ménard remportait la mairie de Béziers (Hérault) avec le soutien du Front National. Multipliant des arrêtés municipaux tout à la fois antisociaux et grotesques, l’édile s’est montré un habile provocateur. Un temps sonné, le peuple biterrois relève la tête. Et le poing.

Mercredi 18 février, 8 h du matin. Le mercure du thermomètre peine à dégivrer sous les 4°. A gauche, minérale et déserte, la place du 14-Juillet. En ligne d’horizon, les immenses cubes de la médiathèque André-Malraux imposent leurs 8 000 m2 de surface. Au coin de la rue d’Alsace, un duo de bigotes attend dans le froid les premières âmes à guider vers la lumière de Dieu. Leur pancarte annonce  : « Où trouver les réponses aux grandes questions de la vie ? » Peut-être sur l’affiche surplombant leurs têtes où trône le nouvel « ami » de la police municipale biterroise. Un 7.65 semi-automatique avec un écusson bleu-blanc-rouge sur la crosse. Avant de faire couler le sang, le dernier coup de pub du maire Robert « Dirty Harry » Ménard a fait couler beaucoup d’encre. Une nouvelle fois, les journalistes sont venus radiographier cette ville de Béziers.

Couvre-feu pour les mineurs de 13 ans, arrêté anti-crachats ou anti-linge aux fenêtres  : à la tête de la ville depuis un an, Robert Ménard a su démontrer qu’avant d’être un habile gestionnaire, il était un communicant des plus retors. Objectif de la manœuvre : insuffler dans l’espace urbain le poison lent et continu d’une peur diffuse. Non pas celle du déclassement social ou de la misère mais de cette plèbe bigarrée qui occupe encore le cœur de la ville. De 1975 à 1999, la ville a perdu plus de 15 000 habitants. Tandis que les classes moyennes fuyaient l’intra-muros pour s’installer dans les villages périphériques (ah  ! L’irrésistible tropisme du bonheur pavillonnaire !), la métropole montpelliéraine finissait d’aspirer la jeunesse biterroise. Ceinturant la ville, les grandes zones commerciales (Villeneuve-lès-Béziers, Polygone, etc.) finissaient de terrasser le réseau des petits commerces de la cité. Béziers, ville sinistrée, la triste devise n’allait plus quitter les basques de la sous-préfecture de l’Hérault. Hormis pour le top ten des villes les plus pauvres de France, la cité biterroise restait hors course, promise à la longue pente du déclin. Un symptôme ne trompait pas  : les kébabs fleurissaient sur les dignes allées Paul-Riquet. Cliquer ici

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