À la Une...

Catalunya Infos en continu. Comment se positionner dans l'entre-deux : grandiose manifestation de Barcelone-morose campagne des législatives ?


15 novembre

La solidarité continue...


 
14 novembre

PSC. Rejeté hier par Ada Colau, la maire de Barcelone, il l'a été aussi par une importante organisation antifasciste...
 
Le PSC (Parti socialiste catalan), persona non grata pour l’UCFR (Union contre le fascisme et le racisme)


L’UCFR chapeaute des dizaines d’organisations antifascistes et antiracistes catalanes. Elle coordonne les actions de terrain et les vastes rassemblements de rue pour l’accueil des réfugiés et contre l’islamophobie. Elle a mobilisée la population après les attentats d’août dernier sous le mot d’ordre « Vos politiques, nos morts ! Convivialité dans la diversité ! ». Dans un communiqué daté du 12 novembre, elle a enregistré et rendu public le divorce que les dirigeants « socialistes » du PSC, partie prenante jusqu’à présent de l’UCFR, 
ont consommé en participant à la manifestation unioniste du 8 octobre sous la bannière de la Société Civile Catalane, qui y a admis la présence de groupes fascistes, notamment le dénommé Plateforme pour la Catalogne, spécialiste des campagnes xénophobes contre les « Maures » (les Arabes) [Voir ci-dessous le selfie du secrétaire général du PSC avec le xénophobe dirigeant du PP catalan lors d'ue manifestation de la Société Civile Catalane]. Voici son communiqué, avec sa traduction en français paragraphe par paragraphe :

Lamentem comunicar que hi ha una separació de camins entre UCFR i el PSC com a partit, fruit de diferents maneres d’afrontar el creixement de l’extrema dreta a l’ombra de Societat Civil Catalana.



Nous sommes au regret de communiquer la séparation des chemins entre l'UCFR et le PSC en tant que parti, en raison des différentes façons de faire face à la montée de l'extrême droite dans le sillage de la Société Civile Catalane.


La crida fundacional d’UCFR diu “Cap espai públic per a la Plataforma per Catalunya ni per a cap grup feixista!”. L’any 2014 vam rebutjar un acte organitzat per Societat Civil Catalana amb motiu del 12 d’octubre on diversos grups feixistes havien anunciat la seva participació. Fa pocs dies hem denunciat “Les reiterades accions violentes i agressions per part de grups feixistes” i la “manca de rebuig, per part de l’organització Societat Civil Catalana, de la presència de catorze grups feixistes en la mobilització del dia 8 d’octubre convocada per aquella entitat.”



L'appel fondateur de l'UCFR dit : « Pas d'espace public pour la Plateforme pour la Catalogne ni pour aucun groupe fasciste !  » Le 12 octobre 2014, nous avons rejeté une initiative organisée par la Société Civile Catalane où plusieurs groupes fascistes avaient annoncé leur participation. Il y a quelques jours, nous dénoncions « les actions violentes et les agressions répétées des groupes fascistes » et « l'absence de condamnation par la Société Civile Catalane de la présence de quatorze groupes fascistes dans la mobilisation du 8 octobre convoquée par cette organisation ».



El PSC, seguint els seus processos interns, ha anat adoptant una manera de tractar aquesta qüestió diferent a la que hem defensat aquests anys com a UCFR. De fet, a gran part d’Europa els moviments socials i l’ampli ventall de les esquerres tampoc comparteixen l’estratègia d’UCFR; però les estratègies que apliquen no estan aturant el creixement del feixisme.



Le PSC, à la suite de ses évolutions internes, a adopté un moyen de traiter cette question différent de celui que nous avons défendu toutes ces années en tant qu’UCFR. En fait, dans une grande partie de l'Europe, les mouvements sociaux et le large spectre des gauches ne partagent pas la stratégie de l'UCFR ; mais les stratégies qu'ils appliquent n'arrêtent pas la montée du fascisme.



Ens sap molt greu per allò que hem compartit, i sabem que moltes persones del PSC estan fermament en contra del feixisme i el racisme, però la situació actual ens obliga a reconèixer que aquesta diferència important existeix, i ens porta a acordar aquesta separació de camins.



Nous sommes très conscients de ce que nous avons partagé, et nous savons que beaucoup de personnes du PSC s'opposent fermement au fascisme et au racisme, mais la situation actuelle nous oblige à reconnaître que cette différence importante existe et nous amène à enregistrer cette séparation de nos chemins.



Esperem que en un futur, i a la llum de l’experiència, les discrepàncies actuals entre el PSC i la resta d’UCFR se superin. Mentre, evidentment, seguim animant les persones de l’entorn del PSC, com tota persona que comparteixi la nostra lluita contra el feixisme, a participar en les nostres activitats.



Nous espérons qu'à l'avenir, et à la lumière de l'expérience, les divergences actuelles entre le PSC et le reste de l'UCFR seront surmontées. Bien sûr, nous continuons à inviter les sympathisants du PSC, comme tous ceux qui partagent notre lutte contre le fascisme, à participer à nos activités.



UCFR manté el compromís de construir un espai unitari i plural contra el feixisme i el racisme; és i seguirà essent un espai ampli, amb idees diverses sobre molts altres temes.



L'UCFR maintient son engagement à construire un espace unitaire et pluraliste contre le fascisme et le racisme ; elle est et continuera d'être un espace large, avec des idées diverses sur les nombreux autres sujets.



UCFR, le 12 novembre 2017

L’UCFR appelle ce samedi, 18 novembre, à une manifestation sous l'intitulé : « Unissons-nous contre les agressions fascistes ».




Transmis par Pierre G (Toulouse). 

Complément d'infos sur l'UCFR : elle regroupe plus de 500 organisations à caractère social, politique, culturel, associatif de quartier, syndical, sportif ainsi que des membres adhérant à titre individuel.

Font partie de l'UFCR les principaux syndicats de salarié-es : Commissions Ouvrières, UGT, CGT, USTEC, CATAC, les partis de gauche : ICV, EUiA, CUP, ERC, Podem et, jusqu'à ces derniers jours, le PSC.


 Le seul vrai (Catalan)


 Rajoy au sujet de García Albiol (le chef du PP de Catalogne) : "Il est le fils de la vraie Catalogne, métisse et ouverte". Sous-entendu pas de la Catalogne égoïste et raciste des indépendantistes....

García Albiol : "Ok, mais métisse entre Espagnols des différentes communautés autonomes. Tu piges ?
Pas question avec les Roumains !" Voir ici

Précision : García Albiol a été maire de Badalona, la 3e ville de la Catalogne pour le nombre d'habitant-es, entre 2011 et 2015. Il en a été éjecté depuis par l'indépendantiste de gauche Dolors Sabater (comme quoi pour se défaire d'un raciste, un vrai... Petite pierre dans le jardin de la gauche française qui taxe les indépendantistes catalan-es d'être... racistes et ne voient pas d'inconvénient à ce que les Rajoy et autres Albiol leur fassent la guerre au nom des "valeurs" !). Lors de sa mandature ce sinistre personnage s'était distingué en menant une campagne xénophobe et sécuritaire contre les Roumain-es, alias les Gitan-es, qu'il avait désigné-es comme une "plaie". Lire ici et ici

Pour bien comprendre, on pourrait dire que García Albiol est le Robert Ménard de la Catalogne !

A rapprocher de ceci : le "vrai" García Albiol n'y était pas, gageons que Dolors Sabater, oui... Barcelone championne d'Europe...

Pour mémoire

Le deuxième en partant de la gauche est Miquel Iceta, le secrétaire général des socialistes catalan-es, à ses côtés, outre la ministre de la santé de Rajoy, García Albiol est en train de prendre, en pleine connivence avec lui, un selfie qui a particulièrement été commenté sur les réseaux sociaux ! Cela se passait à la grande manifestation de Barcelone du 29 octobre pour la défense de l'unité de l'Espagne et pour le 155 à infliger à la Catalogne ! Lire ici 

Quelqu'un a dit "Qui se ressemble s'assemble" ? Pourtant Iceta n'est pas xénophobe... Alors ? 

13 novembre

Lire ci-dessous : 
Carles Puigdemont cherche à casser l'image qu'il serait jusqu'auboutiste !

La solidarité du NPA à Barcelone samedi dernier


Sachez d’abord que les consignes des organisateurs de la manifestation-rassemblement, ANC et Omnium, étaient de ne pas « afficher » son appartenance politique, de porter le « llaç groc » (le ruban jaune), symbole de l’exigence de la libération des prisonnier-e-s politiques, et de ne brandir que les drapeaux catalans, dans ses trois versions, catalaniste (bandes rouges et jaunes sans signe particulier), républicaine (étoile bleue), révolutionnaire (étoile rouge). 



Au prime étonnement de voir nos drapeaux rouges du NPA, n’ont pourtant suivi que des « merci », « gràcies » et « gracias » et des « Visca Repùblica catalana »… Personne ne nous a demandé de plier nos oriflammes. Comme personne ne nous a demandé de remballer nos tracts et affichettes, rédigés en français, catalan et castillan (voir les pièces jointes). Au contraire, nombreuses et nombreux furent les manifestant-e-s – à venir nous les réclamer. Cliquer ici  

Carles Puigdemont cherche à casser l'image qu'il serait jusqu'auboutiste !


On l'avait vu hésiter, jouer la montre, proclamer une indépendance qu'il suspendait quelques secondes après, appeler à des législatives pour bloquer l'application du 155 et finalement se résoudre à ce qui apparaissait l'inéluctable, proclamer..., non, laisser que le parlement catalan proclame l'indépendance. Et malgré tous ces atermoiements, peut-être à cause de sa rocambolesque sortie vers une sorte d'exil belge qui ne dit pas (encore) son nom, le voilà affublé contradictoirement du qualificatif de couard abandonnant  son Govern à la vindicte judiciaire espagnole et de celui d'extrémiste indépendantiste, la "senyera estelada" entre les dents. 

Ignorant la première attaque car trop caricaturalement insultante, le voilà qui s 'attelle à désactiver la deuxième. Il s'est pour cela livré à une longue entrevue avec un journaliste du Soir belge auquel il a déclaré sans ambages, adoptant délibérément la posture de l'antihéros fièrement campé sur des convictions à large spectre de mobilité, qu'"une autre solution que l'indépendance est possible" ! 

Il a insisté que son passé plaidait dans le sens de cette déclaration : il a toujours été partisan de trouver un accord et, en conséquence, il se dit "toujours disposé à accepter la réalité d'une autre relation (que l'indépendance) avec l'Espagne". Il précise "(Une autre solution) est toujours possible. J'ai travaillé 30 ans à obtenir une autre insertion de Catalunya dans l'Espagne", en en profitant pour accuser l'ancien président du gouvernement, membre du PP, José María Aznar et son successeur, par dessus un intervalle de gouvernement socialiste, Mariano Rajoy, d'avoir bloqué les avancées vers cette nouvelle "insertion".

Le tournant régressif, "l'origine de tout", avait été, a-t-il insisté, "l’invalidation en 2010 du statut d’autonomie qui avait été adopté par les parlements catalan et espagnol ! Vous savez combien de députés indépendantistes il y avait à ce moment-là au parlement catalan ? 14 sur 135 ! Ils sont devenus 72. Le responsable de la poussée indépendantiste, c’est d’abord le Parti populaire. » Lire ici et ici

Remarques (Antoine)

Cette entrevue confirme ce qu'écrit Josep Maria Antentas : "L’explication des limites montrées par le gouvernement catalan à l’heure de vérité doit être cherchée dans sa nature, sa composition de classe et sa culture politique. Le PDeCAT [Parti Démocrate européen CATALAN, le parti de l’ex President Carles Puigdemont] est un parti néolibéral qui s’est vu poussé dans la voie de l’indépendantisme parce qu’il n’avait pas d’alternative. Beaucoup de ses cadres sont devenus indépendantistes et d’autres, comme Puigdemont, l’ont toujours été. Mais c’est un parti de l’ordre et dont la base sociale est conservatrice, goûtant peu les ruptures et les changements brusques, par nature pragmatique et gradualiste, lié au monde économique (bien que ses liens avec le grand capital se soient ressentis de sa dérive indépendantiste) et vulnérable aux pressions, méfiant vis-à-vis de la mobilisation populaire." (Catalogne : projet de République ou République imaginaire ?)

Tout ce qu'a fait et dit Carles Puigdemont le montre en effet plus porté par les événements que porteur d'orientations claires, toutes tactiques que l'on voudra, mais tendues vers l'objectif fixé. Il ne s'agit pas ici de crier à la trahison, on peut même créditer le personnage d'avoir accepté, en quelque sorte, contre lui-même, d'être le médium vers une indépendance qui s'orientait inéluctablement vers un affrontement radical avec l'Etat espagnol répugnant à son modérantisme de fond, c'est-à-dire de droite.

Il tient, en somme, un rôle qui n'est pas exactement fait pour lui et qui l'a obligé à s'exiler et l'expose à être, tôt ou tard, condamné à de lourdes peines d'emprisonnements. Et l'on peut comprendre que des milliers, voire des millions, de Catalan-es lui portent un grand respect, comme cela s'est confirmé à la manifestation de samedi à Barcelone : l'un des slogans parmi les plus repris était en effet "Puigdemont, notre Président" !

Il n'en reste pas moins que, du point de vue de la définition stratégique du mouvement, la plus grande sévérité est de mise à l'encontre de sa personne mais surtout de l'ensemble de la direction majoritaire du "processus" : comme d'ailleurs l'a reconnu une "consellera" (ministre du Govern) de l'ERC (Clara Posantí, relayée ensuite par le porte-parole de son parti. Lire ici), il y a déjà le problème de la véritable impréparation, par le Govern, dans l'organisation dudit processus. Impréparation visible dès l'après-référendum et le grève générale/grève de pays qui l'ont suivi. Aucune logique d'occupation de la rue n'a en effet été affirmée, laissant ainsi place nette à la droite, au gouvernement, à Ciudadanos et au PSOE, et même à l'extrême droite, leur permettant de faire la démonstration que la rue était à eux. Ce n'est que tardivement, le 21 octobre, qu'une manifestation pour la libération des Jordis a commencé à regagner le terrain perdu, sans qu'il ne soit jamais vraiment possible de le rattraper...jusqu'à samedi dernier, enfin ! Mais avec plus de questions que de réponses pour aller plus loin...

La véritable question n'est donc pas, ou pas seulement ni essentiellement, Puigdemont qui, pour parler abruptement, a donné le plus qu'il pouvait donner pour l'indépendance. La question est celle de la gauche, de ses divisions, elles-mêmes liées à des différences stratégiques et à une difficulté à dégager une voie vers l'indépendance se donnant les moyens de sa radicalité. Il ne s'agit pas là non plus, évidemment, de cibler méchamment la CUP par exemple, sans qui rien de ce qui a été fait pour faire avancer le "processus" n'aurait été possible (nous serions plus sévère envers Catalunya en Comú ou, encore plus, pour un Podemos, épurateur de son Podem, confirmant comme jamais sa totale indisponibilité à travailler pour la rupture et l'alternative au système, au régime. Lire ci-dessous).

Sans plus entrer dans le débat nécessaire et éminemment difficile à mener au coeur des événements, nous dirons seulement que la gauche d'alternative, autour de la CUP ou d'Anticapitalistes et quelques autres, n'a rien à gagner, et d'ailleurs elle ne s'y prête pas, à faire de Puigdemont le bouc émissaire de ce qui relève essentiellement de la combinaison des limites politiques propres de ladite gauche et de la non-disponibilité des secteurs majoritaires de la population catalane, dans l'instant, à aller trop au-delà de ce qu'un Puigdemont leur dessine comme étant le possible ! Etant entendu qu'il s'agit là d'un état des lieux pouvant évoluer très vite, peut-être être bouleversé par l'émergence de possibles inattendus et exigeant que l'on soit prêt à les exploiter. Sans attendre que Puigdemont suive !
 
La bataille des chiffres sur la manifestation de Barcelone : de 1 million à 1 million et demi et non 750 000 !


 Vidéo (désolé pour la pub) en cliquant ici

Tous les médias ont relayé (nous aussi ne disposant pas de plus d'information) que ce sont 750 000 personnes qui avaient défilé pour la libération des prisonniers politiques et pour la république indépendante de Catalogne. Une étude sérieuse situe le chiffre sur un tout autre ordre de grandeur. Voici ce qu'en dit notre camarade Pierre G de Toulouse, présent à cette manifestation avec une délégation du NPA.

Les chiffres, à Barcelone comme à Paris, sont toujours sujets à controverse politique. Ça n’a pas raté cette fois-ci encore. Les grandes agences de presse internationale se sont empressées, dès 18 heures, d’annoncer 750 000 participants, le décompte officiel de la Guarda Urbana, alors qu’un bon tiers des manifestants faisaient toujours du surplace dans les rues adjacentes à celle de la Marina avant de pouvoir remonter jusqu’au podium central au carrefour de Salvador d’Espriu, soit 3,3 kilomètres d’une Marina pleine à craquer.

Pour se faire une idée la plus proche possible de la réalité de la mobilisation, lire l’article d’Antoni Morell, journaliste de VilaWeb, qui a procédé à une « étude fondée sur la surface occupée par la grande manifestation pour la libération des prisonniers politiques » (https://www.vilaweb.cat/noticies/fent-els-numeros-de-dissabte-en-qualsevol-cas-mes-dun-milio-llarg-de-manifestants/). Il en conclut, pour une surface d’environ 1 250 000 m2, que ce sont 1 million à 1 500 000 personnes qui se sont rassemblées samedi à Barcelone, selon que l’on compte 4, 5 ou 6 manifestants au mètre carré.
La polémique sur les chiffres n’est pas neutre. L’ANC et Omnium ayant annoncé, avant la manifestation, que leur objectif était d’atteindre, voire de dépasser celui du million de la Diada du 11 septembre de cette année, il n’est évidemment pas indifférent de savoir s’il a été atteint. 

Pour nous autres, la vingtaine d’« anticapitalistes de France », venu-e-s de Toulouse, Perpignan, Montpellier, Avignon, Marseille et Paris, nous pouvons témoigner que c’est Antoni Morell qui est dans le vrai et pas la Guarda Urbana et les médias espagnolistes qui l’ont relayée.

12 novembre

Au lendemain de la démonstration de force de la rue...

A lire ci-dessous : La rétractation politique de la présidente du parlement catalan est un faux!

Les élections du 21 décembre polarisent l'attention...

Les "Communs" et la CUP se positionnent...


L'assemblée extraordinaire des militant-es des anticapitalistes de la CUP (1200 inscrit-es sur les 4000 qu'elle compte)  et de la Crida Constituent (L'Appel Constituant, une organisation regroupant un ensemble d'associations et de partis se reconnaissant globalement dans le programme de la CUP) qui s'est tenue aujourd'hui a décidé à 91,63% de se présenter aux élections du 21 décembre bien qu'elles soient taxées, à juste titre, d'être illégitimes.

Sur la base d'un vote à 64,05%, c'est l'option d'une liste propre, hors coalition qui l'emporte : se posant comme liste "de rupture, indépendantiste et de gauche", elle appelle cependant à la constituer le plus largement possible ; autrement dit, il s'agira d'une liste CUP qui cherchera à inclure des personnalités extérieures. Par exemple, du côté de Procés Constituent (une organisation anticapitaliste et indépendantiste mais extérieure à la CUP) qui vient de s'adresser à la CUP et au dirigeant de Podem, destitué par Iglesias, Albano-Dante Fachín, pour leur demander de construire ensemble une "candidature de la gauche de rupture catalane". Le problème est que cette liste  serait emmenée, telle qu'elle est proposée, par la dirigeante de Procés Constituent, Teresa Forcades, sous la présidence symbolique du président de celle-ci, Arcadi Oliveras alors que, nous l'avons vu, le choix militant de la CUP est que cette liste soit estampillée CUP. Sera-t-il possible que Teresa Forcades et d'autres militant-es de Procés Constituent intègrent, en tant que personnalités extérieures, cette liste ? Le fait est qu'il y a proximité politique de la CUP avec une association qui prône "si nécessaire, la désobéissance civile pour construire la république face à des monarchistes qui emprisonnent les membres du Parlement et de divers mouvements sociaux". A suivre. Lire ici et ici


De leur côté, les militant-es de Barcelona en Comú (à ne pas confondre avec Catalunya en Comú qui se situe à l'échelle de la Catalogne) qui soutiennent Ada Colau à la mairie de la ville, ont décidé, par consultation interne, de rompre l'accord passé avec les socialistes du PSC pour faire majorité et ainsi propulser leur dirigeante à la tête de la ville. Avec la participation de 3800 militant-es (pour une participation de 40%), cette décision a été prise à 54,18%, soit 2059 militant-es (1736, 45,68%, ont voté pour maintenir l'accord). La question posée était "Vu l'appui apporté par le PSC/PSOE à l'application de l'article 155, Barcelona en Comú doit-elle mettre un terme à l'accord de gouvernement passé avec le PSC sur la ville et ainsi gouverner en solitaire ?".

On lit dans la presse que, pour éviter de gouverner en minorité (elle ne disposera que de ses 11 élu-es, sans plus les 4 socialistes qui lui suffisaient pour gouverner, sur les 41 que compte le conseil municipal), Ada Colau pourrait chercher à se rapprocher des indépendantistes, les 9 élu-es du PDeCAT, les 3 d'ERC et les 3 de la CUP. Mais, outre que Ada Colau a elle-même dit qu'elle ne signerait pas un nouvel accord de gouvernement municipal, on imagine mal que les indépendantistes, ulcéré-es par ses déclarations incendiaires d'hier contre le Govern et Puigdemont (lire ci-dessous), lui déroulent aimablement le tapis rouge de leur appui !

Ce choix de rompre, confirme, au niveau municipal, ce que nous avons souligné ailleurs chez Ada Colau et Catalunya en Comú, pour la législative à venir : leur jeu d'équilibre entre le ni indépendance, ni 155, ne parvient pas à tenir un point fort d'équilibre dans le contexte actuel d'extrême polarisation des positions. Faire passer le curseur politique sur le refus du 155 et donc amener logiquement, et au fond courageusement, à la rupture avec le PSC qui soutient ce 155 lui attire immanquablement le reproche de celui-ci et du PSOE de faire le jeu des indépendantistes : "Entre Barcelone et l'indépendance, Ada Colau a choisi l'indépendance" a surjoué le premier secrétaire du PSC. 

En deux jours la maire de Barcelone a mis de l'huile sur le feu des côtés dont elle veut se distinguer mais qui lui renvoient de méchants retours de flamme. Si le pari électoral pour le 21 décembre est aléatoire mais pas impossible, la rupture avec l'allié socialiste à la mairie de Barcelone risque de rendre impossible l'obtention d'une majorité sans tomber sous la dépendance d'un des deux camps, l'instrumentalisant alors contre l'autre camp ! Un comble que l'équidistance revendiquée revienne à devoir être ballottée d'un pôle à l'autre ! Sans parler du risque majeur de n'obtenir aucune majorité, les deux camps opposés s'accordant finalement pour casser l'idée qu'il soit possible d'offrir une troisième voie à leur conflit... La seule éclaircie pour Ada Colau pourrait venir, à la législative, du secteur de son électorat "naturel" anti-droite/non-indépendantiste, s'il revenait au bercail (mais pour quelle raison ?) en sortant de son indignation devant l'agression mise en oeuvre par Madrid qui lui a fait remiser ses réserves non-indépendantistes pour soutenir, y compris électoralement, les indépendantistes réprimés, comme cela s'est vu le 1er octobre. La percée électorale que cela induirait à l'échelle de la Catalogne pourrait permettre une redistribution des cartes à la mairie de la capitale et l'obtention d'une majorité de circonstance plus stable, si l'on peut dire, plus probablement avec les indépendantistes qu'avec le PSC. En attendant Ada Colau a annoncé qu'elle chercherait désormais l'accord ... avec tous les groupes ! Lire ici

Sauf surprise de campagne législative, l'horizon d'Ada Colau voit s'accumuler beaucoup de nuages. Sa ténacité légendaire saura-t-elle trouver l'ouverture ? Lire ici Ce ne serait, de toute façon, pas un bénéfice pour le mouvement national ni pour la question sociale, laquelle, dans l'actuelle situation catalane, n'a aucune chance de recevoir un début de résolution en extériorité de l'avancée du premier.

De ces mouvements sur la gauche de l'échiquier politique catalan dans l'actuelle conflictualité extrême, on retiendra que le piège du rusé Rajoy est  décidément bien en place : les élections du 21 décembre, qui participent à la fois d'un exutoire proposé aux frustrations des uns et de la réjouissance offerte aux autres de savoir manier le bâton et la carotte pour finir de mater les premiers, polarisent à gauche sur l'antidote à la tentation anti-institutionnelle ! La CUP a certes démontré son investissement, à travers les CDR, dans l'action de rue, sans cependant avoir trop de perspectives pour l'intensifier et l'articuler à une démonstration de force, comme celle d'hier à Barcelone, qui, par elle-même, ne détient, au demeurant, pas non plus les clés ouvrant sur une dynamique de contestation radicale de l'Etat espagnol qui devrait être l'objectif de toute gauche digne de ce nom. Quant à Ada Colau et au courant qui la soutient, comme chez Iglesias, le primat de l'électoral, qui plus est pas spécialement placé sous les meilleurs auspices pour eux, est total et, de ce côté-là, Rajoy ne peut qu'être rassuré... Tout baigne... Hélas... 

 La rétractation politique de la présidente du parlement catalan est un faux!


Au lendemain de l'audition par le juge du Tribunal Suprême des parlementaires catalan-es mis-es en examen, il était acquis dans les médias, y compris les plus rigoureux sur la vérification des sources, que les attendus des auditions ne laissaient aucun doute sur l'engagement de Carme Forcadell à renoncer à sortir du cadre constitutionnel, donc de fait à se maintenir dans son engagement indépendantiste. Le triomphe était de mise à droite et le doute, voire l'accablement, chez certain-es partisan-es de la République Catalane.

Nous apprenons aujourd'hui que tout ceci participe d'un gigantesque fake news : la réalité c'est une falsification de documents, révélée par l'avocat de Carme Forcadell qui a repéré la supercherie à partir d'un numéro. En effet la prétendue rétractation est tirée d'un document présenté comme émanant du juge instructeur et portant en fait le numéro du document de la plainte instruite, contre Carme Forcadell, par le Procureur : ce document est falsifié pour exposer ce qui est une accusation du Procureur, celle d'avoir attenté à l'ordre constitutionnel, comme étant le regret par ladite Carme Forcadell d'avoir attenté à cet ordre !

Il sera dit que les coups  de force de l'Etat espagnol s'accompagnent de tous les coups tordus imaginables. Mais cela ne devrait étonner que ceux et celles qui croient que Rajoy, l'homme du parti aux 900 politiciens mis en examen pour corruption, défend en Catalogne la démocratie pure et immaculée.  A lire ici

Le NPA dans la manifestation de Barcelone...
regardez bien, dans l'immense foule, là, à droite ...


 
  
Et là tout en bas


Envoyé par Catherine de Paris 12e.
Un grand merci à elle.  

11 novembre

La solidarité de Barcelone...à Montpellier !

 A lire ci-dessous 
Point de vue : Ada Colau, une "équidistance" qui a du mal à rester équidistante (Antoine)



750 000 !
Barcelone. Epoustouflante riposte pour la liberté et la démocratie !

 Vidéo. Cliquer ici

Plus de 3 km de long

L'importance de la manifestation la obligé les organisateurs/-trices à tripler le parcours initialement prévu.

En tête de manifestation avaient pris place les parents des Jordis et des membres de l'ex Govern, tous/toutes emprisonné-es. Lesquel-les emprisonné-es avaient fait parvenir des messages qui ont été lus aux présent-es très ému-es.


Es "la Diada Nacional por la libertad" : C'est la fête nationale catalane pour la liberté (paroles d'un manifestant qui n'était jamais descendu dans la rue à l'appel des indépendantistes car il n'est pas indépendantiste). Lire ici


947 cars ont convergé, en provenance de toute la Catalogne, sur la capitale.


En tête de la manifestation la banderole proclamait : "Liberté pour les prisonniers politiques. Nous sommes une République" !


Parmi les non-indépendantistes présent-es, la maire de Barcelone, Ada Colau, s'est adressée à la foule (mais elle a tenu par ailleurs des propos polémiques qui ont fait couler beaucoup d'encre, voir ci-après). Elle était accompagnée de l'un de ses adjoints, Jaume Asens, qui avait rendu visite, dans la journée, au président démis Carles Puigdemont, exilé à Bruxelles, pour lui transmettre l'appui de la mairie de Barcelone au Govern légitime. Il est évident que cette manifestation de force de l'indépendantisme catalan qui, au demeurant, devrait partir en ordre dispersé, devrait peser sur la campagne pour la législative du 21 décembre.


Outre les slogans demandant la libération des emprisonné-es, étaient également repris "C'est Puigdemont notre président", "Vous n'êtes pas seuls", "Dehors les forces d'occupation" !



TV3, la télévision catalane, a pu assurer la couverture en continu de l'événement malgré la requête déposée auprès de la Commission Electorale Centrale par le Parti Populaire demandant que la retransmission télévisée soit interdite car elle participerait, selon lui, d'une utilisation partisane, par l'indépendantisme, du service public. Ce n'est qu'à la fin de la manifestation que la décision de rejet de la requête a été connue.


Une fois la manifestation arrivée à son terme, les participant-es ont pu écouter le célèbre discours qu'avait tenu le non moins célèbre violoniste et compositeur catalan Pau Casals aux Nations Unies en 1971. On l'y entend déclarer que "la Catalogne avait eu le premier parlement démocratique, bien avant l'Angleterre". A la fin de ce document sonore, une clameur s'est élevé de la foule : "Puigdemont, président" ! Divers messages vidéos des "consellers et conselleras" du Govern installé-es à Bruxelles ont repris les appels à soutenir les emprisonné-es en soulignant la différence de traitement que leur réserve la justice belge et celui qu'impose la justice espagnole à leurs collègues. Le porte-parole "accidentel" de l'Omnium a conclu le rassemblement par ces mots : "Nous sommes les petits-enfants de ceux qui ont combattu la peur en y laissant la vie dans une dictature et non, non ils ne passeront pas", ces derniers mots reprenant le célèbre slogan des combattant-es républicain-es, qui est associé à la communiste Pasionaria, "Ils ne passeront pas", en allusion évidemment aux franquistes. Cela a dû aller au coeur des membres du Parti Populaire, dont l'ancêtre, Alianza Popular, avait regroupé, au début de la Transition, le personnel politique franquiste.


Une fois la nuit tombée, des milliers de personnes avaient éclairé le parcours de leurs téléphones portables.


Ces informations sont, pour l'essentiel, tirées de l'article de eldiario.es accessible ici

Point de vue : Ada Colau, une "équidistance" qui a du mal à rester équidistante


La maire de Barcelone et membre de Catalunya en Comú qui partira aux élections du 21 décembre avec Podem, après que Pablo Iglesias eut fait son 155 contre la direction de celui-ci et en ait pris le contrôle, campe sur une position d'extériorité vis-à-vis des parties en conflit en Catalogne. C'est ce que traduit son ni-ni "Ni DUI, la déclaration unilatérale d'indépendance, ni 155, le putsch du PP contre la Généralité". 

Première mise en instabilité de cette équidistance, sa dénonciation des arrestations des membres du Govern et des responsables de l'ANC et de l'Omnium, lui vaut d'être dénoncée par les compères unionistes du PP et du PSOE, comme ... complice des indépendantistes. Le voyage aujourd'hui à Bruxelles de l'un de ses adjoints à la mairie pour déclarer au President exilé que Barcelone reconnaît toujours le Govern comme légitime, ne devrait pas arranger les choses de ce côté-là de l'équidistance.

Mais aujourd'hui aussi, lors d'une réunion électorale de son parti et à quelques heures de participer à la grande manifestation de Barcelone, pour réaffirmer son soutien aux prisonniers politiques, voilà que la maire de Barcelone se lâche contre le President et le Govern dont on comprend pourtant que, par la voix de son adjoint, elle les appuie. Elle a en particulier déclaré que les susdits ont mené la Catalogne "au désastre" par leur projet de sécession unilatérale vis-à-vis du reste de l'Espagne (lire ici). Elle s'est ainsi engagée dans un périlleux déséquilibre équidistant, à moins que ce n'ait été une ébouriffante équidistance déséquilibrée. Les termes exacts employés sont les suivants : "Nous voulons que les prisonniers sortent mais nous voulons aussi qu'un gouvernement irresponsable, qui a mené le pays au désastre, fasse face à ses responsabilités et qu'il reconnaisse ses erreurs". A quoi elle a ajouté "On (sic) a plongé le pays (la Catalogne) dans la tension, on l'a amené vers une déclaration unilatérale d'indépendance que la majorité ne voulait pas" et cela a été fait "en trompant la population pour des intérêts partisans". "La déclaration unilatérale d'indépendance (DUI) n'a pas amené la république", a-t-elle également dit en reprochant à Puigdemont d'être parti en Belgique, une fois la proclamation faite en laissant "le pays seul face à toute l'incertitude", "Ils ont fait la DUI et puis ils ont disparu" ! Qui aurait pensé que la responsabilité du désastre en Catalogne incomberait à Mariano Rajoy et non à un Govern, tout au plus responsable de n'avoir pas été cohérent et à la hauteur du projet qu'il disait défendre, serait, à écouter Ada Colau, dans l'erreur totale.

Plus sévère, tu meurs. Le problème c'est que cette attaque contre le Govern et le President, se rapproche dangereusement, quasiment terme à terme, de ce que la presse de droite et le PP disent contre le processus catalan. Par ailleurs l'affirmation largement réaffirmée aujourd'hui dans les rues de Barcelone "Nous sommes une République" contredit  l'idée que la DUI n'aurait pas amené la république car elle l'a moins amené dans l'esprit de milliers, probablement des millions, de gens. Ce qui politiquement est loin d'être négligeable et pourrait faire considérer que Ada Colau méprise, avec beaucoup de légèreté ou beaucoup de lourdeur, peut-être paradoxalement les deux à la fois, ce sentiment ! Il pourrait y avoir de la faute politique dans ces mots qui, prétendant prendre à contrepied le gouvernement et le président destitués, aura principalement heurté le peuple indépendantiste. Et, pire, aura, qui sait, dérouté le secteur non-indépendantiste visé électoralement, d'abord par le brouillage induit par l'équilibrisme du "en appui du Govern et du president"/"contre leur irresponsabilité indépendantiste" et puis, et peut-être surtout, par le déport vers le discours de la droite antipopulaire honni par ledit secteur : le référendum du 1er octobre n'a pu se tenir, ne l'oublions pas, que parce qu'une bonne partie des non-indépendantistes ont privilégié leur rejet de la répression engagée contre les indépendantistes et fait primer l'idée de démocratie sur tout le reste...en votant pour l'indépendance.

Le plus dommageable de ce faux équilibre politique qu'essayent de tenir Colau mais aussi Iglesias, c'est qu'ils cherchent à fracturer ce qui, au contraire devrait être toujours plus rapproché : l'unité entre indépendantistes et non-indépendantistes autour du rejet du gouvernement, du régime de 78. En somme la rencontre de l'esprit des Indigné-es dont Colau comme Iglesias se réclament, certes de façon très diffuse, et celui du mouvement national catalan, le premier apportant au second ce qu'il sous-estime trop, la nécessité de répondre à la question sociale, au refus de l'austérité... S'il y avait, non à attaquer Puigdemont et le Govern, mais à les critiquer dans le cadre d'un respect... du respect qu'ils inspirent chez de nombreux/-euses Catalan-es, ce serait d'avoir sous-estimé l'importance des revendications sociales anti-austérité pour élargir la base même du mouvement national. Gageons que, quoique cela soit un vrai défi, la réticence ou même l'hostilité des non-indépendantistes pourraient être relativisées par eux/elles si un ferme positionnement sur le logement, l'emploi, disons pour faire rapide, sur les droits sociaux, était étroitement articulé à la revendication nationale. 

La bataille pour une république catalane sociale, et cela passe par prendre appui sur la bataille pour la république catalane telle qu'elle se déroule, voilà ce que ni Colau ni Iglesias ne parviennent pas à assumer comme le levier pour mettre en déroute Rajoy et pour ouvrir la voie à une alternative politique populaire digne de ce nom porteuse d'un processus constituant d'indépendance républicaine dont il faudrait soumettre à débat qu'elle soit appelée à déboucher à terme sur une confédération avec les autres républiques de l'Etat espagnol à venir.

Leur choix d'un référendum négocié, qui sous-tend leur méchante option d'équidistance, n'a, au demeurant, aucune crédibilité, tant du côté de ce qui pourrait être obtenu d'un gouvernement Rajoy qui sort renforcé dans son refus de toute négociation sur le sujet et dans son option d'un recentralisme institutionnel qui attaque les bases mêmes de la logique des autonomies existantes (voir le tout récent blocage des comptes de la mairie de Madrid, les autonomies étant déjà soumises à la rigueur des comptes publics); tant aussi du côté d'un indépendantisme qui ne peut que constater que la voie proposée exigerait de pouvoir compter sur une majorité de gauche, voire un gouvernement de gauche, à laquelle se refuse désormais Pedro Sánchez (PSOE) en faisant précisément de son refus de l'autodétermination catalane, avec soutien déclaré au 155, le point de bascule vers le PP. Sans parler de la quasi impossibilité que la réforme constitutionnelle induite puisse franchir les verrous des majorités qualifiées imposées !

Le fond des choses est que tant Ada Colau que Iglesias sont donc dans une impasse stratégique, la pièce clé de ladite stratégie, le PSOE, étant repassée à droite (pour autant que celui-ci ait jamais foncièrement envisagé de se déconnecter de ce positionnement inscrit dans la collusion du bipartisme gauche-droite structurel et historique de la démocratie de la Transition). L'équidistance sur la question catalane paraît devoir être une instable position de circonstance de Catalunya en Comú et de Podemos pour tenter de donner le change et sauver les meubles des acquis du municipalisme "pour le changement" emblématiquement incarné par la mairie de Barcelone, en attendant des jours meilleurs, sans trop d'espoir que ces acquis autorisent, comme il était espéré, une transcroissance décisive sur le terrain parlementaire. 

Reste qu'une telle situation de calculs électoralistes bridés à gauche ne facilite pas la reconstruction, c'est le moins que l'on puisse dire, du rapport de force en Catalogne permettant de renvoyer Rajoy dans les cordes et de répondre, par là, à la première condition pour satisfaire les besoins de populations soumises toutes, en Catalogne et ailleurs dans l'Etat espagnol, à l'austérité capitaliste liberticide.  

Antoine 

Montpellier, drapeau catalan au vent...




Une centaine de personnes se sont rassemblées cet après midi devant la statue des Trois Grâces de la place de la Comédie à l'appel du tout récent Collectif Montpelliérain Liberté, Démocratie, Solidarité avec la Catalogne... Résultat inespéré pour une préparation faite à la hâte : il fallait, à tout prix, coïncider (à quelques heures près), à notre modeste échelle, avec la gigantesque manifestation qui allait se mettre en place dans les rues de Barcelone ce même jour (compte rendu de cette manifestation en soirée sur cette page)

Car comme l'exprimait la boucle jaune que nous arborions sur nos poitrines et qui allait fleurir là-bas, il s'agissait d'exiger la libération des prisonniers politiques catalans, autrement dit les membres du Gouvernement autonome destitués par le "putsch 155" du Gouvernement de Madrid et jetés en prison par la justice aux ordres qui sévit chez nos voisins; la libération aussi des deux représentants des grandes associations catalanistes que sont l'Assemblée Nationale Catalane (ANC) et l'Omnium. On rappellera aussi que, sans avoir été incarcéré-es, les membres du Bureau du Parlement catalan et la présidente dudit parlement (incarcérée, elle, le temps de verser une caution) sont mis-es en examen et risquent, comme les autres, de lourdes peines d'emprisonnement sous l'accusation de "rébellion et sédition". 



Ceci nous amène à la seconde raison que nous avions de nous manifester aujourd'hui à Montpellier : la défense de la démocratie. Cette folle répression est la réponse du Gouvernement de Madrid à la mobilisation qui a permis, le 1er octobre, de tenir le référendum d'autodétermination, contre vents et marées déchaînés par la police et la Garde Civile espagnoles ! Sur la base d'un résultat favorable à 90% pour l'indépendance, après que le Govern a épuisé tous les moyens pour trouver une solution négociée, le Parlament a voté, le 27 octobre, l'indépendance et proclamé la République de Catalogne.

L'arbitraire judiciaire qui s'est abattu sur les représentant-es élu-es des Catalan-es redouble ainsi un déni de la souveraineté de la Catalogne autonome telle qu'elle est pourtant inscrite dans la Constitution : le Govern et le Parlament ont été purement et simplement dissous. Et redoublement dans le redoublement attentatoire aux droits démocratiques de la Catalogne, c'est la volonté d'indépendance républicaine consacrée par le référendum du 1er octobre qui est in fine déniée ! Précisons, pour les amnésiques des fondamentaux de la politique, que la démocratie étant l'expression de la volonté populaire, tant les décisions indépendantistes du Govern et du Parlament, pour discutables qu'elles puissent paraître à certain-es, que le référendum d'autodétermination, tenu malgré les obstacles que Madrid lui a opposées, ont la légitimité démocratique de leur côté. Madrid ne saurait se prévaloir que d'une légitimité constitutionnelle, au demeurant particulièrement contestable si on la rapporte aux conditions d'émergence d'une démocratie espagnole conduite par deux personnalités issues du franquisme et soumise, consentante, à pression par l'Armée de la dictature pour que la question des "régions" maintienne, par le choix de l'autonomie, le primat de l'unité indéfectible et éternelle de l'Espagne !

Dans le cours de ce rassemblement montpelliérain, grave et soucieux que s'exprime la diversité des points de vue, plusieurs interventions ont appelé la population française à sortir des clichés sur les Catalans, à refuser l'appui de Macron et de l'UE à un "démocrate autoritaire-liberticide" réactivant le syndrome franquiste qui avait présidé à la naissance de son parti, et à franchir le pas de la solidarité : personne en France n'a rien à craindre des choix faits par la Catalogne mais tout à craindre qu'à travers le Gouvernement espagnol, le plus corrompu d'Europe, s'expérimentent et s'affinent des méthodes policières et attentatoires à la démocratie exportables sur le reste du continent pour imposer l'austérité et casser les résistances qu'elle suscite. Rappelons-nous comment il a été sous-traité à la police française de régler la question politique du refus de la loi "Travail" : imaginons ce qu'il en coûterait que cette sous-traitance en bleu, blanc, rouge se bonifie à l'espagnole...

 


C'est par là qu'il est impératif de comprendre que le danger c'est Rajoy et toute la bande européenne qui l'appuie et non Puigdemont et la volonté populaire des Catalan-es d'être maîtres démocratiques de leur destin ! Voilà certains des messages qui ont été portés sur la place de la Comédie aujourd'hui.
 


Ce rassemblement de Montpellier, ponctué par le célèbre hymne national catalan, Els Segadors, n'est qu'un début, la solidarité continue : rendez-vous est donné lundi au même endroit à 18 h 30. D'autres propositions d'action vont être discutées par le Collectif Catalogne, n'hésitez pas à participer à cette discussion en notant les dates des prochaines réunions du collectif sur la page FB Catalans de Montpellier

 
Pendant ce temps, les Trois Grâces dansaient catalan ... et valencien !
 

Correspondance (texte et photos) NPA 34

 Cliquer ici

Els Segadors, le récit d'une guerre qui devint l'hymne national de Catalogne

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 Cap sur la grande mobilisation de samedi à Barcelone !

Le NPA sera présent aujourd'hui, avec une délégation, à la grande manifestation de Barcelone

Voici le tract qu'il y distribuera



10 novembre

 Le triomphalisme du Gouvernement, vite, trouver la parade !
 
Le Gouvernement considère une victoire l'engagement de Forcadell (la présidente du Parlament) de ne plus agir contre la Constitution


A noter : en arrière-plan de ce triomphalisme, la ministre de la Défense a, tout de même, déclaré qu'"il n'y a aucune préoccupation au sein des Forces Armées","elles sont parfaitement tranquilles et savent qu'elles doivent être toujours prêtes pour remplir leurs fonctions constitutionnelles. Elles le sont et elles répondront à ce que le Gouvernement sera amené à faire" ! Derrière la satisfaction d'avoir "carbonisé" une des principales figures de l'indépendantisme catalan, on sent percer que cela pourrait n'avoir pas tout réglé. Dans l'immédiat l'outil judiciaire a rempli sa fonction politique mais il y a conscience qu'il faudra  peut-être recourir à l'autre outil majeur de l'Etat pour pacifier les choses et surtout les gens, l'Armée... Dans l'immédiat le travail de com' gouvernemental est à l'oeuvre sur le mode "à bon entendeur salut (militaire)" ! Cliquer ici

 Manifester avec un peuple en lutte n'empêche pas de réfléchir sur une gauche qui sera aux abonnés absents de ce rendez-vous avec la démocratie et la liberté !
 

 Alors que la reconnaissance des droits collectifs nationaux faisait partie intégrante du contrat social postfranquiste, les offensives conservatrices ont contribué à miner ce dernier. En 2010, le Tribunal constitutionnel censurait le statut d’autonomie de 2006 de la Generalitat, entravant frontalement sa marge de manœuvre. L’arrivée au pouvoir du PP en 2011 en pleine crise économique allait, pour sa part, s’accompagner d’une recentralisation visant à couper dans les dépenses publiques régionales. Significativement, ces deux phénomènes conduiront à stimuler comme jamais le sentiment indépendantiste. Sans avoir rien de commun avec les contextes coloniaux présents et passés, les offensives contre les droits collectifs des Catalans en tant que peuple n’en sont pas moins tangibles. Ils constituent dès lors une base susceptible de fonder un projet d’autodétermination. Cliquer ici

9 novembre

Lire plus bas la tribune La mauvaise humeur du jour... : la mairie de Madrid, placée sous contrôle financier du gouvernement , (presque) comme Barcelone ! (Antoine)

Dernière minute : le juge du Tribunal Suprême a ordonné l'incarcération, sous réserve qu'elle verse une lourde caution, de la présidente du Parlament. Lire à la suite du document ci-dessous.

Rassemblement de soutien à Montpellier


Montpellier le 11 novembre se mettra aux couleurs de la Catalogne qui lutte pour ses droits !


 Nouveau coup de force de la justice aux ordres !


Carme Forcadell devra s'acquitter d'une caution de 150 000 euros pour sortir de prison dans l'attente de son procès. Quatre membres du Bureau du Parlament sont laissés libres contre le versement, dans un délai d'une semaine, d'une caution de 25 000 euros chacun, mais sont placés sous contrôle judiciaire. Un cinquième, qui avait voté contre l'indépendance a été laissé en liberté sans n'avoir à supporter aucune mesure restrictive. La présidente du parlement et trois des membres du Bureau ont insisté, pour leur défense, sur l'absence de valeur juridique de la déclaration d'indépendance faite par le parlement catalan le 27 octobre. Un quatrième membre du Bureau est allé plus loin en déclarant que le référendum du 1er octobre n'avait pas présenté toutes les garanties, qu'il rejetait la déclaration unilatérale d'indépendance et que la seule solution était d'obtenir un référendum négocié avec Madrid. Il a alors été suivi par deux de ceux qui en étaient restés à la reconnaissance de non-validité juridique de la déclaration d'indépendance. Le dernier mis en examen a seulement rappelé qu'il n'avait en rien facilité le passage à l'acte d'indépendance.

Pas moins de quatre procureurs ont procédé aux interrogatoires en insistant sur la violence des mobilisations de rue occasionnée par la démarche institutionnelle en faveur de l'indépendance. A quoi les accusé-es ont répondu qu'ils/elles ont toujours appelé à conserver le caractère pacifique des manifestations. 

Sur les membres du Bureau pèse l'accusation d'avoir violé les droits des "députés dissidents" pour "démolir la Constitution".

Quelques insultes, proférées par une douzaine de fascistes, avaient accueilli, à leur arrivée, les personnalités appelées à se présenter devant le juge et les procureurs. Plus nombreux, leurs soutiens ont fait acte de présence devant les portes du tribunal. Lire ici 

Dans ses attendus sur les auditions du jour, le juge du Tribunal Suprême, indique que "les personnes poursuivies renoncent à toute activité politique ou à tout acte qui se situerait en dehors du cadre constitutionnel". Lire ici  

Commentaire : voilà qui annoncerait qu'une partie décisive de la direction du processus de l'indépendance (au-delà même des personnes impliquées ?), n'est plus, pour parler par euphémisme, disponible pour cette tâche. Il ne devrait échapper à personne, quelle que soit la compréhension que l'on puisse avoir quant à la menace de lourdes condamnation qui pèsent sur ces personnes, que, si ce que rapporte le juge se confirmait, il s'agit d'un coup dur porté à la lutte engagée. Et que cela appelle une réflexion sur ce qui a mené à une telle situation où, à travers ce que la justice dit avoir obtenu des accusé-es, c'est la droite, l'Etat espagnol, qui triomphent... Une  relève politique dans l'indépendantisme saura-t-elle émerger de ce mauvais pas ?

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L'Assemblée Nationale Catalane (ANC) a, quant à elle, annoncé qu'elle verserait les cautions exigées en puisant sur le fonds de solidarité qu'elle constitue, avec l'Omnium, depuis des mois à cet effet

La caisse de solidarité couvrira les cautions demandées aux membres du Bureau du Parlament. Vous n'êtes pas seuls !
Solidarité contre les agressions de l'Etat !
Aidez-nous  à faire face aux sanctions imposé-es par l'Etat !
Paiement par CB

La mauvaise humeur du jour... : la mairie de Madrid, placée sous contrôle financier du gouvernement , (presque) comme Barcelone ! (Antoine)

La maire de Barcelone rapproche les mesures autoritaires prises par Mariano Rajoy contre les dirigeants de la Généralité de sa décision de décréter la suspension des comptes de la mairie de Madrid ! (lire, à ce propos, ici).

 Malgré son désaccord avec la logique indépendantiste défendue par les autorités de la Généralité, Ada Colau se dit en état de choc (elle débattait ce jour avec Naomie Klein, l'auteure nord-américaine du célèbre essai La Stratégie du choc : Montée d'un capitalisme du désastre) devant les mesures autoritaires, politiques, policières et judiciaires, prises à leur encontre. Elle y voit une menace pour tous et toutes dans l'Etat espagnol : elle en veut pour preuve la prise de contrôle, par le gouvernement central, des comptes de la mairie de Madrid, dirigée par une indépendante appuyée par Unidos Podemos, sous le prétexte d'un excès des dépenses. Un coup de force institutionnel contre "un gouvernement", dans ce cas celui d'une mairie (celle de la capitale de l'Etat espagnol, excusez du peu !), qui laisse penser que le putsch contre la Généralité pourrait devenir, pour le gouvernement du PP, une façon, appelée à durer, de domestiquer, en toute impunité, ses oppositions... à Madrid comme à Barcelone ! Nous sommes (trop peu !) nombreux/-ses, entre autres ici sur cette page du NPA 34, à avoir lancé, en vain, l'avertissement que ce qui se jouait en Catalogne, contre la Catalogne, jouait bien au-delà de la Catalogne, dans toute l'Europe même ! 

Trop de gens à gauche ont joué et jouent, en toute inconscience, aux apprentis sorciers en concentrant leur positionnement contre la Catalogne s'autodéterminant; ils ont, par là, permis à la droite espagnole de se donner les moyens d'attenter, plus encore qu'elle n'avait déjà fait, car il y avait à dire et redire sur la chose bien avant la montée en crise sur la Catalogne, aux libertés et aux droits démocratiques mais aussi sociaux, du peuple de l'Etat espagnol. Ne pas avoir voulu comprendre le sens de l'appui accordé à Rajoy par tout ce que l'Europe compte de gouvernements austéritaires et liberticides, relève d'une incroyable faute politique de ladite gauche, y compris celle qui se réclame de l'opposition la plus radicale aux politiques de droite (n'est-ce pas Jean-Luc Mélenchon ?)

Les déclarations du jour d'Ada Colau, bien qu'elles contredisent son triste "Ni indépendance, ni 155", semblent montrer une prise de conscience, certes un peu tardive et sans qu'en soient tirées toutes les conséquences politiques, qu'il n'y a pas place, quand on est de gauche, pour procéder à des renvois dos à dos qui profitent rarement, c'est peu dire, aux populations !

De Barcelone à Madrid, se dessine en fait un naufrage politique de gauche, dont ne peut que tirer profit une droite européenne décidée, on le sait, à faire payer au prix fort la crise du capital aux peuples. En quelque sorte, le prix méchamment ironique, à payer, à gauche, pour avoir majoré le pseudo coût politique d'une indépendance, pourtant légitime car démocratiquement indexée sur le droit d'autodétermination des peuples, de la Catalogne. Une... dépendance (voilà pour l'ironie) de la gauche-qui-est-contre-l'indépendance-catalane vis-à-vis de la droite parmi ce qu'il y a de plus à droite, si l'on excepte l'extrême droite (et encore...). Mais surtout, hélas, un prix plus cher payé, s'il est possible, par les peuples d'Espagne et que les autres peuples d'Europe payeront cher aussi. On ne joue pas impunément à rester dans la roue de la droite (au demeurant totalement corrompue) à la Rajoy ... en guerre contre ses peuples..

En ce jour où la présidente d'un parlement et quelques parlementaires dorment en prison, on dit merci la gauche radicale, alternative, blabla ?

Antoine (NPA 34)

Les mots de Ada Colau

Venimos de golpes durísimos. El atentado terrorista de agosto y poco después esas cargas policiales sin precedentes en democracia o la situación en la que estamos ahora, intervenidos por el artículo 155, que es la formalización de una deriva autoritaria. Estamos con un Gobierno elegido en las urnas que, aunque no estemos de acuerdo con él, es inadmisible que el Gobierno elegido por la gente esté en prisión y ahora, pendientes de la decisión del Tribunal Supremo. Sabemos que Fiscalía ha pedido prisión incondicional por permitir debates políticos en un Parlamento. Estamos en una situación de shock, como la que describe Naomi. Es un escándalo democrático que además de reprimir a población indefensa, de intervenir antidemocráticamente la Generalitat de Catalunya, también se está amenazando al conjunto del Estado para decir que esto es la normalidad. Y no es causalidad. Ayer se intervenía al Gobierno catalán y esta semana el ministro Montoro intervenía las cuentas de Madrid, ciudad hermana con la que tenemos un montón de complicidades. No solo está en juego el debate catalán, es mucho más lo que está en juego, son las reglas democráticas, los derechos y libertades de todas. Cliquer ici
 
8 novembre

Agenda Montpellier : appel à se rassembler samedi à 15 h sur la Comédie à l'appel du Collectif pour la Liberté, la démocratie et la solidarité avec la Catalogne. Lire ci-dessous 

Journée de mobilisation : grève, bilan mitigé, blocages des communications, nombreux et réussis 

Premier bilan de la grève générale et de la "grève du pays"


Universités fermées à 100%, vides de tout-es étudiant-es sur toute la Catalogne, nombreuses voies de communication (routes et chemin de fer) coupées, principalement par des piquets mobiles des CDR (voir liste ci-après), même le TGV espagnol, l'AVE, à Girona, s'est retrouvé bloqué, grève à plus de 50% dans l'enseignement. En revanche circulation du métro de Barcelone à 85% et les bus n'ont pas été touchés par la grève.

 La gare de Sants (Barcelone)

Non au 155 toujours à Sants



La gare  ferroviaire de Sants à Barcelone, bloquée à 16h, en pariculier par des étudiant-es, n'a été libérée par les manifestant-es qu'à 21 h.
 

 Contre la répression, pas un pas en arrière
Nous sommes la République
8 novembre, grève générale

A signaler que la police catalane, les Mossos de Esquadra, a renoué avec ses méthodes musclées en chargeant les manifestant-es qui occupaient la plaça Cerdà de Barcelone.
 

 La place Sant Jaume de Barcelone

Les slogans et pancartes des manifestant-es demandaient la libération des prisonniers politiques, la fin de l'application de l'article 155 de la Constitution, le rétablissement de la Généralité et défendaient la proclamation de la République indépendante de Catalogne. Lire ici 


Si les actions de rue ont été très nombreuses et actives, la grève a plus inégalement été suivie. Rien à l'usine automobile de SEAT de Martorell et à Mercabarna (plateforme de distribution de produits alimentaires comptant 700 entreprises et située dans la zone franche de Barcelone).

Le secrétaire général du syndicat UGT, qui s'était déclaré hostile à la grève générale, a été hué, aux cris de grève générale, lors de son intervention devant les milliers de personnes rassemblées sur la place de la Cathédrale de Barcelone pour demander la libération des prisonniers politiques. Lire ici

De nombreux rassemblements ont également eu lieu devant des mairies et autres bâtiments officiels.


Le prochain grand rendez-vous est la journée de manifestations du samedi 11 novembre sur les mêmes revendications qu'aujourd'hui !
 
Liste non exhaustive des routes coupées dans la journée

La A-2 Cervera
La A-2 Abrera
La A-2 Òdena
La A-2 Granyanella
La A-2 Castellnou de Seana
La A-2 Sant Joan Despí (Sentido Barcelona)
La A-27 Constantí
La AP-2 Bisbal del Penedès
La AP-7 Vilafant
La AP-7 Llinars del Vallès
La AP-7 Riudellots de la Selva
La AP-7 Cerdanyola del Vallès
La AP-7 Vilafranca del Penedès
La AP-7 Ampolla
La AP-7 Santa Perpètua de Mogoda
La AP-7 Vendrell (sentido Barcelona)
La AP-7 Papiol
La B-10 Ronda Litoral
La B-20 Ronda de Dalt
La B-20 Santa Coloma de Gramenet
La B-20 Sant Cugat del Vallès
La B-140 Mollet del Vallès
La B-23 Molins de Rei
La B-23 Sant Just Desvern
La C-12 Menàrguens
La C-12 Maials
La C-12 en Balaguer
La C-13 en Balaguer
La C-14 Ponts
La C-1413 Sant Quirze del Vallès
La C-15 Sant Quintí de Mediona
La C-15 Vilafranca del Penedès
La C-16 Sallent
La C-16 Terrassa
La C-17 Parets del Vallès (sentido Barcelona)
La C-17 Tagamanent
La C-17 Aiguafreda
La C-25 Vic
La C-25 Artés
La C-25 Manresa
La C-32 St Boi de Llobregat (sentido Barcelona)
La C-32 Esplugues de Llobregat
La C-32 Gavà
La C-37 Castellfollit del Boix
La C-37 Manresa
La C-45 Seròs
La C-58 Terrassa
La C-58 Vacarisses
La C-59 Moià
La C-60 Roca del Callès
La L-200 Miralcamp
La LL-11 Lleida
La LL-12 Albatàrrec
La N- 145 La Seu d’Urgell
La N-152 Puigcerdà
La N-230 Vilaller
La N-230 Alfarràs
La N-240 Borges Blanques
La N-340 Alcanar
La N-340 Vilafranca del Penedès
La N-340 Amposta
La N-420 Bot
La N-II Premià de Dalt
La N-II Vilamalla
La N-IIa Figueres



Collectif montpelliérain pour la liberté, la démocratie, et la solidarité avec la CATALOGNE.

COMMUNIQUE DE PRESSE

APPEL A LA SOLIDARITE avec la CATALOGNE
Pour la LIBERATION des PRISONNIERS POLITIQUES
et le RESPECT des DROITS DEMOCRATIQUES
Nous, membres du " Collectif montpellierain pour la liberté, le démocratie, et la solidarité avec la
Catalogne" appelons tous et toutes les démocrates et les républicain-e-s, à se rassembler sur la place
de la Comédie de Montpellier, ce samedi 11 novembre à 15 h.


 Pour demander la libération des sept ministres du gouvernement autonome de Catalogne (Generalitat
de Catalunya) démocratiquement élu-e-s, ainsi que des deux responsables associatifs (les Jordis de
l'ANC et d'OMNIUM) emprisonnés par les juges et le gouvernement impérialistes du royaume d'Espagne aux mains des corrompus et néo-franquistes du Partido Popular ( PP) dirigé par le premier ministre Rajoy.


Nous demandons aussi l'abrogation de l'article 155 de la constitution du Royaume d'Espagne qui a
permis la mise sous tutelle par Madrid et le Partido Popular, de toutes les institutions démocratiques de
Catalogne.


Nous appelons nos élu-e-s, locaux, régionaux et nationaux, républicains et démocrates, à se prononcer pour ces libérations, et le respect des droits démocratiques fondamentaux des citoyens catalans bafoués par la gouvernement de Madrid.

VIVE LA LIBERTE, L'EGALITE entre les peuples et les citoyens, la FRATERNITE, et les Républiques
démocratiques ! 

Le monde du travail exprime ses revendications au coeur du mouvement national
(la "grève ou arrêt du pays" se combine avec la grève générale)

Le point de la situation à 11 heures, ce matin 

Aturada de país en defensa de les institucions de Catalunya i per a exigir l’alliberament dels presos polítics. És la segona aturada d’ençà del referèndum de l’1-O. Els sindicats majoritaris, CCOO i UGT, no s’hi han adherit, però han fet una crida a la participació. Els Comitès de Defensa del Referèndum han anunciat accions coordinades per tallar les principals artèries del Principat.

L’« arrêt du pays » en défense des institutions de la Catalogne et pour exiger la libération des prisonniers politiques. C’est le deuxième « arrêt » depuis le référendum du 1er octobre. Les syndicats majoritaires, CCOO et UGT, n’y ont pas adhéré, mais ont appelé à y participer. Les CDR (Comités de Défense du Référendum) ont annoncé des actions coordonnées pour bloquer les principales artères de la Communauté.

Des de primera hora, hi ha manifestacions a diversos punts de la AP-7. Hi ha una quarantena de carreteres afectades, amb més de cinquanta talls. Podeu veure’ls tots ací. També n’és afectat el servei de FGC i Rodalia.  Hi ha talls en estacions com ara a Montcada i Bifurcació (línies R3, R4, R7 i R12).

Dès les premières heures, manifestations et points de blocage ont eu lieu sur l’AP-7 [appellation catalane de la partie de l’autoroute transnationale européenne qui relie l’Andalousie à l’Europe du Nord] [voir la photo jointe]. Une quarantaine de routes sont touchées, avec plus de cinquante piquets de blocage [A voir sur la carte ci-jointe]. Sont aussi affectés les services des FGC et de la Rodalia [chemins de fer]. Il y a des blocages en ce moment à Montcada et Bifurcació (lignes R3, R4, R7 et R12).

A Barcelona els CDR han tallat la Ronda de Dalt i del Litoral en diversos punts. També s’hi han tallat vies principals com ara l’avinguda Diagonal i la Gran Via. Pel que fa al transport públic, més enllà de les afectacions per les protestes, ofereix serveis mínims del 50% en hora punta (de 6.30 a 9.30 i 17.30 a 20.00) i del 25% la resta del dia.

A Barcelone les CDR ont bloqué la Ronda de Dalt et du Littoral [les boulevards périphériques] en divers points. Sont aussi bloquées les rues principales, comme en ce moment l’avenue Diagonal et la Gran Via. En ce qui concerne les transports en commun, outre les effets des manifestations, c’est le service minimum de 50 % aux heures de pointe (de 6 h 30 à 9 h 30 et de 17 h 30 à 20 h 00) et 25 % le reste de la journée. (Traduction de Pierre G de Toulouse)

 Journée de grève générale pour les droits sociaux...mais pas seulement ! On se comprend, hein ?

Tu ja m’entens
Tu me comprends bien, n'est-ce pas ?*


«Diuen que a les partides de pòquer no guanya qui té les millors cartes si no qui sap jugar-les bé» 

« On dit que ne gagnent pas les parties de poker ceux qui ont les meilleures cartes mais ceux qui savent bien les jouer. » 

Una vaga laboral és una eina essencial per a lluitar pels drets dels treballadors, que són drets civils d’aquest nostre país. És imprescindible que avui, dimecres 8 de novembre, els treballadors i les treballadores catalans sortim al carrer col·lectivament per garantir que no fem ni un pas enrere en la defensa dels nostres drets més elementals –els drets humans– com a treballadors, com a societat i com a país.

Une grève du travail est un outil essentiel pour lutter pour les droits des travailleurs, qui sont les droits civils de notre pays. Il est impératif qu’aujourd’hui, mercredi 8 novembre, les travailleurs et travailleuses catalan-e-s descendent collectivement dans les rues pour s’assurer que nous ne ferons pas un pas en arrière dans la défense de nos droits les plus fondamentaux – les droits humains – en tant que travailleurs, en tant que société et en tant que pays. 

La Intersindical-CSC, el sindicat independentista, ha decidit de convocar una vaga general, entre més motius, per exigir la derogació del ‘Real Decreto Ley 15/2017 de 6 de octubre de medidas urgentes en materia de movilidad de operadores económicos dentro del territorio nacional’, perquè té uns efectes lesius en el món de treball i en el teixit productiu català. Aquest decret afavoreix la deslocalització d’empreses del nostre país i és un dels instruments en mans del govern de l’estat espanyol per perjudicar –sense ni tan sols dissimular– l’economia catalana i la classe treballadora del nostre país. Un atac en tota regla. Un més.

L’Intersindical-CSC, le syndicat indépendantiste, a décidé de convoquer une grève générale, entre autres raisons, pour exiger l’abrogation du « décret-loi royal 15/2017 du 6 octobre sur les mesures urgentes dans le domaine de la mobilité des acteurs économiques dans le territoire national », car il a des effets néfastes sur le monde du travail et sur le tissu productif catalan. Ce décret favorise la délocalisation des entreprises de notre pays et est l’un des instruments aux mains du gouvernement espagnol pour nuire – sans même s’en cacher – à l’économie catalane et à la classe ouvrière de notre pays. Une attaque en bonne règle. Une de plus.

Aquest greuge ingent s’afegeix a l’extrema precarietat instaurada en el món laboral, per culpa de les successives reformes laborals que han originat una pobresa del voltant del 20% dels treballadors en actiu. A Catalunya l’empobriment de la classe treballadora –a causa dels salaris baixos imperants– ha fet que una part important dels catalans no pugui pagar les despeses mínimes per assegurar una subsistència digna. I mentrestant, per una altra banda, desapareixen milions d’euros en l’opacitat del rescat a la banca. L’estat espanyol és aquell que rescata abans el sistema bancari fallit en mans de milionaris que no la seva gent. ‘La borsa o la vida’, sembla que diguin. Doncs sembla que l’estat espanyol ho té clar: la borsa sempre acaba passant davant de la vida. Sempre.

Cette énorme attaque s’ajoute à l’extrême précarité instaurée dans le monde du travail, en raison des réformes successives du travail qui ont conduit à la pauvreté environ 20 % des travailleurs actifs. En Catalogne, l’appauvrissement de la classe ouvrière – dû aux salaires bas actuels – a fait qu’une part importante des Catalans ne peut pas payer les dépenses minimales pour s’assurer une subsistance décente. Et pendant ce temps, en revanche, des millions d’euros disparaissent dans l’opacité du sauvetage des banques. L’État espagnol est celui qui sauve le système bancaire en faillite entre les mains des millionnaires et non son peuple. « La bourse ou la vie », semblent-ils dire. Eh bien, il apparaît que l’Etat espagnol parle clair : la bourse passe toujours avant la vie. Toujours. 

Els catalans hem decidit que la partida de la vida la jugarem. La lluita pels nostre drets –laborals, civils i democràtics– és una partida que no renunciarem a jugar mai. Com no van renunciar a la defensa del nostre dret d’autodeterminació l’any 1976 amb la Marxa per la Llibertat, com no van renunciar les dones del barri del Pomar de Badalona a lluitar pel transport públic l’any 1985, ni els insubmisos en la lluita per la pau, ni la Plataforma en Defensa de l’Ebre ni la PAH ni tants altres, perquè som un país de lluites compartides.

Les Catalans ont décidé que nous jouerons le jeu de la vie. La lutte pour nos droits – du travail, civils et démocratiques – est un jeu auquel nous ne renoncerons jamais. Comme nous n’avons pas renoncé à la défense de notre droit à l’autodétermination en 1976 avec la Marche pour la Liberté, comme les femmes du quartier de Pomar de Badalona n’ont pas renoncé à se battre pour les transports publics en 1985, ni les insoumis en la lutte pour la paix, ni la Plate-Forme de Défense de l’Èbre, ni la PAH [Plate-Forme des Victimes des Hypothèques], ni tant d’autres, car nous sommes un pays de luttes partagées.

La patronal catalana per excel·lència, Foment, amb la inestimable ajuda del sindicalisme sucursalista, ha intentat fins a la darrera hora torpedinar aquesta vaga general. No se n’han sortit i estem convençuts que avui tornarem a demostrar que ja no fan falta per aturar el país. El camí de la construcció d’un nou sindicalisme nacional i de classe encara és llarg, però avui hem fet un pas important i valent i n’hauran de venir més.

Le patronat catalan, par excellence Foment del Treball [le Medef catalan], avec l’aide inestimable du syndicalisme de collaboration, a essayé de torpiller cette grève générale jusqu’à la dernière heure. Ils n’y sont pas parvenus1 et nous sommes convaincus qu'aujourd'hui nous prouverons encore une fois qu'on n'a pas besoin d'eux (syndicats collaborationnistes) pour arrêter le pays. Le chemin de la construction d’un nouveau syndicalisme national et de classe est encore long, mais aujourd’hui nous avons fait un pas important et courageux et nous devrons aller plus loin. 

Sabem que el convenciment d’aquest poble, íntim i col·lectiu, és la clau per a vèncer el sentiment de feblesa que ens volen fer sentir. És l’afany afegit de fer un camí sense dubtar, determinats. Hi ha petits instants, simples gestos, un munt de petites accions diàries que poden desembocar en un gran canvi, una gran revolució.

Nous savons que la conviction de ce peuple, intime et collective, est la clé pour surmonter le sentiment de faiblesse qu’on veut nous faire sentir. C’est un motif supplémentaire pour emprunter ce chemin sans hésitation, déterminés. Il y a des petits moments, des gestes simples, beaucoup de petites actions quotidiennes qui peuvent mener à un grand changement, une grande révolution. 

Per acabar, un apunt legal i una explicació que devem al conjunt de catalans i catalanes. Les vagues polítiques, en el marc normatiu actual, són prohibides. Avui farem una vaga laboral que es desenvoluparà en un context excepcional. Tu ja m’entens, oi?

Pour conclure, un conseil juridique et une explication que nous devons à toutes les Catalanes et tous les Catalans. Dans le cadre réglementaire actuel, les grèves politiques sont interdites. Aujourd’hui, nous ferons une grève du travail qui se développera dans un contexte exceptionnel. Tu m’as bien compris, n’est-ce pas ?

Marc Sallas, afiliat a la Intersindical-CSC 

Marc Sallas, adhérent de l’Intersindical-CSC
Mercredi 8 novembre 2017, 2 h 00

1. C’est effectivement très tard, hier soir, vers 20 heures, que le Tribunal supérieur de justice de Catalogne, a rejeté le second recours en illégalité de la grève générale intenté par Foment del Treball, au motif, d’après le patronat catalan, que la grève n’avait pas de « motifs de travail », mais était une grève politique de soutien à l’indépendance : https://www.vilaweb.cat/noticies/el-tsjc-torna-a-rebutjar-un-recurs-de-foment-del-treball-contra-la-vaga-general/

* On se comprend, hein ? : il s'agit pour les syndicalistes de déjouer la menace d'interdiction des grèves "politiques" que la loi espagnole fait peser sur eux/elles. La grève générale de ce jour est bien entendu revendicative sur les conditions de travail et les droits sociaux mais les syndicalistes sont aussi (et comment !) concerné-es par la revendication "nationale". On se comprend hein ?

Traduit et transmis par Pierre G (Toulouse)
 
7 novembre

 
Les positions des uns et des autres sur la grève générale

Bien que les syndicats majoritaires, les Commissions Ouvrières et l'UGT, aient à nouveau refusé de se joindre à l'appel à la grève générale de l'Intersindical-CSC, affaiblissant son impact dans l'industrie où elles pèsent, et que la première ait clairement exprimé qu'il revenait aux syndicats majoritaires d'user, éventuellement (très éventuellement ajouterons-nous), d'un tel mode d'action, les soutiens à l'initiative se sont multipliés du côté de diverses fédérations syndicales de la CGT [libertaire], la COS [syndicat d'"alternative"] ou encore la CNT, des Agricultors i Ramaders [agriculteurs et éleveurs] de Catalunya (JARC), els escoltes [scouts], els esplais [associations d'animation pour la jeunesse], els castellers [associations des "châteaux" humains de tradition catalane], el Consell Nacional de la Joventut de Catalunya (CNJC), Lafede.cat [Association pour la Justice Globale], Ecologistes en Acció, la Federació d’Associacions de Mares i Pares d’Alumnes de Catalunya (FaPaC) [parents d'élèves], l’Associació d’Escriptors en Llengua Catalana [écrivains en langue catalane], el Ciemen [pour la défense des minorités ethniques et les nations] o la Plataforma Pro Seleccions Catalanes [pour la reconnaissance internationale des sélections sportives catalanes].
 
Le Bureau pour la Démocratie (Mesa per la Democràcia), soutenu par l'ANC et l'Omnium, penchait pour appeler à faire grève, malgré les pressions des Commissions Ouvrières, à l'unisson de la patronale Pimec, pour l'en dissuader au nom de son droit de veto. Mais il y a renoncé au profit d'un appel à des rassemblements en journée devant le siège des Délégations du Gouvernement  à Girona, Lleida, Tarragone, Tremp, Tortosa, Manresa et sur la Plaça de Sant Jaume de Barcelone. A 18h ce sera devant les mairies et sur la place de la Cathédrale de Barcelone.


Les CDR ont prévu de couper des routes et divers secteurs du mouvement étudiant ont annoncé leur participation à la grève et aux actions de rue annoncées.

ERC et le CUP appellent aussi à la grève tandis que Catalunya en Comú, le parti de la maire de Barcelone, Ada Colau, incite ses partisans à participer aux mobilisations de cette journée de mercredi ... mais sans appeler à faire grève ! 


Un service minimum, ratifié par le Ministère de l'Emploi espagnol, sera mis en place par la "consellera" du Travail, toujours en poste, du Govern destitué, dans les secteurs de la santé, de l'éducation et des transports publics. Lire ici
 
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Catalunya. Réunion publique de Paris jeudi 9 novembre.

Note des organisateurs à diffuser le plus largement possible.

Bonjour, la préparation de la réunion publique est dans la dernière ligne droite. Interviendront une représentante de l’ANC, un de la CUP, deux jeunes du CDR ( comité de Défense d la République, créé à Paris dimanche dernier par des jeunes Catalans de Paris, un syndicaliste de TV 3, la TV publique de Catalogne menacée de reprise en main, deux représentants des Kurdes. 2 syndicalistes de la CGT espagnole et de la CGT de Catalogne en direct de Barcelone. L’ouverture des portes se fera à 18 H et se conclura à 22H .
Nous avons besoin de votre aide pour informer sur cette réunion. La censure est lourde . Même Démosphère refuse de faire circuler l’info en raison du supposé « nationalisme « catalan. Vous devez faire circuler massivement l’info auprès de vos réseaux notamment dans les réseaux sociaux , ainsi qu’auprès des journalistes . Nos camarades catalans ont pris l’initiative d’envoyer l’information sur la réunion publique auprès de tous les députés. Face à la répression, il faut maintenant élargir le mouvement de solidarité.
Patrick Farbiaz

De notre camarade héraultais Jerc

Llibertat presos politics

 www.facebook.com/jercdessin

6 novembre 

Actions mises en jambe pour la grève générale de mercredi...

 Les actions des CDR aujourd'hui en quelques images (voir ci-dessous)






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Esquisse de bilan


Si l'on présuppose, comme nous le faisons, que les distorsions ou filtrages que font subir les médias mainstream aux actions anti-système, ne résistent pas en général à traiter celles qui ont de l'impact, si l'on ajoute que les réseaux sociaux, aujourd'hui peu prolixes sur le sujet, permettent de contourner ces obstacles posés à la circulation de l'info "sensible" pour les pouvoirs, on peut estimer que ces premières opérations des CDR n'ont pas dépassé le stade "actions éclair" pour "tester la réaction des forces répressives", voir la réaction des "gens" et ainsi probablement ajuster au mieux au terrain les prochaines actions, en particulier dans la perspective de la grève générale de mercredi. A suivre... (lire ci-après "Ce matin les CDR ont commencé à couper des routes pour la libération des prisonniers politiques et en faveur de la République !")

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 Deux "Princesse de Girona" renoncent à leur prix à cause du rôle du Roi en Catalogne

L'un est ingénieur chimiste, l'autre scientifique, ils avaient été distingués par le jury de la Fondation Princesse de Girona et avaient reçu pour le premier, en 2015, le prix dans la catégorie Entreprise, et le second, en 2011, dans la catégorie Recherche Scientifique. Ils ont décidé de restituer le montant du prix (10 000 euros). La raison ? Comme ils l'expliquent dans leur lettre à la fondation, "le travail que celle-ci a mené pendant des années pour bâtir des ponts a été liquidée par le récent positionnement de la Maison Royale et, en particulier, par le discours du roi Felipe VI le 3 octobre dernier". Les récipiendaires de 2011 et 2015  considèrent que le roi a tourné "le dos à la volonté de millions de Catalans" et qu'il a évité de mentionner l'intervention policière qui a eu lieu le jour du référendum suspendu par le Tribunal Constitutionnel. Ils critiquent "une vague de répression menée par les institutions espagnoles contre la Catalogne" à travers l'emprisonnement de huit "ex consellers" du Govern de la Généralité et des présidents de l'ANC et de l"Òmnium Cultural".

Il faut rappeler que la Fondation, initialement appelée Fondation Prince de Girone, fut créée sous le patronage de celui qui était alors prince et depuis lors est devenu Roi de l'Etat espagnol, faisant de sa fille la princesse héritière, d'où l'actuel nom de la Fondation. C'est ce lien de la Fondation et du prix qu'elle accorde avec la maison royale qui rend inacceptable à ces deux personnalités de continuer à figurer, dans le contexte politique actuel, dans la liste de ses récipiendaires.

En plus de procéder à la restitution de l'argent du prix, ils demandent que leur nom et images soient retirés "de toute communication, réseau social, page web ou documentation" qui les citeraient comme récipiendaires de la FPdGi ou rattachées à elle. Lire ici

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A lire ci-dessous la contribution traduite de l'espagnol 

Comprendre les faiblesses de l'indépendantisme catalan pour essayer de rebondir (1)

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Ce matin les CDR ont commencé à couper des routes pour la libération des prisonniers politiques et en faveur de la République !




La C-17, au niveau de Mollet del Vallès (Barcelone) est bloquée dans les deux sens. La N-340, au niveau de L'Ametlla de Mar (Tarragone), et la C-58, au niveau de Sabadell, en direction de Barcelone sont aussi touchées. Il y a 7 km de bouchons  à l'entrée de Barcelone par la C-31. Le blocage de la voie-ferrée entre Llinars et Cardedeu a provoqué un retard d'une heure du train sur la ligne 2 de Rodalies (source eldiario.es et
epcatalunya.es europa press).

Des blocages de rue se sont produits dans Barcelone, dès 7h45, dans le tunnel de la Rovira, et sur vía Laietana; à 8h30 sur la place Lesseps et sur la Gran Vía, à hauteur des rues Llacuna et Compte Borrell; sur l'avenue Meridiana à l'intersection avec Fabra i Puig, et sur Aragó à l'intersection avec Cerdenya. Ces opérations ont duré en général 5 minutes (source Público)

Oui à la République de l'égalité

Cliquer ici

5 novembre

Dernière minute 

Entendu-es pendant cinq heures par le juge belge, le président de la République catalane, Carles Puigdemont et les quatre membres du Govern réfugié-es avec lui en Belgique, sont laissé-es en liberté sous (peu sévère) contrôle judiciaire. Avec les recours possibles, la demande d'extradition lancée à leur encontre par la justice espagnole pourrait n'aboutir à une décision ferme de la justice belge que dans deux, voire trois, mois. Lire ici

 Les Comités de Défense de la République en ordre de lutte ! 

4e communiqué des Comités de Défense de la République

Le peuple commande, le Gouvernement obéit !
(CDR de Vallcarca)


Nous, Comités de Défense de la République [initialement Comités de Défense du Référendum], réunis à Manlleu en Assemblée Plénière aujourd'hui samedi 4 novembre, face à l'offensive autoritaire et antidémocratique sans précédent de l'Etat espagnol, informons que:

1. Dans cette 4e Rencontre, nous considérons établie notre structure organisationnelle et opérationnelle, suite à un processus de consolidation que nous avons voulu rapide mais efficace. A travers ce réseau, auquel participent plus de 172 CDR de tout notre pays [la Catalogne], nous sommes en contact avec des organisations qui luttent pour notre souveraineté nationale et participent du  syndicalisme engagé.

2. Nous exigeons la libération immédiate des personnes qui ont été emprisonnées pour leurs idées. Nous apportons tout notre appui aux prisonniers politiques et à leurs familles. Ils auront tout le soutien de notre peuple dès que nécessaire et pour ce qu'il faudra.

3. Avec la consolidation du réseau des habitant-es des quartiers qui ont rendu possible la tenue du référendum du 1er octobre, nous sommes préparé-es pour défendre la République de façon pacifique mais radicale. Voilà pourquoi nous appelons la population à participer de façon active aux Comités de Défense de la République de leur municipalité.

4. Face au coup d'Etat que nous vivons, aujourd'hui plus que jamais, il nous faut rompre avec la fausse normalité qu'il impose : mettons le pays à l'arrêt, de façon imminente. Nous lançons un appel à participer aux diverses mobilisations décentralisées qui se mettront en place dès ce lundi aux premières heures de la matinée. Faisons, à partir de mercredi (lire ci-dessous : Le 8 c'est grève générale !), un pas en avant, afin que l'Union Européenne nous entende; bloquons l'économie, même si l'Etat Espagnol cherche à nous empêcher d'exercer notre droit de grève.

Manlleu, 4 novembre 2017.

COMUNICAT DELS COMITÈS DE DEFENSA DE LA REPÚBLICA 

Els Comitès de Defensa de la República, reunits a anlleu en Assemblea Plenària avui dissabte 4 de novembre, davant de l’ofensiva autoritària i antidemocràtica sense precedents de l’Estat Espanyol, informem que:

1. En aquesta 4a Trobada donem per tancada la nostra estructura organitzativa i operativa després d’un procés de consolidació que hem volgut que sigui ràpid però eficaç. A través d’aquesta xarxa, on hi participen més de 172 CDR d’arreu del país, estem en contacte amb entitats del món sobiranista i del sindicalisme compromès.

2. Exigim l’alliberament immediat dels que han estat empresonats per les seves idees. Tanmateix, traslladem tot el nostre caliu als presos polítics i a les seves famílies. Tindran tot el suport del nostre poble quan calgui, pel que calgui.

3. Amb la consolidació de la xarxa de veïns i veïnes que van fer possible la celebració del referèndum de 1.1 d'octubre, estem preparats i preparades per defensar la República de forma pacífica però contundent. Per tot això emplacem a la població a participar de forma activa als Comitès de Defensa de la República del seu municipi.

4. Davant del cop d’estat que estem vivint, ara més que mai, necessitem trencar amb aquesta falsa normalitat: aturem el país, de forma imminent. Fem una crida a participar a les diverses mobilitzacions descentralitzades des del proper dilluns a primera hora del matí. A partir de dimecres fem un pas endavant, que la Unió Europea ens escolti; bloquegem l’economia, encara que l’Estat Espanyol ens intenti impedir l’exercici del nostre dret a vaga.

Manlleu, 4 novembre de 2017


 Vidéo (en catalan). Les CDR, c'est quoi ?

4 novembre

La solidarité avec un peuple en lutte, un impératif politique INCONTOURNABLE !

Ci-dessous : les mobilisations du jour.

 Help Catalonia (Òmnium Cultural )

 Cliquer ici

L'"Espagne" de la démocratie (monarchique) active les outils répressifs hérités du franquisme 

Mariano Franconstein aux anges...
 
 Vivant, il est vivant !

Au chevet de leur créature, Mariano Rajoy, Pedro Sánchez (PSOE) et Albert Rivera (Ciudadanos).  

Avec la procédure de mise en examen des membres du Govern et l’incarcération de 8 d’entre eux/elles, la menace que cette procédure soit appliquée, la semaine prochaine, à la présidente et au Bureau du Parlament et la demande d'extradition par l'Etat espagnol du President Carles Puigdemont, "exilé" en Belgique, toutes choses qui font suite à l’emprisonnement de deux dirigeants des principales associations indépendantistes, Madrid renoue avec un centralisme autoritaire, hérité des années de Transition et que 40 ans de consensus démocratique autour du système des Autonomies régionales avaient maintenu peu actif. 

Depuis la crise économique et sociale de 2008 et la révolte indignée qu’elle a suscitée, le régime de 78 (1978 : référendum constitutionnel instaurant la « démocratie monarchique »), ébranlé dans ses fondements et décrédibilisé, d’une part, par une corruption exponentielle de ses élites politiques et économiques et, d’autre part, par les mesures d’austérité capitalistes imposées à la population, a basculé dans une fuite en avant répressive dont témoignent la « loi bâillon » de 2015 et aujourd‘hui les mesures prises contre la Catalogne. L’utilisation, contre les dirigeants de la Généralité, du tribunal de l’Audiencia Nacional, successeur direct du Tribunal d’Ordre Public franquiste et dénoncé par nombre de constitutionnalistes comme une aberration démocratique, témoigne de façon éclatante des ressorts dictatoriaux, jusque là gardés en réserve, dont se prévaut le régime pour se protéger des résistances qu’il suscite.

Enfin, que la monarchie espagnole aujourd’hui provoque la destitution de la première république à être proclamée depuis la fin d’une dictature ayant, elle-même, mis fin par la terreur et les massacres de masse à la Seconde République, dit bien le fil qui s’est maintenu par Transition entre la démocratie et ladite dictature. 

Il nous faut dénoncer les mesures prises par la « démocratie liberticide et autoritaire » de l’Etat espagnol et assurer le peuple catalan de notre pleine solidarité avec le processus d’autodétermination qu’il a engagé, contre vents et marées, et avec la proclamation de la république indépendante qui s’en est suivie. Nous devons appeler tous/toutes les démocrates de France à développer la solidarité avec la Catalogne mise sous tutelle et à exiger de Macron et des gouvernements de l’UE qu’ils cessent de couvrir la répression mise en place par le gouvernement de Madrid. 

Liberté pour les prisonniers politiques ! Respect de l’autodétermination du peuple catalan ! Soutien à la résistance populaire catalane ! 

Antoine (NPA 34)


L’Etat espagnol, sous la houlette de Felipe de Bourbon et de Rajoy, montre son vrai visage, fondamentalement antidémocratique. Après son refus de reconnaître le droit de la Catalogne à disposer d’elle-même et après l’incarcération des présidents de l’ANC et d’Omnium Cultural, Jordi Sanchez et Jordi Cuixart, et, hier, de huit membres du gouvernement catalan, il lance un mandat d’arrêt européen contre le président Puigdemont, aujourd’hui à Bruxelles. Ils sont accusés de « sédition », de « rébellion » et de « malversation » pour avoir organisé le référendum du 1er octobre, où une majorité des votants s’est prononcée pour l’indépendance, et proclamé le 27 octobre la république catalane. Cliquer ici

 Les mobilisations du jour

Au stade de foot du Barça


La majorité des 70.723 spectateurs/-trices réuni-es ce samedi soir au Camp Nou, le stade du FC Barcelone, ont, pendant 20 minutes, écrit, selon El Periódico, l'une des pages les plus revendicatives de l'histoire du club, aux cris de Liberté !

Le club en tant que tel s'est en effet joint à l'action des groupes d'animation de la Crida per la Democràcia (Appel pour la Démocratie) en déployant, sur l'un des côtés du stade, une énorme senyera, le drapeau catalan, accompagné de deux pancartes portant un seul mot, en catalan et en anglais : «Justícia/Justice». 70 000 affichettes portant l'inscription "Liberté prisonniers politiques" ont été distribuées sous la bienveillance du club qui a permis qu'elles soient introduites dans le stade. Deux autres pancartes, énormes, en anglais s'adressaient à l'Europe : «Free all political prisoners» et «Europe shame on you» (Europe, honte à vous).

Une partie des groupes d'animation ont retardé de 10 minutes leur entrée dans les gradins, une pour chaque prisonnier. Au bout d'une autre séquence de 10 minutes mais, cette fois, de silence, une explosion de slogans, repris par le stade, s'est produite : "Liberté, liberté !

Arrivé-es à 17 minutes 14 secondes de la partie, les spectateurs/-trices, ont scandé, comme il est coutume depuis plusieurs années, «in, inde, independència» en souvenir des morts lors de la défaite de 1714, devant les troupes de Philippe V d'Espagne et de Louis XIV, de la révolte catalane, date qui est commémorée lors de la fête nationale, la Diada, le 11  septembre. Lire ici L'entraîneur du club a par ailleurs prononcé des mots particulièrement durs contre le gouvernement espagnol qu'il a condamné sans réserve. Lire ici

La fin du match s'est conclue par une reprise générale du cri "Liberté, liberté" !  Lire ici

Des milliers à Bilbao (Euskadi) contre le 155 et pour le droit de décider !



35 000 personnes environ, selon des sources municipales, ont participé, malgré une forte pluie, à la troisième manifestation, depuis un mois et demi, d'appui à la Catalogne. Cette fois le PNV (parti de centre droit nationaliste, majoritaire en Euskadi) avait boudé l'appel pour un désaccord sur la façon de conduire l'action. En revanche avaient répondu présents la gauche radicale basque EH Bildu, les syndicats nationalistes combatifs ELA (le plus représentatif avec 40% des délégué-es), LAB (19%), ESK (gauche syndicale), Steilas (Enseignant-es), parmi d'autres, la plateforme Gure Esku Dago (association basque pour le droit de décider, type ANC et Omnium catalanes) et les partis Podemos et Ezker Anitza-IU (IU basque, sorte de Front de Gauche).

En tête de manifestation on lisait sur la banderole principale "Contre le 155. Démocratie et droit de décider" et beaucoup de ikurriñas (drapeau basque) et d'esteladas (drapeau catalan indépendantiste) étaient brandies. On a entendu de nombreux cris en faveur de l'indépendance. Les intervenants à la fin du défilé ont dénoncé "l'attitude autoritaire et répressive de l'Etat contre le peuple catalan et ses institutions démocratiques".

 Le 8 c'est grève générale !

Rappel : le syndicat, minoritaire, Intersindical-CSC (5e force syndicale de Catalogne, elle se revendique indépendantiste et de classe) appelle à la grève générale pour le mercredi 8 novembre (avec possible reconduction le lendemain) pour protester contre la "régression des droits sociaux" et la précarité au travail en Catalogne. Sans mention explicite de la répression judiciaire qui s'abat sur la Généralité, histoire de contrecarrer l'action de la principale organisation patronale catalane Foment del Treball qui a saisi les tribunaux pour que soit déclarée illégale cette grève car elle obéirait à des motivations politiques et non syndicales. 

Le syndicat USTEC-STEs, majoritaire parmi les enseignant-es catalan-es et de tradition "assembléiste", a décidé de se joindre à cette grève. Ce syndicat et Intersindical-CSC avaient participé, sous l'égide de l'Intersyndicale Alternative de Catalogne (IAC), à la grève générale du 3 octobre pour dénoncer la répression policière le jour du référendum, le 1er octobre.

La grève du 8 novembre est également soutenue par  les syndicats minoritaires COS (indépendantiste avec une forte présence dans les Transports métropolitains et à l'université de Barcelone ainsi que chez les pompiers de la Généralité) et la section Education de la CGT (libertaire) (eldiario.es). 

Le samedi 11 novembre, grande journée de mobilisation pour la libération des prisonniers politiques, la liberté et la démocratie de la Catalogne : nous reviendrons prochainement sur les préparatifs de cette journée. 
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