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Catalogne. Télé PP, suite...



4 mai

TVE, en deux "camemberts", la puante manipulation de l'info...
(en complément de la note ci-dessous du 2 mai "Ici, télé PP, l'Espagne parle aux Espagnols...")  

La massive grève féministe du 8 mars en Espagne fut l'une des principales victimes du verrou politique mis sur l'information télévisée par TVE : symbole du refus par celle-ci de couvrir l'évènement à la hauteur de la répercussion qu'il a eue dans le pays, la présence d'une seule journaliste sur le  terrain...

Aucune information ne fut donnée sur la participation à la grève et aux manifestations, la parole ne fut pas accordée aux organisatrices du mouvement ni aux syndicats qui y participèrent massivement. 

En revanche, la position des différents grands partis sur cette journée de mobilisation fut abordée mais au prix de quelle distorsion dans le temps qui leur fut consacré soit en expression directe, soit en commentaires sur leur positionnement... 

Les deux "camemberts"...

...sur le temps consacré par les deux JT test de TVE à la position des principaux partis les 1er et 9 mars sur la préparation de la grève féministe et sur sa réalisation.

(document élaboré par le Conseil de l'Information de la chaîne publique)


 
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Gobierno = gouvernement 

Le défi des employé-es de RTVE (le personnel de la radio s'y met aussi) : ils/elles portent le deuil en direct pour revendiquer un média indépendant !

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3 mai

Valls, magnifique ton Espagne ? Et ta soeur !


Le grand écrivain Valle-Inclán avait inventé une forme littéraire unique, el esperpento, intraduisible en français et dont on se contentera de dire qu'elle a à voir avec un grotesque hyperbolique... La soeur du possible candidat à la mairie de Barcelone (en 2019), pour l'archiespagnoliste Ciudadanos, Manuel Valls, en total désaccord politique avec lui, s'est fendue d'un tweet assassin. Elle reprend des citations de la célèbre oeuvre valleinclanesque, Luces de Bohemia (Lumières de Bohême), de 1924, qui coupe, très ras, l'herbe sous les pieds de l'inénarrable Manuel dans sa revendication de l'Espagne, une grande, etc., comme disait la gloire politique et civilisationnelle des années 1936-1975 : "L'Espagne est une déformation grotesque de la civilisation européenne", "En Espagne, le travail et l'intelligence ont toujours été méprisés. Ici c'est l'argent qui commande tout", "En Espagne on ne donne pas du prix au mérite mais au vol et à la crapulerie".

Lapidaire, Giovanna Valls, écrit "rien à ajouter". 

Nous ajouterons, quant à nous, que l'Espagne que vise Valle-Inclán est celle du précurseur de Franco, Miguel Primo de Rivera, le militaire putschiste qui dirigea le pays de 1923 à 1930 et dont la déroute politique ouvrit la voie à la proclamation de la IIe République. Ce galonné est, pour ne rien arranger, le père du fondateur de la fasciste Falange, José Antonio Primo de Rivera, qui fut fusillé par les Républicains après le soulèvement de 1936.  

Merci à Giovanna Valls, de nous rappeler que l'Espagne de Rajoy, Rivera et Sánchez, et de Manuel V, et du juge Llarena, est bien l'Espagne éternelle, autrement dit, rance, minable, immunisée contre l'intelligence, addicte à la rapine...A quoi on ajoutera, sans épuiser le sujet : liberticide et oligarchique.

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2 mai

Ici, télé PP, l'Espagne parle aux Espagnols...
Réalité/Version RTVE

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A gauche, en version réelle, Mariano Rajoy, président du gouvernement et, à ses côtés, sa vice-présidente, Soraya Sáenz de Santamaría. Les moucherons pullulent, le sol est boueux, les pieds des personnages s'y enfoncent. Au sol traînent des sacs et des enveloppes, signes iimmédiatement décodables de la corruption qui est associée à ces représentants au sommet du Parti Populaire et de l'Etat. A droite, en version Télévision d'Etat : sur écran plat, l'image très new look des deux mêmes, enfin, non, plus les mêmes : jeunes et modernes, costumes tendance, pose légère et décontract', fond irréel de palmiers et de mouettes. Un papillon virevoltant gracieusement "introduit" le slogan : "Arrivée du printemps au PP". Sans avoir l'air d'y toucher, le graphisme unique des lettres postées sur l'écran dit sans le dire que nous avons affaire à la télé PP. Cliquer ici

 Mieux comprendre ce dessin : les membres du Conseil de l'Information de TVE, la chaîne publique, viennent de saisir le Parlement Européen,  pour manquements de cette chaîne "aux principes d'objectivité, pluralité et impartialité" tels que les édictent les législations espagnole et européenne (Charte des Droits fondamentaux de l'UE et directive européenne 2010/13/UE). Les journalistes de TVE, dans ce qu'ils conçoivent comme un "appel au secours", dénoncent l'impossibilité dans laquelle ils se trouvent pour s'opposer à la manipulation de l'information promue par la direction. En octobre dernier la Commission des Réclamations du Parlement Européen avait jugé recevable la démarche des journalistes espagnols et mandatait la commission Européenne et la Commission des Libertés, de la Justice et de l'Intérieur pour qu'elles lui remettent des rapports sur ce qui fait l'objet de la saisine. L'objectif déclaré des journalistes de la chaîne : que l'UE exige de l'Etat espagnol que soit mis fin à une télévision de parti ! Selon eux, l'Espagne connaît "l'étape la plus noire de la manipulation et de la censure dans la télévision publique". Franco battu à plate couture par le PP ! Lire ici en espagnol

 1er mai

L'Espagne est au bout du rouleau...
Elle suffoque dans son nationalisme identitaire

Le Parti Populaire est aujourd'hui embarqué dans une guerre civile et, tel un fauve blessé et désespéré, il entraînera dans sa catastrophe tout ce qu'il trouvera sur son chemin. Cette Espagne est au bout du rouleau  car elle est insoutenable, elle ne peut pas durer. Car elle n'est pas un projet d'avenir qui suscite de l'espoir, seulement une simple résistance au cours du temps.

Le régime de 1978 n'a pas su évoluer vers une démocratie moderne et assimilable à toutes les autres démocraties de la planète. Le nationalisme identitaire espagnol suffoque, irrésistiblement, dans notre société toujours plus diverse et consciente des noces inacceptables que signe le présent avec le passé. Dans une société toujours plus métisse. Car c'est un nationalisme arbitraire, intolérant, absolutiste. Car M. Rajoy n'a en vue que sa perpétuation sans fin au pouvoir après en avoir éclipsé le PSOE, sans aucun autre projet politique que gagner du temps. La politique du parti majoritaire de l'Espagne n'est plus l'enthousiasme conservateur de José María Aznar mais la contrainte, l'intimidation préventive, les pressions psychologiques, la persécution de la liberté d'expression, l'empire de l'arbitraire. L'indépendantisme catalan a mis au jour une certaine Espagne frustrée et repliée sur elle-même, qui ne plaît à personne, pas même à ceux qui en sont.. D'où les manifestations de sympathie internationales pour la liberté des Catalans. Elles ne sont pas le fruit d'une bonne campagne de presse mais le constat public, planétaire, d'une déception, d'un désenchantement qui passe par-dessus le lieu commun du "soleil et paella".

Extrait traduit par NPA 34 de Más que sol y paella (Bien plus que du soleil et de la paella, ElNacional.cat)

En guise de réserve ponctuelle : "Le régime de 1978 n'a pas su évoluer vers une démocratie moderne et assimilable à toutes les autres démocraties de la planète"... Ah bon, toutes ces démocraties, européennes entre autres, seraient ces modèles auxquels ne parviendrait pas à s'ajuster l'imbuvable Espagne...? Pourtant lesdits modèles, ces Etats, soutiennent sans réserve l'antimodèle espagnol dans sa guerre à la Catalogne. Alors ? (Antoine)

Cartes sur table pour...

 ....

La chaîne Arte a consacré aujourd'hui son excellente émission Le Dessous des cartes à la Catalogne.


 Impeccablement pédagogique sur un format court (moins de 15 minutes) et appuyée, comme son titre l'indique, sur un jeu de cartes mais aussi de tableaux toujours parlants, cette émission a réussi à présenter la situation qui a mené la Catalogne et l'Etat espagnol (appelé ici l'Espagne !) à la crise actuelle, alias l'imbroglio... On retrouvera la vidéo (désormais disponible sur le site de la chaîne), avec des commentaires en espagnol, dans l'article que El Nacional.cat lui consacre : lire ici


Nous nous permettrons cependant de faire deux réserves. La première sur la question de Tabarnie, cette "blague" par laquelle des internautes unionistes de Catalogne ont découpé la frange la plus urbanisée de celle-ci, autour des métropoles barcelonaise et tarragonaise, où les partis non-indépendantistes sont électoralement majoritaires. 

A partir de ce découpage, il est envisagé qu'en cas d'indépendance de la Catalogne, cette "région" proclame son indépendance vis-à-vis de l'entité indépendante et demande son rattachement à "l'Espagne". Soutenue à l'origine par le parti centriste extrêmedroitisé/espagnoliste, Ciudadanos, arrivé en tête aux dernières législatives autonomiques, cette initiative a perdu cet appui probablement par crainte qu'elle ajoute de la balkanisation à la supposée menace de balkanisation du pays. Jamais les Tabarniens n'ont par ailleurs réussi à concurrencer dans la rue, malgré quelques efforts sur Barcelone, la capacité de mobilisation, encore récemment démontrée, des indépendantistes (plus de 300 000, il y a 15 jours, lire ici en allant à la date du 15 avril) pour les prisonniers politiques. Ces deux facteurs, le lâchage de Ciudadanos et la relativement faible capacité à mobiliser, auxquels il faudrait ajouter, l'éloignement provisoire du risque que la Catalogne soit indépendante, ont fait perdre à Tabarnia de sa superbe politique; plus personne n'en parle aujourd'hui outre-Pyrénées. Notre réserve vis-à-vis de l'émission d'Arte est là : elle accorde de l'importance politique (la Tabarnie commencerait à prendre aujourd'hui une tournure politique, nous dit-on en commentaire) à ce qui n'est plus, en l'état, qu'une pochade partie en capilotade...

Plus lourd d'implication est un tableau censé donner les résultats de la législative catalane du 21 décembre dernier et qui ne fait que reprendre, pardon pour la sévérité du propos, ce qui n'est que propagande diffusée par les partis unionistes/espagnolistes :


 Pour l'indépendance/contre l'indépendance, c'est exactement le découpage qui brouille l'essentiel en tendant à délégitimer la victoire incontestable qu'ont remportée les indépendantistes dans la pire des circonstances : la répression policière et judiciaire qui a emprisonné ou fait s'exiler la représentation politique démocratiquement élue, mais aussi l'instauration du "putsch du 155" qui a cassé le Govern, destitué le parlement catalan et imposé la férule de Madrid sur la Catalogne. Pour bien comprendre les choses, pensons que l'Etat espagnol, pensait couronner ce coup d'Etat par une victoire éclatante lors de cette élection qui, selon le bon mot de la vice-présidente du gouvernement espagnol, en charge de la tutelle posée sur la Catalogne, devait permettre de "tuer" l'indépendantisme. Ce projet a en fait été mis en déroute : le parti gouvernemental, le Parti Populaire (PP) s'est littéralement effondré pour devenir le dernier parti de cette élection avec 4 député-es.

Alors, oui, avant d'en venir à ce tableau, disons-le, Ciudadanos est bien le premier parti électoral de Catalogne (en grande partie en fixant les voix perdues du PP), personne ne peut s'en réjouir, mais il faut garder le sens politique de la situation et savoir reconnaître qu'il s'agit d'une victoire à la Pyrrhus ne laissant aucune possibilité à ce parti "majoritaire" d'accéder au gouvernement de la Catalogne car il n'a aucune marge d'alliance pour ce faire. Exactement le contraire de ce qui fait que la victoire électorale est indiscutablement du côté des indépendantistes, certes pour peu qu'ils s'entendent, comme ils l'ont fait par le passé et comme ils n'y sont pas encore parvenus dans un contexte d'obstruction politique menée par Madrid et qui donne la mesure de ce que vaut la démocratie dont le pouvoir se revendique contre les catalanistes. Ayant perdu les élections, il bloque, depuis les instances putschistes, toutes les propositions parlementaires catalanes permettant d'investir un President de la Généralité et de désigner un Govern raccord avec le résultat électoral !

Mais ce n'est pas seulement du côté de l'écran de fumée de la victoire électorale de Ciudadanos qu'il faut poser ses yeux et organiser sa réflexion, c'est aussi sur ce tableau présenté aux téléspectateurs prétendant que les partis "contre l'indépendance" seraient majoritaires.

Voici (extrait) ce qui a été mis au point, sur l'élection du 21 décembre, dans cet article La Catalogne au croisement des vérités et des contrevérités... :


 Avec ce commentaire : 

La lecture biaisée des résultats de cette élection du 21 décembre consiste à laisser croire que quiconque n’a pas voté pour l’indépendance est contre l’indépendance. Or la réalité politique c’est qu’il y a un jeu à trois et pas à deux : il y a certes les "pour", les "anti" mais aussi les "nini", terme qu’ils se sont choisis eux-mêmes pour ces élections : ni pour ni contre ! Il s’agit de ceux et celles qu’on appelle les Communs et exactement Cataluña en Comú Podem (et non le seul Podemos comme il est indiqué par Arte). Et ils ont obtenu 7,4% des exprimé-es qui ne sont assignables ni à un camp ni à l’autre (au demeurant l'on n'arrive même pas aux 52% pour les anti indiqués sur ce tableau !).

Cette lecture à trois pôles fait donc apparaître que, dans la réalité réelle du débat politique catalan, les indépendantistes sont bien majoritaires en voix, majorité relative certes mais majorité tout de même, et pas majoritaire seulement en sièges. La seule différence est que cette majorité en sièges est absolue mais ce n’est pas pareil de laisser croire que cette majorité absolue repose sur une minorité en voix, alors que, certes relative, il y a clairement majorité en voix aussi.

Je précise, par ailleurs 1/ que s’il y a eu référendum d’autodétermination le 1er octobre, c’était sur la base du refus de Madrid de négocier un référendum d’autodétermination dans les règles. Comme le droit international (2), quoique l’on en pense par ailleurs, mais il est la référence du PP, du PSOE et de Ciudadanos, qui ne le respectent pas, en fait une obligation aux Etats ; et 2/ que les Communs réclament un référendum négocié. Ce qui les éloigne totalement des anti-indépendantistes, les rapproche, pas plus, mais indéniablement, des indépendantistes et permet encore moins de les assimiler aux anti !

Pour conclure : il convient de rappeler que les indépendantistes, en organisant le référendum du 1er octobre que refusait de prendre en charge le gouvernement central (et de quelle façon !), ne demandaient qu'une chose : que la libre expression électorale permette de déterminer si leur option d'indépendance était validée ...ou invalidée. L'Ecosse a montré que c'est loin d'être gagné d'avance pour peu qu'on laisse jouer la démocratie. Et le refus de la démocratie, en Catalogne, aura bien été du côté des partisans du régime ! Evidence toujours utile à rappeler !

Tiré de ce documentaire

Représentation au Parlament de Catalogne





Selon un même sondage, les partisan-es de l'indépendance sur le temps long



Certes un raccourci mais qui a son grain de vérité...


Le dessin du jour

L'inceste répressif espagnoliste


Le policier : Voilà l'édition complète des rapports de la Garde Civile sur le référendum du 1er octobre (1)

Le juge : et pour toi, la matraque de l'amour !

(1) la couverture de ce rapport, que tient dans sa main le policier, indique "Violence et grandes dépenses", sous-entendu, d'argent public, par le Gouvernement catalan, pour financer ce référendum et qui ferait tomber sous l'accusation de "malversation" permettant d'extrader Puigdemont. Mais voilà que le ministre des Finances de Madrid a, lui-même, contesté (lire ici), avant de se rétracter, qu'il y ait eu malversation. Reste que Rajoy, en personne, l'avait aussi déclaré, sans jamais revenir sur cette déclaration, en séance publique du Congrès des député-es, voir vidéo ici !

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