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Pour la première fois depuis 2006 un mouvement social est parvenu à obliger le gouvernement à reculer.



Ce mouvement des gilets jaunes est un point de bascule : d’un seul coup, toute la politique antisociale de ce gouvernement est condamnée, alors que le pays semblait amorphe, anesthésié.
[…]


Selon une enquête partielle citée par le journal Le Monde […] « lorsque les répondants sont invités à se situer sur l’échelle gauche-droite. La réponse dominante consiste à se déclarer comme apolitique, ou « ni de droite ni de gauche » (33 %). En revanche, parmi ceux qui se positionnent, 15 % se situent à l’extrême gauche, contre 5,4 % à l’extrême droite ; 42,6 % se situent à gauche, 12,7 % à droite et, surtout, seulement 6 % au centre ». […] 

Cette exaspération populaire a un caractère de classe évident, ce qui explique sa popularité dans toutes les franges des classes populaires. […]

Globalement le moteur de la mobilisation est le cœur des combats émancipateurs : l’exigence d’égalité et de démocratie. […] 

Ce mouvement a heurté de plein fouet le gouvernement, mais aussi les responsables syndicaux et politiques ! Le contraste a été saisissant entre son extension dans les classes populaires, la large sympathie, notamment dans les entreprises, le soutien massif de la population et la caricature qui en a été faite dans beaucoup de cercles de gauche décriant la main du patronat du transport routier et celle de l’extrême droite.

Pourtant, les syndicats patronaux du transport routier ont condamné les blocages. […]

C’est quand même un événement d’importance : alors qu’une partie des classes populaires que le syndicalisme est censé représenter et défendre se met en mouvement, non seulement le mouvement syndical officiel ne s’y implique pas, mais en outre aide le gouvernement à trouver une porte de sortie dans la crise. Ce n’est pas le syndicalisme qui influe sur le mouvement des gilets jaunes, c’est l’inverse : le mouvement crée un débat, peut-être une crise au sein de la CGT ! […]

Cette apparition des Gilets jaunes, après celle des Nuits Debout, montre une extériorité du mouvement social organisé à l’égard de bien des parties des couches populaires dans laquelle ces organisations n’ont pas (plus) aucune implantation. […] 

Les organisations politiques ne structurent plus les salarié.e.s sur les lieux de travail, et n’ont qu’une relation électorale avec les classes populaires, c’est-à-dire très distante ! […]

Nuit Debout avait mobilisé d’autres couches sociales dans le même genre d’extériorité au mouvement ouvrier syndical, politique et associatif, cette fois là des couches jeunes urbaines, plus formées, plus à même de discuter et d’argumenter, qui ont espéré créer un rapport de force par l’occupation des places. Il y avait dans ces mouvements comme dans celui des GJ un dégagisme, un refus de toutes les organisations qui apparaissent comme inutiles, voire nuisibles, en tout cas pas adaptées à la situation, ne répondant pas aux besoins de celles et ceux d’en bas. […]

Ces secteurs des classes populaires cherchent à construire du collectif, à s’unifier hors de l’entreprise, et cela ne peut se produire nulle part ailleurs que dans cet espace public multiforme que sont les places pour Nuit Debout, et pour les GJ les ronds-points, les péages et les places des préfectures. […]

Dans ce mouvement des « gilets jaunes », le lieu de travail n’est pas l’épicentre, ce sont les expériences de vie. […]

Les échanges par réseaux sociaux sont d’une efficacité redoutable pour l’action, aller sur tel rond point, se retrouver là. Ils ont permis la rencontre et l’action commune. Pourtant ils ont des limites dès lors qu’il s’agit de se construire plus structurellement, de s’auto-organiser, rien ne remplace les débats en face à face, de vive voix, l’échange collectif. […]

C’est une illusion ancienne que de penser que le fait que les classes populaires sont ultramajoritaires le vote [par un Référendum d'Initiative Populaire] leur permettra de résoudre leurs problèmes et d’attaquer le pouvoir du capital. La bourgeoisie et son appareil de domination idéologique ont transformé depuis longtemps le vote en un instrument qu’elles maîtrisent assez bien, même si certains aléas les mettent parfois en difficulté relative. Comment croire après le référendum sur le traité européen, depuis l’utilisation de ce type de referendum en Suisse que c’est par cette voie que l’on peut remettre en cause les choix néolibéraux et autoritaires qui structurent le monde aujourd’hui. […]

L' unité dans l’action de la classe des exploité.e.s et des opprimé.e.s ne pourra se faire que dans le métissage des formes d’organisations et de moyens d’action. 

C’est autour de ce type de perspectives que peuvent se trouver les bases d’une recomposition globale des secteurs du mouvement ouvrier qui se sont positionnés en soutien à ce mouvement. Car c’est dans la capacité de prendre en compte ces mobilisations, ces expériences, à peser dans les débats indispensables, que nous montrerons en quoi notre expérience, malgré ses limites, est essentielle pour apporter des réponses politiques globales, pour politiser les colères vers le pouvoir capitaliste en favorisant la démocratie et l’auto émancipation, à partir des mouvements sociaux réels au sein de nos sociétés. 

L'intégralité de ce texte

L'illustration qui ouvre cette page est tirée de Groupe Surréaliste Internazionale



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