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La friche à Mimi : capitalisme urbain ou vie de quartier ?


 

La nouvelle équipe municipale à l’épreuve.


Après le décès, en février 2017, de Marie-Louise Vergne, alias Mimi, qui avait fait de l’îlot Vergne, au cœur de Figuerolles, un oasis créatif et culturel, sur la friche d'une ancienne menuiserie, le projet de vente du demi-hectare de terrain par ses héritiers aux promoteurs Marignan et FDI habitat a mobilisé les habitants du quartier pour empêcher cette opération immobilière.

Les collectifs FIEF (Figuerolles En Friche)  et Erma Selva (grande friche en occitan) revendiquent , depuis plusieurs années la réappropriation du lieu par les habitants. Aujourd'hui, le collectif propose une reconversion du site en ferme urbaine, lieu de création culturelle et de réinsertion sociale, là où le projet immobilier prévoit un bâtiment de 137 logements sur 6 étages et 151 places de parking.

Lors de la chaîne humaine des habitants du 23 octobre 2020, dans la rue Adam de Craponne, dans un box ouvert sur la rue, une vidéo de décembre 2018 diffusait en boucle une intervention de celui, qui, déjà en campagne électorale, répétait alors à l’infini : « il faut savoir protéger, il faut protéger ce lieu... ».
Le même déclarait dans Hérault tribune le 18 juin 2020  « Je veux être le premier maire écologiste de Montpellier...Pour les promoteurs, Montpellier ce n’est pas le Far-West. Si je deviens maire, on va poser des règles. D’abord retrouver la maîtrise des prix dans un marché aujourd’hui complètement dérégulé. Et puis, l’urbanisation à la parcelle qui déstabilise le cadre de vie des Montpelliérains et qui, d’autre part, conduit à intensifier les problèmes d’écoles pleines à craquer ou de congestion automobile dans de nombreux quartiers, nous allons dire que ça s’arrête. Nous allons mettre un stop ! ...Montpellier ne peut plus absorber à elle seule la croissance démographique. »

Rassemblés devant la mairie pendant le conseil municipal du 5 octobre pour rappeler à Mickaël Delafosse ses engagements sur la friche à Mimi, le collectif n'a eu pour réponse du maire qu'une intervention hésitante « Les artistes sont partis...on essaie de discuter dans la mesure du possible pour voir si on pourrait rééquilibrer le projet avec un espace vert ou un lieu culturel... »

Erma Selva, espérant toujours la préemption de l’îlot Vergnes, a envoyé à la mairie un courrier dans ce sens, soutenu par la quasi totalité des organisations qui composent le collectif « changeons le système pas le climat ». Rien d'étonnant de la part du collectif qui prône dans son texte fondateur « nous savons que d'autres possibles sont à construire et certains s'inventent déjà. Nous qui au quotidien, défendons les causes de l'environnement, luttons pour protéger ce qui peut encore l'être, pour agir ici et maintenant, pour tenter des alternatives, dénoncer, questionner, batailler contre la surproduction et la surconsommation, contre la voracité et les fausses solutions qui bouchent nos horizons. ».

Car en l'occurrence, la fausse solution serait de laisser croire en la nécessité de construction de logements en centre ville pour empêcher l'étalement urbain. (EELV, dans son programme électoral 2020 avançait la nécessité de « construire plus haut »1)
Outre que le quartier est déjà trois fois plus dense que la moyenne, à Montpellier, nous devons réfuter le credo de l'impétueuse croissance démographique. L'INSEE prévoie un solde migratoire négatif au milieu des années 2030. Les néo-montpellierains, étudiants ou créateurs d'entreprise attirés par le miroir aux alouettes ne restent pas tous, loin de là.
Cela n'empêche pas les promoteurs, toujours à la recherche de profits, de proposer, clé en main, de nouveaux programmes immobiliers.


Pour lutter contre l'artificialisation des sols et restaurer la biodiversité, il faut  commencer à dé-bétonner les villes, s'opposer à la croissance immobilière et à la logique de marchandisation de la ville.

Les friches urbaines sont des lieux précieux d'expériences collectives, à l'initiative des habitants, qui prennent leurs affaires en main et ne laissent pas à d'autres le soin de décider de ce qui doit être fait, des lieux non pour consommer, mais pour se rencontrer, débattre, et créer.

Le collectif Erma Selva s'est appuyé sur la date du 17 novembre, deuxième journée contre la réintoxication du monde, pour  adresser  la mairie le courrier qui demande le rachat par la ville de l’îlot Vergnes. Un pique nique a été organisé sur les lieux.

Le NPA 34 réaffirme son soutien à cette lutte et sera partie prenante des initiatives qui auront lieu.
La mobilisation de toutes les forces associatives et politiques, au côté des habitants du quartier, sera nécessaire pour gagner la bataille
.


                                                                                                           correspondante NPA34



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