À la Une...

Occitanie - Bientôt les élections régionales

 

temps de lecture : 6'

Les élections régionales étaient prévues en 2020, mais la crise sanitaire a conduit le pouvoir à les repousser en 2021, probablement au mois de juin. Bien que l'institution régionale ait moins d'emprise sur la vie des habitant·e·s que les municipales, les législatives et les présidentielles, elles présentent un intérêt certain dans l'action économique, les transports et l'éducation.

L'ex-Région Languedoc- Roussillon

Dans les années 70, à sa création administrative, la région était dominée économiquement par la viticulture et le tourisme. 

La crise viticole avait fait apparaître un fort mouvement de contestation dans la viticulture avec des manifestations nombreuses et parfois violentes, un peu en prolongement de la révolte viticole des vignerons du Midi de 1907 qui avait vu la troupe refuser de tirer sur les manifestants (Gloire au 17ème).

Ce mouvement paysan avait rencontré le mouvement ouvrier et avait donné lieu à de grandes manifestations sur le thème de "Vivre et travailler au Pays". Le mouvement de protestation viticole s'est affaibli car des viticulteurs ont arrêté de travailler la vigne car le vin se vendait moins, certains ayant bénéficié de "primes à l'arrachage" et d'autres ayant de meilleurs revenus par une "montée en gamme".

En 2004, le PS avec Georges Frêche gagne les élections régionales, battant la droite de Jacques Blanc qui avait été précédemment élu en alliance avec le Front National. Il crée notamment la marque commerciale "Sud de France" et tente vainement de donner le nom de Septimanie à la Région.

Le libéralisme de Frêche et ses manières de faire suscitent de fortes oppositions à gauche et à droite. Et en 2010, 9 listes lui sont opposées dont celle du PS menée par Hélène Mandroux et une liste d'opposition de gauche (À Gauche Maintenant) rassemblant Front de Gauche, NPA, Alternatifs, FASE, M'PEP et OC. Malgré une bonne campagne et un programme de ruptures partielles, cette dernière liste loupe de peu les 10% nécessaires pour se maintenir au 2ème tour et n'obtient pas d'élu. Et Frêche l'emporte largement.

Par la suite, le PCF refusera toute continuation d'À Gauche Maintenant pour assurer sa survie en s'alliant avec le PS. 

La Région Occitanie


Les dernières élections régionales ont eu lieu en Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, nouvelle Région créée par le pouvoir bourgeois dans l'objectif de faire concurrence à d'autres régions européennes. Elle prendra le nom d'Occitanie après un vif débat, le périmètre de cette région ne recouvrant pas celui de l'Occitanie historique et les habitants de la Catalogne-Nord se sentant exclus.

Une nouvelle Région, grande, peu homogène. Une partie continentale plus industrialisée et une partie méditerranéenne plus touristique. Une hétérogénéité amplifiée par la concurrence entre les deux plus grandes villes alimentée par leurs maires. De par le système électoral mis en place, une assemblée régionale pléthorique qui ne peut se réunir dans l'hôtel de Région de Montpellier, composée de personnes que la plupart des habitant·e·s ne connaissent pas et sur qui elles/ils n'ont aucune prise. Bref, même dans le cadre de la démocratie bourgeoise, un système fortement perfectible.

Les élections de 2015 verront le dépôt de 11 listes dont celles conduites par Louis Aliot pour le FN, Carole Delga, ex-ministre de Valls, pour le PS, et Gérard Onesta (ex-vice-président de la Région Midi-Pyrénées avec le PS), comme tête de liste d'une coalition regroupant principalement EÉLV et Front de Gauche. Le NPA ne participera pas à cette coalition hétéroclite qui ne s'engageait pas à ne pas fusionner avec le PS. Au premier tour, c'est le FN qui arrive en tête et pour le deuxième tour, les listes Onesta et Delga fusionnent et emportent la majorité.


La coalition hétéroclite majoritaire ne tarda pas à se diviser, les 3 élus LFI se faisant marginaliser et mettre dehors de leur coalition de premier tour avec le PCF et EÉLV. Ces élus LFI n'obtiendront que des "victoires" très marginales et, tout en s'indignant, ne pèseront en aucune façon sur l'orientation Macron-compatible de l'équipe Delga comme en témoigne leur site à toutes les occasions : Les élus insoumis – Région Occitanie

Malgré qu'ils aient joué une caution de gauche à une politique foncièrement libérale, les élus insoumis n'expriment pas leur regret d'avoir effectué une fusion politique avec Delga. 

Les prochaines élections en Occitanie

Les futures listes commencent à se dessiner :

L'extrême droite pourrait faire des scores élevés, même si sa probabilité de l'emporter est faible dans la mesure où ses résultats électoraux sont traditionnellement plus faibles en Midi-Pyrénées qu'en Languedoc-Roussillon.

La droite classique aura du mal à se relever en raison de son échec cuisant à la dernière échéance régionale et au fait que le macronisme lui chipe son électorat.

Le libéralisme autoritaire de LREM a choisi sa tête de liste : Régionales Occitanie : le maire de Balma, Vincent Terrail-Novès, tête de liste pour En Marche
LREM : malgré les doutes, les marcheurs de l’Hérault préparent les régionales, tant bien que mal…

Carole Delga a affirmé sa volonté de se représenter, mais certains la soupçonnent de vouloir s'allier avec LREM pour le deuxième tour.

Le PCF reste fidèlement accroché au PS en ne participant pas à une liste contre lui. 

Les écolo-libéraux d'EÉLV se présenteront seuls, du moins pour le premier tour, pour tenter de conforter leur succès aux dernières municipales. EÉLV a choisi sa tête de liste en la personne du toulousain Antoine Maurice. Avec à la clé une bataille interne avec la mise à l'écart d'Agnès Langevine qui voulait l'alliance de premier tour avec le PS.
La Dépêche : Pas d’accord entre LFI et Europe Écologie
France 3 Occitanie : Agnès Langevine "abasourdie" par sa suspension d'Europe Écologie Les Verts

Du côté de la France Insoumise, on a lancé un appel pour la constitution d'une liste large (Appel pour une Fédération populaire en Occitanie). Cet appel n'a pas été entendu par le PCF ni par EÉLV et des discussions ont lieu notamment avec des représentant·e·s du NPA d'Occitanie. Néanmoins, LFI vient de désigner ses "chefs de file" ( France 3 Occitanie : Régionales : Myriam Martin et Manuel Bompard désignés « chefs de file » pour La France Insoumise)
Indépendamment de convergences programmatiques, il est peu probable que les discussions LFI-NPA aboutissent à une liste commune pour de nombreuses raisons et notamment parce que LFI ne considère pas que c'était une erreur d'avoir fusionné avec le PS en 2015 et qu'elle souhaite fortement avoir des élus, y compris en allant jusqu'à fusionner avec la liste Delga sauf si elle faisait des alliances avec LREM.

Séraphin Langlois (NPA 34)

Informations complémentaires

NPA 34 (février 2013) : Port-La-Nouvelle (Aude). Des perspectives d’agrandissement des capacités d’exportation ni souhaitables, ni réalisables

NPA 34 (septembre 2015) : Front de Gauche, EÉLV... Vous avez dit "élections régionales" ?

NPA 34 (décembre 2015) : Élection régionale en Languedoc-Roussillon : une forte poussée du FN..

NPA 34 (décembre 2015) : Élection régionale. La position du NPA...

NPA 34 (décembre 2015) : Régionale, second tour. Communiqué du NPA 34

Chez nos voisins de Nouvelle Aquitaine (5 décembre 2020) : Anticapitalistes, en Nouvelle-Aquitaine 







Consultez les articles par rubrique


CORONAVIRUS

LUTTES SOCIALES
FÉMINISME
ANTIRACISME ANTIFASCISME
>


SOLIDARITÉ MIGRANTS
ÉCOLOGIE
JEUNESSE ENSEIGNEMENT


POLITIQUE LOCALE
DÉBATS
POLITIQUE NATIONALE


INTERNATIONAL
RÉPRESSION
NPA