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Contre la dette et l'austérité SOUTIEN AU PEUPLE GREC

COMMUNIQUE DU COLLECTIF MONTPELLIER
POUR UN AUDIT CITOYEN DE LA DETTE PUBLIQUE
Ce samedi 16 juin à 10 heures 30 place Jean Jaurès à Montpellier, veille des élections législatives grecques et françaises, aura lieu un rassemblement de soutien aux syndicats, associations, partis politiques (et en particulier le parti Syriza), qui luttent contre l'austérité imposée par l'Union Européenne et le FMI.
Depuis mai 2010 le peuple grec manifeste sans relâche son opposition aux violations des droits économiques, sociaux, civils et politiques qui lui sont infligées : douzaine de grèves générales, multiples manifestations de rue, nombreuses occupations de places publiques, refus de paiement des impôts et factures ou encore expériences d'autogestion.
Le 6 mai 2012, la population grecque a utilisé les urnes pour exprimer son rejet de l’austérité et votée majoritairement contre l'austérité Depuis, la coalition de gauche radicale Syriza, arrivée en 2ème position (16,8 % des votes), subit la pression de l'UE. Pourquoi ? Tout simplement car, prenant la suite de fortes mobilisations sociales contre l'austérité, ce mouvement politique remet en cause la politique de casse sociale imposée par l'UE en échange de son soutien financier.

Pourtant, selon les conventions internationales, le remboursement d'une dette publique ne peut se faire au détriment des citoyens. Les mesures imposées par l'Union Européenne sont d'autant plus inacceptables pour les Grecs que l'argent versé ne leur profite pas, mais va directement dans la poche des banques européennes qui ont prêté à la Grèce à des taux d'intérêt faramineux (plus de 10%).

Aujourd'hui, la lutte des Grecs contre l'austérité est la même que celle de tous les peuples européens. En Grèce comme en France, nous exigeons un audit de la dette publique afin de déterminer quelle partie en est illégitime ou odieuse et doit être annulée. Nous exigeons aussi que les États européens puissent emprunter au même taux que les banques privées auprès de la Banque Centrale Centrale (0,5%).

Depuis 2010, la Grèce sert de terrain d'expérimentation pour les politiques libérales. En échange de son aide financière, l'Union Européenne et le Fond Monétaire Internationale a imposé son « mémorandum » qui a conduit à des mesures iniques telles que la baisse des salaires et des retraites de plus de 40 %, la diminution des allocations chômages et de leur durée (maximum 1 an – 280 euros), la privatisation des ports, des aéroports, de l'eau, de l'électricité... Ces mesures ont pour but unique d'enrichir les multi-nationales et les banques européennes ! Et ceci se fait au détriment de la population : la faim fait son apparition dans les grandes villes du pays dont le centre est désormais occupé par des dizaines des milliers de SDF. Le chômage atteint plus de 21% de la population (51% chez les jeunes), les lits d’hôpitaux sont réduits de 40% et la situation sanitaire dans le pays se dégrade de jours en jours. Enfin, pour respecter les accords européens de Dublin II, le gouvernement transforme la Grèce en prison à ciel ouvert en construisant plus d’une trentaine de centre de rétention.
Ces politiques sont illégales au regard du droit international. Les conventions internationales et la Commission du droit international de l’ONU proclament que : « On ne peut attendre d’un État qu’il ferme ses écoles et ses universités et ses tribunaux, qu’il abandonne les services publics de telle sorte qu’il livre sa communauté au chaos et à l’anarchie simplement pour ainsi disposer de l’argent pour rembourser ses créanciers étrangers ou nationaux. »
Depuis mai 2010 le peuple grec manifeste sans relâche son opposition aux violations des droits économiques, sociaux, civils et politiques qui lui sont infligées : douzaine de grèves générales, multiples manifestations de rue, nombreuses occupations de places publiques, refus de paiement des impôts et factures (mouvement « Je ne paie pas »), mouvement de solidarité divers (ventes directes de produits agricoles - « mouvement des patates », remise en route de l'électricité pour les foyers où elle a été coupée) ou encore expériences d'autogestion (hôpital Kilkis et le second quotidien du pays).
Les élections législatives en Grèce le 6 mai dernier ont confirmé ce refus de l'austérité. Les grecs ont soutenu massivement les partis de gauche opposés aux politiques autoritaires des banques relayées par la « troïka » (commission européenne + banque centrale européenne + FMI). En particulier, la coalition de la gauche radicale Syriza est arrivée 2ème position avec 16,8%, devant le parti de gauche libéral (PASOK). Une majorité des grecs refuse le mémorandum de l'Union européenne et demande l'arrêt du paiement de la dette.
Une partie de la dette publique grecque est odieuse car elle date du régime dictatorial des colonels (de 1967 à 1974).
Une autre partie de cette dette est illégitime car elle a été contractée par les « élites » grecques contre les intérêts de la population. Par exemple, 14,2 milliards d'euros (officiellement) pour organiser les JO d'Athènes en 2004 (alors que le budget initial était de 1,3 milliards). Autre exemple, de grandes firmes européennes telles que Siemens ont vendu des équipements (armement et autres) à la Grèce en payant des pots de vins en millions d'euros aux membres des partis libéraux de gauche (PASOK) et de droite (Nouvelle Démocratie). D’ailleurs Akis Tsochatzopoulos ancien ministre de la défense (du PASOK) est aujourd’hui en en détention provisoire inculpé de blanchiment d’argent et de constitution d’organisation criminelle pour des commandes controversées d’armement.
Depuis 2010, on fait payer le peuple grec et non ses élites corrompues. Le Pasok et la Nouvelle Démocratie sont désavoués dans les urnes mais beaucoup de gouvernements européens et les instances européennes les soutiennent pour continuer leurs affaires. Avec l'argent prêté en 2010, la Grèce a acheté à la France six frégates de guerre (2,5 milliards d’€) et 6 sous marins à l'Allemagne (5 milliards d’€).
Les banques qui ont prêté à la Grèce le faisaient en connaissance de cause. Ainsi, des membres de Goldman-Sachs conseillaient le gouvernement grec pour maquiller ses comptes tout en lui prêtant de l'argent. En Grèce et partout en Europe les États doivent emprunter à des taux élevés (au moins 2 % mais jusqu'à plus de 10 %) à des banques qui, elles, empruntent à la BCE à 0,5 %. Officiellement la marge vient du fait qu'un État pourrait ne pas pouvoir rembourser sa dette. Mais lorsque cela arrive, comme en Grèce, les banques exigent quand même d'être remboursées. Aujourd'hui, les euros des plans d'aide ne vont pas aux Grecs mais directement aux banques européennes.
Le combat des grecs contre les politiques d'austérité est le même combat que le notre lorsque nous demandons un audit citoyen de la dette. En Grèce, comme en France nous refusons le diktat des marchés qui utilisent le prétexte de la dette pour imposer des politiques qui volent la majorité de la population pour enrichir une infime.
Nous affirmons notre solidarité avec le peuple de gauche grec, les syndicats, les organisations, les partis politiques et en particulier le parti Syriza, en lutte contre les politiques d'austérité et les politiques libérales. Nous appelons la gauche française et européenne à se saisir du sursaut démocratique en Grèce pour remettre les banques et la finance à leur place et pour demander un audit sur la dette afin de pouvoir répudier toutes les dettes odieuse et illégitimes.
Nous appelons à un rassemblement le samedi 16 juin, veille des élections en Grèce à 10h30 place Jean Jaurès à Montpellier
Montpellier, le 7 juin 2012.
Signataires : collectif Montpellier pour un audit citoyen


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