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Éducation nationale. Le changement, c’est à nous de l’imposer

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La défaite de Sarkozy ouvre la possibilité que l’Éducation nationale cesse, comme tous les services publics, de perdre des postes et des moyens, et d’être le terrain d’expérience d’une politique ultralibérale. Si nous nous réjouissons de son départ, nous savons aussi que tout reste à (re)construire maintenant.

Dans les premières mesures prises par Vincent Peillon, il y a deux aspects positifs :

- l’annulation d’un ultime arrêté de Chatel, qui plaçait l’avancement de la carrière des enseignantEs dans les mains des chefs d’établissement du second degré. Ce système pouvant entraîner des pertes allant jusqu’à 15 000 euros au cours de leur carrière ;

- la non-remontée nationale des résultats des évaluations CE1 et CM2 qui devaient mesurer les performances des élèves avec un objectif de tri de ces derniers, des écoles et des enseignants.
Revenir sur ces mesures scélérates, rejetées par les personnels de l’Éducation, était, il est vrai, la moindre des choses. Un troisième thème, promis lors de la campagne présidentielle, a déjà été abordé par le nouveau ministre, celui des rythmes scolaires, avec le retour à 4, 5 journées de travail pour les élèves du premier degré. Si la suppression de deux heures de classe par Darcos en 2008 avait été très critiquée, le retour aux 4, 5 journées risque de provoquer des débats et des divisions. Si cette question ne doit pas être traitée au détriment des conditions de travail des personnels et des élèves, elle ne peut l’être en dehors d’une réduction du temps de travail de l’ensemble des salariéEs. Et ne peut pas être abordée non plus avant les questions des postes, de la formation, des contenus.

Quoi qu’il en soit, l’essentiel est à gagner maintenant. Ce sont tout d’abord les postes : il convient de réparer ce qui a été détruit par la droite. François Hollande avait promis 60 000 postes en cinq ans. Rien ne garantit que cette promesse tienne par les temps d’austérité « de gauche » qui s’annoncent. Et c’est de toute façon un rythme trop lent pour reconstruire le service public.

C’est bien pour cela que la mobilisation des personnels et de leurs organisations syndicales, des parents, des élèves s’impose. Le changement, c’est à nous de le provoquer en mettant en avant les exigences éducatives. Elles passent par la remise en cause des réformes de ces dernières années qui ont dégradé les conditions d’apprentissage des jeunes, les conditions de travail des personnels. La formation des enseignantEs doit exister à nouveau, la suppression de l’année de formation, qui a été une catastrophe, doit être remise en cause. Le nombre de Rased (instits du premier degré qui aident les élèves en difficulté) avant leur liquidation partielle doit être au moins retrouvé…

Le chantier est énorme, à la hauteur de la destruction opérée par la droite depuis des années. La mobilisation peut seule permettre de le mettre en œuvre. Même si la défaite de Sarkozy permet d’arrêter l’hémorragie, il n’est pas possible de s’en remettre uniquement au nouveau gouvernement, dont on sait qu’il va expliquer que la crise impose des sacrifices, l’exemple grec l’a montré dramatiquement. Alors nous aussi, très vite, il nous faut montrer que la mobilisation populaire pour le service public d’éducation sera à la hauteur des enjeux. Dès maintenant, il convient de mettre en avant les revendications nécessaires au renouveau de l’école publique. Et, dès la rentrée, dans l’action unie, imposer les changements que nous voulons. Le contexte est plus favorable que pendant les années Sarkozy, il faut en profiter pour gagner sur nos revendications essentielles. Maintenant.

Robert Noirel et Nina Lehair

 Paru dans Tout est à Nous, l'hebdo du NPA

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