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Le Front de gauche, grand perdant des législatives (Le Monde)

Même si ce n'est pas une surprise après les résultats du premier tour, notamment marqué par la défaite de Jean-Luc Mélenchon dans le Pas-de-Calais, le Front de gauche est le grand perdant de ces élections législatives. Malgré leurs 11,1 % à la présidentielle, le Parti communiste et le Parti de gauche, qui espéraient bien élargir leur assise à l'Assemblée (19 députés dont 16 communistes ou apparentés et trois PG), devront se contenter de 10 députés dans la prochaine mandature.

Pas de quoi former un groupe à l'Assemblée nationale (15 députés). "C'est certain que c'est décevant, a réagi, dimanche soir, Pierre Laurent, le secrétaire national du PCF. Le pourcentage des voix obtenues nous laissait espérer un meilleur résultat." En cause, selon lui, le scrutin majoritaire : "Il y a une prime au parti présidentiel et au bipartisme", dénonce-t-il. Il réfute toute erreur stratégique. "Notre stratégie n'est pas déterminée par le nombre de sièges mais par ce qui permet de répondre aux grandes questions de notre pays", affirme-t-il.

DÉPUTÉS D'OUTRE-MER

Le numéro un des communistes explique que l'objectif reste de constituer un groupe à 15 députés. Huguette Bello (DVG), à la Réunion, tout comme l'indépendantiste martiniquais Alfred Marie-Jeanne, ont été réélus. Ils faisaient déjà partie du groupe Gauche démocrate et républicaine (GDR). Les communistes espèrent bien les convaincre de les rejoindre à nouveau. Et ne désespèrent pas de trouver trois autres élus susceptibles d'accepter de former un groupe. "On examine la situation et si on n'y arrive pas, on demandera une évolution" du seuil à 10 députés, ajoute M. Laurent. Du côté d'EELV, Jean-Vincent Placé a déclaré dimanche soir que son parti restait favorable à un abaissement du seuil. "Ce n'est pas une mesure de circonstance mais un moyen de rétablir l'absence de proportionnelle", explique le sénateur écologiste.  

Au final, ils seront neuf communistes ou apparentés et un Parti de gauche, Marc Dolez, réélu dans le Nord, à siéger dans la nouvelle Assemblée. Les résultats de dimanche ne comportent qu'une surprise : l'élection de Patrice Carvalho dans l'Oise, qui a réussi à s'imposer à la faveur d'une triangulaire avec l'UMP et le FN. Deux autres nouveaux députés PCF ont été élus : Nicolas Sansu, qui prenait le relais dans le Cher du député sortant Jean-Claude Sandrier, et Gaby Charroux, qui se présentait dans la 13e circonscription des Bouches-du-Rhône jusqu'alors détenue par le communiste Michel Vaxès.

PAS DE PARTICIPATION AU GOUVERNEMENT EN VUE

En vertu de la règle de désistement mutuel avec le PS et EELV, cinq candidats, dont Marie-George Buffet et François Asensi en Seine-Saint-Denis, étaient assurés de leur rééelction. André Chassaigne, dans le Puy-de-Dôme, ou Alain Bocquet dans le Nord, ont également été réélus. A noter que Patrick Braouezec, député sortant de Seine-Saint-Denis, qui avait décidé de se maintenir face au PS Mathieu Hanotin, malgré un accord local avec le PS, a été largement battu.

Le Conseil national du PCF se réunit lundi pour décider d'une éventuelle participation gouvernementale. Sauf surprise, la direction du parti ne devrait pas donner un avis favorable. "Nous allons renouveler notre invitation au PS à prendre en compte nos propositions, notamment sur la question européenne et sur celle des salaires, explique Pierre Laurent. Si ce n'est pas le cas, ça rendrait difficile une participation gouvernementale." Les militants voteront lundi et mardi sur la résolution proposée par la direction du PCF avant une conférence nationale, mercredi.

 

 

 


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