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Le NPA organise la discussion sur son orientation

Le CPN [Conseil Politique National] des 12 et 13 mai avait adopté à une large majorité la motion suivante (extrait) : « La réunion nationale des 7 et 8 juillet vise à permettre les discussions sur le bilan de la période électorale de la présidentielle et des législatives ainsi qu’à se prononcer sur notre orientation face à la nouvelle situation politique qui en résultera jusqu’au congrès. Elle sera préparée par des réunions locales dans les comités et des regroupements de comités, comme lors des dernières échéances nationales, du 30 juin au 6 juillet. 

Des contributions seront proposées à l’issue des élections présidentielles et législatives comme base de discussion. Des résolutions différentes pourront être proposées en cas de désaccord. Elles seront enregistrées par le CPN qui se déroulera sur une seule journée le week-end du 23 et 24 juin ». À cette étape, la discussion ne fait donc que commencer. Vous trouverez ci-dessous plusieurs contributions qui déboucheront ou non sur des plateformes distinctes à l’issue du CPN du 24 juin.

 

  P1A : mettre le NPA au cœur des luttes sociales et politiques


La réunion nationale des 7 et 8 juillet ouvre, dans la perspective du congrès, un large débat sur le bilan du NPA, la crise que nous connaissons. Elle doit être un moment de rassemblement pour réaffirmer la nécessité d’un parti anticapitaliste indépendant autour de nos tâches immédiates de construction face à la rupture de la Gauche anticapitaliste, pour enrayer l'affaiblissement de notre parti et pour nous donner les moyens de contribuer à la construction d’une opposition de gauche au gouvernement, et de militer pour la plus large unité des travailleurs et de leurs organisations dans les luttes et les résistances.

La crise économique et financière entre dans une nouvelle phase. Ces dimensions se conjuguent aux crises écologique, climatique, alimentaire et de la biodiversité dont les peuples sont victimes. Dans ce contexte inédit, le gouvernement de gauche est d’ores et déjà confronté à une crise mondiale qui s’aggrave, ainsi qu’à un mécontentement croissant. La seule issue dépend des mobilisations sociales et politiques. Le NPA inscrit sa politique dans cette perspective. Le changement de situation dépasse la séquence électorale française. Tous les pays européens vont vivre à l’heure grecque au rythme d’une situation instable faite de violents flux et reflux politiques et sociaux. Dans cette situation, l’objectif du NPA est de renouer avec son projet fondateur – rassembler largement les forces anticapitalistes autour d’un projet de transformation révolutionnaire de la société.

Dans les mobilisations, le NPA milite pour une politique d’unité d’action de tous les partis de gauche, syndicats et collectifs, qui doit s’ancrer dans la lutte pour les revendications immédiates. Contre l’éparpillement des résistances, nous portons la perspective de la nécessaire unification des mobilisations dans un mouvement général.

Le NPA œuvre également à la construction d’une opposition politique à la gauche du gouvernement. Dans ce cadre, nous devons nous adresser à toutes les organisations antilibérales, anticapitalistes, révolutionnaires, aux mouvements des quartiers populaires ou aux organisations du mouvement social. Il faut fédérer toutes les forces qui ne participent pas et ne soutiennent pas la majorité présidentielle dans un front politique contre l’austérité. Cette opposition a vocation à être plus qu’un cartel unitaire de partis et devrait s’adresser aussi à toutes les nouvelles formes de radicalisations (mouvement des « Indignés »...).

C'est un front autour d’objectifs politiques. Par exemple, l'abrogation des lois antisociales, liberticides, xénophobes du quinquennat de Sarkozy ; pour l’interdiction des licenciements et des augmentations des salaires ; contre la ratification du pacte européen de stabilité budgétaire ; pour la coordination des mobilisations contre l’extrême droite.

Le NPA ne peut pas intégrer le Front de Gauche qui s'inscrit dans la majorité présidentielle. Nous voulons aider au rassemblement de ses militants autour de cette démarche politique combinant l'unité pour les mobilisations et la construction d'une opposition de gauche.

Pierre Baton, Olivier Besancenot, Sandra Demarcq, Yvan Lemaitre, Christine Poupin, Philippe Poutou

 

P2 : rassembler le parti autour de trois points


Nous avons toujours considéré que le parti se construirait dans la combinaison de rassemblements et de ruptures, de tests. Le NPA fait face à ce test, avec la scission qui se prépare avec une majorité de la GA et le ralliement au Front de Gauche. La question est de savoir si, dans une situation difficile de crise et d’offensive de la classe dominante, il est possible de construire un parti anticapitaliste et révolutionnaire indépendant. Le premier objectif de la réunion nationale est d’y répondre positivement.

1. Construire une opposition militante au gouvernement de gauche.

L’élection du gouvernement révèle un espoir, des illusions, dans ce que pourrait faire le PS. Elles se retranscrivent dans dans la volonté des directions syndicales de ne pas impulser des mobilisations, ou encore par la formule du Front de Gauche qui refuse de se situer dans l’opposition au gouvernement et dit même être : « dans la majorité pour réussir ».

Nous devons donc tout mettre en œuvre pour reconstruire le rapport de forces, les mobilisations, à partir de points très concrets, sur le terrain des revendications sociales (salaires, emplois, postes…) et politiques (dette, solidarité avec la population de Grèce, nucléaire…). Le NPA doit s’adresser sans préalable à toutes les organisations, associations, syndicats, partis politiques dans ce but. C’est ainsi que la formule « opposition de gauche » se retranscrira dans la pratique. Nous devons combiner l’intervention dans les luttes et l’interpellation sur la construction de cette opposition. L’opposition de gauche au gouvernement sera en réalité une bataille politique de longue haleine que nous devrons mener dans les cadres du front unique.

2. Une campagne pour défendre des mesures d’urgence anticapitalistes.

Nous proposons cette campagne pour donner une cohérence à la politique que nous défendons en cherchant à impulser des campagnes unitaires avec les divers courants anticapitalistes et révolutionnaires. Cela passe par une campagne large pour des revendications anticapitalistes. Ces mots d’ordre se combinent avec ceux des luttes, nous les portons au sein des luttes et par notre matériel propre. Ces points sont par exemple l’interdiction des licenciements, l’échelle mobile des salaires, l’annulation de la dette ou l’expropriation des grandes entreprises. Ils posent une remise en cause de la propriété privée et de l’État. L’objectif est de montrer à une échelle large le sens de notre combat contre le système.

3. Débattre pour reconstruire

La grande force du projet du NPA était d’essayer d’impulser des débats sur la base d’expériences communes, sur le rôle du parti, son programme, sa stratégie, le rôle du militantisme. Nous devons renouer avec cette pratique, en relançant des débats stratégiques. Ce doit être l’objet du prochain congrès.
Au moment de la scission, le NPA a besoin de reconstruire une homogénéité par une pratique commune. Il faut donc regrouper tout le parti en commençant par tous ceux qui ont porté et mené la campagne électorale avec la Position A et aussi bien au-delà. Pas sur n’importe quel contenu. Pas pour faire croire qu’on est d’accord et mener au bout du compte des politiques différentes dans la pratique. Mais au contraire pour se doter d’une orientation qui permette d’agir ensemble.

Mathilde (92N, CE), JB (92N, CE), Armelle (92N, CE), Marie-Hélène (76, CE), Antoine (75, CE), Jean-François (93, CE), Gaël (92N, CE).

 

P4 : appel à la gauche du parti pour une plateforme commune


La crise du capitalisme provoque des mesures d’austérité terribles, des licenciements massifs, mais aussi des résistances inédites. Les luttes sont souvent menées à la défaite par les réformistes ou canalisées par les institutions. La démoralisation permet à l’extrême droite de progresser dangereusement. La situation exige un parti à la hauteur des enjeux d’une période convulsive : un parti anticapitaliste et révolutionnaire.

La conférence nationale doit permettre de commencer à sortir le NPA de sa crise. Finissons-en avec les compromis boiteux, les formules ambiguës, les accords au sommet ! Il faut une réorientation qui passe d’abord et avant tout par le refus de la dissolution du NPA dans le Front de Gauche, mais aussi de sa subordination politique par un front permanent « d’opposition »... alors que le FdG soutient Hollande ! La politique d’un bloc politique durable avec les réformistes n’a rien à voir avec un front unique, qui implique de « frapper ensemble », mais en « marchant séparément ».

C’est pourquoi en Grèce, loin de soutenir le programme antilibéral et donc impuissant de Syriza, nous sommes avec ceux qui défendent un programme révolutionnaire et se battent pour un véritable gouvernement des travailleurs auto-organisés, tout en menant une politique de front unique. Face aux contradictions entre les promesses de Syriza et son refus de rompre avec le capitalisme, nous disons qu’il n’y a pas de troisième voie entre l’austérité et la rupture révolutionnaire.

Nous devons relier inlassablement nos mots d’ordre (interdiction des licenciements, partage des heures de travail, Smic à 1 700 euros, sortie du nucléaire, généralisation des énergies renouvelables, défense des droits des femmes, etc.) à l’objectif d’un gouvernement des travailleurs, c’est-à-dire de notre propre pouvoir, rompant avec les institutions capitalistes, basé sur l’auto-organisation généralisée. C’est la seule solution pour annuler la dette, exproprier les banques et les grands groupes capitalistes, rompre avec l’UE, planifier l’économie, ouvrant la voie vers une société véritablement socialiste.

Il faut sortir enfin de l’électoralisme, réorienter le parti en direction du monde du travail, construire l’implantation qui nous fait tant défaut, intervenir dans les luttes pour aider à leur auto-organisation et à leur convergence dans la perspective d’une grève générale. Pour cela, il est indispensable de proposer une politique de front unique et de travailler dans les syndicats de façon coordonnée pour être en capacité d’affronter les bureaucraties et leur « dialogue social ».

Il faut enfin renforcer notre internationalisme, soutenir activement les révoltes des peuples des pays arabes et d’ailleurs, s’opposer résolument aux interventions impérialistes qui se multiplient au nom de la « démocratie », en prenant position pour la défaite de notre propre impérialisme.

Daniela (93), Ludivine (75), Ludovic (75), Marie (75), Manu (28), Vincent (68), membres du CPN

 

Gauche anticapitaliste : réorienter radicalement le NPA


La situation politique et sociale nécessite un NPA audacieux, offensif et unitaire qui propose de réorienter radicalement les anticapitalistes.

Au niveau européen, l’approfondissement d’une crise sans fin exige une politique offensive pour faire converger les résistances, crédibiliser des revendications européennes, construire les solidarités. Pour l’heure, c’est en Grèce que se joue le sort des peuples européens. L’urgence est donc d’affirmer notre solidarité pleine entière avec la résistance grecque et son porte-drapeau Syriza, en soutenant sa proposition d’un gouvernement « 100 % à gauche » associant toutes les formations de la gauche radicale, des représentants des indignéEs et des syndicats, toutes celles et ceux qui refusent le diktat du mémorandum austéritaire et énoncent une politique alternative basée sur une répartition égalitaire des richesses.
En France, les dégâts sociaux de la crise, la course de vitesse engagée suite à l’implantation durable du FN notamment dans les classes populaires, tout pousse à rassembler les forces de la gauche radicale, réformistes de gauche, antilibéraux, anticapitalistes. Le Front national va tenter de se présenter comme la seule opposition à un gouvernement social-libéral qui va sous peu entrer dans le dur d’un programme d’austérité de gauche. Il faut parvenir à lui opposer non seulement la convergence des résistances mais la construction d’une alternative politique crédible.

Dans l’état actuel des rapports de forces, marqué notamment par la disparition électorale de l’extrême gauche (à laquelle le NPA a contribué par l’orientation catastrophique mise en œuvre depuis la CN de juin 2011), la construction d’un bloc antiaustérité doit partir de l’existant, c’est-à-dire du Front de Gauche, avec l’objectif de l’élargir et de le transformer. La dynamique de la campagne présidentielle de Mélenchon, appuyée sur un profil d’opposition de gauche au PS, a constitué la bonne nouvelle de la séquence électorale. Cette dynamique ne s’est pas traduite dans les législatives : il n’y a pas vraiment eu de campagne nationale et les résultats sont contrastés. Mais la mise en mouvement de secteurs significatifs du mouvement social et syndical, la repolitisation d’une série de couches de la société va mûrir et porter ses fruits, dans les combats à venir.

Il restait une vérification majeure, celle de la participation ou non du FdG au gouvernement Hollande. Cette hypothèque est aujourd’hui levée. Il faut tirer les conséquences de la satisfaction d’une exigence portée, depuis 2005, par la LCR. Le NPA doit engager un processus de discussion et entrer au FdG, comme courant indépendant.

Il n’est pas question d’abdiquer au projet de rassembler des anticapitalistes, dans la perspective d’une transformation révolutionnaire de la société. Le NPA doit contribuer, au sein du FdG, au rassemblement de tous les anticapitalistes et écosocialistes.

Construire un bloc de gauche antiaustérité, rassembler les anticapitalistes en son sein, telles sont les tâches de l’heure, dans une situation politique et sociale difficile, qui ne laisse pas place aux atermoiements ni au sectarisme.

Fred Borras, Ingrid Hayes, Damien Joliton (CE)

 

Reconstruire le NPA dans une situation nouvelle


La réunion nationale (RN) de juillet aura pour première tâche de clore la crise qui secoue le NPA depuis un an, en rejetant la proposition de la Gauche anticapitaliste de rejoindre le Front de Gauche. Non pour des raisons tactiques ou d’opportunité, mais parce que les projets sont profondément différents : anticapitalisme révolutionnaire versus réformisme antilibéral.

Au-delà, tout en ouvrant le débat préparatoire au congrès, il faudra engager les tâches de reconstruction de notre parti, en commençant par prendre la mesure des grands changements intervenus depuis le congrès précédent :

• l’aggravation qualitative de la crise, entraînant de nombreuses conséquences, dont la menace de dislocation qui pèse désormais sur la zone euro, mais aussi le resurgissement de situations prérévolutionnaires comme on le voit en Grèce ;

• la défaite de la droite et l’installation du gouvernement Hollande-Ayrault. Celui-ci, par-delà quelques mesurettes, entend maintenir les contre-réformes de la droite. Et s’il a différé toute annonce impopulaire jusqu’à la fin de la période électorale, l’austérité de gauche, quand elle tombera, sera brutale.

• la nouvelle avancée de l’extrême droite et, à gauche, la reconstitution à travers le FdG d’une force réformiste crédible et dynamique, un phénomène politique nouveau et qui ne se limite pas à l’Hexagone comme le montre la percée de Syriza.

La RN devra affirmer que le NPA se place résolument dans l’opposition de gauche au gouvernement, et qu’il travaille à construire plus largement un front sur cette base. Que cela se fera d’abord dans les luttes, parce que ce sont les batailles à venir qui poseront concrètement les problèmes politiques d’une confrontation et d’une alternative au social-libéralisme. C’est là, avant tout, que se décidera le positionnement de chaque courant politique. C’est dans et pour ces luttes aussi qu’il faudra s’opposer à la politique du « dialogue social » qu’Ayrault renoue avec les directions syndicales.

Le FdG est aujourd’hui dans une position de soutien critique au gouvernement. Dans cette situation, il ne s’agit pas de lui proposer un front politique commun mais de l’interpeller, de l’inviter à rompre avec ce gouvernement. Face à l’austérité de gauche qui viendra inéluctablement, il nous reviendra d’expliquer qu’on ne peut pas gouverner à la fois pour les travailleurs et pour les patrons, qu’on ne peut pas soutenir en même temps le gouvernement et les manifestants.

Dans moins de six mois, le NPA tiendra son second congrès. Il s’agira de développer et préciser les premières analyses et réponses politiques que nous aurons pu définir dès cette RN. Le congrès devra réaffirmer le projet fondateur du NPA tout en l’actualisant au vu des changements très importants intervenus depuis sa création. Et se pencher sur les nombreux problèmes de construction, de direction et de fonctionnement auxquels nous avons été confrontés.

Albert Guillot, Jean-Philippe Divès, Julien Sojac

 

L’actualité du NPA


Les raisons qui nous ont amené à lancer le NPA sont plus que jamais d’actualité aussi bien du côté de l’accélération des crises du capitalisme et des attaques qu’elles engendrent que du côté des expériences faites par des mouvements de résistance de masse (Égypte, Tunisie, Grèce, Québec, Indignés, Occupy, etc.).

Nous voulions regrouper dans un nouveau parti anticapitaliste ceux et celles qui se battent depuis des années ou veulent se battre dans leur quartier, leur boîte, leur fac, dans une association, un syndicat, un collectif...
Nous voulions que ce parti se montre utile en nous donnant plus d’efficacité au sein du mouvement pour nous coordonner, pour échanger les expériences, pour radicaliser nos combats, pour faire avancer les exemples d’auto-organisation et l’implication plus large dans les luttes...

Nous voulions que ce parti parte de ce que nous avons en commun et mette en débat le reste en laissant le temps aux positions de se confronter et aux arguments de convaincre pour poser au moins les bases de l’agir ensemble.

Nous voulions un parti qui laisse un large champ libre aux expérimentations, en tire des bilans, préfère se bâtir sur des campagnes communes plutôt que sur des différenciations préalables toujours plus excluantes...
Mais ce NPA que nous voulions n’est pas réellement né...

Face à cela nous n’avons pas de solution prête à cuire, sous vide. Alors que se profile une conférence nationale des comités, nous pensons qu’il ne s’agit pas seulement d’une question de réorientation pour le NPA mais plutôt d’une refondation.

Si nous estimons qu’il ne nous incombe pas de proposer la solution miracle nous pensons qu’entre ceux et celles qui sont encore au NPA et ceux et celles qui se sont misEs en retrait, nous sommes nombreux et nombreuses à chercher comment on pourrait s’en sortir. Et que c’est peut-être là que se trouve un début de réponse.

Ce désir de refondation apparaît partagé par des initiatives comme celle des non-alignés des Bouches-du-Rhône, le réseau libertaires du NPA et probablement bien au-delà comme en témoigne par exemple la contribution du comité Grand-Mirail de Toulouse.

Nous soutenons la proposition faite par des camarades du réseau libertaire et les non-alignés que tous les camarades intéresséEs par cette démarche se retrouvent lors d’une réunion nationale le 23 juin pour élaborer collectivement les formes à lui donner en vue de la CN. 

Déclaration à l’issue de la réunion autour de la liste NPA d’action 27 mai 2012, soutenue par Alain Jacques (Bagneux) et Sellouma (Paris 18)

 

Pour une démarche alternative à quelques mètres du précipice


Le NPA que nous voulions n’est pas encore né. Cependant, nous n’y renonçons pas car les motivations initiales du projet sont encore plus valables aujourd’hui qu’hier ! Mais la période et l’orientation du parti ne constituent pas les causes uniques de nos difficultés. Le fonctionnement et l’organisation internes (et non uniquement les statuts) sont aussi des enjeux politiques à retravailler en profondeur. 

C’est pourquoi un groupe issu du réseau « libertaires » a lancé récemment un appel pour une refondation du parti. D’autres réseaux ou regroupements au sein du NPA se sont également exprimés en ce sens. Afin de contribuer à la convergence de toutes ces initiatives pour la CN et le congrès, nous avons proposé dans l’immédiat l’élaboration collective d’une plate­forme d’un nouveau type.

Nous y proposons une orientation à tonalités libertaires et autogestionnaires, pluraliste et ouverte, qui livre quelques réponses, esquisse des chemins et formule des questionnements. Cette orientation politique alternative est donc distincte, tout en leur étant transversale, de celles portées par les différentes tendances existantes. Axée sur les luttes et l’élaboration de notre projet d’émancipation, dont l’enjeu devrait primer sur les débats autour du FdG, cette orientation passe par un bilan des atouts gaspillés et des échecs du NPA depuis sa création.

Lors de la CN de juillet, nous souhaitons aborder trois éléments :

• Recentrer nos activités sur le champ extra-institutionnel : les élections constituent un moment fort de notre activité mais leur enchaînement systématique a mobilisé l’énergie des militantEs et polarisé les débats au détriment de la réflexion de fond sur le projet du parti, la stratégie, le fonctionnement. A contrario, nous proposons de nous réinvestir en priorité, de façon critique et dynamique, dans les luttes et les mouvements sociaux (associations, syndicats et expérimentations alternatives).

• Revoir le fonctionnement du parti et sa démocratie interne, en repensant le rôle de la direction, des tendances, des comités, des commissions thématiques... Réfléchir de nouveau sur la place de l’individu dans le collectif, à l’intégration des nouveaux-elles militantEs, à une formation politique pluraliste, à la réappropriation démocratique (contrôle, révocabilité, mode de désignation, etc.) par l’ensemble des militantEs.

• Ré-élaborer notre projet d’émancipation : si nos principes fondateurs tracent bien les contours d’un « socialisme du xxie siècle », ceux-ci n’ont guère évolué depuis. Il s’agit pourtant d’une tâche essentielle : proposer à l’imaginaire populaire des perspectives politiques désirables, une invitation à inventer ensemble d’autres possibles, d’autres horizons qu’un monde d’oppressions et de routines, en dessinant d’autres rapports d’égalité entre les genres, en définissant d’autres relations entre les êtres vivants sur la planète, etc. Bref, en rendant attirant, possible et souhaitable un changement radical de système.

Il est encore temps d’inverser le cours des choses et de retrouver les fondamentaux de notre projet.

Arnaud (Creuse 23), Cyril (Sciences Po/EHESS Paris) et Thomas (Essonne 91), rédacteurs tirés au sort au sein du « Réseau de réflexions et de pratiques autogestionnaires et libertaires dans le NPA »

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