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Le torchon brûle toujours chez les pompiers

Le torchon brûle toujours chez les pompiers de l’Hérault (La Gazette.fr)
Publié le 19/06/2012 par S. Brouillet
Le malaise social au sein du Sdis 34, confirmé par un audit externe réalisé début 2012, s’est déjà manifesté par plusieurs épisodes de grève. Certes, la rencontre du 18 juin 2012 organisée au conseil général de l’Hérault entre la direction du Sdis 34 et les représentants du personnel a débouché sur un protocole d’accord de sortie de crise en 19 points. Mais seuls deux syndicats sur cinq ont accepté de le signer.
Lundi 18 juin, trois des cinq syndicats représentant les pompiers de l’Hérault ont refusé de parapher le compromis marquant la sortie d’une crise qui mine depuis des mois le fonctionnement et le climat social du Sdis 34 (4 000 agents dont 700 pompiers professionnels). La dernière grève de l’intersyndicale, du 18 novembre au 6 décembre 2011, avait été marquée par l’incendie de la voiture du colonel directeur des pompiers de l’Hérault !
Après la reprise des négociations, la direction a confié en février 2012 au cabinet lyonnais Lamotte et le Garnec, expert national des Sdis, un audit – réclamé par l’intersyndicale – sur l’organisation fonctionnelle, le management, les risques psychosociaux et les régimes indemnitaires. « Les 28 préconisations de ce rapport, qui nous a été présenté le 21 mai, ont conforté nos revendications », relève Didier Bosch, délégué de SA 34, membre de la Fédération Autonome. Comme la CGT, ce syndicat – majoritaire – a signé le protocole. Pas Sud, FO et le SNSPP.
La question clé du temps de travail - « Nous avions eu une dernière réunion vendredi 15 juin avec la direction et nous allions à la réunion de lundi pour signer. Certains syndicats ont changé d’avis durant le week-end, regrette Didier Bosch. Il a préféré « ne pas cracher sur les avancées sociales et acter le protocole comme base de travail ». Sébastien Gal, délégué du syndicat SNSPP, réfute : « Lundi, nous étions venus rencontrer le conseil général et la direction et continuer à négocier, pas forcément signer. On ne remet pas en cause la totalité de l’accord, mais nous voulions cadrer les questions de temps de travail, avec un calendrier. De plus, le dernier point du protocole conditionne la communication aux syndicats de l’audit à leur signature et exige sa confidentialité, ce que nous n’acceptons pas. »
Jean-Marie Nègre, délégué de Sud, fait état lui aussi de désaccords sur le temps de travail et peste contre un passage en force : « Ils ont fait péter l’intersyndicale, mais je crois que c’est reculer pour mieux sauter. Aujourd’hui, on est les parias, nous ne sommes plus invités aux réunions, mais les signataires vont déchanter : ils vont se faire assassiner dans les casernes… » De son côté, le président du conseil général de l’Hérault, André Vezinhet, a réagi sur le site Internet du Sdis 34 en indiquant « sa déception face à de tels comportements qui mettent à mal les avancées sociales prévues par le protocole d’accord », tandis que le directeur des pompiers de l’Hérault rappelle « son attachement au dialogue social » et exprime « sa déception et sa lassitude face à ces agissements ».
Un accord en 19 points - Que prévoit l’accord signé ? Il y a des mesures immédiates, comme un numéro d’appel extérieur au Sdis pour le soutien « de tout agent ressentant une souffrance au travail et le besoin de l’exprimer » et la création d’un pôle transversal baptisé « soutien social, santé, sécurité et conditions de travail » rattaché à la direction. « Beaucoup de points restent à travailler », souligne Didier Bosch, du Syndicat Autonome. Le protocole engage le travail sur la création d’une mutuelle de groupe santé et prévoyance (avec participation de l’employeur) à l’horizon de janvier 2013. A été validé le principe d’études sur « le dimensionnement différencié jour/nuit des effectifs au regard du passage en 12 heures » et « l’extension possible et planifiée du régime mixte à d’autres tranches de sapeurs-pompiers professionnels ». Des groupes de travail sont créés sur la gestion des opérationnels dans les centres et sur les spécialités.
Enfin, selon le Sdis 34, « toutes les préconisations de l’audit relatif à l’organisation, au management, aux risques psychosociaux et au temps de travail associé au régime indemnitaire seront mises en œuvre dans le cadre du plan d’action ». Le suivi de cette application sera confié à un cabinet extérieur.

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