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Martine, Valérie, Thomas, candidats du NPA dans l'Hérault, prennent position sur la dette !

A l’attention du Collectif pour un audit citoyen de la dette publique de l’Hérault (CAC 34)

par

Martine GRANIER, candidate NPA sur la 2° circonscription de l’Hérault
Thomas BALENGHIEN, candidat NPA sur la 3° circonscription de l’Hérault
Valérie CABANNE, candidate NPA sur la 4° circonscription de l’Hérault

Nous vous remercions de votre courrier qui nous permet de préciser notre position sur
un sujet aujourd’hui central.

La « crise de la dette » est en effet le dernier avatar d’une crise profonde du système
engagée à la fin des années 70.
Confrontée à une baisse significative des profits au niveau mondial, le libéralisme
a installé la régression salariale généralisée en recourant au chômage de masse
dans chacun des pays et à la mise en concurrence des salariés au niveau mondial
(« mondialisation ») pour reconstituer ses taux de profit. Le recul des salaires dans le
PIB a ainsi été de près de 10 points dans les années 80, ce qui représente en France plus
de 180 milliards tous les ans.

Cette stagnation générale des salaires a été compensée, pour maintenir la
consommation, par la mise en œuvre de systèmes sophistiqués de crédit, souvent
proches de l’escroquerie pure et simple (« subprimes »). Cette gigantesque pyramide
financière a permis de compenser par la dette la régression salariale.
Ainsi, l’endettement de ménages américains est passé de 62 % du revenu disponible en
1975 à 127 % en 2006.
La finance n’est donc pas une excroissance maladive sur un corps sain, elle est un rouage
essentiel du système, que tous les gouvernements libéraux s’évertuent à pérenniser au
delà de tous les rodomontades sur la fin des « abus » dont nous avons été largement
abreuvés en France.

L’écroulement de cette gigantesque bulle en septembre 2008 a précipité une crise
profonde et durable. Confrontées à l’insolvabilité massive de leurs « clients », les
banques n’ont dû leur salut qu’a l’intervention des Etats qui, par divers procédés, ont
transformé une partie de la dette privée insolvable en dette publique.

Ils ont aussi organisé le transfert massif d’argent public pour soutenir les profits privés
mis à mal par la crise. Le total de ces transferts, qui s’ajoute au recul de la part des
salaires dans le PIB évoqué ci-dessus, dépasse en France les 200 milliards d’euros
annuels : 145 milliards de « niches fiscales », 35 milliards d’exonérations de cotisations
sociales, effondrement de l’impôt sur les sociétés, bouclier fiscal, paiement chaque année
de 50 milliards d’intérêts de la dette à des banques qui se financent quasi gratuitement
auprès de la BCE, etc.

C’est pourquoi nous pensons que l’ensemble de la dette publique en France qui est le
résultat de la crise profonde du système et de ces transferts massifs de l’argent public
vers les caisses privées est illégitime et doit être répudiée
. Nous sommes investis
activement dans les Collectifs pour un audit citoyen de la dette publique de l’Hérault
pour y défendre cette position.

Nous militons également pour un moratoire immédiat du paiement des intérêts de
la dette
qui permettra de commencer à enrayer cette fuite massive de l’argent des
contribuables vers les caisses du privé et de couper court au chantage à l’austérité qui
est le dernier ciment d’une Europe libérale à la dérive. La violence sociale insoutenable
qu’elle tente d’imposer au peuple grec montre jusqu’où sont prêts à aller ces soutiens
inconditionnels du taux de profit.

Ainsi, pour sortir de la crise, il faudra aussi changer d’Europe. Les traités en cours de
ratification ne visent qu’à pérenniser et rendre obligatoire des politiques insoutenables.
Ils doivent être dénoncés et l’ensemble du projet européen profondément réorienté.
Nous sommes favorables à la tenue d’un référendum sur ce sujet, qui permettrait de
mener publiquement le débat sur l’Europe des travailleurs et de la coopération que nous
voulons.

Il faudra aussi changer profondément le système bancaire pour le mettre au service
des besoins sociaux. Il faut ôter à l’ensemble des rouages de la finance le pouvoir de
nuisance que lui donne sa place stratégique dans la gestion de la crise du système par
les gouvernements libéraux. Nous militons pour la nationalisation totale du système
bancaire et financier sous le contrôle des usagers
qui nous paraît la seule solution à
même de mettre un terme aux dérives insupportables de la finance libérale.

Enfin, concernant le pôle local d’aide aux acteurs locaux touchés par la finance toxique
proposé par une commission d’enquête de l’Assemblée nationale, nous sommes
beaucoup plus partisans de comités locaux de mobilisation autour de ces institutions,
rassemblant des usagers, des citoyens, des personnels et leurs organisations.
Le Collectif pour un audit citoyen de l’Hérault pourrait en être la cheville ouvrière.

Montpellier, le 31 mai 2012

 Le texte adressé par le Collectif contre la dette aux candidats
A l’approche des législatives, le comité pour un audit citoyen de la dette publique dans l’Hérault (CAC 34) a lancé une interpellation publique aux candidats du bloc de gauche. Il s’agit de relayer les positions de chacun sur la gestion de la dette publique, sujet qui détermine la gestion des actions sociales au niveau local, au niveau national et au niveau international.
Nous mettons en évidence, depuis décembre 2011, le poids que le remboursement de la dette, qui s’avère pourtant illégitime, aura sur l’ensemble des mesures à venir. En effet, la ratification du Pacte budgétaire européen (1) imposera au gouvernement de réduire considérablement ses dépenses (2), ce qui aura pour effet d’attenter aux tentatives de relance en général. Au niveau local, les collectivités, les hôpitaux, les facultés et les logements sociaux,  déjà touchés par des emprunts aux taux faramineux (3) seront asphyxiées par la gestion de leurs comptes. Nous avons donc posé des questions claires aux candidats : « Pensez-vous que l’ensemble de la dette est légitime ?, Etes-vous en faveur d’un audit de la dette ? Etes-vous favorable au Pacte Budgétaire ? Que pensez-vous d’un référendum sur la question ? ». Les réponses allaient d’ans l’ensemble vers la même analyse. Le remboursement de la dette doit être sujet à analyse et à décision des français. La part illégitime « n’incombe pas au peuple » selon René Révol, pour le Front de Gauche. Certains vont même plus loin, annonçant que le remboursement doit la dette «  illégitime doit être répudiée » (NPA), voire même son ensemble (POI). La majorité des réponses se prononcent pour un référendum sur la ratification du Pacte : Front de Gauche, NPA, Gauche anticapitaliste, Michel Delagausie pour Europe Ecologie les Verts. Pour autant, les candidats du Parti Socialiste n’ont pas répondu à notre interpellation qui leur permettait pourtant de s’expliquer sur cette question centrale. C’est à regretter pour qualifier l’ensemble des positions proposées.
(1)    Il s’agit du TSCG : Traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance. Le 28 Juin, le sommet des chefs d’Etat fixera la date de la ratification.

(2)   Il inscrit dans la Constitution des pays la « Règles d’Or » c’est-à-dire l’obligation pour l’Etat de tenir un déficit proche de 0 (au lieu de 5 actuellement), il oblige à réduire la dette de 5% par an, ce qui représente une coupe de 80 Milliards de dollars dans les dépenses de l’Etat, plus que le budget de l’éducation nationale.

(3)   La dette publique se compose de plusieurs pôles : la dette de l’Etat, la dette des collectivités, la dette des organismes de logements sociaux, des hôpitaux…, la sécurité sociale. Les collectivités dans leur ensemble ont souscris des emprunts auprès des banques privées (comme Dexia) à des taux variables. Un rapport de la Cour des Comptes dénonce plus de 18 milliards d’euros de prêts toxiques accordés aux collectivités.

Charlotte Géhin,

Pour le collectif de l’audit citoyen de la dette publique.

 Interpellation des candidats dans l’Hérault

Le site du collectif 34


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