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Depuis trente ans, les actes violents sont de moins en moins nombreux et pourtant...

Notre société est-elle plus violente ? par Laurent Mucchielli (Sciences Humaines)

Depuis trente ans, les actes violents sont de moins en moins nombreux dans notre société. Cependant, ils nous semblent de plus en plus intolérables.

Le thème de « la violence » est devenu central dans le débat public à partir du début des années 1990. Les responsables politiques commentent en permanence diverses statistiques s’y rapportant : violences sexuelles, violences dans « les banlieues », violences à l’école, homicides, braquages, etc. Les médias relayent et illustrent ces interrogations en puisant dans l’intarissable source des faits divers. Dans la population, il est fréquent de commenter « toute cette violence » pour exprimer une inquiétude allant des tags sur des murs de son quartier jusqu’aux phénomènes de terrorisme international. C’est dire si beaucoup de choses s’amalgament à travers cette notion de « violence » et si le risque est grand de ne faire qu’ajouter aux discours et aux « prénotions », comme disait Émile Durkheim. Si elle veut s’en prémunir, l’analyse à prétention scientifique doit poser deux constats préalables.

Hétérogénéité des comportements violents. Il n’est pas sérieux de regrouper et d’interpréter ensemble des assassinats mafieux, des infanticides, des violences conjugales, des vols avec violences, des viols, des incestes, des actes de pédophilie, mais aussi des violences verbales en tous genres, des gifles, des coups de poings, des jets de pierre sur des voitures de police, des dégradations d’Abribus ou de cabines téléphoniques, des incendies de véhicules, etc. Ces infractions sont de nature largement différente. Leurs causes, leurs motivations, leurs auteurs, leurs victimes, les lieux et les circonstances de leur perpétration sont extrêmement divers. Il faut donc délimiter un objet présentant une relative homogénéité. Nous parlerons ici des violences interpersonnelles, physiques, sexuelles et verbales. Ceci exclut les violences anonymes de masse de type terroriste, les violences d’État (y compris les violences policières) ou encore les violences politiques collectives telles que les émeutes, ou les actions violentes commises par des groupes d’extrême droite ou d’extrême gauche.



 


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