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Etat espagnol. Des salariés de la télé de Valencia occupent le plateau pour protester contre les...76% de suppressions de postes !

Les salariés de la télévision valencienne confisquent l’antenne (Blog du Monde)

Cliquer ici pour voir la vidéo (attention "ça parle valencien" sauf à la fin où l'on entend le célèbre slogan espagnol de la Guerre civile « no pasarán »

"Ce jour est le plus triste de nos vies." Un mégaphone à la main, un homme exprime sa colère, son désespoir et celui de ses collègues, sur le plateau de télévision publique de Valence. Comme lui, ils étaient plus d'une centaine, hier, à avoir confisqué l'antenne, interrompu le journal télévisé et manifesté leur opposition au plan social de la Radio télévision valencienne (RTVV) qui envisage de supprimer 76 % des postes.

Dernier licenciement massif dans un pays où le chômage frappe un quart de la population active, celui de la RTVV concerne 1 300 des 1 700 employés de la chaîne publique.

La police est rapidement intervenue et a délogé les manifestants. La chaîne a prévenu que tous seront sanctionnés. Mais c'est un moindre mal pour des salariés qui savent que la direction ne reviendra pas sur son projet de plan social et que la crise augure un futur noir.

La RTVV traîne une dette d'environ 1,2 milliards d'euros. Et surtout, elle dépend du gouvernement valencien, lui-même asphyxié par les dettes et un déficit public de 4,3 % en 2011, et soumis à la pression de Madrid pour remettre de l'ordre dans ses finances. La région de Valence a déjà réduit de 48 à 6 le nombre d'entreprises publiques qu'elle contrôle. Le sort de la télévision valencienne était en fait scellé depuis longtemps. "L'actuelle structure du groupe RTVV, dessinée dans les années 80, est impossible à maintenir dans la conjoncture économique et audiovisuelle actuelle", a justifié la direction dans un communiqué.

Mais le journal El Pais rappelle qu'en 1995, lorsque la région est passée à droite, la RTVV ne comptait que 653 employés et 22 millions d'euros de dette. Et souligne que si la dette a été multipliée par 40 et le nombre d'employés a presque triplé, c'est en partie parce que l'entreprise publique a permis de placer des "amis" du Parti populaire (PP), au pouvoir dans la région durant ces dix-sept dernières années et de financer la politique de grands événements du gouvernement. Contrats multimillionnaires pour la retransmission du Grand prix d'Europe de Formule 1, après que Valence a construit le circuit urbain qui devait en faire la nouvelle Monte-Carlo espagnole, mais aussi pour les droits de diffusion de l'America's cup après que le port de la ville a été restructuré pour accueillir la célèbre régate internationale, ou encore avec une entreprise impliquée dans le scandale de corruption Gurtel pour couvrir la visite du pape en 2006…
De cette gestion désastreuse, irresponsable et teintée de mégalomanie, est venue la faillite. A présent, il ne restera plus que 400 salariés dans le groupe qui sera sans doute ensuite privatisé, comme l'oblige la loi lorsque les télévisions régionales ne sont pas rentables, depuis la réforme approuvée le 20 avril denier en Conseil des ministres.

Car le cas de la RTVV n'est pas isolé. Les télévisions "autonomiques", organes dépendant des régions espagnoles, véritables outils politiques, ont grossi de manière démesurée durant le boom de l'Espagne. Souhaitant rivaliser avec les chaînes nationales, propager la langue régionale ou simplement donner du travail aux "amis", plusieurs d'entre elles envoyaient des journalistes couvrir les conflits aux quatre coins du globe et nommaient des correspondants dans les grandes capitales malgré une part de marché limitée et une vocation initiale locale.

Aujourd'hui, le gouvernement central redouble de pression sur les régions pour qu'elles réduisent leur déficit après avoir été responsables des deux tiers du dérapage budgétaire de l'Espagne l'an dernier.
Mais plusieurs sont bien décidées à résister, en particulier celles qui, comme la Catalogne, ont fait de la télévision régionale un organe de défense et de diffusion de la langue, de l'identité et de la culture catalane. Mais TV3 a affiché 21 millions d'euros de déficit en 2011…


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Point de vue. Le 6 mai battre Sarkozy, oui, sans hésiter...mais comment oublier Zapatero, l'ami espagnol de Hollande, tellement admiré hier par ...Sarkozy ?

Pour ceux qui lisent l'espagnol, le site de nos camarades de Izquierda Anticapitalista très investis dans le mouvement des Indignés : http://www.espacioalternativo.org/

 

 





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