Gaz de schiste : le calme avant, peut-être, la tempête (Midi Libre)
Les opposants au gaz de schiste semblent se méfier de l’eau qui dort.
Surtout s’il est question que cette eau-là, à haute pression, fracture
le sous-sol de la région pour aller y puiser le fameux gaz.
Delphine Batho, la ministre de l’Écologie et de l’Énergie, vient
d’annoncer que l’État ne reviendra pas sur l’interdiction de la
fracturation hydraulique. Même si Arnaud Montebourg, quelques jours plus
tôt, avait expliqué que le gouvernement allait "regarder" la question.
Et même si l’éviction de Nicole Bricq, éphémère prédécesseur de Batho,
avait semblé être un gage donné au lobby pétrolier.
"L’un qui met le feu et l’autre qui éteint l’incendie"
"C’est comme avec le précédent gouvernement et les ministres Besson et
NKM, estime un militant gardois anti-gaz de schiste, Alain Roubineau. On
en a toujours deux de façon à pouvoir faire de la stéréo. L’un qui met
le feu et l’autre qui éteint l’incendie."
Les collectifs de protestation, qui s’étaient un peu assoupis ces
dernières semaines, "se remobilisent" de plus belle, assure Alain
Roubineau. Avec à la clé "un travail de veille et d’interpellation des
hauts fonctionnaires, conseillers des ministres et élus locaux". Ils
réagissent d’autant plus que les pétroliers sortent du bois. L’Union
française des industries pétrolières (Ufip) a déjà indiqué qu’elle
espérait toujours que les gaz de schiste "ne soient pas exclus" du débat
sur l’énergie prévu après la grande conférence annoncée pour l’automne
prochain.
L’argumentaire est connu : la production de gaz de schiste pourrait
avoir un effet sur le prix du pétrole et son exploitation en France
permettrait de "développer les ressources nationales", donc
l’indépendance énergétique. Un approfondissement des recherches
scientifiques donnerait qui plus est "une bonne base pour calmer les
peurs irrationnelles de l’opinion publique", selon Jean-Louis
Schilansky, le président de l’Ufip.
Allègre montre au créneau
L’Héraultais Claude Allègre, ancien ministre PS, vient de monter au
créneau dans le journal Le Point. "On ne provoquera pas la croissance si
on est hostile au progrès scientifique, au nucléaire, aux OGM, aux
nanotechnologies, aux cellules souches... et aux gaz et huile de schiste
!", insiste-t-il.
La bagarre s’annonce musclée. Les opposants se méfient comme la peste
d’un bis repetita, après l’attribution des permis sans enquête d’utilité
publique. Ils peuvent aussi se méfier d’une fâcheuse tendance des
mouvements écologistes à se chamailler entre eux : ils se refusent par
exemple à désigner des porte-parole, au risque d’un cafouillage
médiatique. "Tout s’était cristallisé, avec Borloo et l’attribution des
permis, autour d’un déni de démocratie, et nous, on est allé à la limite
de l’excès de démocratie", sourit Alain Roubineau.
Sur Midi Libre
Gaz de schiste : la fracturation hydraulique restera interdite
Montebourg va "regarder" le dossier du gaz de schiste
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(1) aux questions du Collectif Gaz de schiste
- avez-vous des projets relatifs à l'exploitation des gaz de schiste?
- envisagez-vous des modifications du code minier pour qu'il intègre les principes de la charte pour l'environnement?
- considérez-vous l'exploitation des gaz de schiste comme une possible ressource énergétique d'avenir, à quelles conditions?
- ferez-vous des propositions (lesquelles) pour favoriser énergies renouvelables et économies d'énergie pour réduire le recours à des énergies polluantes?
Pour les candidats du NPA aux élections législatives, quelle que soit la technique
d'exploitation, l'utilisation des gaz ou huile de schiste est une aberration écologique
et économique : technique dangereuse, pollution de l’air, pollution de l’eau,
et économique : technique dangereuse, pollution de l’air, pollution de l’eau,
destruction répétée de la biodiversité sauvage et domestique, augmentation du trafic
routier pour transporter l’eau et le gaz, modification des paysages, destruction des
sous-sols, risques pour la santé que constituent les produits chimiques utilisés, dénis
de démocratie.
De plus, l’extraction de gaz génère peu d’emplois locaux (spécialisation des cadres
et pour le reste recherche de main-d’œuvre sous payée, au meilleur marché) et
apporte très peu de recettes pour l’État et pour la région. Elle impose une destruction
massive des pratiques sociales et agricoles de la région qu’elle concerne.
Nous ne considérons pas l'exploitation des gaz de schiste comme une
possible ressource énergétique d'avenir.
Devant la nécessité de réduire les émissions de gaz à effet de serre, il y a urgence
à réduire notre consommation en énergies fossiles et à entamer une transition
énergétique globale, incluant une sortie rapide du nucléaire, qui permette de lutter
efficacement contre le changement climatique, en misant sur la sobriété et l’efficacité
énergétiques et les énergies renouvelables.
L’avenir nous commande, non pas de détruire (ou pomper) le potentiel de la nature
et de ses ressources, mais d’inscrire nos activités dans les paysages en accord avec
les possibilités naturelles de chaque région. Le tissu socioéconomique est plus
riche sans gaz de schiste qu’avec.
1er volet la sobriété et l’efficacité énergétique
- Réduction de la consommation électrique
de production, programme d’isolation de l’habitat et remplacement du chauffage
électrique par un chauffage central en cogénération, renforcement des normes
des appareils, réduction de l’éclairage domestique et public, politique de sobriété
énergétique des entreprises: suppression des panneaux lumineux, bâtiments à
énergie positive, panneaux solaires sur les toits.
- Les revendications du NPA
d'investissement massif dans les économies d'énergie, création d’un service
public du logement: isolation des logements anciens, construction de
nouveaux faiblement consommateurs d’énergie, création d’un service public
des transports : développement des transports en commun de proximité et
gratuits
2ème volet : le développement des énergies renouvelables
- Un bouquet énergétique
solaire panneaux photovoltaïques et chauffe-eau solaires, l’énergie de la
mer : éoliennes sous marines, énergie des vagues, la filière bois avec une
bonne gestion des forêts, l’optimisation des installation hydrauliques, la
cogénération.
- Les revendications du NPA
bâtie, gestion en régie de tout nouveau parc éolien, suppression des
panneaux de publicité lumineux, amélioration obligatoire de l’isolation
des bâtiments, réorientation des budgets de la recherche vers l'efficacité
énergétique, les énergies renouvelables.
Cette politique ne peut se mettre en place qu’avec l’expropriation des grands
groupes de l’énergie pour refonder un service public de l’énergie, décentralisé, géré
démocratiquement par les salariés et les usagers au service des populations et non
des actionnaires, afin de préserver et développer l’emploi, gérer l’énergie comme un
bien public accessible à toutes et tous. Ceci implique la création d’un service public
bancaire pour financer les investissements nécessaires
Cela présuppose l’extension du champ de la démocratie aux choix énergétiques.
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