Communiqué du NPA
Jean-Marc Ayrault a tenu son discours de
politique générale, un discours en trompe-l'oeil pour donner le change.
Le Premier ministre n'a cessé de répéter qu'il refusait l'austérité
alors que toute sa politique vise, selon ses propres mots, au
redressement budgétaire pour mettre fin aux déficits par... l'austérité.
Certes, Ayrault a fait quelques gestes
comme celui de revenir sur certaines mesures les plus injustes de
Sarkozy, sa réforme fiscale devrait épargner un peu moins les plus
riches. De même il a réaffirmé le droit de vote des immigrés aux
élections locales, le droit au mariage pour tous les couples, et décidé
la multiplication par 5 des pénalités aux municipalités qui ne
respectent pas la loi SRU sur le logement social.
Ces quelques mesures ne peuvent masquer l'essentiel, une attaque sans précédent contre les services publics dont les effectifs baisseront
de 2, 5 % par an. Ce seront bientôt deux fonctionnaires sur trois
partant à la retraite qui ne seront pas remplacés, le tout accompagné
d'un probable gel des salaires.
La veille, le président de la Cour des comptes, le socialiste Didier Migaud, avait préparé le terrain en
annonçant les conclusions de son rapport sur l'audit des finances
publiques demandé par Hollande. Dans un but : culpabiliser la population
pour lui faire accepter au nom de la lutte contre les déficits de
nouveaux sacrifices. D'ici la fin 2012, l'Etat devra trouver entre 7, 5 et 8 milliards d'économies supplémentaires et 33 milliards voire 40 en 2013. Pour le pouvoir la conclusion est claire et simple, effort, rigueur, en un mot l'austérité.
Jean-Marc Ayrault vient de confirmer le
choix qu'avait indiqué le dérisoire coup de pouce donné au SMIC : se
plier aux exigences des marchés, du pacte budgétaire, des classes
dominantes, et surtout, ne pas imposer une autre répartition des
richesses.
André Chassaigne, pour les
députés du Front de gauche, a annoncé l’abstention de son groupe sur le
vote de confiance qui suit le discours du Premier ministre. « Abstention
constructive » ? Mais comment peut-on s'abstenir face à l'austérité? On
ne peut que la refuser. L'heure est à la préparation de la riposte en
construisant une opposition de gauche au gouvernement et à sa politique.
Montreuil, 3 juillet 2012
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