Midi Libre du 18 juillet 2012
Le NPA 34 a tenu hier, dans son local de Montpellier, une conférence de presse où ses trois porte-parole ont fait le point de la situation nouvelle du parti. On trouvera ci-après ce que les journalistes en ont retenu. On précisera seulement que le NPA 34 est certes affaibli par les défections mais nombre de militants, y compris proches des partants du courant Gauche Anticapitaliste (GA) au Front de gauche, ont manifesté leur incompréhension devant la sous-estimation, par les dirigeants dudit courant, des travers politiques d'un Front de gauche dont personne n'a oublié qu'il a été le fossoyeur d'une expérience unitaire menée, en Languedoc-Roussillon, avec le NPA lors des régionales de 2010 (voir le point 8 de cet article). A cette occasion-là il est apparu clairement que le parti unitaire était le NPA, loin de la caricature "isolationniste" à laquelle on cherche à l'assimiler!
Au niveau national, le NPA a par ailleurs toujours cherché, depuis sa fondation en 2009, à obtenir un accord avec le Front de gauche et d'autres organisations et a buté sur le refus systématique de Mélecnhon et de ses camarades de s'engager sur une déclaration d'indépendance totale envers le Parti Socialiste. Le relatif succès électoral du Front de gauche à la présidentielle et son tout aussi relatif échec aux législatives ne peuvent faire oublier ce passé de divisions et d'atermoiements politiques que des faits récents viennent confirmer comme l'abstention à l'Assemblée nationale des élus du Front de gauche sur la confiance envers un gouvernement pourtant clairement engagé dans la préparation d'une agression austéritaire envers la population. Grave est aussi la reconduction au niveau des collectivités locales de l'unité (!) du Front de gauche avec la gestion social-libérale, autant dire social-capitaliste, menée par les socialistes : avec les dérives insupportables comme le refus par les élus communistes du conseil municipal de Pessac en Gironde de voter contre, comme le leur demandaient les salariés de la cuisine centrale, le passage de celle-ci en Délégation de Service Public (DSP), une privatisation déguisée. Toutes choses qui rappellent l'épisode de la crèche Joséphine Baker de Montpellier passée en DSP, avec le vote des élus communistes (une élue communiste étant même rapporteur de ce dossier!), et donc Front de gauche, et l'opposition de Francis Viguié, alors élu NPA-Fase, qui se retrouve aujourd'hui aux côtés de ceux, alliés y compris au Modem, auxquels il s'est maintes fois opposé à la mairie de Montpellier !
Comme nos porte-parole l'ont rappelé hier, nous verrons bien ce que donneront les travaux pratiques à venir, à commencer par la mobilisation sociale que nous contribuons, avec d'autres, à favoriser pour contrer les projets antipopulaires du gouvernement. Nous verrons bien à ce moment-là si le Front de gauche saura sortir de ses pas de deux avec un PS qu'il n'a certes pas rejoint au gouvernement mais auquel il laisse, selon le bon mot de JL Mélenchon lui-même, une "respiration" dans l'instant même où nombre de salariés ont le souffle coupé par les annonces des suppressions d'emploi (cf PSA Aulnay mais aussi Sanofi à Montpellier ou Toulouse) ! Le NPA qui a subi plus que nul autre, de par sa stratégie privilégiant le mouvement social, le coup d'arrêt de celui-ci suite à la défaite du grand mouvement de défense des retraites de la fin 2010, mobilise ses équipes militantes pour que ce terrain des luttes redevienne, après des élections nécessaires pour chasser la droite, l'élément décisif de ce qui reste son projet stratégique : la rupture avec le capitalisme qui, même repeint en rose (n'est ce pas Blair, Shroeder, Jospin, Zapatero ou Papandreou mais aussi un Hollande avec qui le Front de gauche prétend faire majorité à l'Assemblée nationale ?), n'a qu'un objectif : faire payer sa crise aux peuples. Les élections étant passées, les défis pour le NPA sont en fait devant lui ! A lui de démontrer l'utilité d'un parti qui ne transige pas avec les intérêts des salariés et des couches paupérisées et qui reste unitaire sans subordonner les accords avec le Front de gauche à ses jeux tacticiens et politiciens qui décrédibilisent l'idée même de gauche. Au plus grand profit du FN et de la droite revancharde !
L'article de Midi Libre
Dans L'Hérault du jour du 18 juillet 2012
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