À la Une...

Olivier Besancenot : "L'Etat a les moyens d'empêcher la fermeture" d'Aulnay (PSA)


PARIS, 19 juil 2012 (AFP) - "L'Etat a les moyens d'empêcher concrètement la fermeture du site" de PSA à   Aulnay, en Seine-Saint-Denis, a estimé jeudi sur France 2 Olivier Besancenot, du Nouveau parti anti-capitaliste (NPA), en rappelant les "milliards" d'aides publiques accordés au constructeur automobile.

   "L'Etat a les moyens d'empêcher concrètement la fermeture du site (d'Aulnay) parce qu'il y a des centaines de millions, peut-être des milliards d'aides publiques, qui ont été donnés à PSA", a-t-il souligné. "Plutôt que de parler comme (Arnaud) Montebourg (le ministre du Redressement productif) de ce que l'on donnera demain en échange de contreparties, parlons déjà de ce que l'on a donné", a-t-il ajouté.

"Moi, j'attends le jour où l'on aura un gouvernement qui par exemple portera plainte pour détournement de fonds publics (contre) un groupe qui s'entêterait à vouloir licencier. J'attends le jour où l'on aura un véritable gouvernement de gauche. Soyons dingues", a-t-il poursuivi, en réitérant son appel en faveur d'une loi sur l'interdiction des licenciements.

Le collectif budgétaire en cours d'examen comprend "quelques petites roses au milieu de beaucoup d'orties", a commenté d'autre part Olivier Besancenot, en s'inquiétant des économies sur les dépenses publiques "pour plus d'un milliard d'euros".

"Ce n'est qu'un début" et l'année prochaine, "on aura la grosse artillerie (...) La rigueur est au menu. On n'en est qu'à l'apéritif", a-t-il déclaré.

Olivier Besancenot a réclamé aussi un audit sur la dette publique.

"Vous verrez que derrière la dette publique, beaucoup plus que le visage du petit épargnant, il y a des groupes spéculatifs organisés. Ca sera le moyen d'avoir la démonstration de l'illégitimité de cette dette", a-t-il commenté.

Olivier Besancenot a enfin indiqué que le NPA comprenait actuellement un peu plus de 3.000 militants. Il a minimisé les difficultés du mouvement. "On est là et bien là. Il faudra compter avec nous".


PSA : Le vrai visage du dialogue social (NPA) 

Deux jours après l’enfumage du sommet social, la réalité était de retour avec l’annonce de 8 000 suppressions de postes chez PSA. Avec un incroyable concert des médias et des responsables politiques, faisant semblant de découvrir cette tragédie sociale. 

Cela fait un an que la CGT a fait connaître le plan de fermeture d’Aulnay, SevelNord et Madrid. Depuis, la direction a largement anticipé en liquidant les emplois de centaines de CDD, intérimaires et prestataires et en transférant des productions d’un site à l’autre pour préparer la fermeture d’Aulnay.  

La direction ne cache même pas qu’elle a attendu la fin des élections pour annoncer son plan. Et elle en rajoute : Aulnay devrait fermer, Rennes perdrait 1 200 postes, Sochaux près de 600, Poissy près de 900, Vélizy 684. Dans la foulée, chez les sous-traitants et dans les villes, les départements, les régions concernés, des milliers d’emplois dits indirects vont disparaître. Dans l’automobile, dès mars dernier, Carlos Ghosn énonçait : « Si quelqu’un commence à restructurer, cela obligera tout le monde à suivre ». Déjà à Flins, à Douai, il est question de 400 suppressions de postes.  

De l’argent, il y en a 

PSA invoque la baisse des ventes. Pourtant le groupe a cumulé 10 milliards d’euros de bénéfices depuis dix ans. Il y a un an, le PDG annonçait 11 milliards d’euros de réserves financières. Les actionnaires ont touché 250 millions d’euros en 2011 et PSA a racheté la même année pour 257 millions d’actions Peugeot. Avec cet argent, il y avait de quoi payer les salaires d’Aulnay pendant quatre ans ! Il faut y ajouter les salaires des dirigeants : en 2010, 3 253 700 euros pour Varin, et quatre directeurs autour de 1 300 000 euros.  

François Hollande : « J’ai grand respect pour les entrepreneurs qui se battent. » 

Séisme, tsunami social : de grandes phrases pour les responsables politiques mais aucune décision concrète. Le gouvernement convoque les PDG, reçoit les syndicats pour discuter de revitalisation industrielle, des aides de l’État, mais accepte son impuissance face à des patrons privés. Même la très insuffisante loi sur l’interdiction des licenciements boursiers est repoussée à plus tard. Des dizaines de milliers de suppressions d’emplois, souvent retardées à l’après-élections, sont programmées. Quant au dialogue social, on sait ce que cela cache : de SevelNord à General Motors en passant par Renault Valladolid ou Fiat Mirafiori, cela consiste en des reculs sociaux sans précédent (perte de jours de congés, flexibilité accrue, blocage des salaires). Car telle est la logique du sommet social de la mi-juillet. Donnant-donnant, diagnostic partagé ne servent qu’à tenter de masquer la guerre sociale rendue incontournable par l’amplification de la crise économique. Du sommet social, il n’est rien sorti de concret, d’immédiat face à l’urgence sociale. Quant aux pistes ouvertes, on les connaît : non-remplacement de deux départs sur trois (hors éducation et justice) et blocage des salaires dans la fonction publique ; pour le financement de la protection sociale, relèvement de la CSG ; pour l’emploi, de nouveaux emplois aidés par des baisses de cotisations pour les jeunes. Le respect du carcan du paiement de la dette, de la réduction du déficit de l’État, impose la poursuite des reculs sociaux. Le refus de l’intrusion dans les pouvoirs des intérêts privés patronaux, laisse la place aux plans de restructuration destructeurs d’emplois, à l’aggravation des conditions de travail, au développement de la misère. La politique du dialogue social est mortifère pour les salariéEs et les classes populaires.   

Construire la riposte  

La riposte doit se préparer dès maintenant en s’appuyant sur les mobilisations déjà engagées. Le combat des salariés d’Aulnay ne doit pas être un combat exemplaire mais isolé car la défaite serait inéluctable, et désastreuse pour les salariés de l’automobile, mais aussi pour tous les salariés menacés par des suppressions d’emplois. Chez SFR, Air France, Doux, Arcelor, Carrefour et pour des milliers de salariéEs, et au-delà des frontières, l’enjeu est le même : se battre, coordonner les mobilisations pour imposer par un rapport de forces national, voire international, l’arrêt des fermetures d’entreprises, des licenciements, de la misère sociale. L’interdiction des licenciements, la réduction du temps de travail, nous devrons les imposer par notre mobilisation dans les entreprises, dans les quartiers, dans l’unité des organisations politiques, syndicales,

associatives.   

PSA : Le vrai visage du dialogue social 

A lire aussi 


Consultez les articles par rubrique


CORONAVIRUS

LUTTES SOCIALES
FÉMINISME
ANTIRACISME ANTIFASCISME
>


SOLIDARITÉ MIGRANTS
ÉCOLOGIE
JEUNESSE ENSEIGNEMENT


POLITIQUE LOCALE
DÉBATS
POLITIQUE NATIONALE


INTERNATIONAL
RÉPRESSION
NPA