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Sanofi. Un point de vue sur la stratégie du pédégé, Chris Viehbacher

Patron qui rit, chômeur qui pleure (par Pharmafox sur Agoravox)

[extrait]

Le démantèlement d’un géant

La nouvelle a suscité un tollé : Sanofi a annoncé un plan social en faveur de la suppression de 1000 à 2000 postes en France, alors que 4000 ont déjà été supprimés depuis 2009. 8 Nos dirigeants politiques, Arnaud Montébourg en tête, sont scandalisés.

Et ces suppressions ne touchent pas n’importe quels postes : ce sont les chercheurs qu’ont met sur le carreau. Alors que Sanofi s’est déjà défaussée d’une partie de sa recherche sur les universités, par des partenariats public-privé, c’est une étape supplémentaire vers la transformation du groupe en simple grossiste.

Il faut reconnaître que la R&D de Sanofi ne s’est pas montré brillante. Le laboratoire ne s’est pas vraiment relevé de l’échec de l’Acomplia, et ne se maintient à flot que grâce à ses partenariats et ses acquisitions, en particulier celle de Genzyme… que d’aucuns considèrent comme surpayée. Il est vrai que Viehbacher avait crié sur tous les toits à combien se montait son trésor de guerre, ce qui a permis à Genzyme de faire monter les enchères…

Pour autant, l’échec de la recherche est-elle imputable aux chercheurs ? Non, définitivement non. Elle est imputable aux dirigeants, qui choisissent d’abandonner des programmes prometteurs au profit d’autres dont ils espèrent davantage. Elle est imputable aux dirigeants, qui, pour mieux satisfaire les actionnaires, préfèrent pousser jusqu’au bout un projet voué à l’échec, quitte à dépenser davantage en vain. S’il faut reprendre le cas de l’Acomplia, ce que n’avait pas su prévoir Gérard Le Fur, c’était les réticences des autorités vis-à-vis d’un médicament qui, de par sa nature, est addictif (il agit sur les récepteurs cannabinoïdes).

On peut également s’interroger sur la pertinence des coupes au couteau décidées par le comptable Viehbacher. Le cancer est le domaine où les espoirs d’avancée thérapeutique sont les plus prometteurs, celui où les perspectives économiques (puisque c’est tout ce que comprennent les actionnaires) sont les plus optimistes, tant parce que la population mondiale vieillit que parce qu’une avancée assurerait un leader-cheap (!) sur le marché. Et pourtant, Sanofi se retire du Cancéropôle de Toulouse.

Mais Viehbacher s’en moque. En pharma, un dirigeant renforce la R&D pour maximiser les résultats à long terme. Il renforce en revanche les équipes de vendeur pour maximiser les résultats à court terme et assurer sa place. Il faut croire qu’il se sent un peu mal à l’aise le bonhomme…

Pour conclure, je signalerai que le patron de Sanofi n’est pas le seul coupable à exprimer son soulagement à grands coups de licenciement. L’entreprise de son ancien patron, Actelion, vient d’annoncer la réduction de 5% son effectif total.

 D'autres infos, en particulier sur le passé scandaleux de Chris Viehbacher à la tête de GlaxoSmithKline, dans l'article intégral


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