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Education. Bientôt la rentrée, la FCPE 34 entre espoir et vigilance...

 

L'Hérault du jour du 20 août 2012



  

La position du NPA
Éducation nationale : tout ça ne fait pas le compte ! (3 juillet)

À l’heure où nous écrivons ces lignes, les 1 000 postes promis dans le premier degré sont tombés ! La répartition tiendrait compte du niveau d’encadrement de chaque académie, de la variation attendue des élèves, des difficultés sociales et scolaires et de la ruralité.

Après avoir lancé la discussion sur les rythmes scolaires sans jamais l’élargir aux conditions de travail des enseignantEs et aux conditions d’apprentissage des élèves, Peillon continue sur sa lancée du « je vous ai compris ! »

Ainsi, le nouveau ministre de l’Éducation nationale, lors de sa rencontre du 4 juin avec les syndicats, la joue « correct » et ouvert au dialogue. Une entente cordiale, en somme. Bien sûr, les « pas besoin de diplôme Bac + 5 pour changer des couches-culottes » et autres « le maître ne pourra jamais remplacer le curé ou le pasteur » de Darcos et Sarkozy avaient profondément choqué, à juste titre, le milieu enseignant, en l’humiliant et le rabaissant. Ainsi, Peillon, en s’adressant cordialement à ce secteur, mise sur la confiance par la parole. Soit. Mais que reste-t-il après les belles paroles et quelques miettes pour apaiser les cœurs ?
Parce que le véritable baromètre doit être de savoir si pour les personnels et les élèves la rentrée 2012 se fera dans des conditions notablement meilleures qu’en 2011. La réponse est non.

Et pour s’en convaincre quelques chiffres suffiront :
- 80 postes attribués à l’académie de Versailles quand 233 ont été supprimés.
- 100 postes attribués pour l’académie de Versailles quand 260 ont été supprimés dont 63 pour le seul département des Hauts-de-Seine.
- 65 postes attribués pour l’académie de Grenoble quand 153 ont été supprimés.
- 30 postes attribués pour l’académie de Lille quand 399 ont été supprimés.

Ces seuls exemples permettent de remettre les compteurs à jour : en cinq ans, 80 000 postes ont disparu. À cette seule rentrée, 14 000 postes en moins dont 6 000 pour le premier degré.

Alors, la vraie mesure d’urgence, c’était l’annulation, dès septembre 2012, de la suppression des 6 000 postes pour le premier degré et des 8 000 pour le secondaire.

Mais au-delà des mesures d’urgence, il n’y a, à ce jour, aucun début de remise en cause des mesures qui ont profondément dégradé l’Éducation nationale en tant que service public : l’abrogation de la loi sur le non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux. Dans l’Éducation nationale, les 60 000 postes prévus sur cinq ans seraient des redéploiements, au détriment d’autres services publics ; l’abrogation de la réforme dite de « mastérisation » et le socle commun.

Il y a un an presque jour pour jour, les syndicats enseignants tentaient de se mettre d’accord sur une journée de grève en septembre contre la suppression des postes, pour de meilleurs conditions de travail incluant aussi la rémunération.

Il y a en réalité autant de raisons en juin 2012 de porter cette discussion : nous ne voulons pas de retraitéEs pour « tutorer » les jeunes collègues, nous voulons un plan de rattrapage des 80 000 postes supprimés et la création de postes permettant des effectifs n’excédant pas 20 élèves par classe. Nous voulons la remise à plat des dossiers sur l’autonomie des établissements, sur la réforme des lycées et du bac pro.

Autrement dit, les conditions apaisées dans la forme du dialogue ne peuvent être des raisons suffisantes pour être confiants mais vigilants comme l’ont déclaré les syndicats à l’issue de la rencontre du 4 juin.

Dès la rentrée, nous devons refuser toute fermeture de classe dans les écoles, toute suppression d’heure d’enseignement dans le secondaire, et cela se discute et se prépare dès maintenant.

Denise Sarraute. Publié dans : Hebdo Tout est à nous ! 155 (28/06/12)

Éducation nationale : tout ça ne fait pas le compte !

Allocation de rentrée scolaire : les élèves de lycées pro oubliés (Mediapart)

| Par Michaël Hajdenberg

Une fois de plus, on les a oubliés. Les quelque 700 000 élèves des lycées professionnels (du CAP au bac Pro, dans le public et le privé) payent au prix fort la rentrée scolaire.

Bien sûr, ils bénéficieront, via leur famille, de la hausse de 25 % de l’allocation de rentrée scolaire (ARS), qui a commencé à être versée ce 21 août. Pour un enfant scolarisé âgé de 15 à 18 ans, l’allocation passe de 311 à 389 euros : voilà qui couvre une plus grande partie des dépenses liées aux sacoches et autres fournitures de base.

Mais une rentrée scolaire revient bien plus cher en lycée professionnel qu’en lycée général. Si, des aides des régions voire des départements, existent pour ces fililères, elles ne couvrent pas l'ensemble des difficultés rencontrées. Or aucune mesure spécifique n’a été prévue par le gouvernement pour ces élèves.

Il faut dire que si tout le monde convient d’un réel surcoût, personne n’est en mesure de le chiffrer, ni au ministère de l’Éducation nationale, ni parmi les syndicats de lycéens, ni au sein des associations contactées. Preuve d’un certain désintérêt pour la condition de ces lycéens-là. « Le coût est nettement plus important pour eux, mais il varie selon les établissements et les spécialités. Il faudrait donc faire une très vaste enquête que nous n’avons pas pu jusqu’à présent réaliser », confie l’association Familles de France, qui a chiffré à 2,9 % la hausse des coûts de la rentrée scolaire pour un élève de 6e par rapport à l’an passé, soit 1 % de hausse par rapport à l'indice Insee à la consommation cité par le ministère. « Il y a des secteurs où les études reviennent particulièrement cher, par exemple pour les métiers de bouche. On nous a rapporté le cas d’une école qui demandait une valisette de matériel avec couteaux, qui coûtait plus de 1 000 euros. En mécanique aussi, il peut y avoir des frais importants. » Comme dans beaucoup de filières en réalité.

La promesse de campagne de François Hollande aurait pu être affinée. Au lieu de cela, le gouvernement y est allé avec les gros sabots. Tout le monde à la même enseigne. Sans résoudre les injustices préexistantes.
Bien sûr, l’ARS est une allocation sous condition de ressources : quand on a un seul enfant, il faut par exemple disposer de 23 000 euros de revenus maximum par an. Mais parmi les familles qui remplissent ce critère, aucune distinction n’est faite. Toutes touchent la même somme, qu’elles disposent de 23 000 ou de 10 000 euros de revenus.

Par ailleurs, l’ARS n’est pas versée aux parents dont les enfants ont plus de 18 ans, quand bien même ils seraient encore lycéens. Un critère difficilement justifiable, quand on sait que le taux de redoublement en France est un des plus élevés au monde : beaucoup d’élèves finissent leurs années de lycée en étant déjà majeurs.

Ce phénomène est largement surreprésenté dans les lycées professionnels : d’après l’étude récente menée par Élodie Allet et Liliane Bonnal sur près de 13 000 élèves en filière professionnelle courte (sur des données qui datent malheureusement d’il y a plus de dix ans), 52 % des élèves de ces établissements ont redoublé au collège. Sans compter ceux qui ont redoublé en primaire et en maternelle.

Autre injustice : les familles monoparentales, qui ne disposent que d’une seule source de revenus, ne sont pas spécifiquement prises en compte par l’ARS et sont traitées de la même façon que les couples. Or d’après l'étude citée plus haut, 21 % des élèves en lycée professionnel (contre 15 % en lycée général) vivent avec un seul parent.

Pour un certain nombre d’élèves en lycée professionnel, on peut donc parler de triple peine. Sans que nul ne sache précisément la mesurer, ce qui est le moyen le plus sûr de la prolonger.

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