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Tribune. La canicule est là, Mélenchon pète les plombs : Hollande est "un brave homme mais...", les jeunes agressés d'Amiens sont "les larbins, les fourriers, les bouffons»" du capitalisme !

La sortie de Mélenchon sur les violences d'Amiens, du moins telle qu'elle est rapportée par la presse (voir lien en bas de tribune), relève d'une méconnaissance totale de la réalité qu'ont vécue les habitants du quartier d'Amiens qui ont subi les provocations puis les violences policières. Nous avons ici (voir liens ci-dessous) rapporté les témoignages d'habitants (de tous âges), d'intervenants sociaux, etc. qui attestent que la police est totalement responsable de ce qui s'est passé. 

Il n'est certes pas acceptable que l'on détruise des biens dont des bâtiments des services publics et, nous le disons clairement, nous ne l'acceptons pas, mais il est aberrant de participer du discours dominant de la stigmatisation de populations ou de secteurs d'une population donnée qui vivent au quotidien les conséquences d'un retrait de l'Etat vis-à-vis de ses obligations sociales, d'une logique capitaliste de ségrégation et, par-dessus le marché, des opérations de western policier. Et ce ne sont pas des phrases balancées à la Valls (expulsion de Roms/dénonciation du racisme) sur "une situation dans les quartiers intenable. […] C’est insupportable d’avoir concentré dans le même endroit autant de difficultés» qui amoindriront les mots d'insulte tenus par Mélenchon à l'encontre de ceux qui se sont insurgés contre l'agression policière ! On peut, on doit même, refuser les destructions commises, mais celles-ci n'autorisent pas à "matraquer" verbalement les acteurs d'une révolte qui ne font pas les "bons" choix républicains de la contestation. Ce matraquage est d'ailleurs d'autant plus indécent que l'on ne demande pas des comptes à la police et au gouvernement sur le comportement de la première !

Dans une situation comme celle qu'a vécue ce quartier d'Amiens, il n'y a pas photo entre la responsabilité des uns et celle des autres : prendre de fait le parti d'un Etat qui couvre les violences policières comme font le "brave" Hollande et ses ministres, qui plus est dans un contexte de ciblage intolérable des Roms, est une forme d'irresponsabilité politique. Le sens de la République qui nourrit les discours de Mélenchon expose à ces dérapages : la République réellement existante et non telle que fantasmée par les discours idéologiques-mystificateurs sur la Nation et le drapeau tricolore, est d'une inacceptable carence dans ses obligations sociales, la République agresse les plus pauvres, la République se met au service du capital. Cette république-là n'est pas la nôtre. Nous la laissons, en bien mauvaise compagnie, à Jean-Luc Mélenchon. Nous sommes, au NPA, du côté des habitants agressés par la police et demandons qu'une enquête soit diligentée et des sanctions prises contre "les larbins, les fourriers, les bouffons» en uniforme du capital qui s'en sont pris à de paisibles habitants d'un quartier populaire d'Amiens. Ah ! oui, cette précision : la seule république qui vaille pour nous est sociale et n'a pas les couleurs du drapeau national !

Antoine (comité NPA du Pic-Saint-Loup)

Cette tribune n'engage bien évidemment que son auteur.

Voir l'article de Libération : Mélenchon : les incendiaires de bibliothèques sont «des crétins»

Le texte de cette tribune, posté sur mon blog de Mediapart, a donné lieu à des échanges intéressants avec des partisans de Mélenchon : je reproduis ici ce passage particulièrement révélateur :

20/08/2012, 14:28 par Francis Marx

"Le lumpenprolétariat, cette lie d’individus déchus de toutes les classes , qui a son quartier général dans les grandes villes , est , de tous les alliés possibles, le pire. cette racaille est parfaitement vénale et importune. .. Tout chef ouvrier qui emploie cette racaille comme garde ou s’appuie sur elle , démontre par là qu’il n’est qu’un traitre".

(K Marx, cité par T Jonquet dans "Ils sont votre épouvante, et vous êtes leurs crainte")

Réponse

20/08/2012, 15:16 par Antoine (Montpellier)

Soyons logiques, donc, Marx (Francis), puisque Marx (Karl) a dit cela, les jeunes de ce quartier d’Amiens qui se sont opposés à la police, sont de la "lie d’individus déchus" et ceux qui les soutiennent dans ce quartier et ailleurs sont des traîtres ! En somme Sarkozy qui parlait de ces jeunes des quartiers en termes de racaille, comme le bon Karl, est un marxiste bon teint et la police à l’oeuvre contre cette lie-racaille ce soir-là, itou. Sarko et police marxistes, faut le faire ! Tout ce beau monde devrait prendre sa carte du Parti de gauche, non ? Faut-il être con d’avoir gueulé "Casse-toi, pauv’con !" ! C’est "casse-les, ces cons" qu’il fallait chanter en rangs par deux !

Ah ! cette dialectique marxisto-étatico-républicano-majorité avec le PS mais pas d’accord avec lui mais quand même, oui, d’accord avec, etc.

Sur les violences d'Amiens, une vidéo pour avoir un autre son de cloche que celui de Mélenchon


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