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Un rapport officiel (2008) sur l'impact du changement climatique sur le littoral Languedoc-Roussillon


Etude de cas : impact du changement climatique sur les espaces littoraux

Avertissement : nous proposons ci-dessous un plan de l'étude avec citations de passages permettant de cerner les centres d'intérêt des diverses parties. On trouvera en fin de plan le lien permettant d'accéder à l'intégralité du document.

Par ailleurs face à un tel document technique utile pour appréhender la problématique indiquée dans le titre, nous sommes preneurs de toutes les remarques précisant ou même, le cas échéant, contestant ce qui est écrit ici ou là dans ce rapport, en particulier celles qui s'articulent à une problématique politique et sociale anticapitaliste qui est de toute évidence absente ici. Ecrire à npa34@orange.fr. Nous publierons les remarques et contributions sur le sujet.

1 Problématique

[Etablissement d'une] typologie des espaces littoraux construite en fonction des activités
sur le littoral. On peut a priori dénombrer 6 grands types d’espaces littoraux :
  • les espaces touristiques
  • les espaces résidentiels,
  • les espaces à vocation pêche,
  • les espaces à vocation portuaire,
  • le littoral à dominante agricole,
  • les espaces naturels sensibles. 
2 Conséquences socio-économiques

2.1 Le littoral à dominante touristique

Sur les 54 communes de la zone littorale, près de la moitié (25) sont fortement marquées par les activités liées au tourisme. Le tourisme génère ainsi près de 20% des emplois, 22 000 sur un total de 108 400 emplois, dans la zone littoral (contre 6% dans le reste de la Région).
Dans l'ensemble de la Région, le tourisme génère 7 milliards d’euros de chiffre d’affaires soit 14,9 % du PIB régional (contre 6,1 % en France), ce qui fait de la Région Languedoc-Roussillon la deuxième région française, derrière la Corse, mais devant PACA, pour la part du tourisme dans le PIB régional. La Région accueille 15 millions de touristes chaque année, ce qui en fait la 4ème destination touristique en France avec 2 millions de lits touristiques et 100 millions de nuitées.

2.1.1 La valeur des plages

La plage constitue le capital de base du tourisme en Languedoc-Roussillon. Pour certaines stations comme le Grau-du-Roi ou la Grande-Motte, leur disparition sous les effets conjugués de l'érosion côtière et de la submersion marine serait une véritable catastrophe économique, remettant profondément en cause leur modèle de développement.

2.1.2 Une attractivité bouleversée ?

Le changement climatique pourrait avoir des conséquences importantes sur l'attractivité du territoire et les modèles d'occupation de l'espace dans la région Languedoc-Roussillon. D'une part, les avant–pays et les zones d’altitudes plus élevées pourraient être rendus plus attractifs par rapport à la plaine et à la zone littorale (effet température moyenne).
D'autre part, l'évolution du trait de côte du fait de l'érosion et des risques de submersion marine pourraient rendre ces territoires de moins en moins propices au tourisme balnéaire de masse, nécessitant une reconversion progressive des installations, comme cela sera également le cas concernant les installations consacrées aux sports d'hiver.

2.2 Le littoral à dominante résidentielle

La plaine littorale occupe environ 5 % de l'espace régional mais compte près de 50 % de la population et deux languedociens sur trois habitent à moins de 30 kilomètres du rivage. Le taux d'artificialisation de l’espace est l'un des plus élevés du littoral français, après la Corse, avec 25 %, soit près du double de la moyenne nationale.
 
2.3 Le littoral à dominante pêche et conchyliculture

Le secteur halieutique représente entre 4 000 et 6 000 emplois directs, dont 2 500 pour la seule production conchylicole lagunaire, fortement exposée aux impacts du changement climatique.
 
2.3.1 Exemples en conchyliculture : malaigue et herpès virus

 La malaigue est un phénomène dû à la conjonction de températures élevées de l’eau, d’absence de vent et d’une oxygénation insuffisante de l’eau qui provoque la dégénérescence des organismes vivants, en particulier pour les moules (température de l’eau létale = 29°C, dépassée en 2003 et 2006) et les huîtres.

2.4 Le littoral à dominante portuaire

 La Région Languedoc-Roussillon compte trois plate formes portuaires : Sète dans l'Hérault, Port La Nouvelle dans l'Aude et Port-Vendres dans les Pyrénées-Orientales, représentant 7 500 emplois directs et indirects, dont 6 500 pour le seul port de Sète, et un trafic entre 6 et 7 millions de tonnes par an
 
2.5 Le littoral à dominante agricole

La question majeure qui se posera pour l'agriculture sur le littoral de la région Languedoc-Roussillon plus encore qu'ailleurs est celle de l'accès à l'eau (sécheresse accrue et avancée du biseau salé notamment pour la nappe astienne, Mauguio et la plaine des Pyrénées-Orientales).
 
2.6 Le littoral à dominante espace naturel

 Les écosystèmes lagunaires littoraux languedociens (40 000 hectares) constituent des zones humides essentielles, d'une grande diversité, et des ensembles paysagers remarquables qui jouent un rôle fondamental dans l'image de la région. [...]
La problématique des milieux naturels et du changement climatique sur le littoral du Languedoc-Roussillon conduit à s'interroger sur les corridors écologiques et les espaces près du littoral : quels sont les potentiels de retrait et de migration des espèces (faunes et flores) ? comment les préserver ou en créer de nouveaux ? Ces questions se posent dans les espaces lagunaires et les zones humides mais aussi dans l'arrière pays et les garrigues.
 
3 Stratégies d'adaptation

Le modèle de développement économique du littoral reste très dépendant de la présence de plages que les techniques de défense lourde, à même de protéger les enjeux de type bâtiments et infrastructures, ne pourront pas garantir éternellement. La pérennité de ces solutions pourrait ainsi être remise en question par la rapidité du changement climatique (estimations souvent basées sur des modèles rétrospectifs qui pourraient être vite dépassés).
 
3.1 Adaptation par l'usage des sols

 De façon générale, plus la question est anticipée, moins son traitement devrait s’avérer coûteux. Il est en effet toujours moins cher d'éviter de construire dans une zone que l'on sait risquée d'être exposée dans vingt ans par exemple que de devoir déplacer les enjeux à ce moment-là. C'est notamment l'enjeu des PPR submersions marine présentés plus loin.

3.1.1 Un cas de recul stratégique : le lido de Sète à Marseillan

 Si rien n’était fait pour enrayer ce processus, les spécialistes estiment que le Lido pourrait bien disparaître à l’horizon 2020.
Aussi l'option du recul stratégique s'est imposé comme la seule solution susceptible de préserver durablement le littoral et les activités prenant place sur le Lido. Le projet vise à reculer la route littorale en arrière du cordon dunaire, le long de la voie ferrée.
 
3.1.2 Aménagement et recul des usages à Villeneuve-lès-Maguelone

3.1.3 Campings et enrochements à Vias

3.1.4 Restaurants de la plage des Aresquiers à Frontignan

 Entre 1995 et 2001 le recul moyen du trait de côte par an était de 4 mètres au droit de L'Escale [restaurant disparu aujourd'hui] (il était inférieur à 0,3 m entre 1954 et 1995, et de 1,7 m entre 2001 et 2004).

3.1.5 Action sur l'urbanisation

 En Languedoc-Roussillon l'action préventive sur l'urbanisation pour prendre en compte les conséquences potentielles du changement climatique commence à apparaître. Il s'agit soit de commencer à prendre en compte les risques de sur côte et de submersion soit de ménager les corridors nécessaires aux reculs futurs.

3.2 Adaptation par la défense de l'existant

La résistance active devrait être choisie dans le cas où le coût de ce que l’on protège est supérieur au coût des protections, ou encore si l’on veut absolument sauvegarder un site naturel de grand intérêt (on décide de tout faire pour protéger les terrains menacés, quels qu’en soient le coût et les conséquences) .

3.2.1 Enrochements et endiguements

 Si ces systèmes permettent de répondre aux situations d'urgence et présentent un caractère rassurant pour les populations par leur caractère "démonstratif", leur coût d'installation et d'entretien est élevé, ils ne s'attaquent pas au « mal » mais à ces symptômes, s'opposent à la dynamique naturelle et accentuent l'artificialisation du littoral provoquant de surcroît une effet domino sur les secteurs en aval-dérive. Ces techniques ne s'inscrivent donc pas réellement dans une perspective de développement durable, puisqu'elles consistent à bloquer un processus naturel et se sont de ce fait vues, ces dernières années, préférer des techniques dites "douces"

3.2.2 Techniques douces : les Boudins en géotextile (procédé Stabiplage) 
3.2.3 Le rechargement en sable des plages (Beach nourishment)
3.2.4 Accrétion par le procédé Ecoplage
3.2.5 Coût des différentes techniques de protection
3.3 La prévention
3.3.1 La prévention sanitaire : l'exemple de la malaigue
3.3.2 La prévention des risques : l'exemple des PPR submersion marine


Préfecture de région Languedoc-Roussillon – Étude sur le changement climatique en Languedoc-Roussillon. Quelles conséquences économiques et sociales Rapport final 10-2008.


Illustration : Le‑Grand‑Travers.jpg

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