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Robert Ménard saute sur Béziers, danger !

Robert Ménard, le fondateur de Reporters sans Frontières, "se défend d'être proche des thèses du FN" écrit Midi Libre (lire ici) et, au fond, il faut prendre au sérieux cette dénégation : les idées du FHaine débordent largement les frontières de ce parti et c'est probablement là que se trouve le danger. Les positionnements d'exclusion, voire de haine xénophobe et/ou raciste, se banalisent à grande vitesse en ces temps de crise du capitalisme. Dans l'un des pays qui vit le plus gravement cette crise, la Grèce, un phénomène comme l'Aube Dorée, ce groupe raciste d'extrême droite qui a réussi une percée électorale et mène une brutale chasse à l'étranger en toute impunité, bénéficie d'une relativement large acceptation ou même compréhension.

En France, motivé par une préoccupation électoraliste évidente (Ménard prépare son parachutage sur Béziers), le "journaliste polémiste" manie le classique langage à double détente "je ne suis pas raciste mais..." avec l'habillage "authenticité locale" qui cherche à s'annexer l'occitanisme qui sent bon le terroir tout en conservant quelque chose de l'ancienne "civilité" élitiste "courtoise" : "Ils veulent juste se sentir chez eux, voir les nouveaux venus se plier à ces règles de civilité qu’a inventées le Pays d’Oc". "Ils" c'est bien sûr tous ces braves gens, "authentiques" Biterrois, dont, par le classique substitutisme du fort en gueule qui comprend les gens simples mais qui n'osent pas l'ouvrir, Ménard se fait l'interprète.

L'habileté relative du bonhomme consiste à nous faire le coup "carte postale de vacances" mais inversé-renversé sur le mode "je reviens au pays et qu'est-ce que je vois..." Il faut se souvenir en effet qu'il a vécu une partie de sa jeunesse à Béziers du temps où il s'était rapproché de l'extrême gauche puis avait viré journaliste à Radio France Hérault et lancé, avec quelques autres, Reporters sans Frontières qui lui donnera une certaine notoriété. Voilà donc pour le parcours qui éclaire la démarche actuelle : faire jouer ladite célébrité médiatique-politique acquise pour créer un ancrage électoral au "País". Le tout en exploitant cet air du temps de l'étranger-qui-pollue-ma-belle-terre :  "cela [le centre de Béziers] ressemble davantage, dit-il, à une banlieue" ! Une banlieue, le mot est lâché qui tente de fixer le bouc émissaire idéal du "bon français de souche" : l'immigré (et ses rejetons même sur plusieurs générations) que, Midi Libre le relève, Ménard "évoque à longueur de texte " et qui, particularité inadmissible, transformerait un centre ville, celui de Béziers, en son...contraire, une banlieue ! L'oxymore du centre-banlieue, doublant celui du "Pais" d'Oc magrhébisé, gitanisé et donc paupérisé est au coeur du dispositif psycho-politique par lequel Ménard construit son positionnement politique sur le dos des "salauds d'étrangers" qui nous acculturent.

Ménard cherche visiblement à doubler sur sa droite un FN où il pourrait bien cependant finir par atterrir, comme un triste Collard, porté qu'il est d'ailleurs par la dynamique de son livre « Vive Le Pen ! » (coécrit avec son épouse et paru en 2011) !

Midi Libre nous relate, parmi les réactions indignées par les propos de Ménard, celles du maire UMP de Béziers, Raymond Couderc qui nous la joue "humaniste partisan du vivre ensemble" contre celui qui "veut être plus FN que le FN". On n'oubliera pas cependant que c'est bien sa politique toute sarkozyenne de gestion de la ville avec des ponts tendus vers l'extrême droite (n'est-ce pas Elie Aboud ?) qui participe de la paupérisation de la ville (32% de pauvres, plus de 11 000 ménages sous le seuil de pauvreté, selon une récente enquête, voir lien ci-dessous), de certains de ses secteurs les plus populaires, et de la remontée concomitante des idées d'exclusion que justement cherche à retourner contre lui son futur rival à la mairie, Robert Ménard. Le serpent brunâtre se mord décidément la queue.

Le NPA 34 condamne les déclarations de Robert Ménard tout en dénonçant la mascarade du positionnement de pompier pyromane qu'est Raymond Couderc. Mais il rappelle également que cette situation d'exclusion xénophobe de l'"autre", d'un autre déjà exclu socialement, s'alimente aussi des démissions d'une gauche gouvernementale qui se corsète budgétairement par son appui à un Pacte budgétaire d'austérité interdisant toute politique de redistribution des richesses et d'interdiction de la pauvreté ! D'une gauche gouvernementale qui inaugure sa mandature par une chasse estivale aux Roms dont ne peuvent que se délecter Ménard, Couderc et, quoi qu'il dise, le FHaine ! Seule une mobilisation unitaire et soutenue dans le temps contre le racisme et la xénophobie mais aussi contre toutes les politiques libérales qui leur servent d'aliment est de mise pour faire reculer la "lepénisation des esprits" et des politiques !

Illustration : Menard11.jpg

Béziers. Danger. La droite et son extrême à l'affût sur la mémoire de la guerre d'Algérie !
Tiré de la Lettre Electronique du NPA Béziers (n° 3, 2011)

RACISME, OAS. Beziers : après la stèle du Cimetiere neuf, la projection du film " La valise et le cercueil " est parrainée par la Droite Populaire d'E.Aboud

En décidant de parrainer la sortie publique et gratuite de ce film à la salle municipale Zinga zanga le 22 janvier prochain, le député UMP de la Droite Populaire E.Aboud parraine, au sens littéral du terme, les activités de l'OAS sur la ville dont il est le Maire adjoint.

Ce n'est plus à un pas de deux auquel se livre le député, mais à une véritable campagne de promotion nationale, régionale, et locale:
  • nationale, car en tant que président au sein de l'Assemblée Nationale du groupe d'études sur les rapatriés, il organise une une projection au Palais Bourbon le 8 février. 
  • régionale, car avec le soutien de la présidente de la commission des affaires culturelles, M.Tabarot, UMP des Alpes Maritimes, il obtient la caution culturelle de son gouvernement.
  • locale, car il utilise des salles municipales qu'il met à disposition ( gratuitement!) des OAS locaux. Ils font ainsi de la pub pour le film en distribuant des tracts qui dénoncent " l'ignoble terreur meurtrière arabo-islamique" et les "ennemis de la France, de l'Occident et de la chrétienté".
Pour le NPA, le rôle du "parrain" joué par E.Aboud ressemble à celui de Coppola, à ceux qui dans l'ombre organisent des réseaux mafieux.

Cette propension de la Droite Populaire à flirter avec le "crime organisé" nous renforce dans notre volonté de susciter une candidature unitaire : pour opposer à l'obscurantisme politico-religieux le necessaire rejet de cette greffe fascisante.

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