À la Une...

Gaz de schiste. Méfiance, Hollande manoeuvre, tous à Saint-Christol-les-Alès le 22 septembre !

Gard. Énergie fossile : le gaz de schiste perd une bataille

ARNAUD BOUCOMONT (Midi Libre, 15/09/201) 


François Hollande, hier, a ni plus ni moins cherché à désamorcer la bombe. Lors de son discours d’ouverture de la conférence environnementale, le Président a annoncé que sept demandes de permis d’exploration d’hydrocarbures allaient être rejetées "sans attendre", du fait des inquiétudes locales sur le gaz de schiste.

"Le sujet des gaz de schiste nous paraît mériter un vrai débat national"

La région est concernée sur une petite partie du Gard, à hauteur de Pont-Saint-Esprit, pour l’extension du permis de Montélimar (abrogé l’an dernier). Les autres refus sont ceux Brignoles, Beaumont-de-Lomagne, Valence, Lyon-Annecy, Montfalcon et Cahors. "Le sujet des gaz de schiste nous paraît mériter un vrai débat national, il est dommage de le clore avant même de l’ouvrir", a regretté une porte-parole du groupe pétrolier français Total. "Dans tous les cas, le gaz fera partie de la transition énergétique" vers des économies moins gourmandes en pétrole, a-t-elle précisé.

"La déclaration du Président est une petite avancée"

L’eurodéputé Verts José Bové s’est a contrario réjoui que le président de la République ait "sans ambiguïté fermé la porte aux gaz de schiste". Mais l’Aveyronnais a dit qu’il restait "très vigilant" face à la possibilité que la technique soit utilisée pour "d’autres types d’hydrocarbures".

Au niveau régional, les antigaz de schiste conviennent que "la déclaration du Président est une petite avancée", mais estiment que "la ficelle est trop grosse : François Hollande nous refait le coup de l’arrêté d’abrogation du 12 octobre 2011". Les opposants ne désarment pas. D’abord parce que "80 demandes de permis restent encore à l’instruction en France", insistent-ils. Et parce qu’une soixantaine de permis restent actifs dans l’hexagone, dont cinq dans la région.

"Ça ne pourra passer que par une enquête publique complète" 

La société suisse Mouvoil, détenteur d’un permis d’exploration dit du “bassin d’Alès” (à cheval sur le Gard et l’Ardèche) est sur le point d’obtenir l’aval de l’Etat pour aller sonder le sous-sol par vibrations en surface effectuées par des camions. Le 16 août, la préfecture a reçu une déclaration d’intention de travaux. Elle ne s’y opposera pas. Les tests peuvent potentiellement débuter dans un mois. Reste à convaincre les propriétaires de pénétrer sur leurs terrains. Et les opposants sont bien décidés à compliquer la tâche.
"Il y a du pétrole dans ces zones-là, des poches traditionnelles d’hydrocarbures, explique le secrétaire général de la préfecture du Gard, Jean-Philippe d’Issernio. Ce n’est pas du gaz de schiste. Si les tests sont positifs, il faudra qu’ils fassent des trous, des sondages, mais ça ne pourra passer que par une enquête publique complète."

Et Jean-Philippe d’Issernio de préciser que la société Mouvoil s’est engagée à ne pas utiliser la fracturation hydraulique. "C’est purement déclaratif, s’exaspère l’opposant gardois Alain Roubineau. Leurs cibles ne pourront pas être mises en production avec des techniques conventionnelles de forage. On joue sur les mots."

Les opposants ont choisi de se retrouver devant la préfecture du Gard mardi prochain. Les neuf maires gardois concernés par le périmètre (plus cinq en Ardèche) doivent y être reçus : Barjac, Potelières, Rivières, Rochegude, Saint-Brès, Saint-Jean-de-Maruéjols, Saint-Victor de Malcap, Saint-Denis et Tharaux.

Le samedi suivant, les antigaz de schiste donnent rendez-vous à Saint-Christol-lès-Alès. C’est là que devrait se cristalliser la mobilisation, pour une journée mondiale d’opposition aux gaz de schiste et hydrocarbures non conventionnels. Un rassemblement - l’un des quatre d’envergure prévus ce jour-là en France - est programmé à la Maison pour tous, avec débats et conférences.


Energie : vers une loi en 2013
La conférence environnementale, débutée hier et qui s’achève ce soir, réunit à Paris quatorze ministres et 300 élus, industriels, syndicats et ONG. Le président de la République y a annoncé la fermeture fin 2016 de Fessenheim, la plus vieille centrale nucléaire française... Laissant sur leur faim les antinucléaires qui auraient souhaité que la centrale soit fermée dès l’an prochain, pour éviter la réalisation de coûteux travaux prescrits par l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) d’ici mi-2013. François Chérèque (CFDT) a au contraire qualifié de « prématurée » cette décision alors qu’un grand débat sur les modalités de la transition énergétique doit aboutir à une loi mi-2013.

L’écologiste Noël Mamère a estimé que « le vrai loup, c’est Astrid », le projet de réacteur nucléaire de 4e génération fonctionnant au plutonium recyclé, qui pourrait être installé à Marcoule (Gard). « Si on ne remet pas en cause ce projet de surgénérateur Astrid, cela veut dire qu’on va se payer le nucléaire pour encore plusieurs décennies », a rajouté Noël Mamère. Il a annoncé le lancement, « avant la fin de cette année, de nouveaux appels d’offres pour l’éolien en mer et pour le solaire sur les grandes installations ».
Autre sujet abordé : la rénovation thermique des logements. Hollande a confirmé son engagement de campagne (un million de logements mis aux normes énergétiques par an, neuf et ancien compris).

Concernant le climat, il a indiqué l’objectif de « parvenir à un accord global en 2015 » et a proposé que la conférence soit accueillie à Paris. François Hollande a proposé la création d’une Agence nationale de la biodiversité qui, à l’image de l’Ademe pour l’énergie et le climat, sera chargée d’épauler collectivités, entreprises et associations. Il a évoqué l’idée de développer le principe du bonus/malus en vigueur dans l’automobile à «  d’autres produits  ». Il a aussi évoqué une réforme du «  mode de financement de la protection sociale » pour que « l’assiette du prélèvement ne repose plus sur les seuls salaires », mais prenne aussi en compte les facteurs de pollution. Enfin, au niveau européen, il soutiendra le principe d’une taxe carbone aux frontières de l’Europe.

L'article sur le site de Midi Libre


Alès. Gaz de schiste : des camions sondeurs viennent mesurer la présence d'hydrocarbures (Midi Libre du 14 septembre 2012)

La société Mouvoil, détenteur d’un permis d’exploration des gaz de schiste dit du “bassin d’Alès” (à cheval sur le Gard et l’Ardèche) devrait engager d’ici un mois d’importants tests pour mesurer la présence d’hydrocarbures dans le sous-sol.


A lire aussi


Notre dossier


Consultez les articles par rubrique


CORONAVIRUS

LUTTES SOCIALES
FÉMINISME
ANTIRACISME ANTIFASCISME
>


SOLIDARITÉ MIGRANTS
ÉCOLOGIE
JEUNESSE ENSEIGNEMENT


POLITIQUE LOCALE
DÉBATS
POLITIQUE NATIONALE


INTERNATIONAL
RÉPRESSION
NPA