Sanofi. En manif hier à Paris, en colère ce jeudi à Montpellier !
(correspondance NPA 34)
Hier les montpelliérains étaient entre 150 et 200 à défiler avec leurs camarades à Paris
Voir la vidéo ci-dessus (merci Le Figaro !)
Montpellier. Il y avait encore une fois ce jeudi plusieurs centaines de salariés en blouse blanche devant la porte d'entrée de l'entreprise à côté d'une banderole intersyndicale. Plusieurs personnes ont pris la parole. En premier lieu pour se féliciter du succès de la manifestation à Paris de la veille qui a rassemblé de nombreux sites de recherche et de production. Selon les organisations syndicales, ce sont 1300 manifestants qui ont défilé au siège social et dans les "beaux quartiers", alors que la presse a parlé de 900.
Francis Viguié, conseiller municipal de Montpellier, s'est
félicité de la lutte engagée et a salué un vœu unanime voté par le
Conseil municipal de Montpellier.
Les salariés se sont proposés de venir en nombre au Conseil d'Agglomération du lundi 8 octobre.
Jeudi prochain, le 11 octobre, ils se rendront nombreux à un congrès d'oncologie (recherche sur le cancer) qui se déroulera au Corum. Des chercheurs de Toulouse feront le voyage jusqu'à l'Esplanade. Une personne de la recherche publique de SUD a manifesté son soutien aux Sanofi et le 11 octobre sera diffusé au Corum un tract commun entre la recherche Sanofi et la recherche publique.
L'AG s'est terminée par le chant, sur l'air de la Marseillaise, de " La Sanofienne ". La dernière phrase de la chanson : "Non aux licenciements ".
Correspondant NPA34
Les Sanofis de Montpellier à 200 hier dans les rues de Paris !
Parmi les manifestants en représentation du NPA
L'Hérault du jour du 4 octobre 2012
Une idée qui fait son chemin pour renforcer la lutte contre les licenciements
Question posée en juillet, réponse en octobre : "dans le meilleur des cas...à rien pour les salariés menacés dans leurs emplois" !
En revanche, quand les patrons froncent les sourcils, ils comprennent vite à quoi sert ce gouvernement !
Article sur le site du NouvelObs
Sur le sujet : L'UMP veut "accompagner" la "jacquerie" des entrepreneurs contre le gouvernement
En clair ...
Sur le sujet : L'UMP veut "accompagner" la "jacquerie" des entrepreneurs contre le gouvernement
En clair ...
Le Canard Enchaîné l'a bien remarqué aussi sur un projet de loi par ailleurs bien fumeux du gouvernement sur "l'obligation de cession, pour un patron, d'une usine viable promise à la fermeture" qui permettrait d'escamoter la nécessaire loi d'interdiction des licenciements, l'exigence d'ouverture des livres de comptes et l'idée de réquisition de l' entreprise sous contrôle des salariés.
Le Canard Enchaîné du 3 octobre 2012
5 octobre : Face aux «Pigeons», Bercy laisse des plumes (Libération)
Mais le plus sérieux est à venir : Coût du travail : ce que prépare l'Elysée (Le Monde)
Le ciblage envisagé des nouveaux allégements, visant les salaires autour de 2 smic pour toucher les techniciens de l'industrie, est d'ailleurs calqué sur le même modèle que la TVA sociale proposée par Nicolas Sarkozy.
5 octobre : Face aux «Pigeons», Bercy laisse des plumes (Libération)
Mais le plus sérieux est à venir : Coût du travail : ce que prépare l'Elysée (Le Monde)
Extrait : Selon nos informations, les entreprises
bénéficieraient d'un allégement du coût du travail d'une quarantaine de
milliards d'euros, avec le basculement de cotisations employeurs sur un
impôt large, la piste la plus sérieuse étant celle de la contribution
sociale généralisée (CSG). [...]
Contrairement aux allégements Fillon, ciblés sur les bas salaires et
bénéficiant essentiellement à la grande distribution et au secteur des services, les nouveaux allégements – il pourrait s'agir
des 5,4 points de cotisations familiales (patronales) – seront ciblés
sur les salaires moyens, probablement entre 1,6 et 2,2 smic, de façon à
ce que les entreprises exposées à la concurrence en bénéficient. [...]
Le gouvernement renonce à une promesse de campagne qui aurait pu pénaliser l'emploi
: la fin des allégements de charges Fillon, entre 1,5 et 1,6 smic.
Surtout, la mission confiée à Louis Gallois, grand industriel et fin
connaisseur de l'appareil d'Etat, a un objectif politique clair : faire de ce sujet monopolisé par l'UMP une thématique de gauche. [...]
Le ciblage envisagé des nouveaux allégements, visant les salaires autour de 2 smic pour toucher les techniciens de l'industrie, est d'ailleurs calqué sur le même modèle que la TVA sociale proposée par Nicolas Sarkozy.
Résumons-nous : les mots sont lâchés : "faire de ce sujet [les allègements de charges] monopolisé par l'UMP une thématique de gauche."Fidèle au logiciel social-libéral tel que mis en place dans les années 80 et peaufiné par Jospin entre 1997 et 2002 avec le résultat politique désastreux que l'on sait, Hollande et Ayrault nous font le coup du "on n'avait pas mesuré la gravité de la situation" pour renier le peu de promesses qu'ils avaient faites et pour s'aligner sur les grands choix économiques du capital et du sarkozysme (pléonasme) : on nous ressert la même rengaine propre à tous les libéraux capitalistes d'Europe et du reste du monde sur la nécessité de baisser le coût du travail qui imparablement affaiblit les conditions de travail, de revenu et de vie des populations. Ici par la CSG relookée (1) ce sont celles-ci qui vont renflouer les caisses patronales pour accentuer les restructurations sauvages à l'oeuvre et aggraver la précarisation et l'appauvrissement de chacun !
Hollande, Sarkozy, il n'y a pas de doute à avoir, leur politique économique c'est du pareil au même. Finissons-en avec les distinguo naïfs entre "s'opposer à la politique du gouvernement, oui" et "s'opposer au gouvernement, non" et avec les pas de deux sur la volonté de redresser ce gouvernement et le remettre sur les rails d'une politique de gauche. Hollande et Ayrault sont irrécupérables, leur monde n'est pas le nôtre. Seule une opposition déclarée à cette continuité dans la continuité avec la droite peut nous armer efficacement pour défendre emplois et salaires et commencer à construire une autre répartition des richesses en rupture avec la loi d'airain du capital. Cette affirmation d'opposition radicale au cours capitaliste du gouvernement est la condition sine qua non pour commencer à créer ce rapport de force qui seul fera reculer l'austérité, fût-elle parée des atours d'une gauche bien introuvable ! Telle est l'orientation proposée par le NPA pour que se construise une unité sociale et politique d'alternative aux choix d'alternance capitaliste du gouvernement.
(1) La dynamique de la CSG, comme celle la TVA est la même quant à la répartition des richesses entre salaires et profits. La baisse des cotisations sociales, c’est une baisse d’une partie du salaire. Pour être précis, de la part «socialisée» (c'est-à-dire mise en commun) du salaire, qui sert à payer les soins les retraites, le chômage et en conséquence, une hausse d’autant des profits, c'est-à-dire de la part de travail gratuit que s’approprie l’employeur. De ce point de vue, quelque soit la «technique» employée, CSG ou TVA, le résultat est le même!
Si le PS privilégie la CSG, c’est qu’en semblant peser sur «tous» les revenus, elle est une bonne illustration de «l’effort partagé» voulu par le gouvernement Ayrault….tout en préservant les profits.
C’est surtout que ce gouvernement a espoir d’obtenir autour de la CSG un consensus social qu’il ne pourrait obtenir avec la TVA: Chéréque et la direction de la CFDT y sont favorables, et la direction Thibaut de la CGT a engagé de grandes manœuvres, pour faire de la CSG un objectif désormais négociable par la confédération.
Derrière les dénégations gouvernementales, sur la hausse de la CSG, c’est en fait une double austérité que prépare le gouvernement.
D’une part, en refusant toute augmentation des financements au nom de la lutte contre les «déficits publics», il refuse par avance, une protection sociale à hauteur des besoins. C’est ce que confirme Marisol Touraine: «nous allons faire en sorte de permettre des économies, de mieux maitriser les dépenses pour mieux maitriser le fameux trou de la sécurité sociale». Ce qui en clair veut dire, moins de retraites, moins de remboursement des soins, moins de financement de l’hôpital par la Sécurité Sociale.
D’autre part, avec l’augmentation de la CSG, les salariés, et les retraités devront payer plus….pour financer cette sécurité sociale à bas coût, qu’ils devront par ailleurs compléter de leur poche par des assurances santé ou des retraites complémentaires.
La bataille qui s’annonce, contre toute hausse de la CSG, pour la défense d’une Sécurité Sociale assurant le droit à la santé et à la retraite, à l’éducation des enfants pour toutes et tous est l’une des facettes essentielles du combat contre l’austérité que prépare ce gouvernement.
Les anticapitalistes, seront en première ligne, en menant dès aujourd’hui campagne pour une Sécu Sociale couvrant l’ensemble des besoins et financée exclusivement par des cotisations sociales (patronales), c'est-à-dire par du salaire. Ils porteront démocratiquement ce débat dans les organisations syndicales.
Tiré de La hausse de la CSG aura-t-elle lieu ?
(1) La dynamique de la CSG, comme celle la TVA est la même quant à la répartition des richesses entre salaires et profits. La baisse des cotisations sociales, c’est une baisse d’une partie du salaire. Pour être précis, de la part «socialisée» (c'est-à-dire mise en commun) du salaire, qui sert à payer les soins les retraites, le chômage et en conséquence, une hausse d’autant des profits, c'est-à-dire de la part de travail gratuit que s’approprie l’employeur. De ce point de vue, quelque soit la «technique» employée, CSG ou TVA, le résultat est le même!
Si le PS privilégie la CSG, c’est qu’en semblant peser sur «tous» les revenus, elle est une bonne illustration de «l’effort partagé» voulu par le gouvernement Ayrault….tout en préservant les profits.
C’est surtout que ce gouvernement a espoir d’obtenir autour de la CSG un consensus social qu’il ne pourrait obtenir avec la TVA: Chéréque et la direction de la CFDT y sont favorables, et la direction Thibaut de la CGT a engagé de grandes manœuvres, pour faire de la CSG un objectif désormais négociable par la confédération.
Derrière les dénégations gouvernementales, sur la hausse de la CSG, c’est en fait une double austérité que prépare le gouvernement.
D’une part, en refusant toute augmentation des financements au nom de la lutte contre les «déficits publics», il refuse par avance, une protection sociale à hauteur des besoins. C’est ce que confirme Marisol Touraine: «nous allons faire en sorte de permettre des économies, de mieux maitriser les dépenses pour mieux maitriser le fameux trou de la sécurité sociale». Ce qui en clair veut dire, moins de retraites, moins de remboursement des soins, moins de financement de l’hôpital par la Sécurité Sociale.
D’autre part, avec l’augmentation de la CSG, les salariés, et les retraités devront payer plus….pour financer cette sécurité sociale à bas coût, qu’ils devront par ailleurs compléter de leur poche par des assurances santé ou des retraites complémentaires.
La bataille qui s’annonce, contre toute hausse de la CSG, pour la défense d’une Sécurité Sociale assurant le droit à la santé et à la retraite, à l’éducation des enfants pour toutes et tous est l’une des facettes essentielles du combat contre l’austérité que prépare ce gouvernement.
Les anticapitalistes, seront en première ligne, en menant dès aujourd’hui campagne pour une Sécu Sociale couvrant l’ensemble des besoins et financée exclusivement par des cotisations sociales (patronales), c'est-à-dire par du salaire. Ils porteront démocratiquement ce débat dans les organisations syndicales.
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Non sans un certain cynisme, lors d'une interview donnée à l'Usine Nouvelle, Christian Lajoux, le patron de Sanofi France a comparé sa stratégie industrielle à celle de PSA.
Sanofi : "nous ne voulons pas devenir PSA" (Agoravox)
Non sans un certain cynisme, lors d'une interview donnée à l'Usine Nouvelle, Christian Lajoux, le patron de Sanofi France a comparé sa stratégie industrielle à celle de PSA.
"Le problème de ce groupe [PSA], c’est qu’il avait une grande
partie de sa fabrication sur le territoire français, et il a manqué le
virage de la compétitivité au niveau international."
Quelle stratégie miracle a donc adopté Sanofi pour ne pas manquer "le virage de la compétitivité au niveau international" ? Se plaignant qu'aucune des 47 molécules autorisées l'année dernière en Europe n'est venue de Sanofi, Christian Lajoux justifie la réorganisation du groupe.
"Et finalement, 900 suppressions de postes d’ici 2015, c’est moins de 3% de nos salariés, ce qui veut dire moins de 1% par an !" C'est oublier que ces 900 salariés qui vont de faire licencier représentent autant de drames humains. Autant de personnes brisées. Par cette démonstration mathématique, la Direction de Sanofi nous illustre le côté le plus noir du capitalisme. Celui qui transforme l'être humain en variable d'ajustement. Un simple centre coût.
Comment ne pas penser à ces hommes et ces femmes qui se sont investis pour leur entreprise ? Ces personnes qui ont une famille à nourrir ? Qui ont un emprunt à rembourser ?
Et que penser de la stratégie industrielle elle-même ?
Christian Lajoux nous explique dans un premier temps que Sanofi la joue "grand prince" en conservant les sites de production de vaccins en France. Rappelons que c'était l'enjeu il y a quelques années lors du rachat d'Aventis. La France, par la voix de Jean-Pierre Raffarin avait montré les dents vis à vis de tout laboratoire pharmaceutique qui aurait été tenté de racheter Aventis, se faisant taxer de protectionnisme mal placé. La France aurait perdu là son avantage stratégique vis à vis des vaccins. Il était alors primordial que Sanofi rachète Aventis pour conserver cette expertise et cette indépendance sur le sol français. Le rachat a eu lieu. Merci Jean-Pierre.
Et le discours aujourd'hui ? Ne nous emm... pas ! Nous acceptons de conserver les centres de production de vaccins en France alors que Singapour est prêt à nous les racheter pour 350 millions d'euros ?
"Je vous assure que le gouvernement de Singapour nous aurait donné les 350 millions pour que nous allions nous installer là-bas !"
"C’est cela, une entreprise qui a le sens de la responsabilité nationale. Il faut aussi que nous devenions un grand pays du générique, car aujourd’hui c’est une faiblesse de notre système. On dit qu’un générique sur deux est fabriqué sur le territoire français… je pense plutôt qu’un générique sur deux y est conditionné."
Au moins le ton est donné ! La recherche, tout au moins en France, se limitera à contourner des brevets pour produire des médicaments génériques... Bel avenir pour Sanofi ! Le low-cost. La copie.
"Je ne suis pas sûr que demain, l’industrie du médicament soit grandement productrice de nouveaux emplois dans les pays matures. En revanche, dans les pays émergents, et précisément dans les Bric, elle va créer des emplois."
Christian Lajoux et son patron Chris Viehbacher concrétisent largement ces propos en multipliant les partenariats bon-marché avec les pays en voie de développement comme en témoigne son rachat cette fois-ci du génériqueur Genfar en Amérique Latine. Chaque jour apporte à Sanofi son lot d'investissement dans des pays "à fort potentiel" au détriment de ceux qui ont contribué à faire de cette entreprise ce qu'elle est aujourd'hui.
"Car ce sont les autorités de ces pays qui demanderont, sous prétexte de transfert technologique ou autre habillage, que l’on crée de l’emploi en Inde, en Chine..." Dommage que les autorités françaises ne sachent pas se faire respecter davantage. Il faut reconnaître que les politiciens chinois ou indiens ont le mérite de savoir gérer avec fermeté l'emploi dans leur pays.
"Ce qui fait l’attractivité d’un pays, c’est la réglementation, les taxes, les contraintes environnementales : il faut les respecter, mais le principe de précaution, tel qu’il est développé en France, coûte cher. Il y a aussi la mauvaise image que l’on donne ici de cette industrie."
Le respect de l'environnement, et du principe de précaution vous pose-t-il problème Monsieur Lajoux ? Combien de scandales sanitaires faudra-t-il pour moraliser cette industrie ? En France, la vie humaine n'est pas négociable. Cela vous pose-t-il problème ? Oui, travailler proprement coûte plus cher.
La conclusion de l'interview laisse sans voix. "Ce que je dis à Jérôme Cahuzac et Marisol Touraine actuellement, c’est : relancez la machine ! Nous demandons simplement d’avoir un lieu de débat sur les conditions d’attractivité, pour faire en sorte qu’on dispose d’un environnement qui invite les industriels internationaux à investir en France plutôt que dans d’autres pays."
Ce sacrifice de 900 personnes ne ressemblerait-il pas à un simple chantage ?
Décidément, Sanofi n'est pas comme PSA. PSA s'est contenté de délocaliser sa production à l'étranger tout en continuant de profiter des largesses de la France. Sanofi a poucé le cynisme jusqu'à délocaliser également sa R&D.
Il y a quelques jours, le Dr Paul Chew a été promu Directeur des Affaires Médicales de Sanofi, incontestablement l'un des postes les plus influents du laboratoire. Il exercera principalement depuis Bridgewater dans le New-Jersey. Cela valait vraiment le coup que la France se batte pour ramener Sanofi-Avenis dans son giron il y a quelques années.
Le capitalisme sauvage dans toute sa splendeur.
Source
"Nous ne voulons pas devenir PSA" affirme le patron de Sanofi
Quelle stratégie miracle a donc adopté Sanofi pour ne pas manquer "le virage de la compétitivité au niveau international" ? Se plaignant qu'aucune des 47 molécules autorisées l'année dernière en Europe n'est venue de Sanofi, Christian Lajoux justifie la réorganisation du groupe.
"Et finalement, 900 suppressions de postes d’ici 2015, c’est moins de 3% de nos salariés, ce qui veut dire moins de 1% par an !" C'est oublier que ces 900 salariés qui vont de faire licencier représentent autant de drames humains. Autant de personnes brisées. Par cette démonstration mathématique, la Direction de Sanofi nous illustre le côté le plus noir du capitalisme. Celui qui transforme l'être humain en variable d'ajustement. Un simple centre coût.
Comment ne pas penser à ces hommes et ces femmes qui se sont investis pour leur entreprise ? Ces personnes qui ont une famille à nourrir ? Qui ont un emprunt à rembourser ?
Et que penser de la stratégie industrielle elle-même ?
Christian Lajoux nous explique dans un premier temps que Sanofi la joue "grand prince" en conservant les sites de production de vaccins en France. Rappelons que c'était l'enjeu il y a quelques années lors du rachat d'Aventis. La France, par la voix de Jean-Pierre Raffarin avait montré les dents vis à vis de tout laboratoire pharmaceutique qui aurait été tenté de racheter Aventis, se faisant taxer de protectionnisme mal placé. La France aurait perdu là son avantage stratégique vis à vis des vaccins. Il était alors primordial que Sanofi rachète Aventis pour conserver cette expertise et cette indépendance sur le sol français. Le rachat a eu lieu. Merci Jean-Pierre.
Et le discours aujourd'hui ? Ne nous emm... pas ! Nous acceptons de conserver les centres de production de vaccins en France alors que Singapour est prêt à nous les racheter pour 350 millions d'euros ?
"Je vous assure que le gouvernement de Singapour nous aurait donné les 350 millions pour que nous allions nous installer là-bas !"
"C’est cela, une entreprise qui a le sens de la responsabilité nationale. Il faut aussi que nous devenions un grand pays du générique, car aujourd’hui c’est une faiblesse de notre système. On dit qu’un générique sur deux est fabriqué sur le territoire français… je pense plutôt qu’un générique sur deux y est conditionné."
Au moins le ton est donné ! La recherche, tout au moins en France, se limitera à contourner des brevets pour produire des médicaments génériques... Bel avenir pour Sanofi ! Le low-cost. La copie.
"Je ne suis pas sûr que demain, l’industrie du médicament soit grandement productrice de nouveaux emplois dans les pays matures. En revanche, dans les pays émergents, et précisément dans les Bric, elle va créer des emplois."
Christian Lajoux et son patron Chris Viehbacher concrétisent largement ces propos en multipliant les partenariats bon-marché avec les pays en voie de développement comme en témoigne son rachat cette fois-ci du génériqueur Genfar en Amérique Latine. Chaque jour apporte à Sanofi son lot d'investissement dans des pays "à fort potentiel" au détriment de ceux qui ont contribué à faire de cette entreprise ce qu'elle est aujourd'hui.
"Car ce sont les autorités de ces pays qui demanderont, sous prétexte de transfert technologique ou autre habillage, que l’on crée de l’emploi en Inde, en Chine..." Dommage que les autorités françaises ne sachent pas se faire respecter davantage. Il faut reconnaître que les politiciens chinois ou indiens ont le mérite de savoir gérer avec fermeté l'emploi dans leur pays.
"Ce qui fait l’attractivité d’un pays, c’est la réglementation, les taxes, les contraintes environnementales : il faut les respecter, mais le principe de précaution, tel qu’il est développé en France, coûte cher. Il y a aussi la mauvaise image que l’on donne ici de cette industrie."
Le respect de l'environnement, et du principe de précaution vous pose-t-il problème Monsieur Lajoux ? Combien de scandales sanitaires faudra-t-il pour moraliser cette industrie ? En France, la vie humaine n'est pas négociable. Cela vous pose-t-il problème ? Oui, travailler proprement coûte plus cher.
La conclusion de l'interview laisse sans voix. "Ce que je dis à Jérôme Cahuzac et Marisol Touraine actuellement, c’est : relancez la machine ! Nous demandons simplement d’avoir un lieu de débat sur les conditions d’attractivité, pour faire en sorte qu’on dispose d’un environnement qui invite les industriels internationaux à investir en France plutôt que dans d’autres pays."
Ce sacrifice de 900 personnes ne ressemblerait-il pas à un simple chantage ?
Décidément, Sanofi n'est pas comme PSA. PSA s'est contenté de délocaliser sa production à l'étranger tout en continuant de profiter des largesses de la France. Sanofi a poucé le cynisme jusqu'à délocaliser également sa R&D.
Il y a quelques jours, le Dr Paul Chew a été promu Directeur des Affaires Médicales de Sanofi, incontestablement l'un des postes les plus influents du laboratoire. Il exercera principalement depuis Bridgewater dans le New-Jersey. Cela valait vraiment le coup que la France se batte pour ramener Sanofi-Avenis dans son giron il y a quelques années.
Le capitalisme sauvage dans toute sa splendeur.
Source
"Nous ne voulons pas devenir PSA" affirme le patron de Sanofi
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