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Montpellier. Le Plan Campus de Sarkozy (soutenu par la majorité PS-PC/Front de gauche à la Région !) contesté à l'Université Montpellier 2

 
L'Hérault du jour du 20 octobre 2012

 
 
 
 
 
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Universités. "Nicolas Sarkozy laisse, non des campus rénovés, mais des dettes !"

Anne Fraïsse précise sa lettre à François Hollande (Libération)

Membre du bureau de la Conférence des Présidents d’Université, [ la Présidente de l’Université Paul Valéry (Montpellier-3)] a récemment publié une «lettre ouverte à François Hollande», - lire cette note - aujourd’hui cosignée par de nombreux universitaires, où elle fait part de «sa colère» devant la faiblesse de ses propositions pour l’universitéf

"La virulence de mon interpellation de François Hollande est à la mesure de ma colère contre la politique du gouvernement. Les électeurs qui votent socialiste - j’en fait partie - n’ont pas envie d’entendre un discours lénifiant dans la continuité directe de ce qui s’est fait sous Nicolas Sarkoy. Le parti de François Hollande et ses électeurs se sont battus contre la LRU, et les autres décisions néfastes, comme la réforme de la formation des enseignants. Or, et hélas, dans le discours de François Hollande, du moins au moment où j’ai écrit cette lettre, on n’entendait pas cette voix-là, mais la simple évocation d’une réforme de certains aspects de la LRU, voire «l’accélération» du financement des projets dits d’excellence.
Est-ce là ce que l’on doit mettre en premier dans un programme de gauche ? Comme le montrent les réactions des collègues à cette lettre, nous sommes nombreux à ne pas rechercher un vote seulement «utile» pour changer de Président, mais utile aussi pour le programme de gauche que nous voulons défendre."
L'intégralité de l'entrevue
Réforme des universités : "Les financements n'ont pas suivi" (Le Monde)

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A en croire les médias et quelques universitaires surfant sur l'air du temps de la modernité à la mode gouvernance (1), ce totem cher aux libéraux de droite comme de gauche, c'est un véritable fiasco qu'ont connu les universités montpelliéraines quand leur candidature à l'Idex (Initiative d'excellence) a été recalée par le jury international ad hoc (2). Tout à leur approche dépolitisée et, au fond, techniciste et technocratique des réformes entreprises par le gouvernement à travers les Idex et le plan Campus sur fond de mise en place de la LRU, certains en oublient que "les paradigmes qui les sous-tendent sont ceux qui inspiraient les politiques de Ronald Reagan et Margaret Thatcher. Le new public management découle des mêmes sources que les théories néolibérales." 

Car c'est bien de cela qu'il s'agit : soutenir les Idex c'est entériner le financement de quelques pôles d'excellence et accepter la désertification/marginalisation universitaire du reste du pays qu'ils induisent, c'est en conséquence accepter de voir aggraver les conditions de vie et d'études déjà plus que malmenées de milliers d'étudiants, c'est ainsi participer d'une sélection portée à incandescence, c'est se soumettre à la subordination des études universitaires et de la recherche aux critères de compétition, entre autres financière, entre enseignants et centres d'enseignement, c'est en somme se subordonner au capitalisme sarkozyen comme hier on se serait subordonné au reaganisme et au thachérisme. Voilà ce que, pour l'essentiel, rappelle, à sa façon salutaire, l'appel que vient de publier Libération "Non à l’université managériale !", à l'initiative de personnalités de l'Appel des appels, texte que nous reproduisons ci-dessous. Ce texte déduit de son analyse de l'agression que subit l'université la nécessité d'organiser une résistance active des personnels et des étudiants qui, bien évidemment, ne passe pas par une tentative désespérée de réintégrer le projet d'Idex.

(1) "Le joli mot de "gouvernance" n'est qu'un euphémisme pour désigner une forme dure de domination politique" (Jurgen Habermas, philosophe allemand)


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Non à l’université managériale !
Par des personnalités du mouvement «L'appel des appels»
 
Il devient chaque jour plus évident que la mise en place des réformes récentes au sein de l’université, de l’Education nationale et des organismes de recherche heurte de front les valeurs qui nous animent et nos missions premières : produire de la connaissance et partager le savoir.

Les paradigmes qui les sous-tendent sont ceux qui inspiraient les politiques de Ronald Reagan et Margaret Thatcher. Le new public management découle des mêmes sources que les théories néolibérales. Conçu dans les multinationales, il a servi à «moderniser» les institutions et les entreprises publiques. Les réformes actuelles mettent en œuvre les mêmes principes : la rentabilité plutôt que l’intérêt général, la compétition plutôt que la coopération, la concurrence plutôt que la solidarité, l’utilité productiviste plutôt que l’amélioration du bien-être collectif.

La recherche de la haute performance devient le critère ultime pour exister. Cette conception utilitariste de l’excellence produit l’exclusion et intensifie la lutte des places dans tous les secteurs. Le management par projet nous conduit à passer plus de temps à chercher les moyens de travailler qu’à travailler vraiment. Il affecte les ressources à des projets incertains en les réduisant d’autant pour nos activités d’enseignement et de recherche.

L’évaluation prescriptive et quantitative pervertit les fondements mêmes de la recherche, basés sur la discussion publique, l’argumentation et la controverse. L’idéologie des ressources humaines instrumentalise l’humain pour le soumettre à des critères de productivité immédiate et de rentabilité. La culture de l’urgence nous entraîne dans une course permanente qui empêche de prendre le temps de la réflexion et de la critique. Les exigences opérationnelles envahissent l’institution au détriment de nos tâches premières. Les primes, les classements et la segmentation des statuts cassent nos collectifs de travail, renforcent le chacun pour soi, le découragement et la déception. La reconnaissance n’est plus celle que confère le travail bien fait, mais dépend de grilles et de critères d’évaluation importés de l’extérieur. Comme si l’objectif de gagner des places au classement de Shanghai était l’alpha et l’oméga de la nouvelle gouvernance universitaire.
Nous avons aimé notre université. Nous l’avons servie avec passion. A présent, l’amour du métier se délite, nous assistons à la montée du découragement, du dépit et de la colère. L’institution ne cherche plus à nous donner les moyens d’assurer notre mission, elle nous délivre des injonctions contradictoires en multipliant les projets, les évaluations, les appels d’offres, les réorganisations, qui n’améliorent en rien nos conditions de travail, l’accueil des étudiants, le suivi de nos recherches.

Si certains projets sont porteurs de nouvelles possibilités et peuvent contribuer à une plus grande indépendance des chercheurs, nous récusons les logiques évaluatrices de l’Agence d’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur (AERES), des Agences nationales de la recherche (ANR) et autres pôles d’excellence (Pres). Nous refusons une politique destinée à classer les établissements, les laboratoires, les chercheurs, les publications, les formations, et à éliminer tout ce qui n’entre pas dans ses normes prescriptives. Nous contestons une forme de gestion qui distille une philosophie contraire à l’esprit de service public et aux valeurs qui fondent l’exercice de nos métiers : l’imagination, la curiosité, le non-conformisme et la coopération au service d’un monde commun.

Nous affirmons notre volonté de rebâtir une université de tous les savoirs et pour tous les publics et notre souhait de nous mobiliser sur le cœur de notre métier, l’enseignement et la recherche, plutôt que nous engager dans une organisation qui nous oblige à investir dans l’aléatoire. Nous vous invitons à rejoindre l’Appel des Appels et tous les mouvements de résistance qui s’organisent dans les institutions de la République confrontées à l’idéologie managériale et à la nouvelle gestion publique.

Parmi les premiers signataires de la pétition : Vincent de Gaulejac, université Paris-Diderot ; Roland Gori, université d’Aix-Marseille ;Jean-Philippe Bouilloud, ESCP-EAP ; Marie-José Del Volgo, université d’Aix-Marseille ; Christian Laval, université Paris-X Nanterre ; Christine Delory-Momberger, université Paris-XIII Nord ; Danièle Linhart, CNRS ; Florence Giust Desprairies, université Paris-VII… La liste complète est disponible sur www.appeldesappels.org

Pour éclairer les enjeux des Initiatives d'excellence après lesquelles courent certains universitaires et certains politiques on lira avec profit «Les formations universitaires au service des entreprises» (Sauvons l'Université!) de Sauvons l'Université dont nous recommandons par ailleursle site.

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