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Montpellier Unlimited pour une polémique sans limite ?



La danse du ventre de Moure devant les patrons fait des remous mais l'eau reste trouble !

(ci-dessous : note à propos du communiqué GA-Fase 34)

 
Nous avons été parmi les premiers à commenter ici de façon critique le grotesque show à l'américaine par lequel le président de l'Agglo de Montpellier a lancé la "marque" Montpellier Unlimited devant un parterre patronal que l'on cherchait à aguicher pour qu'il vienne investir dans le coin. Car c'est ainsi que la gauche gouvernante locale pense combattre les dégraissages mis en oeuvre dans des entreprises comme Sanofi alors que cette dernière entreprise fait largement la démonstration que les "cadeaux" reçus des pouvoirs publics servent d'abord à maintenir la rémunération des actionnaires sur fond de restructurations assassines des emplois !

On sait désormais par la bouche du président de l'Agglo, Jean-Pierre Moure, mais il a fallu lui arracher l'info, que le cirque du Zénith a représenté "pas plus (sic) de 0,5 % d'un budget d'un milliard d'euros.", soit  la bagatelle de 5 millions d'euros ( Montpellier journal et Midi Libre), celui-ci reprenant ce chiffre de la lettre de protestation que Philippe Saurel a adressée, avec copie à Manuel Valls, à Jean-Pierre Moure. On sourira, au passage, de cette sortie d'un Saurel dont on sait à quel point il est engagé jusqu'au cou dans la politique de toujours du PS local et à propos duquel Midi Libre rappelle, sans avoir l'air d'y toucher, qu" il est candidat aux municipales de 2014 à Montpellier, comme semble l’être également Jean-Pierre Moure" ! Opportunisme et carriérisme politique quand tu les tiens...

Pour nous, au NPA 34, il y a, au-delà de cette petite manoeuvre, un  scandale portant sur le fond d' une dépense propatronale, par ailleurs effectuée dans un contexte où tant de salariés se battent pour sauver leurs emplois et tant de personnes survivent difficilement aux mesures d'austérité héritées de la droite et poursuivies par la gauche gouvernante. L'argent public devrait aller à soutenir la population, pas à amuser une galerie de patrons en goguette pour, illusoirement, les amener à oublier leurs règles de profitabilité qui régissent la casse des emplois et les pressions à la baisse sur les salaires. L'argent public devrait aller à réordonner les politiques territoriales, au moins au niveau de la région, dans la solidarité des communes et non à faire briller, nécessairement aux dépens des autres, la surdouée unlimited !

 La question qui fâche à la gauche du PS

Une fois réglée la question des coûteuses singeries de la gauche de droite qui gère l'Agglo de Montpellier, il reste à poser la question qui fâche sur sa gauche. Nous apprécions la prise de position de René Revol (PG-Front de gauche, maire de Grabels) telle que reproduite sur son blog municipal et sur le blog de nos camarades de GA. Ceux-ci indiquant que "Les conseillers d'agglomération n'auraient pas été consultés [pour les dépenses engagées]", nous n'avons aucune raison de penser que les affirmations venant de l'Agglo disant le contraire ("les élus avaient été tous concertés pour le lancement de cette marque") soient vraies. Mais les pratiques "dédoublées" en, d'une part, cogestion feutrée, y compris à l'Agglo, avec le PS et, d'autre part, radicalité antigestionnaire dans la rue (cf la "prise" de la Comédie pendant la présidentielle), positionnements mis en place depuis si longtemps par la composante la plus importante du Front de gauche 34, le PCF, nous rendent méfiants et nous constatons qu'à ce jour celui-ci ne s'est pas prononcé : ni sur l'idée même d'une promotion de l'unlimited de Montpellier ni sur les dépenses engagées à cet effet. 


Précisons notre interrogation : du côté de l'Agglo on fait remarquer, selon Midi Libre, que "certains élus ont été impliqués plus que d’autres", notamment les quatorze de la commission économique, "à qui a été présentée, étape après étape, la stratégie mise en place". Or, d'après l'organigramme des commissions présent sur le site de Montpellier Agglo nous voyons figurer, comme membres de la Commission Montpellier Méditerranée Technopole : Développement Économique et Emploi, le communiste Cedric Sudres et...René Revol ! Alors, certes ils ne sont pas quatorze, comme annoncé, à faire partie de cette commission, mais dix-sept, mais autant dire clairement que, si absence des susnommés il y a eu,  ni les ordres du jour des convocations aux séances de travail ni les comptes rendus de commissions n'ont jamais informé de la préparation de cette opération publicitaire de grande envergure et que, dans le cas du PC, René Revol l'ayant fait, on la condamne ! Ce qui finirait d'habiller pour l'hiver l'autocratie socialiste concernée... et aiderait à clarifier ce que le Front de gauche a décidément du mal à concilier : le jeu d'équilibriste, un pied dedans (le PC allié au PS), plusieurs pieds dehors (PG, GA et...PC opposés, mais ...  sans se déclarer ses opposants, au PS). Ah, si la quadrature du cercle était un rectangle...

A propos du communiqué de GA 34 et de la Fase 34, membres du Front de gauche

GA 34 et la Fase 34 confirment dans cette déclaration l'adoption de la ligne de conduite que leurs élus ont exprimée lors du dernier conseil municipal. Ils critiquent certes sans réserve la politique du PS dans les assemblées locales mais en faisant silence sur l'alignement de leurs alliés dans le Front de gauche, le PCF, sur la politique ... qu'ils critiquent ; dans le cas qui nous occupe, à l'Agglo...unlimited

Il faudra désormais s'habituer à un positionnement sans concession/avec concession de GA et de la Fase, une orientation à géométrie variable. Le PC et ses élus solidaires des élus du PS dans ce que des anticapitalistes ont toujours rejeté, voilà une situation qui n'appelle plus de mise au point clarifiant les choses publiquement. C'est un choix consternant, d'un point de vue d'exigence de cohérence envers les électeurs et l'ensemble de la population, c'est un choix qui sanctionne l'inscription de ces deux organisations dans la logique d'appartenance à une coalition, le Front de gauche, qui a toujours tenu deux fers au feu : une campagne du feu d'enfer à la présidentielle contre Sarkozy et ciblant Hollandréou et, en contrepoint, le refus emprunté de se déclarer en opposition à un gouvernement qui se place avec seulement quelques bémols sociétaux, dans la lignée austéritaire des Sarkozy, Merkel, etc. 


Nos camarades concluent leur communiqué par ces mots auxquels souscrit sans réserve le NPA : "« Montpellier Unlimited » est basé sur une conception ultralibérale du développement économique local et  inadapté aux besoins des habitants. La ville devient un produit à vendre. A cette marchandisation de la ville, nous préférons l’élaboration avec les habitants des priorités et des choix à faire pour son développement et son urbanisme." Il y a dans ces lignes un sévère réquisitoire contre une politique justement désignée comme "ultralibérale" qui est celle du PS mais qui est celle aussi de l'allié communiste du PS ... et de GA-Fase, lesquelles imperturbablement veulent nous convaincre que le Front de gauche est l' opposition intransigeante à la politique libérale du PS !

Vous n'avez pas le tournis, vous, devant ce "désaccord limited" qui aurait été le titre plus exact de cette déclaration ?


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