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Grand Pic-Saint-Loup : une urbanisation galopante à combattre...


Augmenter les densités d'occupation urbaines ? C'est non !


Hier à Saint-Gély-du-Fesc (commune à la sortie nord de Montpellier), à l'occasion de l'enquête publique organisée par le syndicat mixte du SCOT (Schéma de Cohérence Territoriale), qui dépend de la Communauté de Communes du Grand Pic St Loup, il y a eu mobilisation des habitants (lire ici)  contre les propositions de nouvelles normes du SCOT permettant d'augmenter les densités d'occupation des zones construites et constructibles dans de fortes proportions (+50%, +100%... de 10-15 à 25 logements à l'hectare) selon les communes. Voir l'avis en page Actualités ici

Certains maires (Georges Vincent, Saint-Gély-du-Fesc) disent soutenir les protestataires mais ont travaillé aussi à l'élaboration du SCOT en tant qu'élus. Quid ?

Depuis des mois, voire des années, alors que le processus SCOT est engagé depuis 2003, le
silence gêné des élus locaux (pas de lettre SCOT depuis janvier 2011) sur le SCOT (élaboré dans la douleur avec le bureau d'études missionné mais en cercle très clos des élus) et son PADD (Plan d'action de Développement Durable, au cours des 10 derniers mois), est quand même de mise, illustrant la très forte pression politique et institutionnelle de l'Agglo de Montpellier et des collectivités territoriales (Région et Conseil Général 34). L'enquête publique (courte de seulement 30 petits jours après 10 ans de processus et des documents définitifs mis en ligne depuis à peine 2 mois) sera-t-elle bâclée ?

Les normes d'habitat du SCOT visent à densifier l'habitat tout en permettant la poursuite de
l'urbanisation du Grand Montpellier mais en limitant l'étalement urbain pour préserver les trames vertes (forêts, bois...) et bleues (milieux aquatiques) déjà bien affectées. C'est louable sur le principe, si ce n'est qu'existe...la spéculation immobilière. (Schéma de Cohérence Territoriale).

L'inquiétude des habitants est donc grande bien que non dénuée de Nimbysme (NIMBY : Not In  My Back Yard !, pas de çà dans ma cour !). La peur des petits propriétaires des zones pavillonnaires porte sur l'atteinte au cadre de vie et la dévalorisation de leurs biens immobiliers ou fonciers à la revente, si la densité, la circulation automobile, la construction de bâtiments (résidences), les nuisances (bruit..)... augmentaient.

La crainte est grande d'une dévalorisation des biens immobiliers ou fonciers à la revente, même si, dans l'autre sens, la spéculation peut conduire à la hausse des prix de cession aux promoteurs immobiliers. Fondée ou non, cette crainte réside dans l'effet pervers induit par les nouvelles normes du SCOT qui est de permettre des spéculations immobilières autour du rachat de villas et de terrains pour la construction de résidences densifiées...Ce que l'on voit dans la ville de Montpellier depuis l'augmentation du plafond de densité : les maisons individuelles rachetées sont remplacées par des immeubles.

Cette question de la densification péri-urbaine est évidemment
à relier à la gestion régionale de l'eau. La vraie cohérence territoriale exige de jouer cartes sur table. En effet, le contournement Nord de Montpellier du projet Aqua Domitia desservira en eau brute BRL (Bas Rhône Languedoc) les zones urbanisées du Pic Saint Loup et le Conseil Général 34 rappelle dans son dernier bulletin d'octobre 2012 que c'est une vocation multi-usage (jardins, espaces verts, nettoyage urbain, piscines, potabilisation, soutien d'étiage... mais aussi -accessoirement- agriculture) qui est désignée pour ce maillon hydraulique.

Pas d'urbanisation sans eau
dans un milieu aux ressources en eau karstiques déjà saturées (Lez, nappes, sources) et au profil de "gruyère" (combien de forages sauvages ?), Aqua Domitia permettra donc cette densification. Or personne parmi les habitants mobilisés ne l'évoque. Et personne n'évoque les interconnexions hydrauliques en projet qui vont mailler ces espaces et faire se croiser tuyaux et ressources. Ne sont-ils pas informés par leurs élus ?

Plus vous amenez de l'eau brute, plus on peut construire sans toucher aux ressources en eau locales saturées. (La Provence connaît cela depuis 40 ans) Or les collectivités (Région, Conseil Général, Agglo Montpellier, Communauté de Communes du Grand Pic-Saint-Loup) soutiennent ce projet Aqua Domitia coûteux, sans garantie de financement et à la rentabilité discutable.


Face à cet état de fait, le
principe suivant peut être mobilisé: "Pas d'eau, pas d'assainissement, donc pas de densification possible au regard des normes de qualité de l'eau (Directive cadre européenne sur l'eau 2000)". Certains maires de la Communauté de Communes, mieux renseignés ou plus malins, se l'appliquent d'abord à eux (Murles, Saint Vincent de Barbeyrargues) mais laissent aux autres (Saint-Gély-du-Fesc) la densification urbaine : pourquoi ? Par proximité partisane ? Ou par égoïsme ? Par souci environnemental sincère ? Non, décidément, l'aménagement du territoire en Hérault n'est jamais transparent.

Comment le préfet va-t-il s'y retrouver pour trancher après l'enquête publique ? Même si la décision semble déjà prise. (cf. Midi Libre
)

Le syndrome espagnol ?
 
En même temps, alors que les SANOFI sont licenciés par centaines, l'Agglo de Montpellier relance une campagne d'attractivité (entreprises, résidents potentiels) et donc de peuplement (voir spot TV et soirée du Zénith mercredi 17 octobre, lire ici) et d'extension urbaine au delà de l'A9 au mépris des précédents engagements territoriaux. Cette campagne de communication se déroulera dans une agglomération sinistrée par le chômage (dépassant les13%) et les poches de bâtiments inoccupés (à louer, à vendre), avec pourtant une ville tertiaire "surdouée". Ne serait-on pas déjà en situation de surcapacité à l'instar de ces villes nouvelles espagnoles hyper-endettées ? Après les emprunts toxiques des collectivités, nos édiles y ont-ils seulement pensé ?

Georges Frêche est mort. Récession aidant, l'heure de l'addition approche. Qui va payer ces décennies de délire urbanistique ?


Note : La question des logements sociaux (obligation de la Loi SRU) n'est pas évoquée dans ce texte. Il y a là un petit vide de la "bataille" menée. Or St Clément-de-Rivière n'a qu'un seul logement social et une résidence universitaire privée (Bissy), enclavée, rachetée par le maire UMP pour en faire du logement social et "préserver" le reste de son territoire dudit logement social. Peine perdue.C'est non conforme pour loger des familles. D'où le refus du préfet. 

Correspondance de J-L (Pic-Saint-Loup)


Illustration : Moshe+Safdie+‑+habitat‑67‑montreal‑2.j

Note du NPA 34 


GA 34, qui publie aussi, sur son blog, le texte de JL ci-dessus, rappelle la position, sur la question de l'urbanisation, de Francis Viguié (GA) et Anne Rose Le Van (Fase) lors du dernier conseil municipal de Montpellier :

La délibération 2 concernait « la démarche d’élaboration du projet urbain Montpellier 2040 »
Elle était un des points essentiel de ce conseil et a ouvert un débat important.
Nous sommes intervenus à contre courant sur cette délibération où les diverses interventions s’extasiaient sur la démarche. Le point de départ de la majorité est comment anticiper la croissance démographique et en conséquence quel urbanisme prévoir. Le problème est que nous avons assisté à un projet d’urbanisme idéalisé en dehors des contraintes sociales. De plus, il s’agit là d’un enjeu majeur en terme d’argent public et de vie au quotidien pour les habitants de Montpellier. Nous ne sommes pas choqués que l’on débatte d’un projet urbain pour les 25 ans à venir, nous ne voulons pas d’un débat bâclé avec des décisions en Octobre 2013 comme nous l’a indiqué l’adjoint à l’urbanisme. En faire un vrai débat suppose commencer aujourd’hui et le poursuivre pendant la campagne des municipales. Mais un vrai débat suppose parler de ce qui ne fait pas consensus. Montpellier est une ville pauvre, 70% des habitants peuvent prétendre au logement social. Comment sortir de la spéculation immobilière à un moment où le m² est à 4 000 euros et où les loyers grèvent de façon importante le pouvoir d’achat des ménages ?  Un plan d’urgence doit être décidé pour le logement social dans l’ensemble de l’Agglo alors que quasiment toutes les villes hors Montpellier sont en dessous des 10% de logements sociaux. Des populations arrivent mais nous avons des taux de chômage nettement supérieur à la moyenne nationale et des chiffres record dans les quartiers populaires alors comment créer de l’emploi, comment faire venir des entreprises ? Il s’agit de voir arriver des dizaines de milliers d’habitants nouveaux mais avec quelle politique de transports publics, pensons-nous que le réseau actuel suffit ? Pour terminer, le gouvernement a fait le choix de la réduction des déficits et de la « règle d’or », cette décision aura des conséquences graves pour l’emploi et les investissements des collectivités, comment éviter d’en parler ? Comment financer la transition énergétique dans ce contexte ? Nous sommes preneur de ce débat majeur en tenant compte de ce que nous venons d’évoquer.

Nous avons été les 2 seuls à voter contre cette délibération. [la mise en exergue en rouge est de notre fait - le blog NPA 34]

 
Conformément au communiqué que le NPA 34 a publié, avec le compte rendu des élus GA-Fase, sur ce conseil municipal, nous affirmons 

1/ notre accord avec le positionnement des élus GA-Fase (positionnement de toujours du NPA 34 !) sur la question, ô combien essentielle, de l'inacceptable politique urbaine menée par la municipalité

2/ mais nous maintenons l'exigence de clarté politique qui fait défaut à la déclaration de ces élus : mentionnant avoir été les 2 seuls à voter contre cette délibération, ils négligent de préciser que cette solitude a à voir avec l'alignement des élus du PCF, pourtant eux aussi membres du Front de gauche avec GA, sur la gestion socialiste de la ville. 

Déclarer "qu'un vrai débat suppose de parler de ce qui ne fait pas consensus" vaut bien entendu pour l'indépendance revendiquée envers le PS mais devrait valoir aussi envers le partenaire du Front de gauche qui reste associé à la politique combattue et dont il n'est pas précisé si, dans ... le moins mauvais des cas, il se serait abstenu sur la délibération en question ! 

Le NPA 34, quant à lui, parle clair : c'est la politique municipale telle que menée par toutes les composantes de la majorité (PCF-Front de gauche, Modem et désormais EELV...) sous la houlette du PS, qui ne répond pas aux nécessités écologiques et sociales de Montpellier et son environnement immédiat. Tel est le sens de notre indépendance maintenue envers le PS et de notre refus d'intégrer le Front de gauche avec lequel nous souhaitons cependant parvenir à des accords unitaires pour combattre l'offensive du patronat et du gouvernement, soutenu par le PS, contre la population.

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Extrait : La plaine littorale occupe environ 5 % de l'espace régional mais compte près de 50 % de la population et deux languedociens sur trois habitent à moins de 30 kilomètres du rivage. Le taux d'artificialisation de l’espace est l'un des plus élevés du littoral français, après la Corse, avec 25 %, soit près du double de la moyenne nationale.

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