À la Une...

En débat avec le Front de gauche...

Front de gauche, opposant ou pas, il faut choisir

12 septembre 2009 fête de l'Humanité.
Interrogé récemment, sur France 2, sur son attitude à l’égard du gouvernement, Jean-Luc Mélenchon répondait : « Opposant, non. Ce que je rejette dans ce mot, ce n’est pas la conflictualité avec les socio-libéraux, je l’assume. Mais le statut d’opposant signifie qu’on a perdu, or nous somme les ayants droit de la victoire. Le chef de l’État a donné rendez-vous dans deux ans. D’ici là, notre devoir est de dire qu’on peut faire autrement. » 

Se définir comme une opposition à la politique de la gauche libérale signifierait que l’on a perdu. Étrange raisonnement. « Moi, ce que je veux propager, c’est un état d’esprit optimiste, dire qu’on n’est pas condamnés. » Oui, les salariés, la population ne sont pas condamnés à subir... la politique du gouvernement. Oui, nous sommes optimistes, c’est-à-dire confiants dans leur capacité à s’opposer à cette politique... sans attendre deux ans ! Sans respecter cette date, véritable miroir aux alouettes, sauf qu’elle correspond aux élections municipales !

Sans attendre, combattre l’austérité

Virer Sarkozy était une étape pour commencer à mettre un coup d’arrêt à la politique d’austérité et l’offensive réactionnaire qui l’accompagne et la justifie. Maintenant, alors que Hollande marche dans les pas de son prédécesseur, il nous faut sans attendre aller de l’avant. Les faux-semblants ne font que semer la confusion dans les esprits. Il est quelque peu hypocrite de dire que la manifestation du 30 est « une manifestation d’opposition aux politiques d’austérité » pour se refuser à la qualifier de manifestation d’opposition au gouvernement ! Comme de se contenter de reprocher à Hollande « que d’une manière générale, il a une vision très comptable et fataliste de l’action économique », à propos de l’engagement de ce dernier à inverser la courbe du chômage en un an. « Mais personne n’y croit. Comment pouvez-vous retourner la courbe du chômage en contractant l’activité ? », ajoute Mélenchon pour souligner, la France est « en train d’entrer dans un cercle vicieux ». Et il faudrait attendre deux ans ! Et attendre quoi ? Les résultats des élections municipales, le développement de la crise politique que la discussion sur le pacte budgétaire a révélée ? C’est bien là l’objectif du Front de Gauche en espérant que se constituera à l’Assemblée nationale « une majorité alternative » avec les Verts et la gauche du PS. Les résistances et les luttes contre les plans sociaux ne peuvent être conditionnées à on ne sait quelle tactique parlementaire. Les travailleurs n’ont aucune raison d’attendre pour s’opposer à la politique d’Hollande-Ayrault qui se plient aux exigences des banques et des patrons.

L’heure est à la construction d’une opposition de gauche à ce gouvernement. Nous y invitons le Front de Gauche. Il ne peut y avoir d’issue à la crise sans que les travailleurs et la population imposent leur gouvernement qui garantisse un emploi et un revenu, rompent avec les politiques d’austérité, annule la dette, socialise les banques en créant un service public bancaire unique et s’adresse à l’ensemble des peuples pour construire une autre Europe. Une telle politique ne se construira pas dans les calculs parlementaires mais au cœur des mobilisations.

Yvan Lemaitre

Le texte sur le site national du NPA 
 
  (Canard Enchaîné du 2 octobre 2012)

A lire aussi 
  
  
  
  
  
  
   
  
  

Notre dossier



Consultez les articles par rubrique


CORONAVIRUS

LUTTES SOCIALES
FÉMINISME
ANTIRACISME ANTIFASCISME
>


SOLIDARITÉ MIGRANTS
ÉCOLOGIE
JEUNESSE ENSEIGNEMENT


POLITIQUE LOCALE
DÉBATS
POLITIQUE NATIONALE


INTERNATIONAL
RÉPRESSION
NPA