Front de gauche, opposant ou pas, il faut choisir
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Interrogé récemment, sur France 2, sur son attitude à l’égard
du gouvernement, Jean-Luc Mélenchon répondait : « Opposant, non. Ce que
je rejette dans ce mot, ce n’est pas la conflictualité avec les
socio-libéraux, je l’assume. Mais le statut d’opposant signifie qu’on a
perdu, or nous somme les ayants droit de la victoire. Le chef de l’État a
donné rendez-vous dans deux ans. D’ici là, notre devoir est de dire
qu’on peut faire autrement. »
Se définir comme une opposition à la
politique de la gauche libérale signifierait que l’on a perdu. Étrange
raisonnement. « Moi, ce que je veux propager, c’est un état d’esprit
optimiste, dire qu’on n’est pas condamnés. » Oui, les salariés, la
population ne sont pas condamnés à subir... la politique du
gouvernement. Oui, nous sommes optimistes, c’est-à-dire confiants dans
leur capacité à s’opposer à cette politique... sans attendre deux ans !
Sans respecter cette date, véritable miroir aux alouettes, sauf qu’elle
correspond aux élections municipales !
Sans attendre, combattre l’austérité
Sans attendre, combattre l’austérité
Virer Sarkozy était une étape pour commencer à mettre un coup d’arrêt à la politique d’austérité et l’offensive réactionnaire qui l’accompagne et la justifie. Maintenant, alors que Hollande marche dans les pas de son prédécesseur, il nous faut sans attendre aller de l’avant. Les faux-semblants ne font que semer la confusion dans les esprits. Il est quelque peu hypocrite de dire que la manifestation du 30 est « une manifestation d’opposition aux politiques d’austérité » pour se refuser à la qualifier de manifestation d’opposition au gouvernement ! Comme de se contenter de reprocher à Hollande « que d’une manière générale, il a une vision très comptable et fataliste de l’action économique », à propos de l’engagement de ce dernier à inverser la courbe du chômage en un an. « Mais personne n’y croit. Comment pouvez-vous retourner la courbe du chômage en contractant l’activité ? », ajoute Mélenchon pour souligner, la France est « en train d’entrer dans un cercle vicieux ». Et il faudrait attendre deux ans ! Et attendre quoi ? Les résultats des élections municipales, le développement de la crise politique que la discussion sur le pacte budgétaire a révélée ? C’est bien là l’objectif du Front de Gauche en espérant que se constituera à l’Assemblée nationale « une majorité alternative » avec les Verts et la gauche du PS. Les résistances et les luttes contre les plans sociaux ne peuvent être conditionnées à on ne sait quelle tactique parlementaire. Les travailleurs n’ont aucune raison d’attendre pour s’opposer à la politique d’Hollande-Ayrault qui se plient aux exigences des banques et des patrons.
L’heure est à la construction d’une opposition de gauche à ce gouvernement. Nous y invitons le Front de Gauche. Il ne peut y avoir d’issue à la crise sans que les travailleurs et la population imposent leur gouvernement qui garantisse un emploi et un revenu, rompent avec les politiques d’austérité, annule la dette, socialise les banques en créant un service public bancaire unique et s’adresse à l’ensemble des peuples pour construire une autre Europe. Une telle politique ne se construira pas dans les calculs parlementaires mais au cœur des mobilisations.
Yvan Lemaitre
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