Sanofi en ce jour de manifestation devant le congrès national du PS à Toulouse
Photo de la manif parisienne du 9 octobre
Les Sanofi manifestent aux portes du congrès du PS
Mediapart 27 octobre 2012 |
« Montebourg se fait blouser par notre direction qui sait jouer
avec les mots et n’écrit jamais le mot “licenciement”. Tout ça, c’est de
la communication », fustige un délégué du comité central d’entreprise. Il déplore que le ministre découpe « en plusieurs morceaux » le dossier et consacre une mission ministérielle au seul site de recherche de Toulouse à l’avenir incertain.
Cette mission suscite d’ailleurs de grandes inquiétudes dans le rang des syndicats. Elle a été confiée à André Syrota, le directeur général de l'Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale), membre du conseil d’administration d’Aviesan qui rassemble les grands acteurs en sciences de la vie et de la santé en France.
«Il y a conflit d’intérêts car Aviesan, qui met en place des partenariats public-privé, est le premier partenaire privé de Sanofi. Chaque année, ils signent ensemble des accords de collaboration de recherche », dénoncent les organisations syndicales. Soudées comme jamais depuis vingt ans, elles exigent une table ronde sur l’ensemble du dossier Sanofi avec les pouvoirs publics ainsi que le retrait du plan « totalement injustifié au regard des milliards de profits dégagés par le groupe ». [...]
Toulouse dans le plan ou pas dans le plan ?
[...] « Toulouse n’est pas dans le plan mais dans le même temps, certaines activités du site – l’unité stratégique thérapeutique maladies infectieuses et les fonctions supports (administration, finance, achats, etc.) – sont dans le plan. Toulouse n’est pas dans le plan mais plus de 150 personnes sont concernées par les mesures de volontariat, tout cela n’est pas très clair », s’agace l’intersyndicale. Elle déplore que la direction renvoie à la mission ministérielle, convoquée par Montebourg, sans prendre aucun engagement.
L’avenir incertain de Montpellier
Le site de Montpellier regroupe l’unité Exploratoire et l’unité thérapeutique « Vieillissement » ainsi que des plateformes scientifiques. Les syndicats craignent que Sanofi ne s’en désengage comme il le prévoit avec Toulouse. Selon le document, le numéro un français de la pharmacie prévoit d’arrêter les activités thérapeutiques “douleur chronique” et “désordre auditif” pour créer, sic, « une unité dédiée à l’identification et à l’amélioration de la qualité de nouvelles cibles biologiques ainsi qu’au développement de nouvelles approches thérapeutiques localisées sur le site de Chilly-Mazarin au plus près des unités thérapeutiques regroupées en région parisienne ». Les syndicats avancent que 180 postes scientifiques pourraient disparaître rien que sur ce site alors que la direction avait indiqué qu’il n'y aurait pas plus de 170 postes impactés dans ce domaine en France. [...]
Non au volontariat
Les syndicats contestent cette notion. « La direction déguise les chiffres en présentant des mutations géographiques qui ne pourront pas être acceptées. Une personne qui risque de perdre son emploi se sentira obligée de tout quitter pour la région parisienne »,pointe l’intersyndicale. « On ne rapatrie pas d’un claquement de doigt des salariés, poursuit-elle. Qui sera volontaire pour partir à Lyon ou Paris quand son conjoint travaille à Airbus ou dans une grosse entreprise de la région depuis des décennies ? » Et de citer en exemple le plan de 2010 qui avait conduit au transfert de l’activité “anticancéreux” de Montpellier en région parisienne : « Sur une centaine de personnes, un salarié seulement s’était porté volontaire ! » [...]
La recherche anti-cancéreuse sacrifiée ?
Autre terme brandi par la direction, sur lequel les syndicats achoppent : renforcement. Le site de Vitry-Alfortville, en banlieue parisienne, fort d’un savoir-faire dans la recherche anti-cancéreuse, attend toujours ledit renforcement. Avant l’annonce du plan de réorganisation, l’effectif était de 219. Il est identique après le plan selon les tableaux du document alors que Sanofi prévoit de faire du site un centre d’excellence en oncologie en se concentrant sur le cancer de l’ovaire, celui de la prostate et le cancer gastrique. « Nous avons développé de bons produits en matière de cancer du sein, du poumon et du mésothéliome, le cancer de l’amiante. Ce sont nos compétences mais aucune ne figure dans le plan », constate, consterné, un chercheur de Vitry. [...]
Cette mission suscite d’ailleurs de grandes inquiétudes dans le rang des syndicats. Elle a été confiée à André Syrota, le directeur général de l'Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale), membre du conseil d’administration d’Aviesan qui rassemble les grands acteurs en sciences de la vie et de la santé en France.
«Il y a conflit d’intérêts car Aviesan, qui met en place des partenariats public-privé, est le premier partenaire privé de Sanofi. Chaque année, ils signent ensemble des accords de collaboration de recherche », dénoncent les organisations syndicales. Soudées comme jamais depuis vingt ans, elles exigent une table ronde sur l’ensemble du dossier Sanofi avec les pouvoirs publics ainsi que le retrait du plan « totalement injustifié au regard des milliards de profits dégagés par le groupe ». [...]
Toulouse dans le plan ou pas dans le plan ?
[...] « Toulouse n’est pas dans le plan mais dans le même temps, certaines activités du site – l’unité stratégique thérapeutique maladies infectieuses et les fonctions supports (administration, finance, achats, etc.) – sont dans le plan. Toulouse n’est pas dans le plan mais plus de 150 personnes sont concernées par les mesures de volontariat, tout cela n’est pas très clair », s’agace l’intersyndicale. Elle déplore que la direction renvoie à la mission ministérielle, convoquée par Montebourg, sans prendre aucun engagement.
L’avenir incertain de Montpellier
Le site de Montpellier regroupe l’unité Exploratoire et l’unité thérapeutique « Vieillissement » ainsi que des plateformes scientifiques. Les syndicats craignent que Sanofi ne s’en désengage comme il le prévoit avec Toulouse. Selon le document, le numéro un français de la pharmacie prévoit d’arrêter les activités thérapeutiques “douleur chronique” et “désordre auditif” pour créer, sic, « une unité dédiée à l’identification et à l’amélioration de la qualité de nouvelles cibles biologiques ainsi qu’au développement de nouvelles approches thérapeutiques localisées sur le site de Chilly-Mazarin au plus près des unités thérapeutiques regroupées en région parisienne ». Les syndicats avancent que 180 postes scientifiques pourraient disparaître rien que sur ce site alors que la direction avait indiqué qu’il n'y aurait pas plus de 170 postes impactés dans ce domaine en France. [...]
Non au volontariat
Les syndicats contestent cette notion. « La direction déguise les chiffres en présentant des mutations géographiques qui ne pourront pas être acceptées. Une personne qui risque de perdre son emploi se sentira obligée de tout quitter pour la région parisienne »,pointe l’intersyndicale. « On ne rapatrie pas d’un claquement de doigt des salariés, poursuit-elle. Qui sera volontaire pour partir à Lyon ou Paris quand son conjoint travaille à Airbus ou dans une grosse entreprise de la région depuis des décennies ? » Et de citer en exemple le plan de 2010 qui avait conduit au transfert de l’activité “anticancéreux” de Montpellier en région parisienne : « Sur une centaine de personnes, un salarié seulement s’était porté volontaire ! » [...]
La recherche anti-cancéreuse sacrifiée ?
Autre terme brandi par la direction, sur lequel les syndicats achoppent : renforcement. Le site de Vitry-Alfortville, en banlieue parisienne, fort d’un savoir-faire dans la recherche anti-cancéreuse, attend toujours ledit renforcement. Avant l’annonce du plan de réorganisation, l’effectif était de 219. Il est identique après le plan selon les tableaux du document alors que Sanofi prévoit de faire du site un centre d’excellence en oncologie en se concentrant sur le cancer de l’ovaire, celui de la prostate et le cancer gastrique. « Nous avons développé de bons produits en matière de cancer du sein, du poumon et du mésothéliome, le cancer de l’amiante. Ce sont nos compétences mais aucune ne figure dans le plan », constate, consterné, un chercheur de Vitry. [...]
Perte de repères
« Nous ne sommes plus un groupe pharmaceutique au sens éthique et noble du terme. » Syndicats et salariés ne se retrouvent plus dans la stratégie de Sanofi. « Ils veulent trouver la poule aux œufs d’or, un médicament qui rapporte de l’argent et miser sur les produits bien-être à base de Coca-Cola, leur nouveau credo. Ce qui les intéresse, c’est plus de rémunération à court terme, ce qui rapporte comme la santé animale, des produits pour chien et chat car il n’y a pas de discussion sur les prix. Les vaccins, ils ne les sacrifient pas encore car c’est un moyen de pression sur les gouvernements », analyse un élu syndical. [...]
Mi-octobre, Sanofi a discrètement créé une entreprise avec l’empereur américain du soda. Fruit de ce mariage : « Beautific Oenobiol », une boisson « bien-être » qui mêle les bénéfices du complément alimentaire au plaisir de l’hydratation. Testée depuis août dans 200 pharmacies, elle sera lancée en 2013 quand des pans entiers de la recherche interne du médicament seront sur la sellette...
Illustration : Reorganisation‑de‑Sanofi‑comite‑centr
Les salariés de Sanofi
ont lancé mercredi une "bagarre juridique" contre le plan de
réorganisation du groupe pharmaceutique, avec une procédure
d'assignation de Sanofi Aventis Recherche & Développement
(SAR&D) par son comité central d'entreprise (CCE).
Lyon. Sanofi ... y' haka parier sur la santé publique et la défense de l'emploi salarié !
Le site Les Sanofi
Notre dossier SANOFI
« Nous ne sommes plus un groupe pharmaceutique au sens éthique et noble du terme. » Syndicats et salariés ne se retrouvent plus dans la stratégie de Sanofi. « Ils veulent trouver la poule aux œufs d’or, un médicament qui rapporte de l’argent et miser sur les produits bien-être à base de Coca-Cola, leur nouveau credo. Ce qui les intéresse, c’est plus de rémunération à court terme, ce qui rapporte comme la santé animale, des produits pour chien et chat car il n’y a pas de discussion sur les prix. Les vaccins, ils ne les sacrifient pas encore car c’est un moyen de pression sur les gouvernements », analyse un élu syndical. [...]
Mi-octobre, Sanofi a discrètement créé une entreprise avec l’empereur américain du soda. Fruit de ce mariage : « Beautific Oenobiol », une boisson « bien-être » qui mêle les bénéfices du complément alimentaire au plaisir de l’hydratation. Testée depuis août dans 200 pharmacies, elle sera lancée en 2013 quand des pans entiers de la recherche interne du médicament seront sur la sellette...
Illustration : Reorganisation‑de‑Sanofi‑comite‑centr
A lire aussi
Sanofi : une "bagarre juridique" engagée
Le Figaro AFP
Publié
Les salariés de Sanofi
ont lancé mercredi une "bagarre juridique" contre le plan de
réorganisation du groupe pharmaceutique, avec une procédure
d'assignation de Sanofi Aventis Recherche & Développement
(SAR&D) par son comité central d'entreprise (CCE).
"On va se lancer dans une bagarre juridique", a promis Thierry Bodin,
coordonnateur CGT, à l'AFP mercredi, "légalement, ce plan ne devrait pas
exister, il faut le combattre, le jeter aux orties".
Une audience en référé aura lieu devant le Tribunal de grande instance d'Evry lundi prochain.
Le plan présenté par la direction prévoit 914 suppressions de poste
d'ici 2015, exclusivement sur la base du volontariat. Pour les
syndicats, la restructuration va impacter près de 2.500 salariés et
s'accompagner de la suppression de plus de 1.700 postes en France.
"Si on gagne, ils devront reprendre le projet, revoir la philosophie
même de leur plan", a-t-il dit à l'AFP l'avocat du CCE, Me Emmanuel
Gayat.
Il plaidera la transmission par la société aux membres du CCE de
"documents abusivement présentés comme confidentiels" et "l'illicéité du
projet de suppression d'emplois pour motif économique".
Une procédure similaire devrait être engagée contre Sanofi Pasteur à Lyon.
L'article sur le site du Figaro
Et aussi
Lyon. Sanofi ... y' haka parier sur la santé publique et la défense de l'emploi salarié !
Le site Les Sanofi
Notre dossier SANOFI