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Tribune. Le Front de gauche 34 au défi de marquer résolument sa différence avec le PS 34 !

 Le Front de gauche 34...ne fait pas front à l'opération social-libérale Montpellier Unlimited!
(Tribune libre)

 
 L'Hérault du jour du 1er novembre 2012

Il lève bien des incertitudes, cet article qu'a consacré l'Hérault du jour au dernier conseil d'Agglo : le retour sur le lancement de Montpellier Unlimited a provoqué des montées d'anédraline chez des élus socialistes déjà engagés dans les manœuvres pour les municipales de 2014. La lutte des places a dit sa vérité sur le fond du consensus libéral-capitaliste qui prévaut parmi les duellistes d'un soir. On découvre en effet que le principal "opposant" à Montpellier Unlimited ( Saurel) se reconnaît dans le "soutien économique que doit apporter l'Agglo" au patronat.  

Qu'elle soit pour ou contre cette labellisation à l'américaine de Montpellier, cette gauche-là partage la même idéologie de la compétitivité des entreprises et des territoires qui fait des ravages sociaux en Europe depuis les années 80. 

C'est ce constat d'ailleurs qui aurait dû faciliter des positionnements sans ambiguïté chez ceux qui, à défaut de se réclamer de l'anticapitalisme, clament haut et fort qu'ils sont les champions du refus des dérives libérales que le TSCG vient de renforcer. Nous voulons bien sûr parler du Front de gauche. Or nous avions rappelé dans nos précédents articles consacrés à cette question de l'unlimited montpelliérain que le Front de gauche 34 était en tant que tel aux abonnés absents : il n'avait rien à dire sur la logique social-libérale la plus chimiquement pure portée par l'opération publicitaire du Zénith. A savoir la soumission aux stratégies patronales maintenant clairement établies de baisse du coût du travail et de captation privée de fonds publics (via les dépenses d'infrastructures routières ou ferroviaires par exemple).

Le compte rendu que fait l'Hérault du jour nous apporte un éclairage plus précis sur l'attitude des composantes du Front de gauche à l'Agglo :  Michel Passet, pour le Parti Communiste, et René Revol, pour le Parti de Gauche, avaient en effet l'occasion, en tant que conseillers d'Agglo, de sortir du mutisme frontdegaucher par des interventions un minimum musclées contre la trouvaille mourienne. Eh bien non, voilà ce que nous donne le quotidien local de leurs discours :

 
 

Nous le constatons, si le Front de gauche est inexistant dans l'opposition à Montpellier Unlimited, le PC et le PG se sont, eux, donnés à voir juste sceptiques et... soucieux, pour l'un, que l'Agglo réussisse - on croit comprendre grâce, malgré tout, quoique, mais bon, à... Montpellier Unlimited ! - ou, pour l'autre, préoccupé par les carences en matière d'innovation ! René Revol a beau avoir le réflexe de lire le vote du conseil municipal de Grabels contre les "dépenses inappropriés", nous ne reconnaissons rien de ce que le même Revol a pu déclarer à GA 34 en opposition claire à Montpellier Unlimited :  " l'argent public doit être prioritairement consacré à la solidarité. Montpellier sans limite...dans la lutte contre la pauvreté, sans limite dans la lutte pour l'emploi et contre la précarité, sans limite contre le mal logement, sans limite pour une santé gratuite et de qualité...Une politique de solidarité sociale et de relocalisation économique voilà l'alternative que je défends". Où était passé "Montpellier solidaire" l'autre soir à l'Agglo ? L'Hérault du jour a-t-il édulcoré les interventions de ces élus ? Ce serait méconnaître l'habituelle disponibilité de ce journal à restituer le plus fidèlement possible les positions du Front de gauche...

Et puis il y a  l'essentiel : Passet, Revol (et 6 autres élus)...se sont abstenus ! Tout simplement ! Comme les députés du Front de gauche s'étaient abstenus, cet été, lors de ce moment hautement significatif des politiques défendues par chacun qu'est le vote de confiance au gouvernement ou lors du récent vote du volet recettes du budget ! Avec entre-temps le vote en faveur du collectif budgétaire ou des "emplois d'avenir" qui sont pourtant une incitation à précariser plus encore les emplois. Alors certes le Front de gauche a voté contre le TSCG et, au Sénat, contre la loi de programmation budgétaire pour les cinq prochaines années ou contre le texte gouvernemental sur la tarification progressive de l’énergie, mais écoutons la présidente du groupe Communiste, républicain et citoyen [CRC] au Sénat  se réclamer toujours de la majorité présidentielle !.

Tout ceci s'apparente en fait à de la navigation politique à vue car l'orientation du Front de gauche est foncièrement hétérogène et contradictoire sans qu'il veuille ni puisse, et pour cause, le reconnaître publiquement. On le voit à Montpellier où les communistes coalisent depuis des lustres avec ce que le PS a de plus détestable. Hier l'imperator (qui se proposait pourtant, l'ingrat, de couper les couilles de Michel Passet), et aujourd'hui les manoeuvriers Saurel, Vignal, Mandroux parvenant à "agglomérer" au PC le (encore ?) "bayrouiste" emblématique Dufour et peut-être bientôt de bien lamentables "Verts" impatients de jeter aux orties les préalables écologiques (quel engagement sur le retour en régie publique de l'eau ?) pour le plat de lentilles que leur concocte Madame la Maire (les ministres écolos nous donnent une idée de l'aplatissement politique qu'il sont prêts à assumer). Le PG, lui, en relative apesanteur institutionnelle et quelque peu pris en tenailles entre les lourdes couleuvres avalées par le partenaire communiste et la volonté de surfer sur la radicalité mélenchonienne de la prise de la Bastille, en est réduit au grand écart entre les proclamations enflammées sur l'alternative et, dans les assemblées d'élus où il côtoie les "camarades", comme ici à l'Agglo, de bien piètres abstentions à faire se pâmer d'aise (avec probablement quelques pointes de moqueries condescendantes) le plus belliqueux des sociaux-libéraux.

Disons-le, sur une affaire comme celle de Montpellier Unlimited, seul un vote "contre" fortement argumenté à gauche était de mise et en cohérence avec les positions antilibérales ou anticapitalistes que chacun défend. L'abstention est une faute politique et un indicateur majeur d'un positionnement à géométrie variable qui renforce les politiques néfastes que l'on veut combattre et la droite qui peut se refaire ainsi une santé à peu de frais en se posant comme la seule opposition au social-libéralisme ...dont elle partage pourtant la problématique patronale de l'unlimited ! Quant aux silences d'opportunité (auxquels cèdent très précocement les camarades de GA 34) sur ce que fait ou ne fait pas le partenaire d'alliance, ils ajoutent à l'idée malheureusement répandue dans les secteurs populaires que tout cela est "magouille et compagnie". Ils ne permettent pas de mobiliser tous ceux qui, déçus une nouvelle fois par le PS, ont le souvenir qu'un Mélenchon avait affirmé se distinguer...radicalement d'Hollandréou... mais constatent qu'un Michel Passet reste dans la roue d'une Mandroux et fait des minauderies devant Moure tandis que René Revol reste dans la roue de Michel Passet ...en oubliant, au risque de tomber tantôt à gauche tantôt à droite, que le surplace vélocipédique, comme la confiance politique que l'on sollicite, n'est pas unlimited ...

Antoine (comité NPA du Pic-Saint-Loup) qui n'engage dans cette tribune que lui 
 
 L'article de l'Hérault du jour

 


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