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Egypte. La démocratie y est en danger. Pas de quoi ériger (implicitement !) la nôtre en modèle !


Le NPA et la situation en Egypte

 Le but affiché du référendum des 15 et 22 décembre était que le peuple se prononce sur un projet de Constitution des Frères musulmans et de ses alliés salafistes, les autres partis, islamistes oppositionnels, libéraux ou de gauche l'ayant boycotté. Ce projet est un profond retour en arrière, en deçà même du temps de Moubarak : les syndicats libres y sont quasiment interdits, les femmes réduites à une citoyenneté de second ordre, le travail des enfants comme le mariage des fillettes y est rendu possible, etc. La tentative a échoué.

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Un point de vue sur le traitement médiatique de l'Egypte en France 

Courage, Égyptien(ne)s: Vous Connaîtrez Bientôt La Démocratie Comme Chez Nous



En Égypte, les جمعية الأخوان المسلمين  sont, lisons-nous ce matin dans le divertissant quotidien Libération (qui relève pour l’occasion que ces «Frères règnent en famille»), animés par le souci (et l’envie) de consolider leur emprise «sur l’appareil d’État» : cela se voit, notamment, à ce que leur «référendum sur la Constitution» (un «texte flou, mal rédigé et soumis aux interprétations», explique Libération) a certes «été largement approuvé», mais «avec une forte abstention», et par «un oui entaché de fraudes», estime «l’opposition».

Ce constat du journal de Nicolas Demorand (1) confirme l’intuition philippevalique (mais pas que) selon laquelle, en sus de plusieurs litres d’eau salée, un véritable monde sépare les deux rives de la Méditerranée: la nôtre, où les Lumières restent allumées pour Noël, et celle, indiciblement plus obscurantiste, des Arabo-musulman(e)s, dont la seule évocation nous fait à bon droit frissonner d’anxiété.

Car en effet – et comme on dit (notamment) à l’UMP (non moins que dans quelques triées fédérations du Parti «socialiste»), où la seule idée que des gens puissent truquer une élection fait vomir la chefferie à longs traits : ce n’est pas (du tout) chez nous qu’on verrait de tels procédés.

Ce n’est pas (du tout) chez nous qu’on verrait une formation politique profiter de ses victoires électorales pour distribuer des places à ses affidé(e)s à la fin d’empriser l’appareil d’État : nous autres, qu’on est quand même beauuuuucoup plus évolué(e)s que les barbudos  d’outre-Occident, on n’est pas comme ça, n’est-ce pas ?

Pendant que ces arriérés se cooptent entre brothers, nous évitons quant à nous de catapulter nos fistons vers l’Epad, parce que nous, je veux pas te vexer, Abdelkader, mais l’ourdissage de si minables combinaisons ne fait pas partie de nos éprouvées traditions républicaines: nous, monsieur, nous ne sacrifions pas nos principes sur l’autel du règne en famille.

Puis surtout: quand nous organisons un référendum, il n’est pas entaché de fraudes, comme à Le Caire.

Si le non doit l’emporter – comme ce fut le cas en 2005 : nous laissons faire, et ce n’est qu’après un raisonnable délai de quelques mois que nous biffons d’un «mini traité» (dont l’adoption fédère dans un poignant unanimisme la droite without complexes et la «gauche» hollandaise), sous les hourras des bosses de Libération (et de leurs voisin(e)s d’éditocratie), l’inconvenant vote d’une plèbe qui a des fois de la difficulté à bien mesurer que trop de démocratie tuerait la démocratie, heureusement qu’on est là pour vous sauver de vos égarements, hein, les connards.

Et en même temps: nous serions injustes de ne pas nous rappeler que nous aussi, nous sommes passé(e)s, comme aujourd’hui les Cairotes, par l’âge de la pierre.

Courage, donc, ami(e)s Égyptien(ne)s: dans (à peine) quelques millénaires, vous pourrez vous aussi vous ébattre (enfin) dans la liberté chérie.

(1) Dont le nom rime avec hiiiii-haaaaan.

L'article sur le site de Bakchich

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Le but affiché du référendum des 15 et 22 décembre était que le peuple se prononce sur un projet de Constitution des Frères musulmans et de ses alliés salafistes, les autres partis, islamistes oppositionnels, libéraux ou de gauche l'ayant boycotté. Ce projet est un profond retour en arrière, en deçà même du temps de Moubarak : les syndicats libres y sont quasiment interdits, les femmes réduites à une citoyenneté de second ordre, le travail des enfants comme le mariage des fillettes y est rendu possible, etc. La tentative a échoué.
Le but réel de Morsi – mal élu en juin – était, en se faisant plébisciter sur le terrain religieux, d'obtenir une légitimité suffisante pour tenter de mettre un terme à la contestation politique et sociale qui ne cesse d'agiter l’Égypte depuis deux ans.
 

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