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Pauvreté. "Ceux qui ont le moins aident le plus" !


La solidarité des "petites gens" (!) envers les plus pauvres... 



Languedoc-Roussillon : ils hébergent ceux qui dorment dans la rue
SOPHIE WAUQUIER

Midi libre 18/12/2012 



Alors que le froid s’installe, des particuliers ouvrent leur porte à des personnes en situation précaire. Récits.
Pour Hélène à Carnon : "Sans l’entraide, on ne s’en sortira pas"
 
Hélène Haon, 27 ans, habite un petit studio à Carnon, sur le littoral héraultais. Un canapé et une mezzanine lui ont suffi à accueillir, pendant quelques jours, un homme d’une quarantaine d’années en situation précaire. Elle n’a jamais eu peur. Ni pour ses affaires - "Je n’ai rien à voler" -, ni pour elle-même. Il fallait à cet homme quelques jours à l’abri. Elle lui a ouvert sa porte, simplement. Sans emploi depuis le début de l’année, Hélène "se débrouille toujours" financièrement.


Depuis, elle s’occupe du site internet du 115 du particulier * et des maraudes au cours desquelles sont distribués cafés et bols de soupe sur la place de la Comédie à Montpellier. Pour elle, le manque de solutions en centre d’hébergement d’urgence est bien visible dans la rue. Certains dorment toujours dans des parkings.


Elle ajoute : "Depuis l’appel de l’Abbé Pierre en 1957, rien n’a été fait. Alors on fait juste avancer les choses, comme on peut, avec ce que l’on a. Sans l’entraide, on ne s’en sortira pas."


Pour David à Carcassonne : "Ceux qui ont le moins aident le plus"


A 150 km de là, à Carcassonne, David Buhot, 38 ans, vit seul avec ses deux enfants de 13 et 15 ans. Divorcé, un boulot à mi-temps, il habite un logement avec trois chambres. Pour lui, "ceux qui ont le moins aident le plus".


Au départ, il voulait simplement rendre service à une femme de 45 ans en situation précaire. Il l’hébergera 15 jours, le temps qu’elle retrouve un travail. En échange : petit coup de main à la maison et une aide pour garder les enfants. Avec un homme en revanche, l’accord a été plus difficile... "C’était le bordel à la maison. Et côté hygiène, ça n’allait pas du tout. Lui, il n’est resté que 2 jours."


Pour Sylvie et Patrice à Saint-Jean-de-la-Blaquière : "Quand on veut, on peut !" 


Dans l’Hérault, Patrice et Sylvie Leveder vivent avec leur fils de 12 ans à Saint-Jean-de-la-Blaquière, entre Gignac et Lodève. Le déclic remonte à février 2012, alors que les températures sont glaciales. "On avait nous-même froid dans la maison ! On pensait à ceux qui étaient dehors. Il fallait faire quelque chose."

Partager le peu qu’ils avaient a semblé une évidence. "Il a suffit de dix minutes pour se décider", se souvient Patrice. En voiture, le couple prend la direction de Montpellier. Dans une rue, ils rencontrent Damien qui s’apprête à dormir dehors avec ses trois chiens. "On lui a proposé de venir chez nous. D’être au chaud pour la nuit." Damien accepte. Une douche chaude, un repas, un vrai lit, et déjà du mieux le lendemain. Il est resté quelques jours avant de repartir.


"On finit souvent le mois à zéro"


Patrice et Sylvie ne s’arrêteront pas là et rejoignent aussi le 115 du particulier *. Ils accueillent alors plusieurs personnes durant quelques mois. Il est ancien chauffeur routier, elle est sans emploi. Ils gagnent tout juste 1 200 € par mois. Côté finances, c’est serré. "On finit souvent le mois à zéro." Pour Patrice, pas besoin d’avoir de gros moyens. "Quand on veut, on peut !" Et ce qu’ils gagnent en humanité n’a pas de prix.

Un geste simple : offrir un abri pour une nuit, partager une chambre, une salle de bain, une machine à laver... Permettre à ces exclus de reprendre des forces et les aider à repartir. "On les aide aussi dans leurs démarches pour retrouver un travail." Certains gardent le contact. "Un couple de Belges nous a écrit sur Facebook après leur séjour ici, ça fait vraiment plaisir."




Le 115 du particulier est un réseau d’entraide, créé près de Paris début 2012 d'abord sur Facebook par Cédric Lebert et Brann du Senon, deux hommes qui ont connu la rue. Le but : "Mettre en relation directe la main qui donne et la main qui a besoin." Le réseau a pris de l’ampleur et s’étend dans toute la France. Dans la région, les maraudes citoyennes se multiplient de Perpignan à Nîmes en passant par Montpellier ou Carcassonne.


 
Et pendant ce temps, à l'autre bout de la...chaîne sociale : Depardieu, un acteur de classe désormais dans un voyage sans retour en "classe affaires"

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