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Fonction publique. La ministre "comprend la situation difficile" des personnels mais dit non à toute revalorisation globale des salaires !


 Mobilisation des salariés de la Fonction Publique


Première grande grève de fonctionnaires du quinquennat

La CGT, FSU et Solidaires ont appelé l'ensemble de la fonction publique à manifester ce jeudi et réclament notamment une hausse du point d'indice, figé depuis 2010.

C’est une première pour le gouvernement Ayrault : les 5,2 millions de fonctionnaires sont appelés à cesser le travail jeudi par trois syndicats, un mouvement de grogne qui se cristallise principalement autour des rémunérations et de l’emploi. Quelque 120 rassemblements et manifestations sont prévus dans toute la France, dont une manifestation à 14 heures à Paris à partir de Port-Royal.

Le mouvement doit toucher les trois versants de la fonction publique (Etat, Territoriale et Hospitalière) où le gouvernement compte une part importante de son électorat. Son impact est difficile à anticiper, mais selon le SNUipp-FSU, premier syndicat du primaire, près d’un enseignant sur trois devrait notamment être en grève dans les écoles primaires.

La CGT, FSU et Solidaires, à l’origine de cette journée d’action, réclament une revalorisation du point d’indice, qui sert de base au calcul des salaires et est gelé depuis 2010. Mais ils entendent aussi faire part de leurs revendications sur l’emploi - les créations de postes dans les ministères «prioritaires» (Justice, Police, Education) devant se traduire par de nouvelles suppressions de postes ailleurs -, ou la journée de carence (non indemnisée) en cas d’arrêt maladie.

«L'heure a sonné»

Selon Thierry Lepaon, le futur secrétaire général de la CGT, «l’heure de la mobilisation a sonné» pour les fonctionnaires. «C’est la première fois depuis que ce gouvernement est présent qu’il y a une mobilisation de cette ampleur», a indiqué Thierry Lepaon sur RTL. «Les questions sont sur la table, le gouvernement les connaissait avant d’accéder aux responsabilités, il a pris des engagements vis-à-vis des fonctionnaires et il faut qu’il puisse les respecter», a-t-il dit.

«Les questions sont simples et récurrentes : les problèmes de salaires, d’emploi et plus généralement les difficultés qu’ont l’ensemble des fonctionnaires à exercer pleinement la mission qui leur est confiée», a-t-il poursuivi, estimant que la Révision générale des politiques publiques (RGPP), pratiquée sous l’ancien gouvernement (notamment le non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite) se poursuit actuellement «même si le nom a changé».

«Les fonctionnaires ont perdu en moyenne 13% de leur salaire dans les dix dernières années», a affirmé Thierry Lepaon, qui doit succéder à Bernard Thibault à l’occasion du 50e Congrès de la CGT prévu du 18 au 23 mars à Toulouse.


Rendez-vous le 7 février

Avec ce mouvement, les syndicats espèrent peser sur une réunion consacrée aux carrières et rémunérations prévue le 7 février avec la ministre de la Fonction publique Marylise Lebranchu. Mais cette dernière a d’ores et déjà laissé entendre qu’une revalorisation globale des salaires n'était pas d’actualité. Elle a reconnu mardi «une situation difficile pour les fonctionnaires», mais rappelé aussitôt «les contraintes budgétaires», une hausse de 1% du point d’indice augmentant de 800 millions d’euros la masse salariale de l’Etat (80,6 milliards d’euros en 2013), que le gouvernement entend garder stable.

La ministre a néanmoins souligné que de nombreux sujets seraient abordés dans le but d’améliorer les conditions de travail des agents, citant l'égalité homme-femme, la formation professionnelle, ou encore les parcours professionnels. Elle a également indiqué qu’elle comptait discuter d’un «nouveau système de primes» en modifiant notamment un dispositif de rémunération au mérite instauré par le précédent gouvernement, la Prime de fonction et de résultat (PFR).

Pour Jean-Marc Canon (CGT), cette annonce est une bonne nouvelle. Mais, a-t-il indiqué à l’AFP, «maintenant, il s’agit de voir quel est le dispositif qui va s’y substituer parce que l’argent, il faudra bien le redonner aux salariés concernés». La réunion du 7 février pourrait permettre aux syndicats d’en savoir plus sur les intentions de la ministre. Ils ont d’ores et déjà prévu de se réunir à nouveau après cette rencontre, pour voir si leur «impatience» a été prise en compte.

(AFP)

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