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Montpellier. Jeunesse en colère des quartiers populaires cherche désespérément "changement maintenant" !



Montpellier : la colère de ces jeunes frappés par le chômage


GUY TRUBUIL Midi Libre 08/01/2013
Les jeunes attendent la concrétisation des promesses.
Les jeunes attendent la concrétisation des promesses. (RICHARD DE HULLESSEN) 

Ils ont entre 18 et 25 ans, une formation mais pas de travail ou si peu. Ils assurent avoir voté François Hollande mais, depuis, ne voient rien venir.


Mercredi 2 janvier, dans le hall d’un gymnase des Hauts de La Paillade : venus de plusieurs immeubles du quartier, ils sont une vingtaine de garçons désireux de s’exprimer. Ils disent qu’ils auraient pu être cent à tenir les mêmes propos, que les filles aussi vivent la même situation. Âgés de 18 à 25 ans, titulaires de CAP BEP pour certains, du bac pro pour d’autres, ils sont tous en recherche d’emploi, d’une véritable insertion sur le marché du travail.

Jamais on ne nous rappelle


Leurs paroles traduisent la colère, la rage parfois, la détresse aussi. En ce début d’année, alors que la lutte contre le chômage est classée priorité des priorités par le gouvernement, ils enragent de ne rien voir venir. "On a fait des CV, on les a déposés dans les agences d’intérim, on fait toutes les démarches, il n’y a rien, jamais on ne nous rappelle. On ne trouve même pas de formation", témoignent-ils. Mourad, Amin, Bilal, Mohamed, Karim ou Walid décrivent le même quotidien marqué par l’attente d’un appel, les rendez-vous qui s’achèvent en impasse.
 
Seulement trois fiches de paie


"Moi, ma mère me lève à 6 h du matin. Mais à 6 h, je n’ai déjà plus rien à faire, lâche l’un d’eux. Les seuls emplois que j’ai trouvés c’est tout seul et souvent ce n’est déclaré qu’une partie du temps." Ces expériences de travail au gris sont fréquentes mais sans lendemain. "J’ai 21 ans et seulement trois fiches de paie, ce n’est pas normal. On entend parfois “Y’en a ras le bol des jeunes des cités” mais on veut travailler, on a faim."

40 % de chômage à La Paillade


"On se bouge", insiste le groupe mais les efforts se concluent régulièrement par des échecs. "On est allé voir pour la sécurité du stade, y’a rien. Chez Nicollin, on n’a pas de réponse. À la ville, cela fait deux mois que j’ai déposé un CV, je n’ai pas de réponse." À La Paillade, le taux de chômage dépasse les 40 % de la population active et s’avère particulièrement élevé chez les jeunes demandeurs d’emploi. "Je veux juste qu’on me mette le pied à l’étrier. Je ne veux rien, seulement parler à quelqu’un", explique gravement Walid.

Trop de piston


Au fil des mois, des années, la défiance vis-à-vis des associations, des structures intermédiaires, des initiatives institutionnelles s’est installée et apparaît définitive. "Il y a quelques jours, il y a eu un forum pour l’emploi organisé ici. Ils y sont allés. Résultat, zéro", déplore un père de famille. "Ce n’est que du bluff. On se sent abandonné. Les administrations locales ne font rentrer que les gens qu’elles connaissent. Il y a trop de piston", assurent-ils. Le lien avec les élus locaux, "absents ou impossibles à rencontrer", semble aussi cassé. En mai dernier, des adultes assurent que l’élection de François Hollande a toutefois redonné de l’espoir avec la promesse de créer 150 000 emplois d’avenir.

Si ça continue, ça va péter


Le candidat socialiste a recueilli sur le canton 73,31 % des voix au second tour, le meilleur score dans l’Hérault. Mais les retombées de son action tardent à se concrétiser et les jeunes mettent en garde contre une nouvelle désillusion. "Ça ne va plus. Si ça continue, ça va péter. On va faire une émeute, on fera un blocus. On va mobiliser, on peut être mille, assurent-ils. Ce sont des menaces, vous pouvez le dire."


1 735 CONTRATS DANS L’HÉRAULT

Selon le gouvernement, les emplois d’avenir devraient permettre de répondre aux problèmes posés par les jeunes chômeurs. 30 % du dispositif est réservé aux jeunes issus des zones urbaines sensibles. Il s’adresse aux 16-25 ans sans emplois. Dans l’Hérault 1 735 emplois d’avenir ont été octroyés et plusieurs collectivités territoriales - Département, Agglo - ont déjà indiqué qu’elles étaient candidates pour en accueillir. 

Une centaine d’emplois d’avenir ont été contractualisés


À Montpellier, la mise en œuvre de ce dispositif a été confiée à la mission locale d’insertion, chargée de collecter les offres des employeurs et de leur proposer des jeunes candidats. « Pour l’instant, le secteur marchand n’est pas concerné. Pour qu’il le soit, il faut un arrêté spécifique du préfet qui va cibler les métiers pouvant être éligibles. Dans l’Hérault c’est en réflexion », explique-t-on à la Dirrecte. À terme, 10 % du quota départemental pourraient être affectés au secteur marchand. Jusqu’à présent, une centaine d’emplois d’avenir ont été contractualisés. La Dirrecte précise qu’elle sera vigilante « afin que ce dispositif bénéficie aux jeunes qui en ont le plus besoin. Le rôle des missions sera de s’assurer que les jeunes soient bien éligibles et correspondent à l’objectif fixé ».


A lire aussi

Tract distribué à Clermont-Ferrand


 

 
 

 

Pour contacter le NPA 34 : contact@npa34.org


Premiers emplois d’avenir : des jeunes déjà remerciés


Elsa Fayner | Journaliste
Rue89

C’est l’une des rares mesures du gouvernement pour lutter contre le chômage. Les emplois d’avenir doivent permettre aux services publics et à certaines entreprises du privé de recruter 150 000 jeunes à l’horizon 2014, dont 100 000 d’ici la fin 2013.

Mais dans le Var, déjà, six jeunes de moins de 26 ans ont vu leur emploi d’avenir rompu par la Caisse d’allocations familiales (CAF) trois semaines après leur prise de fonction en tant que téléconseillers, révèle le quotidien Var Matin.

« Un sentiment d’amertume et d’injustice », pour eux. Comme Lydia, 25 ans, interrogée par RMC :

« J’ai quitté un CDI pour cet emploi. Lors de la signature des contrats, le directeur nous a fait un très beau discours, il nous a dit qu’on allait être une grande famille, qu’on était dix-huit, et qu’on serait dix-huit au bout des trois ans. Il nous a parlé des possibilités de faire des formations complémentaires, pour progresser, et ce n’est pas le cas du tout. »

Des jeunes jugés pas assez compétents


Dix-huit jeunes ont été embauchés pour répondre aux usagers sur la plateforme téléphonique de la CAF. Mais, pour six d’entre eux, l’employeur a décidé de rompre la période d’essai, qui devait durer un mois.

Motif : pas suffisamment compétents. Un problème de « marge de progression » et de « potentiel », avance la direction de la CAF Var, contactée par Rue89 :

« C’est un métier qui requiert des compétences spécifiques : savoir-faire relationnel et rédactionnel, maîtrise d’outils informationnels et aisance orale. Ce métier nécessite également une connaissance générique de 15 000 règles de droits. »

Un dispositif pourtant pour les peu qualifiés


Problème : les emplois d’avenir sont destinés aux jeunes peu qualifiés, « éloignés de l’emploi, en raison de leur défaut de formation ou de leur origine géographique ».

Et le contrat s’accompagne de l’obligation, pour l’employeur, de former le jeune salarié :

« Le jeune est placé en capacité d’effectuer un parcours de formation permettant d’acquérir des compétences professionnelles. »

Une formation suffisante ?


La CAF estime avoir tenu l’engagement :

« Durant trois semaines, les dix-huit personnes recrutées ont été épaulées pour leur prise de fonction. »

Pour la direction de la CAF du Var, il était difficile de poursuivre la formation au-delà :

« Le dispositif ne propose qu’un mois de période d’essai. Après, c’est un pari que vous faites. Si vous vous apercevez que le salarié n’a pas les compétences, malgré la formation, vous ne vous pouvez plus vous en séparer. »

Or, pour Michel Abhervé, qui enseigne l’économie sociale et les politiques publiques, c’est un accompagnement beaucoup plus long qu’il faut envisager pour les emplois d’avenir : leur progression « n’est pas une affaire de semaines, mais de mois et peut-être d’années », estime-t-il sur son blog.

Pour recruter des plus diplômés ?


La CAF compte maintenant leur trouver des remplaçants. Avec quel niveau de formation ?

Pour le chercheur Michel Abhervé, il convient de voir si, « dans le fonctionnement actuel et futur des CAF, il existe des besoins qui pourraient être pourvus par des jeunes de faible qualification ». Ce dont il doute :

« Cette démarche s’inscrirait à l’opposé exact du mouvement continu d’élévation du niveau de formation des personnes embauchées dans le réseau CAF, où le niveau bac est maintenant considéré comme le minimum et le Bac+2 devient de plus en plus la norme minimale pour les recrutements. »

Un risque de perversion du dispositif


Au-delà du cas des CAF, Michel Abhervé s’inquiète donc pour le dispositif dans son ensemble :

« Le pire serait que, pour répondre à des besoins indéniables, on pervertisse la logique fondatrice des emplois d’avenir en élevant massivement le niveau des jeunes concernés. »

Il n’y aucune inquiétude à avoir, répond la direction de la CAF du Var :

« Ce n’est pas une question de dispositif, il nous a satisfait dans les deux tiers des recrutements et, nous l’espérons, pour les remplaçants. Mais nous allons retravailler les critères de sélection. »

Un dialogue de sourds.


Le NPA et les emplois "ciblés" pour les jeunes 

La critique des "emplois d'avenir" faite par le NPA : Contrat « emploi d’avenir » : Première attaque contre la jeunesse ! Voir aussi Fiches Emplois d’avenir (NPA Jeunes)
 

Sur les Emplois d'avenir Professeurs :   Déclaration de la fédération SUD Éducation - Union Syndicale Solidaires

Voir aussi  cet extrait de la Résolution adoptée par l’Assemblée Générale étudiante de Lille 3 le 9 octobre 2012 :"Refusons que les jeunes soient le moyen, comme le prévoient les emplois d’avenir ou les contrats de génération, de faire baisser le « coût du travail », c’est à dire nos salaires, par le biais des exonérations de cotisations sociales ou des subventions publiques aux entreprises."

Et aussi

Communiqué du NPA

Pour les quartiers populaires, les ZSP c'est le changement dans la continuité des politiques répressives de la droite !

 

Manuel Valls a annoncé en septembre dernier la création des premières Zones de Sécurité Prioritaire (ZSP)  : 15 en 2012, 50 en 2013. Un projet qui prend pour cible policière les quartiers populaires, cohérent en cela avec toute la politique d’un ministre qui assume la sale besogne d’expulser, à la manière d’Hortefeux-Guéant, les Roms et les sans papiers!



La toute nouvelle vague de création de ZSP coïncide, en un mauvais plan com’ du Ministère de l’Intérieur, avec la publication du rapport annuel de l’Observatoire National des Zones Urbaines Sensibles (ONZUS). Les chiffres sont sans appel : en 2010, 36, 1% des habitants de ces zones (contre 12, 6 hors ZUS) vivaient en dessous du seuil de pauvreté. Ils étaient 30, 5% quatre ans auparavant.


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