À la Une...

Paris. Rassemblement des salariés en lutte : "c'est le moment de passer la deuxième !"


Les PSA tentent la convergence des luttes
Des employés de différentes industries (Sanofi, Faurecia, Goodyear, Candia) rassemblés le 29 janvier devant le ministère du Travail à Paris.
Des employés de différentes industries (Sanofi, Faurecia, Goodyear, Candia) rassemblés le 29 janvier devant le ministère du Travail à Paris. (Photo Bertrand Guay. AFP)

Reportage Revigorés par la suspension du plan social, ils ont manifesté aux côtés d'autres salariés menacés, réclamant l'interdiction des licenciements boursiers.

Par DOMINIQUE ALBERTINI 


Dans les rues parisiennes, le slogan du jour n'était pas «Mariage pour tous!», mais «Justice pour tous!». Du siège de Peugeot-Citroën au ministère du Travail en passant le Virgin des Champs-Elysées, plusieurs centaines d’ouvriers de l’usine PSA d’Aulnay ont promené leur colère dans les rues de la capitale ce mardi, se joignant sur leur chemin à d’autres salariés menacés de licenciement. 

En milieu de journée, ils étaient environ deux cent à être réunis devant le siège du constructeur, avenue de la Grande armée, entre l’Arc de triomphe et les tours de la Défense. Sous un ciel gris, quelques œufs éclatent contre les grandes vitrines du bâtiment, et des «Varin assassins» montent vers les fenêtres du président du directoire du constructeur. Deux semaines après le début de leur grève, et au lendemain de leur retour dans l’enceinte de l’usine, les PSA se déclarent toujours aussi déterminés.

Regonflés, même, par la décision rendue ce matin par la Cour d’appel de Paris, qui a suspendu le plan social en raison d’un manque d’information de la part du constructeur automobile. Les grévistes espèrent que cette décision incitera le constructeur à reprendre les négociations «de zéro», sur des bases plus avantageuses pour eux.

«Passer la deuxième» 

 

«C’est un très mauvais coup pour Peugeot, et donc une très bonne nouvelle pour les salariés», se réjouit Jean-Pierre Mercier sur le perron du bâtiment. Le délégué CGT, leader du mouvement, donne le ton de la journée : «On a trois messages à adresser aujourd’hui. Au monde du travail : faisons cause commune ! C’est le seul moyen de sauver nos emplois. Aux patrons : nous ne sommes pas prêts à nous laisser licencier sans rien faire. Au gouvernement : nous, contrairement à vous, on se bat vraiment contre le chômage.»


Non loin de là, on aborde Jonas [le prénom a été changé, ndlr], la quarantaine, employé à l’atelier ferrage. Gêné financièrement, il est en grève aujourd'hui mais hésite encore à rejoindre le mouvement. Il raconte que, depuis deux semaines, les non-grévistes restent dans leurs ateliers, «mais ils attendent. Certains jours, on arrive à sortir une vingtaine de voitures. Les cadres passent souvent vérifier si on est bien là. Il y en a plus qu’avant, la direction les a fait venir d’autres sites». Un camarade tente de convaincre Jonas de rejoindre les grévistes : «Allez, on les tient là ! C’est le moment de passer la deuxième !»

 Convergence

 

Mettant en actes l'appel à faire «cause commune», le cortège PSA s'ébranle en direction du Virgin des Champs-Elysées, à quelques centaines de mètres de là. Devant le grand magasin, promis à la fermeture, des employés de celui-ci, mais aussi du groupe pharmaceutique Sanofi et du laitier Candia, également concernés par des plans sociaux. Des élégantes aux bras chargés d'emplettes se voient remettre des briques de lait chocolaté, tandis que Jean-Luc Mélenchon palabre avec les grévistes, et qu'au micro Philippe Poutou (NPA) et Nathalie Artaud (LO) exhortent les travailleurs à la «convergence des luttes».

«Ce qui me frappe, c’est que c’est à chaque fois le même type de problème, la même manière d’agir de la part d’actionnaires financiers, justifie Pierre Laurent, secrétaire national du PCF. Nous redéposerons bientôt un  projet de loi pour interdire les licenciements boursiers. Au gouvernement de mettre en accord ses paroles et ses actes»«Dans "convergence des luttes", il y a "lutte", souligne quant à lui Mercier. Avant de converger, il faut d’abord qu’il y ait un mouvement général de grève. Il nous faut un nouveau mai 68 !»

Au bout de l’avenue, un cordon de CRS oblige la troupe des PSA à emprunter le métro vers le ministère du Travail. «C’est parce qu’on est près de l’Elysée, explique un PSA à son jeune voisin. C’est la République.» «Et nous, on est pas républicains ?», s’indigne l'autre. «Non, on est révolutionnaires !». Dans un fracas de tambours et de «Poussez pas !», le cortège s'entasse dans la rame. Près de la rue de Grenelle, des salariés de Goodyear Amiens ont déjà pris position. Une délégation de huit personnes est reçue au ministère, pour remettre un projet de texte contre les licenciements boursiers. «Hollande a fait des promesses pendant la campagne, rappelle Séverine, une ancienne salariée des 3 Suisses. On est en février. On attend.»

L'article sur le site de Libération 

À lire aussi 

Le compte rendu du Monde



La justice suspend le plan de restructuration de PSA
La CGT, qui estimait que le programme prévoyant 8 000 suppressions de postes n'avait pas suffisamment été détaillé au personnel, a obtenu gain de cause.

L'usine PSA d'Aulnay rouvre sous tension
Les cadres appelés par le groupe pour renforcer l'effectif à Aulnay ont été abondamment hués à leur arrivée par les grévistes.



Au rassemblement de convergence des salariés en lutte du 29 janvier




...................................

renault.png
Accéder aux interventions au meeting contre les licenciements : Militant chez PSA Militant chez Prestalis Militant chez Googyear Militant aux 3 Suisses (Licenci'elles) Militant chez Renault

 

20919_image.jpg
Le moins que l’on puisse dire, c’est que les confédérations syndicales et leurs structures fédérales ou départementales ne tentent rien pour faire le lien entre les luttes du moment. Heureusement que...
Et aussi


  
  
  
  
Nos dossiers  


 

Consultez les articles par rubrique


CORONAVIRUS

LUTTES SOCIALES
FÉMINISME
ANTIRACISME ANTIFASCISME
>


SOLIDARITÉ MIGRANTS
ÉCOLOGIE
JEUNESSE ENSEIGNEMENT


POLITIQUE LOCALE
DÉBATS
POLITIQUE NATIONALE


INTERNATIONAL
RÉPRESSION
NPA