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Carcassonne. Les Pilpa font plier la direction. Rendez-vous de vigilance ouvrière dans 6 mois !



"Si le carnet de commandes est plein jusqu'en juin, c'est grâce au travail des salariés. On peut être fiers de nous !"


Pour une surprise, c'est une surprise ! Lors d'un comité d'entreprise extraordinaire, ce lundi matin, la direction de Pilpa a entériné un plan de charge de six mois. En clair, l'usine va tourner à plein régime jusqu'à fin juin ! Sept mois après l'annonce du projet de fermeture, les salariés viennent de gagner six mois de travail supplémentaire. Après les deux décisions de justice qui leur ont été favorables, c'est donc une troisième victoire pour eux ! En faisant corps contre chaque décision de la direction, en rendant leur combat populaire, en prenant en main leur avenir - à l'image de la réflexion autour de la Scop -, les Pilpa se sont inventé un avenir. (L'Indépendant)

Carcassonne. Les Pilpa veulent travailler plus pour produire plus

L'Indépendant 6 février 2013


PHOTO/Photo Claude Boyer

Heureusement que le ridicule ne tue pas ! Après avoir annoncé la fermeture de l'usine pour insuffisance de rentabilité, après avoir enclenché deux plans sociaux - suspendus par le tribunal -, la direction de Pilpa vient de décider que la production repartait pour six mois !

"Cette décision montre bien que la fermeture était injustifiée, constate Christophe Barbier, délégué du personnel. Si le carnet de commandes est plein jusqu'en juin, c'est grâce au travail des salariés. On peut être fier de nous !" 

Hier midi, les différents discours ont été très applaudis lors de l'assemblée générale des salariés. Sept mois jour pour jour après l'annonce du projet de fermeture, la crème glacée avait pour la première fois un parfum de victoire ! 

"Jusqu'à présent, ils nous faisaient travailler parce qu'ils y étaient obligés, a lancé Rachid Aït-Ouakli, syndicaliste CGT. Maintenant, ils nous font bosser parce qu'ils ont besoin de nous !" "De l'aveu même d'un membre de la direction, on a appris que les autres sites étaient en train d'apprendre ce qu'on fait, mais qu'ils n'étaient pas encore prêts à produire !" 

"R & R se sert de nous comme vitrine !" 

 "C'est parce qu'on est les seuls à avoir les machines adéquates qu'on va garder la production des bâtonnets sous les licences Disney, Oasis et Orangina, souligne Christophe Barbier. Ironie du sort, "R & R se sert de notre savoir-faire comme vitrine !" "C'est un bras de fer, et on est en train de les faire plier", résume-t-il.

Mais la bataille n'est pas finie, et elle s'engage maintenant sur le thème des quantités à produire. "Ils veulent faire 12 000 palettes en six mois, alors qu'on en avait fait 30 000 sur le premier semestre 2012, explique Christophe Barbier. Depuis, R & R a perdu des marchés, notamment auprès de grandes surfaces. Mais on peut très bien produire 25 000 palettes". 

"On veut produire davantage, mais il faut pour cela que la direction fasse appel à des CDD et des intérimaires, insiste Maxime Jarne. Il n'est pas question qu'on bosse 48 heures par semaine". 

Pour l'instant, la production va repartir sur la base de semaines alternées de quatre et cinq jours de travail, soit respectivement 32 et 40 heures par semaine. 

"La balle est maintenant dans le camp de la direction, précise Rachid Aït-Ouakli. On va voir dès lundi s'ils nous amènent des volumes supplémentaires". Parfum de victoire, hier midi, lors de l'assemblée générale des Pilpa. 



 Pilpa maintient la production du site de Carcassonne au premier semestre 2013

La direction de Pilpa fait face à ses obligations d'employeur en maintenant la production du site de Carcassonne au premier semestre 2013". C'est sous ce titre que nous est parvenu un communiqué, faisant suite au plan de charges de six mois décidé lundi en comité d'entreprise. [...]

Pourquoi ne pas enclencher un nouveau plan social maintenant, au lieu de s'engager à produire pendant six mois ? Selon le syndicat CGT, "c'est parce que R & R a besoin de nous". Une affirmation que n'a pas réfutée la direction. "N'ayant pas réussi à fermer le site de Carcassonne à temps pour déménager les machines, R & R se retrouve condamné à produire sur place", en concluent les délégués du personnel
  


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