À la Une...

Gard. Une assemblée d'élus coalisés PS, PC et Verts à la peine face à des grévistes et des antinucléaires !


UNE JOURNEE PARTICULIERE AU CONSEIL GENERAL DU GARD...


L’ Assemblée départementale du Gard se réunissait le 15 février pour débattre de ses orientations budgétaires. Pendant que les élus se congratulaient mutuellement autour d’un petit-déjeuner-buffet, une bonne centaine de grévistes du Conseil Général, à l’appel de SUD et de la CGT, envahissait l’amphithéâtre où se tenait cette réunion. L’arrivée, quelques minutes plus tard, de quelque 150 militants opposés au projet de surgénérateur Astrid à Marcoule, soutenu par le Conseil Général, faisait monter la pression dans une salle surchauffée...

Le Président du Conseil Général, le socialiste Damien Alary, sous la pression, donne la parole aux syndicats. SUD puis, la CGT, rappellent ce pour quoi ils se battent depuis un an : refus de l’augmentation du temps de travail et de l’imposition du jour de carence pour maladie, augmentation de la prime uniforme de fin d’année, prise en charge par l’employeur des cotisations pour les mutuelles pour tous, arrêt des restructurations à répétition, sources de souffrance au travail et de dégradation des services rendus aux usagers. Ils dénoncent la fin de non-recevoir opposée par l’exécutif PS-PC-Verts qui est allé jusqu’à refuser de recevoir les grévistes venus négocier le 31 décembre et a fait intervenir la police pour leur interdire l’accès à l’Hôtel du Département !

Réponse lapidaire du Président qui propose que les groupes politiques de la majorité reçoivent les syndicats dans une salle annexe. Pierre Peguin, pour les antinucléaires, dénonce les graves dangers que le projet Astrid fera courir pendant des millénaires à notre région et propose des alternatives s’inscrivant dans la rupture énergétique et dans la création d’emplois sur Marcoule. Longue réponse de l’Exécutif par la bouche d’un élu étiqueté PCF-Front de Gauche pour défendre le nucléaire au nom du réalisme économique et des progrès de la science...

Nous assistons à une coexistence pacifique entre grévistes et antinucléaires malgré que le fait que nombre de cégétistes soutiennent cette énergie et que certains décroissants ironisent sur les revendications syndicales.
Le face à face entre les grévistes et les représentants du PS, du PC et des Verts est particulièrement tendu. Les élus affichent un front sans faille pour refuser les revendications. Certains militants de la CGT, souvent membres du PC, attaquent durement la politique du Gouvernement, font le lien avec celle du Conseil Général 30 et demandent un changement de cap. Prise de conscience douloureuse de l’écart entre les proclamations nationales du PC-Front de Gauche et la soumission de celui-ci à la gestion néolibérale du PS dans les collectivités territoriales ? Pression pour améliorer leur rapport de forces lors des prochaines élections ? Un peu des deux certainement et dans des proportions variables selon les intervenants...

En fin de matinée, les grévistes décident d’occuper l’amphi où se tiennent les délibérations. Le Président se voit contraint de suspendre les délibérations de l’Assemblée. L’après-midi un Comité Hygiène et Sécurité extraordinaire devait se tenir, suite à la tentative de suicide d’un collègue sous les yeux du Président il y a quelques semaines...Dur rappel de ce qui se vit sur le terrain...

Et maintenant ?

D’ores et déjà SUD et la CGT s’apprêtent à relancer la mobilisation. Le réseau Sortir du Nucléaire va amplifier la lutte contre le projet Astrid. Les militants du NPA prendront toute leur place dans ces deux mobilisations.

Pour améliorer les rapports de force.
Pour favoriser la convergence des luttes, même si, on l’a vu, ce n’est pas toujours facile.
Pour construire une alternative politique avec tous ceux qui, pour une vraie rupture, veulent faire ce qu’ils disent et dire ce qu’ils font !

Nathalie et José (NPA Nîmes)
Cliquer sur les images pour agrandir
 
 
 

Des documents sonores sur ces faits : Au Ras du Réel !... le Gard entre convergence et éclatement

A lire aussi

Gard. Guérilla ? Quand l'ouvrier se mobilise l'Alary socialiste crie au hallali !

Conseil général du Gard : des manifestants perturbent les débats, le président réplique
 
Début de séance animée pour le président Alary.

Gard. Non à la construction du réacteur nucléaire de 4e génération Astrid !


Interpellation Publique du Conseil Général du Gard, le 15 fèvrier

...............................

Des archives quelque peu actuelles...

A Gauche Maintenant! Fidélité et reniement!

Par NPA 34. samedi 27 mars 2010

 

En avril 2010, au sortir de la campagne des Régionales où la liste unitaire A Gauche Maintenant ! (regroupant entre autres le NPA et le Front de gauche) avait obtenu "un score fort honorable" (9%), un camarade du NPA 34 avait publié une tribune libre dans ce qui était alors le blog de son parti. Il mettait en cause le double jeu d'un élu gardois du PC dont il est question, plus haut, dans le récit de l'envahissement du Conseil Général du Gard : l'article de presse reproduit ci-dessus nous dit que Jean-Michel Suau, il s'agit de lui, a "été mis devant ses contradictions par des syndicalistes de Sud". Voilà qui résonne en écho des contradictions pointées, aux Régionales, il y a trois ans. Lecture de cette tribune libre.

La campagne électorale est finie. Avec un score honorable qui ne nous a pas permis cependant, pour cause principalement de manoeuvres socialistes, de mener la bataille politique au second tour, nous ne pouvons que relever le bilan plus que satisfaisant de la démarche unitaire de A Gauche Maintenant! Sous la houlette d'un trio de porte-paroles issus du PCF, du NPA et du PG, c'est l'essentiel des militants de la gauche de transformation sociale de la région qui s'est mobilisé. Qui s'est mobilisé sur la base d'un protocole d'accord et d'un programme mûrement discutés et mis en forme autour de thèmes aussi "alternatifs" que le refus de la réforme territoriale, l'interdiction des licenciements et l'opposition au financement des entreprises capitalistes, le Smic à 1500 € nets et les 300€ pour tous, la défense de la retraite à 60 ans et le retour aux 37,5 annuités, etc.

C'est sur cette base de rupture politique avec les frères jumeaux que sont le sarkozysme et le frêchisme, que nous avons posé, par-delà ces élections, les jalons, les jalons seulement mais ce n'est pas rien, pour que se constitue une gauche enfin de gauche!


Cet esprit de fidélité à l'orientation d'AGM! s'exprime parfaitement dans la déclaration de René Revol du 25 mars dont nous extrayons ce passage éloquent: "Nous avons permis l’émergence et l’affirmation au cœur de la gauche d’une alternative unitaire. Elle est le garant du combat pour battre la droite et l’extrême droite, pour prendre date et tourner la page de Frêche. Nous devons dés maintenant œuvrer ensemble dans cette région à mettre en mouvement citoyennes et citoyens sur les propositions de rupture dont nous avons été porteurs." (1)

Voilà pour la fidélité à AGM! Passons au reniement!

  Nous avons appris cette semaine que Jean-Michel Suau, communiste candidat sur la liste gardoise d'AGM!, avait été démis par l'ultrafrêchiste président du Conseil général du Gard, Damien Alary, de sa fonction de vice-président dudit Conseil Général. Que croyez-vous qu'il se soit passé par la suite? Une suite très, très rapide. Par la grâce d'une manoeuvre, dans la plus pure tradition des jeux politicards de la gauche capitaliste, Patrick Malavieille, le président du groupe communiste du Conseil Général à qui, comble de la magnanimité "alarofrêchiste", avait été rétrocédé le "pouvoir" (!) de réaffecter cette vice-présidence, eh bien! en a à nouveau investi notre bon Jean-Michel Suau ! On notera avec quelle réjouissance, devant tant de virtuosité politique, Midi Libre a pu titrer "Malavieille sauve le soldat Suau" (2)

Et nous voilà donc, pratiquement dans le même temps où René Revol propose à ses compagnons de campagne de prolonger et de renforcer la dynamique d'alternative, avec un candidat AGM! réintégrant la solidarité politique avec le frêchisme! Car c'est cela que signifie accepter d'être vice-président d'Alary, un des deux possibles successeurs à la Région désignés par sa majesté septimaniaque ! C'est ainsi, en effet, on ne le sait que trop, que procède cette gauche corrompue et vermoulue: elle courbe l'échine devant la décision monarchique de proposer tel ou tel pour poursuivre l' "oeuvre" du chef, le chef d'oeuvre de saccage des valeurs de gauche!

Jean-Michel Suau curieusement se répand aujourd'hui sur la nécessité de rassembler les communistes (3), en excluant quand même, semble-t-il, les profrêchistes évalués à environ 20%, mais, finalement, dans ces 20 %, tout le monde ne serait pas perdu, etc. On notera, ici, comble de l'enfumage et de l'inconséquence, que JM Suau, dans l'instant où il fait, vers Alary, le pas qu'un Boré ("communiste" vice-président sortant du Conseil Régional) a fait en rejoignant-restant avec Frêche, se permet le luxe de dénier au dit Boré le droit de se réclamer du PC, se confortant ainsi, lui-même, à peu de frais, dans la légitimité de son appartenance au PC et probablement dans sa fidélité à AGM!!

Que dire, enfin, pour bien comprendre vers où souffle le vent de cette bien problématique réconciliation des "communistes" dont parle JM Suau, de la déclaration de P Malavieille, l'artisan de sa réintégration dans le cercle fermé alaryste, selon laquelle « Au fil des semaines, on a senti que la campagne du Front de gauche se déportait vers l'extrême gauche et une position très anti Frêche. » ? (2). Il peut au moins être rassuré, JM Suau n'est plus soumis à ce que l'on comprend être (mais avec quel art du sous-entendu!) une dérive gauchiste condamnable.

JM Suau est une illustration supplémentaire des dérapages auxquels expose l'absence de cohérence dans l'engagement politique et de respect pour les militants et les électeurs. Mais si cette double absence ne nous étonnait plus chez Gayssot and Co, qui ont foulé aux pieds le vote écrasant des communistes régionaux pour une unité type AGM!, elle nous scandalise chez quelqu'un qui continue à se réclamer de A Gauche maintenant!, comme elle doit scandaliser tous ceux qui sont décidés, eux, à mouiller, encore et toujours, la chemise contre Sarko et contre Frêche-Alary-Bourquin...

Nous relèverons, dans le florilège de confusionnisme dont fait preuve JM Suau, dans l' entrevue accordée à Midi Libre, la piètre justification de son ralliement: un Conseil Général ne serait pas...(pathétique lapalissade)...le Conseil Régional. Tout cela pour signifier qu'on peut-être frêchocompatible à Nîmes et AGM! en Languedoc-Roussillon!

Nous conclurons en rappelant que, pour nous, un des acquis d'AGM! tient à sa capacité de conjuguer l'unité avec la clarté dans l'orientation, à sa volonté de démontrer qu'être unitaire pour l'alternative c'est nécessairement être pour la rupture avec ce qui tue l'alternative, la rupture avec Sarko, Frêche et donc aussi avec Alary! Une chose simple mais essentielle que JM Suau ne comprend pas! Ne comprend plus! L'avait-il jamais compris?

Décidément ce "frêchissement"-franchissement de la ligne jaune politique mérite un carton rouge de la part de tous ceux qui restent en cohérence avec AGM! Qu'en pensez-vous René, François, David et tous les autres?

1) l'ensemble de la déclaration est à lire ici: http://www.agauchemaintenant.fr/Message-de-Rene-REVOL
(2) http://www.midilibre.com/articles/2010/03/24/ALES-Malavieille-sauve-le-soldat-Suau-1160905.php5
(3) http://www.midilibre.com/articles/2010/03/26/NIMES-J-M-Suau-La-question-ne-portait-pas-sur-Alary-1164109.php5

[Désolé les liens de Midi libre ne sont plus actifs !]

Antoine (NPA Pic-Saint-Loup)

Ces lignes étonneront beaucoup de ceux qui avaient oublié que, depuis 2010, c'est tout le PCF et tout le Front de gauche du Gard et de la région qui ont, en quelque sorte, donné raison à...Jean-Michel Suau puisqu'ils ont résolu sa contradiction : ils ont cassé l'unité avec le NPA pour continuer à laisser qui le voulait cogérer avec le PS les municipalités, sans états d'âme, et pour mener, en solo, leur propre campagne des cantonales en 2011. René Revol, qui conduisait  la liste AGM ! et jurait, comme on vient de le lire, ses grands dieux qu'AGM! allait continuer du feu d'enfer, a plié sans peine devant le PCF : il fallait bien préserver à tout prix les chances que Jean-Luc Mélenchon soit le candidat commun du Front de gauche à la présidentielle. Quant à celui qui était alors le porte-parole du NPA et l'un des trois porte-parole d'AGM!, David Hermet, il a mis un couvercle d'amnésie sur la critique qu'avait suscitée chez lui la rupture de ce pacte d'unité à la gauche du PS : il est aujourd'hui membre, au titre de GA, du Front de gauche qu'il considère comme le parangon de l'unité d'alternative. Peu lui importe que cette unité se soit construite ici contre l'unité réellement existante en 2010 et qu'elle soit compatible avec l'autre unité, avec le PS ! Ainsi va le Front de gauche...Ainsi va Jean-Michel Suau qui se réclame de l'alternative au PS tout en cogérant avec lui à Nîmes et en s'exposant à en "souffrir" assez pathétiquement, comme dit la presse, quand des grévistes remontés lui demandent des comptes...

Qu'en pensez-vous René, François [Liberti, PCF, le 3e porte-parole d'AGM! rallié, lui aussi, à la dérive de casse d'AGM ! décrite plus haut], David et tous les autres? posions-nous la question en 2010... Jean-Michel Suau suant à grosses gouttes devant les salariés en grève du Conseil Général est, à lui seul, une réponse emblématique que chacun décodera aisément...
  

Consultez les articles par rubrique


CORONAVIRUS

LUTTES SOCIALES
FÉMINISME
ANTIRACISME ANTIFASCISME
>


SOLIDARITÉ MIGRANTS
ÉCOLOGIE
JEUNESSE ENSEIGNEMENT


POLITIQUE LOCALE
DÉBATS
POLITIQUE NATIONALE


INTERNATIONAL
RÉPRESSION
NPA