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Gaz de schiste. Les manoeuvres pour légitimer son exploitation continuent...


 
Gaz de schiste : "Les schistes contiennent des métaux lourds"
Propos recueillis par RICHARD BOUDES Midi Libre 18/02/2013 

Selon l’universitaire, quelle que soit la méthode d’extraction utilisée, "les éléments polluants sont remobilisés et libérés lors de l’extraction" .
Selon l’universitaire Séverin Pistre, quelle que soit la méthode d’extraction utilisée, "les éléments polluants sont remobilisés et libérés lors de l’extraction" . ( S. D.) 
Hydrogéologue à l’université Montpellier 2, le professeur est, mercredi 20 février, l’invité du collectif antischiste. Il animera une conférence-débat à Nîmes à 18 h 30, à l’auditorium du conseil général, rue Guillemette.
 
Le débat sur les technologies d’extraction du gaz de schiste est relancé : l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques (Opecst) a annoncé le lancement d’une étude sur des alternatives moins polluantes : injections d’hélium, de propane, de CO2. Qu’en pensez-vous ?


Je pense premièrement que cela ne résout pas tous les problèmes. On est focalisé sur la pollution avec des produits chimiques injectés via la fracturation hydraulique. Mais même si l’on change de fluide, ce dernier doit améliorer la perméabilité de la roche afin de permettre au gaz d’être pompé. La stimulation hydraulique c’est la même chose que la fracturation. Ce qu’il faut bien voir, c’est que les schistes eux-mêmes contiennent des métaux lourds, du radium ou du méthane, piégés par la roche mère. Lors de l’extraction, quelle que soit la méthode utilisée, ces éléments vont être remobilisés, libérés et pollueront. Ils vont se retrouver en surface ou migrer dans les couches souterraines et contamineront un jour ou l’autre les sources. Et puis, qu’il s’agisse de propane, d’hélium ou de CO2, ces fluides posent encore d’autres problèmes. Ainsi, l’hélium n’est pas facile à utiliser, il nécessite des précautions importantes et pose un problème de coût ou encore d’infrastructure pour le transporter.



Vous êtes clairement sceptique sur cette étude et l’Opecst ?

Dans cet office, il n’y a pas de scientifique. Je suis expert auprès de la commission européenne, je n’ai absolument pas été consulté. Ce n’est pas que j’attends forcément de l’être mais j’aimerais être sûr que quelqu’un est porteur de la voix des connaissances sur les eaux souterraines. Être géologue par exemple ne veut pas dire que l’on est hydrogéologue.

Il est aussi évoqué l’extraction de gaz de houille, pourquoi pas dans l’ancien bassin minier d’Alès, elle aussi susceptible de libérer, selon certains, des éléments polluants. Est-ce également votre position ?

Chaque gisement est spécifique. Il faut analyser précisément la houille de chaque bassin. Je ne suis pas un spécialiste mais d’après les renseignements que j’ai pu prendre, ce n’est pas une solution exempte de tout risque de pollution avec des remontées d’eaux contaminées par des radioéléments. Et puis, comme dans le cas du gaz de schiste, la libération du gaz de houille en tant que tel peut amener à la contamination de nappes.
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