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Montpellier. Une "insertion" des Roms qui ajoute à l'exclusion !



La droite surfe sur le sentiment antiRom que Valls alimente

Une banderole devant l’entrée de l’UFR Staps, histoire d’afficher le mécontentement.

La photo illustrant un article du jour de Midi Libre est éloquente : il aura suffi que la Préfecture annonce la prochaine construction d'"un village d'insertion" pour Roms, au nord de Montpellier, pour qu'immédiatement soit dénoncée, comme par génération spontanée, l'installation d'un ... camp desdits Roms. 

Il y a certes à l'oeuvre, dans cette désignation officielle du projet de construction, l'habituelle langue de bois, sentant bon la manipulation des réalités par la convocation du doux nom de village pour ce qui, en zone urbaine, pourrait relever des simples notions de quartier, voire de résidence. Quant à l'insertion... Mais la fureur iconoclaste de la dénonciation d'un "camp" participe, elle, au détour du facile jeu de mots avec "campus", d'une démarche de stigmatisation et de division entre les bons habitants d'un quartier à part entière et les perturbateurs de la paix civile que sont, "par définition", "par essence", les membres d'une population que le "socialiste" ministre de l'Intérieur pourchasse depuis sa nomination.

Comme souvent dans ces situations, le racisme déployé sur une banderole se faufile dans les méandres d'une situation compliquée  par l'absence de dialogue et de consultation de la population du quartier concerné ou d'intervention des associations soutenant les Roms : il est évident que, dans le contexte actuel de ciblage de ceux-ci, on aurait voulu tuer l'idée d'un "village d'insertion" que l'on ne s'y serait pas pris autrement que ce qu'a fait la Préfecture. Une insertion qui débouche, avant même d'avoir été initiée, sur l'exclusion : le représentant  de Valls devrait bénéficier d'une promotion canon !

Il n'en reste pas moins que, comme le montre l'article de Midi Libre, nous voyons dans ce début de campagne antiRom, la patte de la droite locale et sa volonté de détourner, vers la chasse aux "intrus", une légitime volonté de s'opposer à la bétonisation du secteur urbain concerné et de défendre un projet initial de logements étudiants : non au béton, oui aux étudiants, non aux Roms ! Tout est en place pour que le racisme prospère sans que le Front National et ses satellites identitaires aient à faire leur travail. En complémentarité avec le socialisme vallsien, la droite locale leur déblaie le terrain.

Face à ce qui participe du b.a.-ba de la casse des solidarités dans la population, il est nécessaire de réaffirmer la priorité de la défense des plus exposés aux mécanismes d'exclusion tout en oeuvrant à promouvoir une authentique participation des populations dans les décisions : c'est ce qu'une mairie soucieuse de démocratie locale, hors affichage électoraliste, aurait dû favoriser, devrait favoriser, pour prévenir des situations comme celles que l'on voit "fleurir" au nord de Montpellier. Encore faudrait-il prendre la mesure de ce qui, nationalement, depuis l'arrivée de la gauche au pouvoir, envoie le signal que "la" gauche joue à droite en agressant socialement les populations et en posant, dans le même temps, les leurres antiRoms pour que les colères se détournent des nécessaires ripostes "tous ensemble" ! De ce point de vue-là, au NPA, nous n'hésitons pas à dire "Sanofi, Virgin, Pilpa, Roms, même combat" !

Dans l'immédiat, la mairie doit prendre l'initiative d'une reprise en main du dossier du "village d'insertion" sur un double plan : assurer immédiatement les meilleures conditions d'installation des Roms (1) et organiser un travail préparatoire d'échanges avec la population en y associant les forces associatives, syndicales et politiques et les représentants des Roms, pour qu'une réponse de fond, en termes de solidarité, soit apportée aux inacceptables conditions de vie et de travail de ceux que l'on cherche à transformer en boucs émissaires de "la crise" !


Pour le NPA 34, Antoine

(1) La question se pose de savoir ce qu'est devenu le projet annoncé de création à Euromédecine, à proximité du quartier de Veyrassi qui fait la une aujourd'hui, de logements destinés aux Roms (voir  : Montpellier. Roms : des logements prochainement ? A suivre...)

Village d’insertion des Roms : un quartier de Montpellier se rebiffe
CHRISTOPHE GAYRAUD Midi Libre 05/02/2013

 Une banderole devant l’entrée de l’UFR Staps, histoire d’afficher le mécontentement.

Une banderole devant l’entrée de l’UFR Staps, histoire d’afficher le mécontentement. (© D.R) 


La révélation en milieu de semaine dernière de l’éventualité d’un village d’insertion accueillant des familles Roms dans le quartier de Veyrassi, à Montpellier,  crée de l’émoi. Après la surprise, la contestation semble s’organiser sur le terrain.

L'article de Midi Libre 

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